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À peine lancé par EDF : Nouveau revers pour le projet nucléaire Hinkley Point
Publié dans Le Maghreb le 02 - 08 - 2016

À peine lancé par EDF, le projet de l'électricien de construire une centrale nucléaire au Royaume-Uni subit un nouveau contretemps: le nouveau gouvernement britannique s'est donné plus de temps pour se prononcer sur ce gigantesque chantier controversé, relançant les craintes sur son avenir.
Le ministre britannique des Entreprises et de l'Energie, Greg Clark, a surpris jeudi soir en déclarant que le gouvernement allait examiner avec soin le projet et ne rendrait pas sa décision finale avant le début de l'automne. Cette annonce a pris de court jusqu'au sommet même d'EDF, dont le conseil d'administration venait d'approuver le lancement de la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre, après des années de discussions. Cette décision laissait présager une signature rapide, voire dès vendredi, des principaux contrats qui lieront EDF au gouvernement britannique, à son partenaire chinois CGN et à leurs fournisseurs. Mais outre-Manche, le nouvel exécutif mis en place après le referendum sur le Brexit, dirigé par la Première ministre Theresa May, souhaite prendre le temps de parcourir les milliers de pages constituant les accords préliminaires signés en grande pompe en octobre 2015, lors d'une visite d'Etat du président chinois. Vous savez bien qu'un contrat est signé ou ne l'est pas. En l'occurrence, il ne l'est pas, a reconnu le P-DG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique vendredi, interrogé sur la possibilité d'une remise en cause du projet par Londres. Le gouvernement britannique qui doit être partie prenante à la signature au titre d'un certain nombre d'engagements, en matière de tarifs, de gestion des déchets et quelques autres, a fait comprendre hier soir qu'il n'est pas en mesure de le faire dès maintenant. Il n'y a pas de contrat signé aujourd'hui, il y a seulement eu des intentions, a-t-il ajouté.

L'implication chinoise passe mal
Le nouveau gouvernement britannique a certes réitéré la place importante qu'il souhaite accorder à l'énergie nucléaire dans sa stratégie énergétique. Mais les critiques se sont multipliées au Royaume-Uni contre les coûts et le bien-fondé d'Hinkley Point. Le National Audit Office, équivalent de la Cour des comptes française, a pointé une envolée de la subvention qui serait assumée par le contribuable, la chute des prix de marché de l'électricité ayant accentué l'écart avec le prix garanti à EDF par les autorités. L'implication de CGN, qui supportera un tiers de l'investissement, semble mal passer aussi auprès du gouvernement de Theresa May, dont l'influent co-directeur de cabinet s'était déjà fait connaître pour son hostilité à la présence chinoise dans le nucléaire. Nous avons compris que, vu son importance au regard de la future sécurité énergétique de la Grande-Bretagne, le gouvernement britannique a besoin de temps pour mieux se familiariser avec ledit projet, ce que nous comprenons et respectons, a réagi CGN sur le réseau social Sina Weibo. Ce report interroge en tout cas outre-Manche. Préfigure-t-il un éventuel changement de politique, au moment où Londres s'apprête à négocier sa sortie de l'UE ? La décision pourrait retarder la date de mise en service, jusqu'ici annoncée pour 2025 avec un premier béton coulé mi-2019. Au grand dam des syndicats britanniques qui craignent des répercussions sur l'économie et l'emploi du Royaume-Uni, à l'unisson avec le patronat (CBI) qui réclame une décision dès que possible. Le groupe EDF s'est lui voulu rassurant. Je ne doute pas du soutien du gouvernement, a dit son P-DG. C'est une décision essentielle pour l'avenir du nucléaire en Grande-Bretagne et en France, a-t-il estimé, en écho à la position du gouvernement français. Pourtant, le feu vert du conseil d'administration d'EDF au projet est fragilisé par deux procédures judiciaires lancées par le comité central d'entreprise du groupe, et par des vives dissensions internes sur sa faisabilité à court terme. Les syndicats français ont renouvelé vendredi leur opposition à ce projet précipité qui menace, selon eux, la viabilité d'EDF. L'agence de notation Moody's a par ailleurs estimé que l'approbation du projet a une incidence négative sur le profil de crédit de l'électricien compte tenu de l'ampleur de cet investissement et des risques d'exécution qu'il suppose. En désaccord avec la volonté du P-DG de poursuivre coûte que coûte, deux responsables ont démissionné à quelques mois d'intervalles: le directeur financier en mars, et un administrateur proposé par l'Etat français jeudi.

Londres temporise
Les fédérations de l'énergie CGT, CFE-CGC et FO ont dénoncé vendredi, au lendemain de l'aval du conseil d'administration d'EDF au projet de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point, en Angleterre, une décision politique et relevé que Londres avait décidé de son côté de temporiser jusqu'à l'automne. Ce projet de 18 milliards de livres (21,5 milliards d'euros) a été adopté jeudi contre l'avis unanime des administrateurs salariés, souligne dans un communiqué l'intersyndicale, qui proteste contre un passage en force, inédit dans l'histoire de l'entreprise. L'issue du conseil d'administration n'est pas une surprise, a déclaré de son côté la CFDT Energie, qui reste sur une appréciation globalement positive de ce projet, même si l'administrateur salarié qu'elle parraine a aussi voté contre. C'est une étape dans un long processus, a ajouté son représentant Vincent Rodet, en regrettant une défiance croissante au sein de l'entreprise. L'intersyndicale CGT, CFE-CGC et FO, elle, soutient plus que jamais l'action en justice du comité central d'entreprise, qui a saisi le juge des référés pour faire suspendre tous les effets des délibérations du conseil d'administration. Une audience est prévue le 2 août. Un autre recours du CCE doit être examiné le 22 septembre. Un tel projet ne peut se faire et réussir contre le corps social de l'entreprise, dit-elle. Pour les trois fédérations, qui ont mené une bataille acharnée depuis des mois contre le lancement précipité du chantier, demandant un report de deux ou trois ans, il était et il est plus que jamais urgent d'attendre. Au contraire, pour la CFDT, un report de trois ans paraît synonyme d'abandon définitif car la filière nucléaire ne sera plus en état de se lancer sur un tel projet. Quelques mois c'est jouable, quelques années non, a insisté M. Rodet. L'intersyndicale accuse pour sa part le gouvernement de mettre en avant ce projet pour couvrir une politique énergétique indigente et faire croire qu'il a une politique industrielle à même de sauver la filière nucléaire. La décision du conseil d'administration d'EDF, qui autorise le P-DG Jean-Bernard Lévy à signer les principaux contrats qui lieront l'électricien au gouvernement britannique, à son partenaire chinois CGN et à leurs fournisseurs, apparaît donc politique. Elle traduit sa volonté d'accompagner le gouvernement et non pas de défendre les seuls intérêts de l'entreprise, jugent la CGT, la CFE-CGC et FO. Les trois fédérations relèvent aussi que le gouvernement britannique se donne maintenant le temps de la réflexion jusqu'à l'automne. La précipitation d'EDF, la violation des droits du CCE... Tout cela n'aura finalement servi à rien, disent-elles. Londres a précisé jeudi soir que l'accord devait être approuvé par la Première ministre Theresa May, qui rendra une décision cet automne. Parmi les inquiétudes des syndicats figurent le financement en fonds propres à un niveau jamais atteint dans l'histoire d'EDF, les incertitudes techniques liées au lancement du projet - avant même que le premier EPR ne soit en fonctionnement, et le caractère irréaliste des délais de construction. On a essuyé les plâtres en Finlande et à Flamanville, a observé la CFDT, pour qui l'entreprise s'appuie déjà sur ce retour d'expérience en faisant travailler sur un même plateau personnels d'EDF, d'Areva et sous-traitants concernés par Hinkley Point.

Les syndicats britanniques s'inquiètent
Le premier syndicat britannique Unite a déploré la décision de Londres de reporter à l'automne sa décision finale sur la construction d'une centrale nucléaire EDF à Hinkley Point, perçue par les médias du pays comme un recul du gouvernement sur ce projet. Tout nouveau retard ou rétropédalage pénaliserait la croissance économique et les milliers de créations d'emplois attendues de ce projet d'infrastructure majeur, a mis en garde le responsable pour l'énergie de Unite, Kevin Coyne. Pour Justin Bowden, responsable de la branche énergie du syndicat GMB, la décision de la Première ministre Theresa May de retarder sa décision est ahurissante et folle. Après des années d'atermoiement, on a besoin d'action et pas de tergiversations et de nouveaux retard, a-t-il déclaré à l'agence de presse britannique PA. Après des années de discussions, le conseil d'administration d'EDF a donné son feu vert jeudi soir à ce projet géant d'un coût de 18 milliards de livres (21,5 milliards d'euros), qui doit voir la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR dans le Somerset (sud-ouest de l'Angleterre). Mais dans la foulée, le ministre britannique des Entreprise et de l'Energie, Greg Clark a annoncé que le gouvernement allait examiner avec soin le projet et ne rendrait pas sa décision finale avant l'automne, alors que la signature du contrat était attendue dès vendredi. Les dirigeants d'EDF s'attendaient à ce que le gouvernement signe le contrat aujourd'hui, souligne le quotidien The Times vendredi, constatant que la déclaration de M. Clark avait pris l'industrie par surprise. Pour la BBC, ce stupéfiant nouveau développement vient des plus hautes sphères du gouvernement et le moment de son annonce semble avoir été calculé pour avoir le maximum d'impact. Le groupe audiovisuel s'interroge sur sa signification: volonté d'un gouvernement arrivé aux commandes depuis moins d'un mois de regarder de près ce projet vieux de dix ans ou potentiel signe d'un changement de politique? Je ne doute pas du soutien du gouvernement britannique dirigé par Madame (Theresa) May, a réagi de son côté le patron d'EDF Jean-Bernard Lévy, lors de la présentation des résultats du groupe vendredi matin. Les syndicats français ont renouvelé eux leur opposition à ce projet précipité qui risque de plonger le groupe dans les difficultés financières selon eux. Parmi leurs inquiétudes figurent un financement en fonds propres à un niveau jamais atteint dans l'histoire d'EDF, les incertitudes techniques liées au lancement du projet - avant même que le premier EPR ne soit en fonctionnement, et le caractère irréaliste des délais de construction.


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