C'est une bonne nouvelle pour le million et demi de travailleurs de la Fonction publique qui percevront leurs premiers salaires, revus à la hausse, avec effet rétroactif, à partir de ce mois de janvier. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, à Sidi Bel-Abbès, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. Ainsi, ce dernier met fin aux spéculations qui ont surtout remis en cause les accords portant sur l'augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique. "Il n'y a eu aucun blocage dans les négociations autour des statuts particuliers entre les fédérations de l'UGTA et les entreprises. Les travailleurs de la Fonction publique percevront leurs salaires, revus à la hausse, à partir du premier mois de l'année en cours", tenait-il à rassurer.Cependant, le spectre de l'inflation, qui plane avec la montée en cadence des dépenses publiques, et en l'absence d'une offre locale suffisante, risque de rendre inopérantes les augmentations des salaires. A ce propos, Sidi Saïd a affirmé qu'un dossier sur la sauvegarde du pouvoir d'achat est en train de se préparer, et qui sera présenté prochainement au gouvernement. "Nous avons des propositions concrètes que nous allons présenter au gouvernement sur un panier de produits de première nécessité à soutenir, de façon que les augmentations de salaires obtenues constituent réellement des progrès en matière de pouvoir d'achat", assura-t-il, en ajoutant que "maintenant, nous allons aller vers les statuts particuliers, soit 54 au total, avec 54 régimes indemnitaires, dont celui du secteur économique et qui devrait toucher 1 600 000 travailleurs, et les augmentations de salaires devraient être de l'ordre de 22 à 24%. Nous avons obtenu un point indiciaire unique à 45 DA au lieu des 78 qui existaient, ce qui facilite aujourd'hui grandement la négociation", déclare-t-il. A cet égard, Sidi Saïd a recommandé aux syndicalistes de ne pas se focaliser uniquement sur la partie pouvoir d'achat direct et comptabiliser dans leurs revendications la partie indirecte du pouvoir d'achat, à savoir, si les conditions de travail sont satisfaisantes ou pas, si la formation et la promotion internes existent et s'il n'y a pas de mise au chômage. Il a conseillé, toutefois, de cibler l'augmentation de la partie fixe du salaire plutôt que les primes, car avec ces dernières qui sont plus consistantes dans l'immédiat, cela aboutit au moment de la retraite à une situation de précarité, puisqu'elles ne sont pas comptabilisées dans le calcul de la pension.
