Le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé que la limitation des mandats présidentiels à deux resterait inchangée dans la future révision constitutionnelle, au terme du dialogue national qui s'est achevé tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette question doit être close, je le dis, la limitation des mandats ne sera pas changée, a martelé le chef de l'Etat lors de la séance de clôture de ce dialogue lancé le 29 septembre, assurant qu'une Constitution ne peut être changée pour des intérêts personnels. Dans le même esprit, la limite d'âge du candidat à la présidentielle fixée à 75 ans sera maintenue pour contribuer notamment au renouvellement de la classe politique, a-t-il ajouté. Une controverse avait éclaté entre l'opposition et le pouvoir, soupçonné de vouloir supprimer la limite de deux mandats présidentiels ce qui ouvrirait la voie à un troisième mandat de M. Ould Abdel Aziz. Le président a promis de soumettre à référendum tous les amendements constitutionnels retenus lors de ces discussions. Il a mis en garde ceux qui tenteraient de s'opposer à la marche en avant du pays, affirmant que leurs actions de sape seront combattues avec la dernière énergie, en allusion à la majeure partie de l'opposition qui a boycotté ce dialogue et fait vœu de s'opposer au changement de Constitution, annonçant notamment une marche le 29 octobre à Nouakchott. Les actes du dialogue, intitulés accord politique, prévoient un référendum avant la fin de l'année et des élections municipales et législatives anticipées dont la date reste à fixer. Parmi ses autres décisions phares figurent la suppression du Sénat, qui serait remplacé par des Conseils régionaux, la suppression de la Haute cour de justice, du médiateur de la République et du Haut conseil islamique. Personne ne peut prendre le peuple en otage, a averti le président, à l'intention de sénateurs qui envisageraient de faire obstacle au texte lorsqu'il passera devant le Parlement. Tout projet de révision constitutionnelle doit être approuvé par une majorité des deux tiers des députés et des sénateurs pour être soumis à référendum, selon la Constitution. Le projet de création d'un poste de vice-président de la République a été abandonné par les participants au dialogue. Les actes proposent également d'ajouter deux bandes rouges sur le drapeau pour valoriser le sacrifice des martyrs de la Nation et de modifier l'hymne national pour lui ajouter une charge patriotique tout en conservant sa portée religieuse. Pour éviter le désastre En réaction à l'annonce par le président Aziz de ne pas chercher un 3ème mandat, le porte-parole de l'APP a estimé que cette position était nécessaire et que son contraire aurait pu être désastreux pour le pays. Cependant Mohamed Lemine Ould Naty a regretté que la limitation de l'âge des candidats à la présidence de la République n'ait pas été enlevée de la constitution, privant le peuple de l'expérience et des capacités d'hommes qui l'ont servi avec abnégation. Il a également rejeté les changements décidés sur le drapeau et l'hymne national qui ne peuvent être changés dans le contexte particulier que nous vivons. De son côté le Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU, opposition radicale) a affirmé qu'il poursuit son agenda opposé au référendum sur la constitution en dépit des déclarations de Aziz sur le 3ème mandat. Cela ne change en rien notre programme de lutte, nous continuons à préparer notre marche du 29 octobre a lancé son président Cheikh Sid'Ahmed Ould Babamine au début d'une réunion du forum consacrée aux derniers développements politiques en relation avec le dialogue.