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Intentions à l'épreuve
Tchad-Soudan
Publié dans Le Maghreb le 23 - 03 - 2008

Scepticisme sur son application, rejet par les rebelles, l'accord de paix avec le Soudan risque de rester lettre morte, sans un règlement des problèmes que posent les rébellions dans les deux pays. A peine sèche l'encre de l'accord de paix entre le Tchad et le Soudan, signé le 13 avril à Dakar au Sénégal, les rebelles tchadiens l'ont rejeté, comme nul et non avenu, et juré de poursuivre leur lutte pour renverser le régime du président tchadien Idriss Déby, à moins qu'il n'accepte d'ouvrir le dialogue avec eux. " Si Déby ne veut pas le dialogue, nous allons le chasser par la force ", a déclaré Ali Gadaye, porte-parole de l'Alliance nationale tchadienne, un groupe rebelle. Bien que l'accord stipule que le Tchad et le Soudan doivent cesser d'apporter leur appui à des groupes rebelles, le porte-parole de l'Alliance a précisé que cette entente liait des Etats et non pas son organisation. Des rebelles tchadiens utilisent régulièrement le Darfour, à l'ouest du Soudan, comme base arrière pour mener des opérations au Tchad. De son côté, le Soudan accuse le gouvernement tchadien de soutenir des groupes rebelles du Darfour. Le président tchadien et son homologue soudanais Omar Hassan Al-Béchir ont signé lors du sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), dans la capitale sénégalaise, un accord visant à mettre fin aux attaques transfrontalières menées par des rebelles dans un secteur comprenant notamment le Darfour soudanais, en proie à la guerre.
La signature du document est intervenue après des pourparlers visant à raviver une série d'accords bilatéraux qui n'ont pas réussi à faire cesser les combats de part et d'autre de la frontière tchado-soudanaise. L'est du Tchad abrite un demi-million de déplacés, notamment des Tchadiens fuyant des combats et des réfugiés du Darfour, où des violences politico-ethniques ont fait environ 200 000 morts depuis 2003. L'instabilité de part et d'autre de la frontière a gêné les efforts internationaux visant à distribuer de l'aide humanitaire dans la région. Elle s'est propagée en outre en République centrafricaine, pays voisin déjà en proie à une rébellion sur son sol. Les deux pays sont convenus de " normaliser " leurs relations et de mettre un " terme définitif " à leurs divergences. Ils ont accepté en outre de mettre sur pied un " groupe de contact " composé des ministres des Affaires étrangères de la Libye, de la République du Congo, du Sénégal, du Gabon et de l'Erythrée, qui se réunirait une fois par mois pour s'assurer que la " déclaration de Dakar " est bien appliquée. Les deux pays, qui soutiennent chacun des rebelles hostiles à leur voisin, se sont engagés " à interdire toutes activités de groupes armés et à empêcher l'utilisation de (leurs) territoires respectifs pour la déstabilisation de l'un et l'autre de (leurs) Etats ". Ils ont réitéré leur engagement envers une série de pactes de non-agression signés par le passé, souvent sous l'égide de la Libye mais aussi de l'Arabie saoudite, et qui ont cédé la place à de nouvelles violences. Reste donc à savoir si cet énième accord sera réellement appliqué par les deux parties. Le président Béchir lui-même, qui accuse Déby de n'avoir pas respecté les précédents accords, s'est interrogé sur l'utilité d'un nouveau texte. De son côté, le Tchad avait émis des réserves sur l'accord de Dakar, le ministre des Affaires étrangères Ahmad Allam-mi affirmant que N'Djamena espérait qu'" enfin le président soudanais prendra des engagements de bonne foi et qu'il les appliquera ". Ce scepticisme est de mise chez les spécialistes du dossier. " C'est toujours mieux de signer des accords que de se déclarer la guerre ", a ironisé un observateur à N'Djamena qui a requis l'anonymat. Pour lui, il convient d'attendre pour voir si les intentions sont réelles : " Par le passé, Khartoum a déjà poussé dehors (les rebelles tchadiens) pour donner l'impression de respecter les accords, mais en fait, il les armait pour qu'ils aillent renverser Déby. Il faut voir ce qui va se passer cette fois ". Et de souligner que " les soutiens croisés ne sont pas du tout de la même ampleur : d'un côté le Soudan arme puissamment les rebelles tchadiens pour qu'ils renversent Déby, de l'autre, le soutien tchadien aux rebelles du Darfour (ouest du Soudan) est beaucoup moins important et décisif ". Annonce médiatique du président sénégalais Abdoulaye Wade parlant de " solution définitive ", présence du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, accolades des présidents tchadien et soudanais à Dakar en marge du sommet de l'OCI : tout a été fait pour donner à ce pacte un caractère solennel. Néanmoins, " il n'y a rien de vraiment nouveau dans cet accord ", note un diplomate africain fin connaisseur du dossier. Selon lui, " l'accord mère " conclu en février 2006 à Tripoli par les deux voisins ainsi que les accords techniques signés par la suite prévoyaient les mêmes dispositions. Le Soudan, dont les autorités avaient fait preuve de beaucoup de scepticisme avant la signature, souligne que l'accord de Dakar " contient un mécanisme de contrôle ". Ce groupe de contact " se réunit tous les mois et si un des pays, le Tchad ou le Soudan, a des griefs, ils peuvent convoquer une rencontre extraordinaire ", a expliqué le ministre soudanais des Affaires étrangères Deng Alor Kuol. " On parle beaucoup du groupe de contact prévu à Dakar mais il y avait déjà un groupe de suivi dans l'accord de Tripoli ", qui prévoyait aussi une force de paix jamais mise en place, nuance toutefois le diplomate africain. " Il faut avant tout que chaque pays règle ses problèmes internes. Que le Soudan discute avec la rébellion au Darfour et que le Tchad s'entende avec ses rebelles ", ajoute-t-il. L'accord de paix est néanmoins loin d'être inutile, car il permettra de dégeler les relations très tendues entre N'Djamena et Khartoum. Cette décrispation peut permettre à chaque pays de se concentrer au règlement de ses problèmes intérieurs et de discuter avec ses propres rebelles. Cette mission semble très difficile pour le Tchad, qui doit faire face à une kyrielle de mouvements rebelles, en désaccord. En effet, de nouvelles scissions se sont produites la semaine dernière au sein des principaux groupes rebelles tchadiens, divisant encore davantage l'alliance qui a failli renverser le président Déby début février. Le vice-président de l'Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD), Adouma Hassaballah, et des membres du Rassemblement des Forces pour le Changement (RFC) ont créé un nouveau mouvement, a expliqué mercredi dernier le chef de l'UFDD Mahamat Nouri, estimant leur nombre à " environ 2 000 hommes en tout ". Le dernier-né dans la complexe galaxie des rebelles tchadiens s'appelle Union des Forces pour le Changement et la Démocratie (UFCD). "
Les Ouaddaïens des deux mouvements ont fait scission pour créer leur propre groupe ", a poursuivi le général Nouri. Les Ouaddaïens sont les habitants du Ouaddaï, la région d'Abéché, principale ville de l'est du Tchad. Après leur défection, l'UFDD est essentiellement composée de Goranes, ainsi que d'Arabes et de Tamas. Le RFC de Timan Erdimi est dominé par les Zaghawas, l'ethnie du président Déby. Selon le général Nouri, un Gorane désigné fin février comme chef unique de l'Alliance Nationale (AN) des rebelles, les nouvelles scissions sont motivées par des questions de leadership. " Les Ouaddaïens remettent en cause mon leadership, qu'ils avaient initialement accepté, et disent que c'est le Soudan qui m'a imposé comme chef, mais c'est faux ", a affirmé Mahamat Nouri. " Nous sommes prêts à accepter l'UFCD dans l'Alliance nationale s'ils le veulent ", a-t-il assuré.


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