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Theresa May se forge un gouvernement à la mesure du Brexit : Boris Johnson aux AE suscite sarcasmes et critiques en Europe
Publié dans Le Maghreb le 16 - 07 - 2016

La nouvelle Première ministre britannique Theresa May a complété son gouvernement jeudi, dans lequel les promoteurs d'une sortie de l'Union européenne s'offrent une place de choix tandis que plusieurs femmes sont promues.

Downing Street a annoncé jeudi le départ de la Justice de Michael Gove, dont le portefeuille a été confié à Liz Truss, auparavant ministre de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales.
M. Gove, qui a milité pour le Brexit, s'était illustré ces dernières semaines en se lançant dans la course à la succession de David Cameron, un geste interprété comme un acte de trahison envers Boris Johnson, chef de file des Brexiters.
Ce dernier a été nommé mercredi ministre des Affaires étrangères à la surprise générale, l'ancien maire de Londres étant réputé pour un tempérament excentrique et bouillonnant, pas forcément conforme aux habitudes des milieux diplomatiques.
Une autre championne de la sortie de l'UE, Andrea Leadsom, rivale de Theresa May dans la course à Downing Street et ancienne secrétaire d'Etat à l'Energie, a été nommée jeudi ministre de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales. Le ministère de l'Education a été confié à Justine Greening, qui remplace Nicky Morgan, et devient également ministre des Femmes et de l'Egalité. Chris Grayling, auparavant leader de la chambre des Communes, est lui nommé ministre des Transports. Bien qu'il ait été un des leaders de la campagne pro-Brexit, il était devenu le directeur de la campagne de Theresa May pour prendre la tête du parti conservateur et devenir Première ministre. Priti Patel a été nommée ministre du Développement international et Karen Bradley ministre de la Culture, des médias et des sports.
Mercredi, Downing Street avait annoncé la démission du ministre des Finances George Osborne, remplacé par Philip Hammond (ex-Affaires étrangères). M. Osborne paie ainsi le prix de sa proximité avec David Cameron et son engagement total dans le camp du maintien dans l'UE. Amber Rudd prend les rênes du ministère de l'Intérieur, auparavant occupé par Mme May. Mme May a également créé un ministère spécialement dédié au Brexit, dont David Davis, un ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, aura la charge.

Railleries après la nomination de Boris
La nomination surprise du chantre du Brexit Boris Johnson comme chef de la diplomatie britannique suscite sarcasmes et critiques en Europe notamment. Son homologue français a rappelé que l'ancien maire de Londres avait "beaucoup menti" par le passé.
Les quelques réactions officielles en provenance des chancelleries se sont bornées jeudi le plus souvent à un accueil poli et convenu, après la désignation de "BoJo" au Foreign Office. Avec toutefois de sérieux bémols en France et en Allemagne.
"Je n'ai pas du tout d'inquiétude (...), mais vous savez bien quel est son style, sa méthode", a réagi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, en accusant Boris Johnson d'avoir "beaucoup menti" durant la campagne référendaire sur le Brexit. Il a souhaité un partenaire "clair, crédible et fiable".

Irresponsable
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a implicitement accusé mercredi soir l'ancien maire de Londres de s'être comporté de manière irresponsable après le vote en faveur du Brexit. "Des responsables politiques ont attiré le pays vers le Brexit pour ensuite, une fois que la décision avait été prise, déguerpir, ne pas prendre leurs responsabilités et au lieu de cela aller jouer au cricket. Franchement, je trouve cela scandaleux", a-t-il dit lors d'une intervention dans une université à Greifswald, selon l'agence de presse DPA. Même si ces propos ont été tenus peu avant la nomination de Boris Johnson, ils en disent long sur les sentiments profonds du chef de la diplomatie allemande. Boris Johnson avait créé la stupéfaction peu après le vote en allant jouer au cricket plutôt que de dévoiler ses intentions.

"Cercle vicieux dangereux"
Le porte-parole du département d'Etat américain, Mark Toner, s'est dit de son côté impatient de travailler avec Boris Johnson en soulignant qu'il s'agissait d'"un moment vraiment décisif dans l'histoire de l'Angleterre et dans la relation entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni". Beaucoup moins contraint par la réserve diplomatique, le président du Parlement européen, le social-démocrate Martin Schulz, a lui dit redouter un "cercle vicieux dangereux" pour l'Europe. Boris Johnson, qui doit rencontrer ses collègues européens pour la première fois lundi à Bruxelles, ne pilotera toutefois pas les négociations avec l'UE, un rôle qui incombera à l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, David Davis, 67 ans.

"House of Cards"
La presse européenne et certains responsables politiques européens s'en donnent à cœur joie dans l'ironie et la critique au sujet de l'ancien et fantasque maire de Londres. "Tout à coup, diplomate", titre sur son site internet l'influent hebdomadaire allemand Der Spiegel. Il parle d'une "'House of Cards' en Grande-Bretagne", référence à la série télévisée américaine sur les coulisses de la politique.
"La première surprise de May: Johnson aux Affaires étrangères", titre le quotidien belge Le Soir, tandis que le journal d'opposition polonais (centriste, pro-européen) Gazeta Wyborcza juge qu'il "ne semble pas qualifié pour ce poste".

UE = Hitler
"Coup d'éclat", "blague", tels sont les termes employés par le quotidien conservateur Die Welt. Il rappelle que Boris Johnson a qualifié la candidate démocrate à la Maison-Blanche Hilary Clinton "d'infirmière sadique" et a comparé l'UE à Hitler. En Suède, l'ancien ministre des Affaires étrangères Carl Bildt a tweeté qu'il "aurait préféré que ce soit une blague, mais ce n'en est pas une". Et en Russie, le président de la commission des Affaires étrangères à la chambre basse du Parlement, Alexeï Pouchkov, a exprimé l'espoir que Boris Johnson "ne souffre pas des mêmes complexes antirusses que son prédécesseur".

Quitter l'UE mais pas l'Europe
A peine nommé, le nouveau chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, contesté pour ses approximations ou ses boutades de mauvais goût, a tenté jeudi de rassurer ses interlocuteurs européens en déclarant que quitter l'UE "ne signifie pas quitter l'Europe". Il s'est exprimé peu après l'annonce par la Première ministre, Theresa May, de son entrée au gouvernement dominé par les pro-Brexit. "Il y a une différence énorme entre le fait de quitter l'UE et nos relations avec l'Europe qui vont s'intensifier", a déclaré devant son ministère Boris Johnson, qui a été le fer de lance de la campagne en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin.
"Bien sûr, nous allons appliquer la volonté de la population lors du référendum, mais cela ne veut aucunement dire quitter l'Europe", a-t-il déclaré.
Investie mercredi, moins de trois semaines après le vote en faveur du Brexit, Mme May, 59 ans, a promis "la justice sociale" en s'engageant à "relever le défi du Brexit", un divorce que les dirigeants européens la pressent de mettre en oeuvre rapidement.
Le Brexit constitue une mission titanesque pour le nouvel exécutif, qui devra rapidement répondre aux exigences de ses voisins européens, tout en tenant la barre d'un pays profondément divisé et exposé aux turbulences économiques. "Plus tôt la Première ministre Mme May engagera la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, meilleure sera la relation future entre l'Europe et le Royaume-Uni et meilleure sera notre propre situation", a souligné le président français, François Hollande. La 54e chef du gouvernement britannique, première femme à ce poste depuis Margaret Thatcher, est une eurosceptique qui avait rejoint le camp du maintien dans l'UE pendant la campagne référendaire. Signe du travail à accomplir, Mme May a créé un ministère spécialement dédié au Brexit, mais c'est surtout la désignation aux Affaires étrangères de Boris Johnson - connu pour ses impairs diplomatiques - qui a retenu l'attention. Le choix de Mme May de lui confier ce poste est, selon le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, "révélateur de la crise politique britannique". "Dans la campagne, il a beaucoup menti aux Britanniques", a-t-il dit. Maintenant, a-t-il poursuivi, il faut "se mettre dans les conditions les meilleures pour que la sortie de l'Union européenne par la Grande-Bretagne se fasse dans les bonnes conditions". Réagissant à ces propos, Boris Johnson a répondu que M. Ayrault lui avait "envoyé une lettre charmante (...) en me disant qu'il était impatient de travailler avec moi". M. Johnson s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, John Kerry, qui lui a affirmé que la relation entre les deux pays restait "essentielle", mais aussi pour appeler à une "approche délicate et mesurée du processus du Brexit".

'Nouveau premier ministre, mêmes problèmes'
Pour l'expert politique Simon Usherwood, si "BoJo" devra certainement présenter "quelques excuses", en tant que "VRP britannique, il va faire un boulot formidable".
Fille de pasteur, réputée pour sa pugnacité, mais aussi pour une certaine froideur, Theresa May a succédé à David Cameron, balayé par la tempête du référendum qu'il avait lui-même décidé d'organiser.
Dans un éditorial intitulé "Nouveau Premier ministre, mêmes problèmes", le quotidien The Guardian résumait jeudi les défis qui attendent Mme May: "Pas d'argent, pas de franche majorité et une grosse migraine: l'Europe".
Sur le front économique, le nouveau ministre des Finances, Philip Hammond (ex-Affaires étrangères), a assuré qu'il n'y aurait pas de budget d'urgence, et donc pas de nouvelles mesures d'austérité.
Interrogé par la BBC quant à l'attitude qu'il adopterait vis-à-vis de Bruxelles dans les complexes négociations qui s'annoncent avec l'UE, M. Hammond a insisté sur l'importance de maintenir un "accès au marché unique de l'Union européenne" pour la puissante industrie financière britannique.

Ouvrir bientôt des négociations avec l'UE
Le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du parlement européen, Martin Schulz, ont pressé la nouvelle Première ministre britannique Theresa May d'ouvrir rapidement des négociations avec l'UE après le vote sur le Brexit.
Le résultat du référendum du Royaume-Uni a créé une nouvelle situation à laquelle le Royaume Uni et l'Union européenne doivent répondre bientôt. J'ai hâte de travailler étroitement avec vous et d'apprendre vos intentions à ce sujet, a expliqué M. Juncker dans une courte lettre diffusée sur Twitter.
J'espère vous rencontrer dans un futur proche, a-t-il ajouté, lui souhaitant par ailleurs plein de succès pour former un nouveau gouvernement. Sur son compte Twitter, l'Allemand Schulz a également exhorté Londres à la diligence: Les questions de dirigeants étant réglées, j'attends désormais que nous travaillions rapidement pour retrouver la stabilité. Dans une brève lettre rendue publique mercredi, le président du Conseil européen Donald Tusk a félicité la nouvelle Première ministre britannique Theresa May, qui négociera le Brexit, et espéré une relation de travail fructueuse.
Au nom du Conseil européen, qui réunit les dirigeants des 28 Etats membres, M. Tusk a également fait part de sa hâte de pouvoir l'accueillir au Conseil.
Le Premier ministre belge, Charles Michel, a lui aussi enfoncé le clou.
Nous ne pouvons-nous permettre une longue période d'incertitude. Dans l'intérêt tant de l'Union européenne que du Royaume-Uni, il conviendra de clarifier la situation, a plaidé M. Michel.
Nous attendons du Royaume-Uni qu'il active l'article 50 du Traité de Lisbonne, afin de pouvoir démarrer les négociations portant sur les relations futures du pays avec l'Union européenne. Cette activation devrait se faire dans les meilleurs délais, a prôné le Premier ministre de la Belgique, un des pays fondateurs de l'UE.


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