Le manque d'eau destinée à l'irrigation agricole dans les wilayas du sud du pays constitue "le souci majeur" des agriculteurs, notamment ceux de la filière datte, ont affirmé les participants au Salon international de la datte de Biskra, clôturé lundi. De la commune d'Aïn Naga, l'investisseur dans le domaine agricole, Attef Lehraki, dont divers produits (poivron, tomate et courgette) garnissent les étals de son stand aux côtés d'une variété de dattes, a indiqué que les programmes de soutien agricole ont permis aux nombreux agriculteurs de mettre en valeur de nouvelles terres destinées à la culture de divers produits, soulignant toutefois "la nécessité de fournir de plus grandes quantités d'eau et de creuser de nouveaux forages". Il a également mis l'accent sur l'importance de réaliser des retenues collinaires dans la région d'Aïn Naga. De son côté, Boubakeur Fayçal, propriétaire d'une exploitation agricole dans la commune de Doucen, a relevé que les agriculteurs de la région de Doucen font face au problème de la rareté de l'eau d'irrigation, en raison de la baisse du volume des eaux des forages de la localité, indiquant que la réhabilitation des forages ou la réalisation de nouvelles infrastructures hydrauliques sont "très coûteuses pour les agriculteurs". Dans le même contexte, le président de l'association agricole ''Noulia'' de la commune de M'Chounech, dont plusieurs légumes hors saison étaient exposées au salon de la datte, a estimé que la baisse du niveau des eaux inquiète les agriculteurs, qui craignent, a-t-il soutenu, "le rétrécissement des superficies de leurs cultures" faute de ce liquide vital. La troisième édition du Salon international de la datte, ouverte samedi à l'Ecole nationale des sports olympiques de la ville de Biskra sous le thème "Créer une richesse alternative", a été organisée par la Cchambre algérienne du commerce et de l'industrie, la Chambre de commerce et de l'industrie (CCI-Ziban), en collaboration avec la Chambre de l'agriculture et la Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya de Biskra. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a estimé que cette wilaya du sud du pays est devenue "une référence en matière de production agricole dont la valeur annuelle atteint 240 milliards DA". "Les efforts des agriculteurs et des opérateurs économiques en ce domaine ont permis à l'échelle nationale de réaliser une production d'une valeur de 30 milliards euros", a affirmé le ministre. "L'Etat algérien œuvre à accompagner l'agriculteur durant les différentes phases depuis la mise en terre à l'exportation en passant par l'irrigation, le conditionnement et la transformation", a déclaré M. Bouazgui. La croissance du volume des produits agricoles permettra à court et moyen termes d'exporter nombre de produits, a précisé le ministre qui a souligné que les exportations de dattes atteignent actuellement 300.000 quintaux d'une valeur de 40 millions dollars par an et ce volume peut être décuplé si l'Algérie parvient à exporter la moitié de sa production estimée entre 10 millions et 11 millions quintaux par an, a-t-il relevé. Des efforts, a ajouté le ministre, sont déployés pour ''développer l'agriculture et la transformer en source de devises alternative'' aux ressources hydrocarbures. Le Salon international des dattes dont les activités s'étalent sur trois jours a été ouvert en présence également des ambassadeurs du Vietnam, de la Turquie, de l'Iran, de l'Indonésie, de la Jordanie et du Sénégal.