Dans son analyse du projet de loi de Finances (PLF) 2026, l'économiste et analyste financier Mahfoud Kaoubi estime que le texte «traduit la poursuite des efforts de l'Etat dans le soutien à l'investissement en vue de la diversification de l'économie nationale, plus particulièrement dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des nouvelles technologies». Invité ce matin de l'émission ''L'invité du jour'' de la Chaîne III de la Radio algérienne, M. Kaoubi a expliqué que le projet de loi repose avant tout sur le principe de stabilité fiscale, un choix stratégique visant à «ne pas imposer de nouveaux impôts» dans un contexte où la relance économique demeure prioritaire. «Au contraire, l'effort est fait pour encourager l'investissement et la mobilisation du capital afin qu'il soit réinvesti», a-t-il souligné. L'expert cite plusieurs mesures concrètes à l'appui de cette orientation. Parmi elles, la baisse du taux de l'IRG (impôt sur le revenu global) sur les dividendes de 15% à 10%, inscrite dans le projet de loi, qui vise à stimuler les placements et à dynamiser le marché des capitaux. Il mentionne également les bonifications des taux d'intérêt et les exonérations fiscales déjà en vigueur, présentées comme autant d'incitations à investir dans les secteurs productifs. Toutefois, Mahfoud Kaoubi reconnaît que cette politique volontariste a un coût pour les finances publiques. Les mesures de soutien à l'investissement et les allègements fiscaux se traduisent inévitablement par une pression sur la collecte de l'impôt, dans un contexte marqué par des besoins sociaux croissants. «Les transferts sociaux et l'aide aux couches les plus vulnérables continuent de représenter une part importante des dépenses publiques», observe-t-il. L'économiste rappelle que le PLF 2026 a été élaboré dans un environnement économique relativement stable, avec une croissance estimée autour de 3%, un niveau positif maintenu durant les quatre dernières années. Cette dynamique témoigne, selon lui, d'une certaine résilience de l'économie nationale, malgré les défis liés à la conjoncture internationale et à la diversification encore inachevée du tissu productif. Mais tout n'est pas pour autant satisfaisant. Mahfoud Kaoubi déplore que «le retour sur investissement ne soit pas encore significatif en matière de recettes fiscales». La contribution des entreprises, notamment à travers l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), reste «insuffisamment dynamique», regrette-t-il. En conclusion, l'analyste estime que le PLF 2026 marque une continuité des politiques publiques en faveur de la relance et de la confiance économique, mais il appelle à une mobilisation accrue du secteur productif pour transformer ces incitations en croissance réelle et durable.