Les membres du cartel sont réunis, jeudi 5 et vendredi 6 décembre, au siège de l'Opep à Vienne. L'Arabie Saoudite plaidera pour une prolongation de la baisse de la production afin de soutenir les prix, juste avant l'introduction en Bourse de sa compagnie nationale Aramco. Les 14 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont réunis jeudi 5 décembre à Vienne, où ils ont été rejoints, vendredi, par des représentants d'une dizaine d'autres pays producteurs de pétrole, dont la Russie. "Leur tâche : négocier un accord sur la manière dont ils géreront leur production l'année prochaine", explique le Financial Times. L'accord actuellement en vigueur, qui prévoit une réduction totale de 1,2 million de barils par jour par rapport au niveau d'octobre 2018, expire à la fin de mars 2020. L'Arabie saoudite devrait faire tout son possible pour qu'il soit reconduit, au moins jusqu'à la fin juin. "Tandis que l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Angola ont produit encore moins qu'ils le devaient, d'autres pays, comme l'Irak et la Russie, n'ont absolument pas respecté leurs engagements" et devraient être Aramco en appelle au patriotisme des Saoudiens. L'introduction en Bourse de la compagnie pétrolière nationale, prévue en décembre, sera avant tout une opération régionale. Et le régime incite fortement la population à y participer. Car l'enjeu est aussi politique. Ces dernières semaines, Saudi Aramco occupe pratiquement tous les panneaux d'affichage des grandes villes saoudiennes." Bientôt au Tadawul", annoncent les publicités, en référence à la Bourse de Riyad où la compagnie pétrolière publique compte faire son entrée le mois prochain.Depuis que l'accueil mitigé des investisseurs étrangers a conduit le groupe à limiter son ambition aux investisseurs du pays et de la région, le marché intérieur lui est devenu vital. La révision à la baisse de cette introduction en Bourse risque de mettre à rude épreuve le programme économique du prince héritier Mohammed ben Salmane. Au départ, le dirigeant de facto de l'Arabie saoudite espérait lever 100 milliards de dollars et ouvrir le royaume aux capitaux étrangers. Aujourd'hui, il doit se rabattre sur les investisseurs locaux afin d'obtenir quelque 25 milliards de dollars, en vendant seulement 1,5 % du capital d'Aramco [et non plus 3 à 5 %, comme initialement prévu]. Dans le pays, cette entrée en Bourse suscite l'enthousiasme et même les responsables religieux encouragent les citoyens à y prendre part.