Les Bourses européennes ont terminé la semaine en toute petite hausse, dans l'attente d'un discours de la présidente de la Fed, Janet Yellen, qui pourrait en dire plus sur l'avenir de la politique monétaire avant une réunion prévue mi-juin. "Sans surprise avant un week-end prolongé à Londres et à New York, les marchés évoluent sans tendance et sans volume. Le principal rendez-vous du jour, le discours de Janet Yellen à Harvard, ne se déroulera qu'après la clôture européenne", résume le courtier Aurel BGC. Les investisseurs sont restés méfiants, alors que le marché sera fermé lundi aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne à l'occasion d'un jour férié. Les marchés étaient également ralentis par la baisse des cours du pétrole à New York. Ils ont peu réagi à la révision en légère hausse de la croissance économique américaine au premier trimestre à 0,8%, un peu moins que ne l'espéraient les analystes.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,24% Paris a terminé à l'équilibre (+0,05% ou 2,10 points), à 4 514,74 points, dans un volume d'échanges modeste de 2,5 milliards d'euros. Les titres liés aux matières premières ont tiré le marché vers le bas, à l'image de Technip (-0,14% à 48,36 euros), Total (-0,30% à 43,90 euros) et ArcelorMittal (-1,06% à 4,28 euros). Les valeurs industrielles ont reculé avec PSA (-0,81% à 14,09 euros), Renault (-1,64% à 83,94 euros), Solvay (-0,41% à 90,79 euros) et LafargeHolcim (-0,40% à 40,75 euros). Maisons du Monde a été recherché (+5,88% à 18,00 euros) mais SES a plongé (-10,28% à 19,94 euros). Londres a fini quasi stable (+0,08% ou 5,14 points) à 6.270,79 points. Comme le pétrole, les majors pétrolières sont reparties à la baisse: Royal Dutch Shell (action "B") a perdu 0,74% à 1.680,50 pence et BP 0,69% à 361,95 pence. Les minières ont suivi ce mouvement: Rio Tinto (-0,25% à 1 964 pence), BHP Billiton (-1,35% à 840,30 pence), Glencore (-1,21% à 134,30 pence) et Anglo American (-2,73% à 612 pence). Les bancaires ont pour la plupart terminé sur une bonne note: Barclays a gagné 0,76% à 186,20 pence, HSBC 0,56% à 448,45 pence et RBS 1,05% à 251,20 pence. L'enseigne Marks and Spencer a encore perdu 1,02%, à 386,60 pence. Francfort a fini aussi en toute petite hausse de 0,13% à 10 286,31 points. Infineon (+1,55% à 13,41 euros) et Siemens (+1,01% à 98,69 euros) ont mené la danse, tandis qu'à l'autre bout de l'indice, on trouvait ThyssenKrupp (-0,81% à 19,66 euros) et HeidelbergCement (-1,06% à 76,50 euros). Volkswagen a avancé de 0,26% à 135,65 euros. Adidas a cédé 0,34% à 115,65 euros. Milan a perdu 0,17% à 18 186 points. Buzzi Unicem réalise la meilleure performance (+2,07% à 18,22 euros), suivi de Yoox Net-A-Porter Group (+1,68% à 25,47 euros) et de Moncler (+1,49% à 15 euros). La banque Carige enregistre en revanche la plus forte baisse (-2,17% à 0,5195 euro), précédée de Saipem (-1,99% à 0,3698 euro) et de Fiat Chrysler Automobiles (-1,66% à 6,22 euros). Madrid a terminé en hausse de 0,31%, à 9 107,30 points, lors d'une séance marquée par la nouvelle chute de l'action de Banco Popular. Banco Popular, septième banque espagnole en termes de capitalisation, a perdu 8,20%, à 1,59 euro, au lendemain de l'annonce d'une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros pour renforcer son bilan et améliorer sa rentabilité. Banco Santander, première banque de la zone euro par la capitalisation, a gagné 0,96% à 4,40 euros). Le géant espagnol de l'habillement Inditex a connu la plus forte hausse (+1,79% à 30,10 euros), tandis que Telefónica a cédé 0,31 % à 9,53 euros et le groupe pétrolier Repsol 0,25% à 11,84 euros. La Bourse suisse a poursuivi son mouvement de hausse pour la sixième séance consécutive, grâce aux bonnes performances de Roche, prenant 0,76% à 8 292,45 points et gagnant 2,9% sur une semaine. Roche a progressé de 4,03% à 263,40 francs suisse. Le groupe pharmaceutique a annoncé avoir obtenu des résultats positifs au cours d'une étude de phase III sur le médicament Gazyva/Gazyvaro chez des patients atteints d'un lymphome folliculaire non préalablement traité, une forme de cancer difficile à traiter. Son concurrent Novartis est en légère hausse (+0,32% à 79,60 francs suisse). Nestlé est resté inchangé à 74,25 francs suisse. Les analystes de Kepler ont confirmé vendredi leur recommandation d'achat pour l'action. Bruxelles a fini en hausse de 0,21%, à 3 523,47 points. Elle a été tirée notamment par le groupe de distribution Delhaize, qui affichait la plus forte hausse (+1,26% à 95,32 euros). Les actions du groupe postal bpost ont été suspendues à partir de 12H40 locales. Plusieurs médias belges se sont fait l'écho d'un éventuel rapprochement de bpost avec son voisin néerlandais, PostNL. Selon le quotidien néerlandophone De Tijd, bpost a déposé une première offre sur la poste néerlandaise le 25 mars, offre rejetée mais suivie par une deuxième puis une troisième proposition. C'est cette troisième offre qui serait à l'étude. Les deux groupes ont promis un communiqué pour lundi matin. Le plus grand perdant du jour est le métallurgiste Umicore: -0,82% à 45,37 euros. Amsterdam a clôturé en hausse de 0,41% à 450,94 points. En hausse, le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML (+1,71% à 89,78 euros). A la baisse, le numéro un mondial de la peinture AkzoNobel (-2,31% à 62,17 euros). Lisbonne a terminé en très légère baisse de 0,06% à 4 961,16 points, pénalisée notamment par le papetier Sepama, qui a reculé de 2,13% à 11,01 euros. La banque BCP (-0,93% à 0,03 euro) et le géant de la grande distribution Jeronimo Martins (-0,89% à 14,40 euros) ont aussi contribué à maintenir la place lisboète en terrain négatif. A l'inverse, la holding de télécommunications Pharol a réalisé la meilleure séance du jour (+3,05% à 0,14 euro).
Stagnation de marché de la dette Le marché de la dette en zone euro a peu bougé vendredi, les investisseurs évitant les positions trop tranchées avant les nombreuses échéances clés du mois de juin. A la clôture le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a légèrement reculé à 0,138% contre 0,146% jeudi soir à la clôture sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Le rendement de même maturité de la France a aussi un peu reculé à 0,469% contre 0,481%, tout comme celui de l'Espagne a terminé à 1,483% contre 1,503% et celui de l'Italie à 1,355% contre 1,375%. En dehors de la zone euro, le taux du Royaume-Uni a fini à 1,436% contre 1,415%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 1,835% contre 1,828% et celui à 30 ans à 2,643% contre 2,641%. Le taux à 2 ans était à 0,877% contre 0,867%.
L'euro chute face à un dollar regonflé par Yellen L'euro a accentué ses pertes vendredi face au dollar, qui a bénéficié de la disposition affichée par la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen à rehausser les taux d'intérêt "dans les mois qui viennent". A la clôture, l'euro reculait nettement face au billet vert, à 1,1113 dollar, au plus bas depuis environ deux mois et demi, contre 1,1194 dollar jeudi vers 21H00 GMT. La monnaie unique européenne déclinait également, mais nettement plus légèrement, face à la devise nippone, à 122,65 yens contre 122,86 yens jeudi. Le dollar progressait en revanche face à la monnaie japonaise, à 110,37 yens contre 109,76 yens la veille. Mme Yellen, connue pour être l'un des membres du Comité de politique monétaire parmi les plus réticents à un resserrement, a affirmé qu'une hausse des taux d'intérêt sera "appropriée probablement dans les prochains mois" si l'économie le permet. La croissance économique américaine semble "s'accélérer", a remarqué Mme Yellen lors d'un entretien organisé par l'université Harvard, répétant qu'il serait approprié pour la Fed de relever les taux "graduellement et prudemment". "Yellen nous a tous surpris", a souligné Chris Low, chez FTN Financial, notant que sa voix en faveur d'une hausse des taux "pèse plus lourd" que celle d'autres responsables de la Fed. "Ces déclarations ont aidé à pousser le dollar, car elles étaient largement conformes au ton favorable à un resserrement employé depuis une semaine par d'autres membres de la Fed", a précisé pour sa part Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange, décelant une évolution dans le positionnement de Mme Yellen. La livre britannique s'appréciait face à la monnaie européenne, à 76,02 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,4621 dollar pour une livre. La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,1054 franc pour un euro, et reculait face au dollar, à 0,9947 franc pour un dollar. La monnaie chinoise a terminé en baisse face au billet vert, à 6,5655 yuans pour un dollar vers 15H30 GMT, soit son niveau en fin d'échanges le plus faible depuis début février, contre 6,5585 yuans jeudi à la même heure.
