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Poutine et al-Assad écrivent l'histoire avec la libération d'Alep
Publié dans Le Maghreb le 17 - 12 - 2016

"L'histoire d'Alep est un moment historique qui va changer le monde ", a commenté le président syrien Bachar al-Assad dans une séquence vidéo diffusée jeudi sur Twitter. "L'histoire n'est pas la même avant et après ", a-t-il souligné. " Je pense qu'après avoir libéré Alep, nous dirons que non seulement la situation en Syrie, mais aussi régionale et internationale, sont différentes ". Et alors que les opérations d'évacuation de milliers de civils et de djihadistes d'Alep se poursuivent, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que " la prochaine étape " pour la Syrie sera un " cessez-le-feu" sur l'ensemble du territoire, affirmant que les négociations à ce sujet se poursuivent. " Nous menons des négociations intenses avec les représentants de l'opposition armée, notamment grâce à la médiation de la Turquie. Nous nous sommes mis d'accord lors d'un entretien téléphonique avec M. Erdogan pour proposer aux différentes parties du conflit un nouveau terrain pour des pourparlers de paix. Cela pourrait être la capitale du Kazakhstan, Astana ", a affirmé Poutine en marge d'une visite à Tokyo. Une source militaire russe annonce qu'une "libération pourrait être pleinement effective d'ici 48 heures ". Si 98 % de la ville est à présent aux mains de l'armée syrienne, de nombreux habitants sont descendus dans les rues pour célébrer cette libération imminente et la fin des combats et des bombardements. Les indices en présence confirment que la " bataille d'Alep " touche à sa fin après 4 ans de conflit. L'armée syrienne progresse dans toutes les dernières poches de résistance des quartiers est de la ville. Plus de doute possible : les hypothèses des uns, les spéculations des autres n'étaient qu'ambiguïté pour empêcher le régime et le peuple syrien à se débarrasser de cette contre-révolution et du terrorisme. C'est dire combien l'évacuation d'Alep est une opération très réussie : un engagement du duo- Moscou-Damas qui ne fait que confirmer à mes yeux ce que je n'ai cessé de dénoncer dans ces colonnes : la trahison du peuple syrien par les Occidentaux, des Américains et des monarchies arabes et qui ont, dans une coalition criminelle, signé la mort de la nation syrienne. Mais les événements allaient bien entendu se précipiter avec l'intervention militaire de la Fédération de Russie en septembre 2015 permettant au régime syrien d'inverser la situation en sa faveur. Le président de la Russie, Vladimir Poutine en décidant cette intervention militaire mais aussi diplomatique et compte tenu de l'accord avec le président syrien Bachar al-Assad, opta tout d'abord pour la lutte contre l'EI, le rapprochement de l'opposition avec la régime de Damas, la dénonciation du financement, de l'armement par les pétrodollars aux terroristes et à l'opposition dite " modérée ". A ce propos, il n'est pas étonnant de relever que Paris, Washington- Ankara et Ryadh aient concentré alors leurs efforts sur la "condamnation " de l'intervention de Moscou en Syrie et la menace de toutes les sanctions possibles contre Damas mais aussi contre Téhéran.
Tandis que le département d'Etat américain fait la sourde oreille à la joie d'Alep libérée, les médias occidentaux aussi très mal à l'aise devant cette victoire de l'"honneur" remportée à Alep par les forces régulières syriennes, décrivent des scènes d' " apocalypse " en parlant d'Alep-Est, se basant sur des témoignages sujets à caution. Une situation qui met en rage les vrais acteurs du terrain à Alep. Témoignages d'Alexandre Goodarzy, chef de la mission en Syrie pour SOS Chrétiens d'Orient : Si les médias occidentaux citent de supposés " habitants d'Alep-Est ", rencontrés uniquement via les réseaux sociaux, Alexandre Goodarzy, lui, les rencontre en chair et en os tous les jours. Et le tableau qu'il dresse de la situation tranche singulièrement avec celui véhiculé par les médias mainstream : " Hier et encore aujourd'hui, vous êtes dans la rue, c'est une célébration ce à quoi vous assistez ? les gens célèbrent la libération d'Alep. On n'est pas en train de subir la chute de la ville, c'est une célébration, ce sont deux populations qui ont été séparées et qui se retrouvent, il n'est plus question d'Alep-Est ou d'Alep-Ouest, c'est Alep tout court !

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