La Bourse suisse cédait du terrain vendredi en phase d'ouverture, malgré le soutien des poids lourds pharmaceutiques. A l'opposé, les valeurs bancaires tiraient la langue, après l'amende record réclamée par les Etats-Unis à Deutsche Bank pour solder le dossier des "subprimes". Le négoce se déroulait en l'absence de nouvelle pertinente, mis à part l'importante échéance Eurex, les fameuses "trois sorcières". Tous les regards sont tournés vers les banques centrales, principalement aux Etats-Unis, qui rendront des décisions de politique monétaire la semaine prochaine. Selon toute vraisemblance, la Réserve fédérale américaine (Fed) ne devrait pas durcir les conditions de politique monétaire. Les données conjoncturelles publiées jeudi vont dans le sens d'un affaiblissement de l'économie américaines. Les statistiques des inscriptions au chômage ont constitué la seule exception. Les données sur l'évolution des prix à la consommation aux Etats-Unis seront publiées dans l'après-midi et pourraient amener quelques impulsions. Le Swiss Market Index (SMI) se délestait de 0,14% à 8172,98 points et le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,33% à 1238,84 points. Le Swiss Performance Index (SPI) reculait de 0,11% à 8896,68 points. Parmi les 30 "blue chips", 19 avaient la tête sous l'eau et dix surnageaient. SGS optait pour le statu quo. Les bancaires Credit Suisse (-4,2%), UBS (-2,2%) et Julius Bär (-0,7%) encaissaient le choc, après les mésaventures de Deutsche Bank aux Etats-Unis. L'établissement allemand a confirmé en matinée que les autorités américaines lui réclament une amende de 14 mrd USD pour solder la crise des "subprimes" de 2008. LafargeHolcim (-0,6%) était également sous pression après avoir contracté pour 1 mrd USD de dettes en deux tranches, avec des échéances à dix et 30 ans. D'autres cycliques comme Givaudan et Adecco (-0,4% chacune) s'en sortaient à peine mieux. Clariant (-0,4% à 16,88 CHF) a occupé les analystes en matinée. Exane BNP a abaissé l'objectif de cours à 16 de 17 CHF, alors que HSBC a entamé le suivi du titre avec une recommandation "reduce" et une objectif à 15,70 CHF. Les assureurs Bâloise (-0,6%) Swiss Life (-0,5%) et Swiss Re et Zurich Insurance (-0,4% tous deux) évoluaient également sous l'indice de référence, tout comme les valeurs du luxe Swatch et Richemont (-0,3%). Citigroup a raboté l'objectif de cours du groupe genevois. Du côté des poids lourds, Roche (+0,5%) et Novartis (+0,3%) apportaient de l'eau au moulin du SMI, alors que Nestlé (-0,1%) le plombait. Sur le marché élargi, le groupe de cliniques privées et d'hôtels de luxe Aevis Victoria (non traité) et le spécialiste du suivi médical à distance SHL Telemedicine (+1,5%) ont publié leurs chiffres intermédiaires. Alors qu'Aevis a vu son chiffre d'affaires et sa marge opérationnelle progresser, SHL a glissé dans le rouge au premier semestre. Au lendemain de l'annonce de leur fusion, AFG (-1%) et Looser (-0,5%) s'inscrivaient en négatif. La veille, le premier avait chuté de plus de 5% alors que le second s'était apprécié de près de 30%. Francfort en repli (Dax -0,41%), lestée par Deutsche Bank La Bourse de Francfort a ouvert en territoire négatif vendredi, affectée par le plongeon de l'action de Deutsche Bank à qui les Etats-Unis réclament une amende record de 14 milliards de dollars. L'indice vedette Dax reculait de 0,41% à 10.388,56 points et le MDax de 0,10% à 21.086,38 points. Les investisseurs suivront avec grand intérêt un sommet des 27 à Bratislava, au cours duquel l'Union Européenne compte lancer le chantier de l'après-Brexit. Jeudi, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé à l'adoption d'un "agenda" pour l'UE, fortement ébranlée par le vote sur le Brexit. La place Francfortoise surveillera également plusieurs indicateurs publiés outre-Atlantique, dont l'inflation américaine en août et la confiance des consommateurs américains en septembre. Le Dax était tiré vers le bas par Deutsche Bank, en chute de 6,79% à 12,21 euros. Les Etats-Unis demandent à la plus grande banque allemande de payer une amende record de 14 milliards de dollars pour solder un litige immobilier remontant à la crise financière de 2008. "Deutsche Bank n'a pas l'intention de solder ces potentielles requêtes civiles au montant proche du chiffre cité", a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi l'institut de crédit. Des négociations pourraient faire baisser le montant de l'addition. Le groupe aérien Lufthansa était également à la peine (-1,69% à 10,50 euros). Le risque de nouvelles grèves a augmenté avec l'annonce vendredi par le syndicat de pilotes Cockpit de l'échec des discussions extraordinaires conduites depuis le début de l'année avec la direction. Les deux parties s'affrontent depuis plusieurs années déjà sur les conditions de départ à la retraite mais aussi des garanties d'emploi pour les pilotes du groupe, ce qui a conduit à des grèves à répétition depuis 2014. Volkswagen cédait 0,04% à 122,35 euros, près d'un an après le scandale des moteurs diesel truqués qui a éclaté le 18 septembre 2015 et continue de plomber le géant européen de l'automobile. Selon plusieurs médias le fonds d'investissement Blackrock, plus grand gestionnaire d'actifs au monde et actionnaire de Volkswagen, a rejoint d'autres investisseurs pour réclamer 2 milliards d'euros de dédommagement au constructeur allemand, lui reprochant sa gestion du scandale. Une plainte doit d'après eux être déposée en Allemagne dans la journée. La marque Volkswagen a par ailleurs dévoilé ses ventes mondiales au mois d'août, qui ont enregistré une hausse de 4,7% sur un an grâce à la Chine et à l'Europe alors qu'elles sont toujours en repli aux Etats-Unis. Sur les huit premiers mois de l'année, le fabricant de la Golf affiche toutefois un repli de 0,2%. Dans le vert, le groupe immobilier Vonovia prenait la tête du Dax à la faveur d'un gain de 1,33% à 33,91 euros, suivi de l'opérateur boursier Deutsche Börse (+0,82% à 71,70 euros). Ilyas A.
