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Face à la crise du peso : L'Argentine annonce un plan d'austérité
Publié dans Le Maghreb le 05 - 09 - 2018

L'Argentine a annoncé lundi de nouvelles mesures d'austérité, la suppression de plusieurs ministères et une plus forte taxation des exportations, afin d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2019 et stabiliser son économie, confrontée à un effondrement du peso.
L'annonce n'a pas eu pour effet d'enrayer la chute du peso. Lundi vers 13h00, il continuait sa chute (-4%).
Depuis le début de l'année, le peso a perdu plus de 50% de sa valeur face au dollar et la Banque centrale a engagé des mesures drastiques et coûteuses pour freiner la dégringolade, en vain. "Cette crise, ce n'est pas une de plus, elle doit être la dernière. Nous avons tout pour nous en sortir", a déclaré lundi le président argentin de centre droit Mauricio Macri. Les mesures annoncées "vont accélérer le programme d'austérité, mais elles ne répondent pas suffisamment aux attentes", estime Edward Glossop (institut britannique Capital Economics).

Mardi au FMI
Cette annonce intervient à la veille d'une réunion mardi à Washington où l'Argentine va demander au Fonds monétaire international une accélération du programme d'aide à la 3e économie d'Amérique latine. En juin, le FMI avait attribué un prêt de 50 milliards de dollars sur trois ans à l'Argentine.
"Nous savons qu'avec cette dévaluation (du peso), la pauvreté va augmenter", a déploré le président, promettant "le renforcement des allocations, des programmes alimentaires et le plafonnement du prix de certains produits de base", pour amortir le choc.
"Nous devons faire face à un problème de base: ne pas dépenser plus que ce que nous avons, nous devons tous faire les efforts pour équilibrer les comptes de l'État. Nous allons demander à ceux qui en ont la plus grande capacité, de contribuer, ceux qui exportent".
"Il fallait accélérer l'ajustement fiscal et qu'il soit politiquement viable", explique l'économiste Federico Furiase.
Sur 22 ministères, 10 seront supprimés, une décision qui se traduira par une baisse du budget et des effectifs.
Après l'intervention du président, le ministre de l'Economie, Nicolas Dujovne, a précisé les mesures: l'objectif fixé est de parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2019, alors que l'objectif pour 2019 était un déficit de 1,3% du PIB dans le cadre de l'accord avec le FMI conclu en juin.
Alors que le déficit était passé de 6% en 2015 à 3,9% en 2017, le gouvernement s'était engagé auprès du FMI à le réduire à 2,7% du PIB cette année, puis 1,3% en 2019, et de parvenir à l'équilibre en 2020.
"L'Argentine traîne depuis 70 ans un déficit chronique. En réduisant le déficit budgétaire, la nécessité d'émettre de la dette diminue. L'unique manière de construire un pays stable et d'éradiquer la pauvreté, est d'assainir nos comptes publics", a souligné le ministre de l'Économie, reconnaissant "des erreurs".
Pour le politologue Sergio Berenzstein, "tout ce qui n'a pas été fait de manière programmée et censée, va devoir se faire dans l'urgence".
Le gouvernement avait déjà pris des mesures de rigueur budgétaire en réduisant les subventions de l'Etat aux consommateurs de gaz et d'électricité, le nombre d'employés du secteur public et en renonçant à lancer des grands chantiers d'infrastructures.
M. Dujovne devait partir lundi soir pour Washington. Mardi, il a rendez-vous avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, pour négocier une révision de l'accord signé en juin entre l'Argentine et le FMI.
En plus de la crise monétaire et de l'inflation, l'économie tourne au ralenti. Le gouvernement prévoit une récession en 2018, avec un recul du PIB de 1%, après une croissance de près de 3% en 2017. L'inflation devrait dépasser les 30% en 2018.
La baisse du pouvoir d'achat est généralisée dans ce pays de 41 millions d'habitants, où les mécanismes de revalorisation des salaires ont dans la plupart des cas un temps de retard sur l'inflation. Un grève générale est annoncée le 25 septembre.
Angela Tognelli, une secrétaire mère de deux enfants, fait la queue pour payer sa facture d'électricité de 4.600 pesos (110 euros): "La précédente était de 1.600 et j'ai eu du mal à la payer. Je ne supporte plus ces sacrifices et on annonce que le gaz va augmenter de 100%, les médicaments, le ticket de bus. On n'en voit pas la fin".
Selon ING Economics, si avec ces annonces, l'Argentine n'arrive pas à stopper la chute de la monnaie, "il sera nécessaire d'envisager d'autres options plus drastiques, comme par exemple le contrôle des capitaux".
L'action que le gouvernement "a été contraint d'adopter pour contrer la crise monétaire, pourrait approfondir la récession, le PIB pourrait reculer de 2% en 2018", avertit ING.

"Conclure rapidement" de nouvelles discussions
Pour sa part, le Fonds monétaire international (FMI) a souligné vendredi sa volonté de "conclure rapidement" les nouvelles discussions avec Buenos Aires qui vont reprendre mardi prochain à Washington en vue d'avancer les versements du plan d'aide financière à l'Argentine, en proie à une nouvelle crise économique. "La directrice générale du FMI Christine Lagarde et l'équipe du Fonds, le ministre des Finances (argentin) Nicolas Dujovne et son équipe ont programmé une réunion mardi prochain pour faire avancer le dialogue", a annoncé Gerry Rice, porte-parole du FMI dans un communiqué vendredi.
"Notre objectif est de conclure rapidement ces discussions et de soumettre un programme économique révisé au comité de direction", a-t-il ajouté.
"Comme la directrice générale l'a souligné, l'Argentine a le soutien absolu du Fonds et nous sommes confiants dans le fait que l'engagement solide et la détermination des autorités d'Argentine aideront le pays à sortir de ses difficultés actuelles", a-t-il également commenté.
En juin, le FMI a accordé un prêt de 50 milliards de dollars au gouvernement argentin. Un premier versement de 15 milliards de dollars a déjà été effectué.
Alors que le pays s'enfonce dans la crise et que la colère gronde dans la rue pour dénoncer la hausse des prix, le FMI avait annoncé mercredi qu'il était disposé à avancer ses versements pour soutenir le programme économique du gouvernement.
Mi-août, la Banque centrale de la République argentine (BCRA) a relevé son taux directeur de 40 à 45%, qui est un des plus élevés au monde, pour tenter de freiner la chute du peso liée notamment à une perte de confiance des marchés.
Mais la dégringolade se poursuit. Et jeudi, le peso argentin a même enregistré sa plus forte dépréciation en une seule journée depuis que, fin 2015, Mauricio Macri (centre droit) a pris ses fonctions de président, cédant 13,52%.
Des manifestations ont par ailleurs éclaté jeudi soir à Buenos Aires ainsi qu'à La Plata, Rosario et Mar del Plata. Pour exprimer leur colère face à la montée des prix, les manifestants ont frappé sur des casseroles ("cacerolazos"), comme en 2001. Cette année-là, le pays a connu le plus important défaut de paiement de l'histoire et une grave crise économique et sociale.

Chute incontrôlée du peso
Confronté à une crise de confiance, le peso argentin a perdu en deux jours près de 20% de sa valeur face au dollar, contraignant la banque centrale à relever jeudi à 60% son taux directeur, l'un des plus élevés du monde.
Cette devise a ainsi reculé de plus de 53% depuis le début de l'année par rapport au billet vert.
Jeudi, le peso argentin a enregistré sa plus forte dépréciation en une seule journée depuis que, fin 2015, Mauricio Macri (centre droit) a pris ses fonctions de président, cédant 13,52%.
Des manifestations ont éclaté jeudi soir à Buenos Aires, mais aussi à La Plata, Rosario et Mar del Plata. Pour exprimer leur colère face à la hausse des prix, les manifestants ont frappé sur des casseroles ("cacerolazos"), comme en 2001. Cette année-là, le pays a connu le plus important défaut de paiement de l'histoire et une grave crise économique et sociale.
Des dizaines de milliers de professeurs et étudiants ont également protesté jeudi à Buenos Aires contre les réductions budgétaires imposées aux universités publiques.
Actuellement en proie à une récession et connaissant un risque pays élevé, la troisième économie d'Amérique latine peine à rebondir, malgré le recours au Fonds monétaire international (FMI), qui vient de lui accorder (en juin) un prêt de 50 milliards de dollars.
Dans un pays où les prévisions annuelles pour l'inflation sont supérieures à 30%, la Banque centrale de la République argentine (BCRA) a pris une mesure forte jeudi en augmentant de 15 points son principal taux d'intérêt, de 45 à 60%, afin d'endiguer la dépréciation de la monnaie argentine.

Des marchés pas rassurés
L'annonce mercredi par le président de centre droit Mauricio Macri d'un accord avec le FMI pour avancer les versements du prêt de 50 milliards de dollars n'aura pas suffi à rassurer les marchés, bien au contraire.
Jeudi soir, Nicolas Dujovne, le ministre argentin de l'Economie a, dans un souci d'apaisement, annoncé qu'il sera le 3 septembre au FMI à Washington pour "pour faire avancer" les accords concernant le versement du prêt.
En dépit du marasme économique, le gouvernement se montre confiant quant à l'avenir économique du pays.
Le chef du gouvernement argentin Marcos Pena a ainsi assuré que l'Argentine allait "sortir renforcée du processus de transformation" engagée fin 2015 par le président Macri.
"Il n'y a pas d'échec économique, a-t-il affirmé. C'est un changement profond, nous sommes dans la bonne direction".
Il a attribué les turbulences sur le marché des changes à la "vulnérabilité structurelle" de l'Argentine: "cela fait des décennies que nous avons un problème de déficit budgétaire et rien n'avait été fait pour le résoudre".
Depuis son arrivée au pouvoir fin 2015, le gouvernement Macri a réduit de 6 à 3,9% du PIB le déficit budgétaire. En juin, l'Argentine a encaissé une première tranche de 15 milliards de dollars du prêt consenti par le FMI. En contrepartie de ce prêt, le gouvernement s'est engagé à encore réduire le déficit, avec un objectif de 2,7% en 2018 et 1,3% en 2019.
Les restrictions budgétaires se font sentir en Argentine dans l'administration publique et dans le secteur privé. Des entreprises ferment, les financements publics diminuent dans tous les domaines et nombre de grands travaux prévus par les autorités sont reportés.
Le ministre de l'Economie a prédit en début de semaine une récession de l'économie argentine en 2018, avec un recul du PIB de 1%, alors que le gouvernement avait tablé fin 2017 sur 3% de croissance pour cette année.
Le géant américain de la grande distribution Wal Mart a annoncé la vente d'une dizaine d'hypermarchés en Argentine.

Un camouflet pour le président
A Wall Street, les actions argentines ont chuté de 10% en moyenne. Mercredi, Mauricio Macri a essuyé un camouflet à Buenos Aires. Il est intervenu publiquement pour annoncer que l'Argentine demandait au FMI d'accélérer le versement de la deuxième tranche du prêt. Mais les marchés ont réagi négativement. "Le dollar est la monnaie de réserve par excellence, utilisée par les Argentins pour préserver à long terme la valeur de leur épargne. La demande croît en période d'incertitudes et elle diminue par temps calme", explique Victor Beker, le directeur du Centre d'études de la nouvelle économie (CENE).
Dans son plan initial de relance de l'économie, Mauricio Macri tablait sur un afflux d'investissements étrangers dans les infrastructures, l'énergie, qui aurait alimenté la croissance et créé des emplois. L'attentisme des sociétés étrangères, prudentes, a prévalu et la fragile économie argentine s'est trouvée exposée aux turbulences locales et internationales.
La CGT, la principale centrale syndicale du pays, a appelé à une grève nationale de 24 heures pour le 25 septembre.


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