La police algérienne célèbre aujourd'hui, à l'instar de ses homologues dans le monde arabe, la Journée de la police arabe en commémoration du lancement réel de la coopération arabe commune en matière de sécurité en 1972. La coopération en matière de sécurité arabe remonte à une cinquantaine d'années lorsque la ligue arabe a mis en place un bureau au sein de son secrétariat général pour lutter contre le trafic de drogue dans les pays arabes avant de créer l'Organisation arabe de la protection sociale en 1960, c'est ce qu'a précisé le commissaire divisionnaire au cabinet de la Direction général de la sûreté national(DGSN) M. Bouhenna Mohamed. Afin d'appliquer les décisions relatives à l'action sécuritaire commune dans les différents Etats arabes, il a été décidé la mise en place du Conseil des ministres arabes de l'Intérieure en 1982, la plus haute autorité arabe de sécurité, a ajouté M. Bouhenna, qui a souligné que la première conférence des dirigeants arabes de la police a eu lieu dans le cadre de ce Conseil en 1984. Depuis cette date, 30 réunions ont été tenues dont la dernière, celle de Beyrouth, en novembre dernier. En évoquant la tenue de la 20e conférence de la sûreté arabe à Alger en 1996 dans un climat d'insécurité, M. Bouhenna a estimé que cette rencontre a marqué un tournant décisif pour les dirigeants de la police arabe qui sont passés à une étape de qualité dans le traitement des phénomènes de la criminalité à savoir le crime organisé, les crimes de violence, le terrorisme et la drogue. Il est à noter que le rôle de l'Algérie en matière de la sécurité arabe a été déterminant dans le sens où elle n'a aménagé aucun effort pour le renforcement de l'action arabe commune, ni pour la coordination des efforts afin de luter contre le crime sous toutes ses formes, notamment le crime organisé et la convergence des points de vue sur les différentes questions sécuritaires en vue de garantir l'unité des rangs arabes. L'expérience pionnière de la police de proximité qu'a menée l'Algérie en 1998 a permis aux membres de la police arabe d'en tirer un très grand profit et ainsi de renforcer leurs relations avec les citoyens. Par ailleurs elle a contribué à la formation d'agents et de hauts cadres de la police arabe au niveau de ses différentes écoles. Dans le même contexte, M. Bouhenna a rappelé la tenue, en 2000 à Alger, de la 17e session du conseil des ministres arabes de l'Intérieure qui a été sanctionnée par d'importantes résolutions notamment l'adoption de la stratégie sécuritaire arabe et de la proposition algérienne relative à la mise en place d'un système moderne de communication reliant les Etats arabes et les structures du conseil. La coopération commune entre les différentes institutions de la police arabe a été couronnée notamment par l'adoption de la stratégie arabe de la lutte contre la drogue, la stratégie de la lutte contre le terrorisme, la stratégie médiatique pour la sensibilisation sécuritaire ainsi que la stratégie arabe de la sécurité routière. Dans le même cadre, plusieurs conventions ont été signées relatives à la lutte contre la drogue et le terrorisme outre l'élaboration des projets de conventions de lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Les conseils des ministres arabes de l'Intérieur et de la justice ont également entrepris, à travers un comité mixte, l'élaboration du projet de convention de lutte contre le crime transnational afin d'asseoir les mécanismes d'une coopération efficace entre les Etats arabes dans ce domaine. A cet égard, M. Bouhenna a indiqué que le projet de convention arabe de lutte contre le crime transnational dont la première mouture a été mise au point lors de la réunion de Tunis en août 2006, comporte 45 articles définissant le crime transnational et les mesures à entreprendre pour lutter contre ce phénomène.
