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Décès de Josette Audin : Le Président Bouteflika rend hommage à une "militante anticolonialiste"
Publié dans Le Maghreb le 05 - 02 - 2019

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à la famille de Josette Audin, décédée samedi à Paris à l'âge de 87 ans, dans lequel il a rendu hommage à une "militante anticolonialiste de la première heure".

"C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Josette Audin, militante anticolonialiste de la première heure", écrit le Président Bouteflika dans son message.
Le chef de l'Etat a tenu à saluer "avec émotion", la mémoire de "cette grande dame qui a mené un combat inlassable, sa vie durant, afin que la vérité soit faite sur l'assassinat de son mari et la pratique de la torture durant la Guerre de Libération nationale". "Son courage, sa persévérance, la force de ses convictions et de ses engagements ont marqué les esprits à jamais", a-t-il ajouté. "En ces moments douloureux, je présente à ses enfants Michèle et Pierre, à tous les membres de sa famille, à ses proches et amis, mes sincères condoléances et les assure de ma chaleureuse sympathie", conclut le président de la République dans son message.
Une vie consacrée à la recherche de la vérité sur l'assassinat de Maurice
Josette Audin, veuve de Maurice, qui a consacré 61 ans de sa vie pour la vérité sur l'assassinat de son époux, est décédée samedi à Paris à l'âge de 87 ans, a annoncé dimanche L'Humanité. Cette dame courage et patience, militante anticolonialiste, aura vécu tout ce temps pour que le président Emmanuel Macron se déplace chez elle, en septembre dernier, afin de lui déclarer la reconnaissance officielle de l'assassinat de Maurice par l'armée française, soulignant qu'il importait que cette histoire "soit connue, qu'elle soit regardée avec courage et lucidité".
Il a également reconnu officiellement que la France avait instauré, pendant la Guerre de Libération nationale (1954-1962), un "système" recourant à la "torture" contre les Algériens et toutes les personnes qui soutenaient l'indépendance de l'Algérie. Pour elle, la déclaration d'un président français était une victoire politique même si elle est venue 61 ans après.
La vie de Josette a basculé le 11 juin 1957, lorsqu'elle avait 25 ans, le jour où son époux a été arrêté par l'armée coloniale puis disparu.
Pour leur militantisme en faveur de la cause algérienne, Josette Audin expliquait que le couple était conscient des risques qu'il prenait, soulignant que Maurice et elle-même étaient révoltés par le colonialisme.
"On ne supportait pas de voir des gosses algériens cirer les chaussures dans les rues, au lieu d'aller à l'école. Au marché, si le vendeur était arabe, tout le monde le tutoyait. Nous ne l'acceptions pas", disait-elle. L'affaire de l'assassinat de Maurice Audin a rebondi, rappelle-t-on, lorsque le député Cédric Villani, proche du président Macron et de la famille Audin, avait révélé une confidence d'Emmanuel Macron dans laquelle il lui a déclaré que c'était l'armée française qui avait assassiné, en juin 1957, le mathématicien militant pour l'indépendance de l'Algérie. En février 2018, un témoignage d'un appelé de contingent, qui pense avoir enterré le corps de Maurice Audin, a relancé l'exigence de vérité sur ce crime vieux de 61 ans. "Je crois que c'est moi qui ai enterré le corps de Maurice Audin", avait confié au journaliste de L'Humanité ce témoin des atrocités qu'avait fait subir l'armée française aux Algériens durant la guerre de libération et qui a voulu garder l'anonymat en se tenant à la disposition de la famille Audin.
Il a raconté que les événements se sont déroulés dans une ferme à Fondouk (actuellement Khemis el-Khechna) où, dans une cabane fermée à clé, se trouvaient "deux cadavres enroulés dans des draps et cachés sous la paille".

Un combat salué
Dès l'annonce du décès de Josette Audin, en début d'après-midi de dimanche par le journal l'Humanité, les hommages n'ont pas cessé d'être rendus sur le combat de cette femme courage qui a passé 61 années pour demander la vérité sur la mort de Maurice Audin, torturé et assassiné par l'armée française après son enlèvement en juin 1957.
La veuve de Maurice est décédée samedi à Paris (Bagnolet) à l'âge de 87 ans, presque cinq mois après la reconnaissance officielle du président Emmanuel Macron de la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat de son époux. L'ambassadeur d'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a écrit sur son compte Twitter : "Comme son mari, la défunte a consacré sa vie à défendre l'Algérie et soutenir son peuple face au colonialisme", adressant ses condoléances les "plus sincères" et sa "profonde" compassion à sa famille et à ses proches.
L'un des proches de la famille Audin, le député Cédric Villani a indiqué dans un tweet qu'il garde en lui "le souvenir vif de chacune de mes rencontres avec Josette Audin, forte de soixante ans de combat pour la vérité, inspiration pour une vie entière", soulignant que la défunte "indignée ou confiante, meurtrie ou sereine", elle est "apaisée enfin".
Le sénateur Pierre Laurent a quant à lui estimé que la disparition de Josette Audin est "associée pour toujours au combat pour la vérité sur l'assassinat de son mari Maurice. Une femme de courage et de dignité", tandis que le député communiste Sébastien Jumel Sébastien Jumel a affirmé que "son combat inlassable pour la vérité et la justice nous oblige".
"Sa persévérance, la reconnaissance obtenue du président de la République de la responsabilité de l'Etat français nous montrent la voie : ne rien lâcher", a-t-il écrit sur Twitter.
Pour Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, la considéré que le combat de Josette Audin contre l'injustice et le colonialisme "restera un exemple", soulignant qu'il est de "notre responsabilité de le faire connaître largement et notamment auprès des jeunes générations".
Par ailleurs, la presse française a, dans son ensemble, rapporté la nouvelle en mettant en relief le combat de cette dame patience, rappelant les conditions d'assassinat de Maurice Audin en pleine guerre de Llibération nationale durant laquelle la torture a été instituée par l'Etat français en donnant les pouvoirs spéciaux à l'armée française.
L'Humanité a écrit qu'elle emporte avec elle "l'histoire intime de la grande Histoire, celle qu'elle aura contribué à écrire par sa persévérance et son courage". Le journaliste Edwy Plenel a relevé pour sa part que Josette Audin est décédée "quelques mois après avoir gagné le combat de sa vie".


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