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Se meurent les bâtisses sans maîtres…
Journée nationale de la Casbah
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 02 - 2010

Le sort réservé à la Casbah d'Alger dont on a célébré, hier, la journée nationale peut être résumé dans cette réflexion d'un homme de culture algérien qui, en réponse à la question d'un journaliste français relative à la vieille cité, répliqua : «la casbah, c'est un peu vos banlieues difficiles» !
Le sort réservé à la Casbah d'Alger dont on a célébré, hier, la journée nationale peut être résumé dans cette réflexion d'un homme de culture algérien qui, en réponse à la question d'un journaliste français relative à la vieille cité, répliqua : «la casbah, c'est un peu vos banlieues difficiles» !
Voilà donc une cité qui était jadis le cœur battant d'Alger et même de l'Algérie, réduite à un ersatz de périphérie. C'est ce qui ressort, du moins, sur le plan de la symbolique. Cette vieille médina oubliée, rejetée et assimilée à un bout de territoire dangereux et menaçant du fait de l'insécurité qu'y feraient planer des bandes de voyous, est celle-là même qu'on a déclarée chez nous patrimoine national et du côté de l'Unesco patrimoine universel. Chaque année et ce, depuis 1996, on a consacré le 23 février, journée nationale de la Casbah, comme pour nous autoriser à mieux l'oublier pendant les 364 jours et un quart restants. Si la Casbah d'Alger pose la problématique de la préservation d'un patrimoine architectural et des traditions culturelles qui lui sont corollaires, désormais menacés par l'usure du temps, elle n'en reste pas moins rattrapée par une réalité sociale qui, hélas, continue de la maintenir dans la situation d'un quartier banal qui ressemble à tous les autres. En fait, pour les gens qui y habitent encore, la Casbah n'est qu'une zone d'habitation comme tant d'autres. Tout le monde se replace au sein de cette crise de logement qui affecte la capitale. L'essentiel est d'y tenir bon et de n'envisager d'en sortir que si les pouvoirs publics consentent à attribuer des logements de remplacement. Mais entre temps, la spéculation immobilière continue bon train. La mobilité des habitants y est si prégnante que les autorités locales peinent à identifier les propriétaires des bâtisses. Le site, pourtant érigé en «zone protégée» de la wilaya d'Alger, est livré à lui-même, puisqu'il est de notoriété publique que les transactions immobilières s'y effectuent sans papier. Conséquence : tombées aux mains de gens ne possédant pas la culture de la Casbah, la cité tombe en ruine. La vox populi parle même de ceux qui cassent et brisent les murs afin d'accélérer l'usure de leur maison dans le but d'obtenir un nouveau logement. A ce sombre tableau, il faut ajouter l'incurie des services municipaux qui n'ont pas su nouer le dialogue avec les propriétaires de bâtisses. La Fondation Casbah, une association qui a été créée en vue de sauvegarder le site historique, peine à identifier, du reste, ces propriétaires dont l'existence presque fantomatique les rend introuvables. Les bâtisses demeurées sans maîtres continuent donc de tomber en ruine, poursuivant le mouvement inexorable de la démolition. Mais parallèlement, seuls les grands palais et les grands édifices font l'objet d'une rapide restauration. Si les choses restent en l'état, on peut dire qu'on se dirige vers une casbah rasée dans sa plus grande partie, avec de grands trous partout, au bord desquels subsisteront quelques grandes demeures ou palais. Actuellement la casbah compte 1.816 bâtisses environ (maisons de la période ottomane et française confondues) dont 773 sont en ruine. Il n'en reste à peine que 1.000. En 2009, on estimait sa population à 43.000 habitants environ. Mais ces chiffres sont contestés par les spécialistes qui pensent qu'ils ont été revus à la hausse. L.G.
Voilà donc une cité qui était jadis le cœur battant d'Alger et même de l'Algérie, réduite à un ersatz de périphérie. C'est ce qui ressort, du moins, sur le plan de la symbolique. Cette vieille médina oubliée, rejetée et assimilée à un bout de territoire dangereux et menaçant du fait de l'insécurité qu'y feraient planer des bandes de voyous, est celle-là même qu'on a déclarée chez nous patrimoine national et du côté de l'Unesco patrimoine universel. Chaque année et ce, depuis 1996, on a consacré le 23 février, journée nationale de la Casbah, comme pour nous autoriser à mieux l'oublier pendant les 364 jours et un quart restants. Si la Casbah d'Alger pose la problématique de la préservation d'un patrimoine architectural et des traditions culturelles qui lui sont corollaires, désormais menacés par l'usure du temps, elle n'en reste pas moins rattrapée par une réalité sociale qui, hélas, continue de la maintenir dans la situation d'un quartier banal qui ressemble à tous les autres. En fait, pour les gens qui y habitent encore, la Casbah n'est qu'une zone d'habitation comme tant d'autres. Tout le monde se replace au sein de cette crise de logement qui affecte la capitale. L'essentiel est d'y tenir bon et de n'envisager d'en sortir que si les pouvoirs publics consentent à attribuer des logements de remplacement. Mais entre temps, la spéculation immobilière continue bon train. La mobilité des habitants y est si prégnante que les autorités locales peinent à identifier les propriétaires des bâtisses. Le site, pourtant érigé en «zone protégée» de la wilaya d'Alger, est livré à lui-même, puisqu'il est de notoriété publique que les transactions immobilières s'y effectuent sans papier. Conséquence : tombées aux mains de gens ne possédant pas la culture de la Casbah, la cité tombe en ruine. La vox populi parle même de ceux qui cassent et brisent les murs afin d'accélérer l'usure de leur maison dans le but d'obtenir un nouveau logement. A ce sombre tableau, il faut ajouter l'incurie des services municipaux qui n'ont pas su nouer le dialogue avec les propriétaires de bâtisses. La Fondation Casbah, une association qui a été créée en vue de sauvegarder le site historique, peine à identifier, du reste, ces propriétaires dont l'existence presque fantomatique les rend introuvables. Les bâtisses demeurées sans maîtres continuent donc de tomber en ruine, poursuivant le mouvement inexorable de la démolition. Mais parallèlement, seuls les grands palais et les grands édifices font l'objet d'une rapide restauration. Si les choses restent en l'état, on peut dire qu'on se dirige vers une casbah rasée dans sa plus grande partie, avec de grands trous partout, au bord desquels subsisteront quelques grandes demeures ou palais. Actuellement la casbah compte 1.816 bâtisses environ (maisons de la période ottomane et française confondues) dont 773 sont en ruine. Il n'en reste à peine que 1.000. En 2009, on estimait sa population à 43.000 habitants environ. Mais ces chiffres sont contestés par les spécialistes qui pensent qu'ils ont été revus à la hausse. L.G.


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