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Réunion informelle de l'OPEP les 26/28 septembre 2016 à Alger Probable impact mitigé
Publié dans Le Maghreb le 17 - 08 - 2016

Professeur des Universités, expert international en management stratégique, Dr Abderrahmane Mebtoul
Le cours du pétrole est à un niveau jamais atteint depuis plus de quatre années de moins de 60% par rapport à 2014 avec un léger relèvement depuis un mois, étant coté le 13 aout 2016 à 47,19 dollars pour le Brent et 44,72 pour le Wit et 1,1165 dollar un euro. C'est dans ce contexte que les 14 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tiendront une réunion informelle en marge du Forum énergétique prévu du 26 au 28 septembre en Algérie.
Il ne faut pas s'attendre à des miracles tout dépendant d'une entente entre d'une part l'Arabie Saoudite et l'Iran ( échec de la réunion de Doha du fait d'une mésentente,) et d'autre part entre l'Arabie Saoudite et la Russie et les USA qui sont hors OPEP Je recense douze fondamentaux, devant éviter tant de raisonner sur un modèle de consommation linéaire et que de faire des prévisions hasardeuses, certains sois disants experts ayant été démenti qui avait prévu un cours à 70/ 80 dollars fin juin 2016, induisant en erreur l'opinion publique(1)
1.-.L'Opep, composée de l'Algérie, l'Angola, l'Indonésie, l'Iran, l'Iraq, le Koweït, la Libye, le Nigéria, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l'Equateur et le Venezuela, (la réintégration récente de l'Indonésie), bien qu'ayant les plus importantes réserves mondiales de pétrole traditionnel représente seulement un tiers de la production commercialisée mondiale. L'Algérie et Le Venezuela, qui militent pour une baisse du quota de 2 millions de barils/jour, sont marginalisés par rapport aux poids de l'Arabie Saoudite, rejoint par les pays du Golfe pour dicter sa stratégie. L'Algérie produit depuis janvier 2009 environ 1,2 mb/j, en conformité avec le quota qui lui a été alloué par la Conférence du 17 décembre 2008 à Oran.
2.- La stratégie expansionniste des pays hors OPEP représentant 65/67% de la commercialisation mondiale dont Gazprom, tant pour le pétrole que le gaz, la Russie ayant besoin de financement, les tensions en Ukraine n'ayant en rien influé sur ses exportations en Europe où sa part de marché pour le gaz a été de 30% entre 2014/2015. L'expérience par le passé a montré que la Russie a pris des parts de marché lorsque l'OPEP diminuait ses quotas. Toute baisse de la production des pays non OPEP pour des raisons de rentabilisé économique baisse l'offre et en cas d'expansion de la demande agit positivement sur les prix à la hausse et vice versa. Les pays du Golfe, l'Arabie saoudite en tête, ont en effet fait savoir à plusieurs reprises dernièrement qu'ils n'accepteraient de réduire leur production que si les producteurs extérieurs au cartel, notamment la Russie dont la production a atteint dernièrement un niveau record, s'engageaient également dans cette voie, ce que la plupart des analystes jugent peu probable.
3.- La faiblesse de croissance de l'économie mondiale, dont le ralentissement des pays émergents, Argentine-Brésil-Inde (entre ½%), surtout la Chine, 7% de taux de croissance, due essentiellement au relèvement des taux d'intérêt, le BTPH contribuant à plus de 25% de son PIB, et ce, afin d'éviter la bulle immobilière, explique la faiblesse de la demande.
4.-L'introduction du gaz/pétrole de schiste américain a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole à plus de 10 actuellement, agit sur l'offre et est devenu depuis juillet 2016 exportateur en Europe. Pour le moyen terme, bon nombre d'experts estiment que le coût marginal de production saoudien (c'est-à-dire le coût du puits le plus cher à exploiter) est compris entre 5 et 10 dollars( moins pour l'Irak en dessous de 5 dollars) contre 40-60 dollars du côté du pétrole de schiste pour les gisements marginaux et 25/40 pour les grands gisements, les nouvelles technologies ayant réduit substantiellement les coûts de plus de 30/40% ces dernières années contrairement à certaines prévisions. Mais la réalité est plus complexe, et entre la géostratégie mettant en difficulté la Russie et le Venezuela et par voie de conséquence, l'Algérie, ces pays étant les maillons faibles de l'OPEP avec des tensions financières à terme. Selon le FMI, la Russie a besoin d'un baril à 110 dollars pour boucler son budget, le Venezuela de 120, l'Iran de 140 et l'Algérie 110/120 dollars en 2014 et 86/90 dollars en 2016 (le cours plancher de 37 dollars étant un artifice comptable).
5.-Les rivalités au niveau de l'OPEP dont certains ne respectent pas les quotas, dont Iran-Arabie saoudite, qui ne veut pas perdre ses parts de marché accroissent l'offre. L'Arabie saoudite (plus de 35% de la production OPEP et 12% de la production mondiale) est le seul pays producteur au monde actuellement qui soit en mesure de peser sur l'offre mondiale, et donc sur les prix, n'existant pas pour des raisons géostratégiques de rivalités avec les USA. A terme, le prix d'équilibre sera déterminé fondamentalement par une entente entre l'Arabie saoudite et les USA.
6.- Doit être pris en compte du côté de l'offre, l'entrée de nombreux producteurs sur le marché, dont la Libye pouvant aller jusqu'à 2 millions de barils/jour, de l'Irak avec 3,7 millions de barils/jour (deuxième réservoir mondial à un coût de production inférieur à 20% par rapport à ses concurrents) pouvant aller vers plus de 8/9 millions, et de l'Iran pouvant aller à plus de 5/7 millions à moyen terme, et dans une période très courte pouvant dépasser 3,5 millions de barils/jour. D'ailleurs, avec les nouvelles découvertes dans le monde, notamment en offshore, notamment en Méditerranée orientale (20 000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région) et en Afrique dont le Mozambique qui pourrait être le troisième réservoir d'or noir en Afrique, et les nouvelles technologies permettent la réduction des coûts des gisements marginaux.
7.-Nous assistons à de nouvelles technologies permettant l'efficacité énergétique dans la majorité des pays occidentaux, avec une prévision de réduction de 30% (économie énergie-ciment-rond à béton) interpellant l'Algérie qui continue de construire deux millions de logements avec les anciennes méthodes de construction.
8.-Les tendances sont à une nouvelle division et spécialisation internationale avec la concentration de l'industrie manufacturière forte consommatrice d'énergie en Asie qui absorbera 65% de la consommation mondiale à l'horizon 2030, notamment l'Inde et la Chine. Les relations clients-fournisseurs seront à leur avantage, pour avoir des avantages comparatifs et pousseront à la baisse des prix comme le fait la Chine actuellement pour le Venezuela et l'Equateur.
9.- Le niveau des stocks américains à la hausse ou à la baisse entraine la spéculation des traders au niveau des marchés boursiers.
10- L'occupation par les terroristes de champs pétroliers et gaziers, notamment en Irak, Syrie avec des écoulements au marché noir pour un baril à 30 dollars notamment en direction de la Turquie agit d'une manière transitoire et marginale sur les prix.
11.- En principe toute hausse ou baisse du dollar vis-à-vis de l'euro entraîne une baisse ou hausse du cours du pétrole, impact entre 10/15%, bien que n'existe pas de corrélation linéaire.
12.- Mais le facteur déterminant à l'avenir sera la transition énergétique entre 2020/2040. C'est une erreur stratégique de raisonner sur un modèle de consommation linéaire et de faire des prévisions hasardeuses devant s'en tenir aux fondamentaux. Chaque année dans le monde, 5 300 milliards de dollars (10 millions de dollars par minute) sont dépensés par les Etats pour soutenir les énergies fossiles, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI) rapport pour la COP21. Or, il semble bien que la majorité des dirigeants du monde ont pris conscience de l'urgence d'aller vers une transition énergétique. Car si les Chinois, les Indiens, le continent Afrique, avaient le même modèle de consommation énergétique que les USA, il faudrait cinq fois la planète terre. En cas d'une mutation du modèle de consommation énergétique au niveau mondial, (l'avenir à l'horizon 2030 étant hydrogène), cela influencera à terme le niveau des prix des énergies fossiles vers le bas.
13.-Selon des experts de Citigroup la stratégie de l'Arabie saoudite, visant à réduire la dépendance du royaume à l'égard du pétrole, 2000 milliards de dollars est un signe précurseur de la faiblesse de l'OPEP, incapable d'agir durablement sur les prix. Aussi, à terme, le rééquilibrage des marchés dépend d'une série de facteurs exogènes qui échappent aux pays de l'OPEP. Les tensions financières dans de nombreux pays exportateurs de pétrole réduisent la capacité de ces pays à atténuer le choc, ce qui entraîne une baisse considérable de leur demande intérieure.
Devant nous en tenir aux fondamentaux, pour ne pas induire en erreur l'opinion publique et caresser du poil le Pouvoir, il ne faut pas s'attendre à une remontée spectaculaire des prix du pétrole (c'est fini le cours à plus de 90/100 dollars). Nous aurons quatre scénarios : Le premier scénario une expansion de l'économie mondiale dont la Chine où le cours approcherait les 60/65 dollars entre 2017/2020, personne ne pouvant prévoir au-delà, tout dépendant du nouveau Mix énergétique entre 2020/2030 ; le deuxième scénario est une croissance modérée et le cours fluctuerait entre 50/60 dollars, le troisième scénario, avec une croissance faible le cours fluctuerait entre 40/50 dollars et enfin le quatrième scénario une crise mondiale où le cours plongerait en dessous de 40 dollars.
En résumé, il ne faut pas s'attendre à des solutions miracles des 14 pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui tiendront une réunion informelle en marge du forum énergétique prévu du 26 au 28 septembre en Algérie. Tout dépendra d'une entente entre d'une part l'Arabie Saoudite et l'Iran et d'autre part entre l'Arabie Saoudite et la Russie et les USA qui sont hors OPEP. Avec les tensions budgétaires que connaissent la majorité des pays OPEP ( 33 millions de barils jour en juillet 2016) et la Russie avec un record de production en juin et juillet 2016, , dans la pratique des affaires n'existant pas sentiments, jusqu' à présent ces pays ont accru la quantité pour suppléer à la baisse des prix.
Dans ce cadre, l'Algérie ne doit plus vivre de l'illusion de la rente éternelle et doit mettre impérativement en place une nouvelle politique socio-économique, lui permettant d'asseoir une économie diversifiée. Elle en a les potentialités, sous réserve de profondes réformes structurelles, si elle veut éviter l'épuisement de ses réserves de change horizon 2019/2020.


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