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En cas de Brexit : La "Grande Bretagne", bientôt une "petite Angleterre" ?
Publié dans Le Maghreb le 14 - 06 - 2016

Il ne faut pas transformer la Grande-Bretagne en "petite Angleterre" a déclaré le premier ministre britannique David Cameron pendant un débat avec Nigel Farage, leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), écrit mercredi RIA Novosti. Selon lui, ce n'est pas parce que le pays est en désaccord avec l'UE qu'il doit la quitter.
"Bruxelles a-t-il besoin de réformes? Oui. Faut-il travailler plus ouvertement avec les institutions de l'UE? Oui… La question n'est pas de savoir si le Parlement européen nous plaît ou non. Il ne me plaît pas. La question est de savoir si nous sommes plus forts à l'intérieur de cette institution. Nous devons nous trouver dans cette organisation, nous battre pour les intérêts britanniques et les emplois britanniques. Nous ne sommes pas de ceux qui prennent et partent. Être préoccupé par certaines choses n'est pas une raison pour partir", a déclaré Cameron.
Il a appelé ses compatriotes à ne pas voter pour une "petite Angleterre", insinuant que le Brexit entraînerait la perte de l'influence actuelle du Royaume-Uni. "Je m'inquiète car notre économie souffrirait si nous sortions de l'UE. Nous perdrions l'accès à un marché vital pour nous, et je pense qu'il serait juste pour les Britanniques de se battre pour une Grande-Bretagne au sein de l'UE au lieu d'accepter la proposition de Nigel Farage d'une "petite Angleterre", a déclaré Cameron. "Ce n'est pas le pays que nous voulons, ni pour nous ni pour nos enfants, et je ne pense pas que cela serait juste pour le Royaume-Uni", a-t-il ajouté. Cameron a souligné également que la plupart des experts économiques estimaient que le Brexit aurait un impact très négatif sur la situation financière du Royaume-Uni. "Bien sûr, nous survivrons. Mais la question est de savoir si nous pourrons prospérer. Certes, nous trouverons notre chemin, mais je ne pense pas qu'il soit juste", a-t-il conclu. De son côté, Farage a déclaré qu'à l'heure actuelle l'UE "tendait la main aux terroristes". Selon lui, la sortie du pays de l'Union européenne permettrait au Royaume-Uni de recouvrer une certaine indépendance et de régler partiellement la question migratoire.

Hystérie médiatique
Alors que les médias britanniques se partagent entre pro et anti-Brexit, éditorialistes et journalistes français plaident en grande majorité pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne, n'hésitant pas à jouer sur les peurs. Analyse. Dans deux semaines, les Britanniques seront appelés à se prononcer sur la question suivante: "Le Royaume-Uni doit-il rester ou non dans l'Union européenne?" Autour de cette question on ne peut plus binaire, la hache de guerre est déterrée, entre le camp du "leave" mené par l'Ukip de Nigel Farage - favorable au "non" - et le camp du "oui", mené par le Premier ministre David Cameron et rebaptisé pour l'occasion "Remain". Il faut dire qu'en Angleterre, cette question, comme tout ce qui touche à Union européenne, va bien au-delà du clivage politique traditionnel, comme nous l'explique Agnès Alexandre-Collier, professeur en civilisation britannique à l'université de Bourgogne et auteur du livre La Grande-Bretagne eurosceptique? L'Europe dans le débat politique britannique, aux éditions du Temps. "Le camp du +Oui+, de ceux qui veulent rester dans l'Union européenne, qui s'appelle +Remain+, dominé essentiellement par le Premier ministre David Cameron, dans lequel on trouve également un certain nombre de conservateurs, de membres du gouvernement, et une grande partie du parti travailliste ainsi que d'autres partis, tel que le Scottish National Party - le parti nationaliste écossais - par exemple. Chez les eurosceptiques, leurs adversaires, ceux qui sont partisans du retrait: le camp du +Leave+ actuellement représenté par l'Ukip de Nigel Farage, mais dans lequel on retrouve aussi d'autres conservateurs, puisque le parti est profondément divisé sur la question du +Brexit+, avec des gens comme l'ancien maire de Londres Boris Johnson, ou Michael Gove, qui était membre du gouvernement Cameron et on retrouve aussi une minorité de travaillistes." Un climat de division qui se confirme à mesure que l'échéance se rapproche: les derniers sondages donnent les partisans du "oui" et ceux du "non" au coude à coude… un clivage particulièrement marqué que l'on retrouve dans la presse britannique. "C'est un point important: la presse est l'un des principaux acteurs du débat au Royaume-Uni, puisque la presse a toujours été extrêmement influente, beaucoup plus que dans d'autres pays. En particulier la presse populaire, c'est-à-dire les tabloïds, qui vendent quotidiennement des millions d'exemplaires. Donc on a un rôle très important joué par ces journaux, qui répercutent ce clivage. On voit bien comment des tabloïds comme le Sun, le Daily Mail, brandissent le scénario de la peur autour du camp du +Leave+, partisans du Brexit+. C'est quelque chose qui est traditionnel dans la presse populaire, cet euroscepticisme assez agressif, qui existe depuis une vingtaine d'années. Dans la presse on va dire de qualité et dans un certain nombre de journaux comme The Guardian, The Financial Time, on voit que les arguments tournent essentiellement autour des scénarios de peur brandis par David Cameron sur le risque d'une sortie, d'un isolement et d'une perte de puissance pour le Royaume-Uni." Cette presse dite "de qualité", n'est donc pas en manque d'arguments catastrophe: au-delà des thèses économiques, propres aux positions du camp du "oui" de David Cameron, s'est ajoutée la crainte du démantèlement pure et simple de la Grande-Bretagne. Une perte de puissance, globale, mise en avant et à laquelle le Premier ministre s'est d'ailleurs référé dans son intervention mardi 7 juin sur ITV, où il appelait les Britanniques à ne pas choisir "la petite Angleterre de Nigel Farage". "Le risque pour le Royaume-Uni de perdre son intégrité, son unité, dans le cas d'un +Brexit+, puis qu'en fait, un argument dont je n'ai pas parlé, c'est celui de l'Ecosse, qui est régulièrement brandi par David Cameron, puisque le +Brexit+ pourrait éventuellement donner lieu à un second référendum écossais, qui lui - c'est ce que prétend Cameron - pourrait être positif." Mais, étonnamment, il semble que les alarmistes soient encore plus nombreux de notre côté de la Manche à se pencher sur les possibles conséquences négatives, si ce n'est catastrophiques pour la Grande-Bretagne, d'un Brexit, comme le souligne François Asselineau, président de l'UPR, l'Union Populaire Républicaine: "Une espèce d'hystérie des médias… Tout est bon pour faire peur aux populations: alors au Royaume-Uni, il y a eu des articles qui étaient parfois assez cocasses d'ailleurs, comme quoi le +Brexit+ menacerait le prix des conversations téléphoniques, c'est ne rien comprendre au monde d'aujourd'hui. Vous aviez un autre article qui nous expliquait, sérieux comme un Pape, que le +Brexit+ menacerait la nature et notamment les blaireaux - je ne sais pas si c'était une plaisanterie pour les Français - vous avez eu des menaces de faire chuter le PIB britannique de 6.5%, menaçait le service de santé… c'est le grand Guignol: il s'agit de terroriser la population." Rien que pour la matinée du 9 juin, citons deux exemples. Sur France Inter, Arnaud Montebourg, au micro d'un Patrick Cohen visiblement dérangé à l'idée que le Brexit puisse ne pas être une catastrophe, qui déclare "En cas de Brexit nous déroulerons le tapis rouge aux sièges sociaux qui reviendront en France", répondant ainsi à cette petite phrase de Cameron, entrée depuis dans les annales… Sur Public Sénat le même jour, la journaliste n'hésite pas une seconde à affirmer au député FN qu'elle interviewe, David Rachline, que "l'autarcie aura des conséquences, au Royaume-Uni on parle de 5 points de PIB". Un chiffre prophétisé d'après la journaliste par, "un consensus d'experts du commerce", une journaliste vite contrée par le député sur ce dernier point. Mais la palme du cynisme revient néanmoins à TF1, qui nous a livré la semaine dernière un reportage d'atermoiement sur le sort des éleveurs britanniques, qui risqueraient bien de ne plus voir arriver leurs "subsides" européens. Pourtant, comme le rappelle François Asselineau, si depuis Margareth Thatcher les Britanniques versent moins à l'Union européenne qu'ils ne le devraient, ils versent encore aujourd'hui plus d'argent à l'Union qu'ils n'en reçoivent de sa part. "N'oubliez pas que TF1est possédé par Bouygues et qu'au capital de Bouygues vous avez des fonds de pension américains comme American Funds. TF1, et c'est le problème des grands médias français, diffuse l'information que souhaitent les actionnaires. On veut faire croire aux Français, notamment les agriculteurs, que si on sortait de l'Union européenne ce serait la catastrophe parce qu'on n'aurait plus les subventions, ce qui est faux! Vous savez que la France verse beaucoup plus d'argent à l'Union européenne qu'elle n'en reçoit, et donc les aides aux agriculteurs en France dans le cadre de la politique agricole commune sont surfinancées par la France. Eh bien, il en est de même pour le Royaume-Uni, puisqu'il fait partie des pays contributeurs nets: c'est-à-dire qu'il donne plus d'argent à l'Union européenne qu'il n'en reçoit." Bref, les médias sont souvent dans l'approximation et le catastrophisme. Pour François Asselineau, ils suivent en cela la stratégie de communication de tous les partisans de la l'Union européenne, qu'ils soient politiques, fonctionnaires européens, ou, donc, journalistes: "Si vous voulez, tout l'édifice de la construction européenne repose sur une intimidation générale, menace de l'apocalypse, si le Royaume-Uni ne sombre pas dans l'apocalypse, le glas définitif de la construction européenne. C'est pour cela que l'enjeu est aussi important, c'est que les européistes ne veulent surtout pas administrer la preuve que l'on peut sortir de l'Union européenne, qu'il y a une vie après l'Union européenne. "S'ils croyaient eux-mêmes que c'était l'apocalypse, ils devraient favoriser le +Brexit+, pour que les Britanniques votent en faveur du +Brexit+ et se rendent compte de la catastrophe et qu'ils implorent pour rentrer dans l'Union". Mais tel n'est pas le but, nous l'avons compris. Au contraire, il s'agit de sauver à tout prix la Grande-Bretagne de la sortie de l'UE. Ainsi, nombreux sont les opposants au Brexit qui multiplient les appels du pied à la jeunesse, depuis la clôture mardi à minuit des inscriptions pour le référendum. En effet, près d'un demi-million de personnes se seraient inscrites et parmi les adeptes de la dernière minute, une majorité de 18-34 ans. Les clichés ont la vie dure, comme on peut le voir dans les Echos, qui dépeint une ligne de fracture entre pro et anti-Brexit toute en nuances: "Les jeunes contre les seniors. Les Anglais contre les Ecossais. Les catégories favorisées contre les ménages aux revenus modestes"…
"La présentation qui est faite en France de cette affaire, comme tout ce qui concerne l'Union européenne et la construction européenne de façon générale, tout ce qui concerne ça en France est totalement biaisé, et on présente en France cette affaire de Brexit comme si c'était les incompétents, les nostalgiques, les ignorants, les crétins, les personnes âgées qui voulaient sortir de l'Union européenne alors que toutes les forces vives, les gens dynamiques, les chefs d'entreprises, les jeunes, seraient en faveur de l'Union européenne: c'est totalement faux." S'indigne François Asselineau, qui souligne par ailleurs que le vote des jeunes est beaucoup moins tranché que ne l'affirment les médias. Ceux-ci enfoncent pourtant le clou, à l'exemple de Libération, avec un article où Sarah Pickard - maître de conférences en civilisation britannique à la Sorbonne et spécialiste de la participation politique des jeunes - explique au journal, que si au moins 1% de l'électorat des 18-25 ans se mobilisait, le camp du "oui" l'emporterait et le Royaume-Uni européen serait sauvé!
Une campagne de presse très engagée, donc, alors que les Français ne se prononcent - par définition - pas sur le sujet. Mais qui veulent-ils convaincre? Sans doute les eurosceptiques, qui sont de plus en plus nombreux en France, comme le révèle une enquête récente du Pew Research Center. Parmi dix pays européens, avec 61% d'opinion défavorable vis-à-vis de l'Union européenne, la France se place sur la deuxième marche du podium en matière d'euroscepticisme, juste derrière la Grèce, et bien… bien loin devant l'Angleterre et de ses 48% d'eurosceptiques déclarés.
Il est aussi vrai que, chez nous, le dernier référendum organisé sur une question relative à l'Europe, soit la constitution européenne en 2005, n'avait - malgré le soutien du gouvernement, du principal parti d'opposition et, là encore, d'une vaste majorité de la presse - pas vraiment donné les résultats escomptés…


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