Le ministre de la Santé s'enquiert à Oum El-Bouaghi de l'état de santé des victimes de morsures de chien    ANP : reddition d'un terroriste et arrestation de 4 éléments de soutien aux groupes terroristes en une semaine    Journée internationale de la paix: l'UIPA réaffirme l'impératif de consacrer la culture de la paix et du dialogue dans la résolution des conflits    Exposition universelle d'Osaka: l'Algérie organise une conférence scientifique sur la stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables et l'hydrogène    Agression sioniste à Ghaza: le pape dénonce le déplacement forcé des Palestiniens    Athlétisme/Mondiaux-2025: l'Algérien Yasser Triki qualifié pour la finale    Cnep-Banque: ouverture d'une nouvelle agence à Tipaza    Rentrée scolaire: campagne de sensibilisation aux accidents de la route    Basket/Coupe du monde: victoire de la sélection algérienne face au Venezuela    Le ministre de la Santé reçoit l'ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie    Agression sioniste: 20 agences humanitaires internationales appellent l'ONU à intervenir pour mettre fin au génocide à Ghaza    Festival international du film d'Imedghassen: le film algérien "Nya" remporte le prix du meilleur court-métrage de fiction    Séisme de 3 degrés dans la wilaya de Médéa    HCLA: réunion pour l'installation de la commission du projet de "l'Atlas linguistique algérien"    Contribuer à la réalisation des objectifs de la neutralité carbone    Le Luxembourg a l'intention de reconnaître l'Etat de Palestine    Israël utilise des armes non conventionnelles pour rendre la ville de Ghaza inhabitable    La police arrête deux femmes aux moeurs légères    Evaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne    L'Algérie participe au 34e Salon international de l'Agro-alimentaire et des boissons    Quand le discours sur le séparatisme musulman sert à occulter la massive ghettoïsation juive    CAN de hand U19 féminin : Un niveau technique «très acceptable»    Lancement du 2e module de la formation licence CAF A, la semaine prochaine    250 mètres de câbles électriques volés dans la localité de Zouaouria    Coup de filet à Mostaganem Arrestation de 8 individus dont une femme, saisie de cocaïne et d'armes blanches    La sélection algérienne en stage en Ouzbékistan    El Bayadh Décès du Moudjahid Kherrouji Mohamed    Une « métrothèque » inaugurée à Varsovie    Malika Bendouda prend ses fonctions    Mémoire vivante du cinéma algérien    Agression sioniste contre Doha: "un crime odieux que l'histoire retiendra"    Les massacres d'Ouled Yaïch à Blida, un autre témoignage de l'horreur du colonialisme    Le CSJ participe en Egypte aux activités du programme "The Nile Ship for arab youth"    Foot/Mondial (qualifs-U20): la sélection algérienne en stage à Sidi Moussa    Nouveaux ministres et innovations    Ouverture de la session parlementaire ordinaire 2025-2026    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



"Aucun Etat ne peut se soustraire à ce vent sécuritaire"
Entretien avec Nabil Chabane, expert en Télécommunications
Publié dans Le Midi Libre le 18 - 05 - 2010

Nabil Chabane est un expert algérien en télécommunications qui a participé, il y a quelques années en Europe, à l'élaboration de projets similaires à ceux connus aujourd'hui. Il est P-DG de Webphone Network SPA et a bien voulu éclairer nos lecteurs sur les questions liées aux nouvelles technologies et aux choix qui sont faits dans le domaine et actuellement mis en œuvre en Algérie.
Nabil Chabane est un expert algérien en télécommunications qui a participé, il y a quelques années en Europe, à l'élaboration de projets similaires à ceux connus aujourd'hui. Il est P-DG de Webphone Network SPA et a bien voulu éclairer nos lecteurs sur les questions liées aux nouvelles technologies et aux choix qui sont faits dans le domaine et actuellement mis en œuvre en Algérie.
Midi Libre : Monsieur Nabil Chabane, il y a indéniablement un grand engouement pour tout ce qui touche au domaine des TIC et l'Algérie est plus que jamais concernée. De nouvelles notions sont alors apparues : GIX, IP, Cybercriminalité, Cyber-sécurité, ETSI, CALEA. Qu'en est-il vraiment de ces nouveaux concepts ?
Nabil Chabane : Je partage avec vous ce constat et je dis que cet engouement d'une partie de la société civile algérienne pour les TIC concerne aussi le cadre général dans lequel les services de communications leurs sont offerts.Toutes ces notions prisent ensemble ont effectivement de quoi intriguer. Elles peuvent être reliées les unes aux autres mais, il serait préférable de les aborder au préalable séparément.
En ce qui concerne le GIX (Global Internet Exchange), sur le fond, il s'agit en fait tout simplement de la mise en œuvre d'un point de raccordement (dit Point de Peering) des réseaux des différents fournisseurs d'accès à Internet (ISP) en Algérie; en effet, chaque ISP possède un ensemble d'équipements de télécommunications qui sont reliés entre eux et qui constituent son propre réseau. Si un utilisateur, ayant souscrit à un accès à internet auprès d'un ISP-A, et souhaitant bénéficier d'un service offert par un autre fournisseur de services ISP-B, alors les infrastructures ou réseaux de chacun des fournisseurs de services (ISP-A et ISP-B) doivent être interconnectés (c'est-à-dire reliés entre eux) directement ou indirectement. Les points de peering type GIX permettent justement d'assurer une interconnexion directe entres ISP, optimisant ainsi les conditions techniques d'échange de trafic entre leurs utilisateurs. S'agissant des coûts, il faut dire que là, tout au moins, les accords de peering se sont appuyés sur le principe du "settlement-free" ou "sender keeps all", et c'est ainsi qu'aucune partie ne paie l'autre pour les échanges directes d'informations entre leurs clients. Généralement les points de peering sont situés dans des centres de co-location (data center) où les différents ISP et opérateurs centralisent leurs points de présence. Bien entendu, sur un territoire aussi vaste que l'Algérie on doit s'attendre à ce que d'autres points de peering que le GIX, voient le jour si toutefois la situation des ISP se débloque et qu'en conséquence leurs réseaux se développent. En effet, deux ISP présents dans la région de Tamanrasset par exemple auront, pour les raisons invoquées précédemment, tout intérêt à établir entre eux des accords de peering sur place. Pour votre information, sachez qu'en France on compte, pour Paris et sa région, pas moins de 15 points de peering (GIX) et 05 en provinces.
Est-ce que cela nécessite l'installation de grandes infrastructures ?
Non pas du tout. Cela dépend, en fait, du nombre d'ISP à connecter, de la capacité en terme de débit que la GIX offrira à chaque ISP relié. Le besoin immédiat et à moyen terme est tout à fait modeste et c'est pourquoi le matériel mis en œuvre n'est pas important tant du point de vue technologique que financier.
Pour vous donner une idée, lorsque nous avons mis en place le MAE (Metropolitan Area Exchange) à Paris pour UUNet, il s'agissait, dans sa première version, d'un petit point de peering mais qui couvrait déjà à l'époque des besoins largement supérieurs à ce que l'on peut concevoir actuellement en Algérie, il s'agissait en fait d'un simple Switch/Catalyste. Vos lecteurs ingénieurs ou techniciens sauront apprécier.
Dans ces conditions, l'utilisateur lambda notera-t-il une différence en matière de qualité de service par exemple ?
Dans un certain nombre de cas, oui. Prenons l'exemple de deux internautes algériens clients auprès de deux ISP distincts dont les réseaux n'étaient jusqu'alors pas connectés directement. Le GIX permettra alors de corriger cela, assurant du même coup une optimisation des échanges entre les réseaux desdits ISP et donc une meilleure qualité de service. Dans le cas de l'utilisation d'un service tel que la VoIP les internautes apprécieront alors nettement la différence. Cela dit, il convient de noter que les problèmes de qualité de services rencontrés par les internautes algériens n'ont rien à voir avec les problèmes de peering et, en la matière, le GIX ne saurait apporter de solution.
On sait que dans la configuration actuelle des réseaux, les échanges entre internautes algériens passent obligatoirement par l'étranger. Est-ce que le GIX permettra d'éviter cela?
Dans une certaine mesure, oui; mais là encore, si le trafic dont vous parlez se retrouve à l'international, c'est essentiellement parce que les services souscris y sont hébergés, c'est-à-dire fournis à l'international.
C'est-à-dire ?
Le GIX en tant que point de peering, est l'un des correctifs qui convenaient à être mis en œuvre pour corriger certaines défaillances en termes d'architecture internet en Algérie.
Et qu'en est-il du lien entre le GIK et la Cybersecurité ?
Il faut savoir que la cybersecurité, c'est la sécurité du réseau internet qui permet de pouvoir intercepter l'ensemble des connections établies par les utilisateurs du dit réseau. Aucun Etat ne peut se soustraire à ce vent sécuritaire. Donc il y a un contexte du tout sécuritaire qui trouve une expression particulière dans le domaine de l'internet.
Voulez-vous nous expliquer un peu plus ?
Si les délits affichés pour justifier de la mise en œuvre de la cybersecurité sont bien réels, les technologies ou les techniques mises en œuvre dépassent largement les besoins sécuritaires; en effet l'organisation des technologies autour du «Lawful interception» ( interception licite, le prouve. Aujourd'hui, le citoyen lambda se trouve sujet à une surveillance effective sur l'ensemble de ses connexions électroniques et même plus. Ainsi, aujourd'hui seuls la communication orale et le échanges écrits restent préservées.
Midi Libre : Monsieur Nabil Chabane, il y a indéniablement un grand engouement pour tout ce qui touche au domaine des TIC et l'Algérie est plus que jamais concernée. De nouvelles notions sont alors apparues : GIX, IP, Cybercriminalité, Cyber-sécurité, ETSI, CALEA. Qu'en est-il vraiment de ces nouveaux concepts ?
Nabil Chabane : Je partage avec vous ce constat et je dis que cet engouement d'une partie de la société civile algérienne pour les TIC concerne aussi le cadre général dans lequel les services de communications leurs sont offerts.Toutes ces notions prisent ensemble ont effectivement de quoi intriguer. Elles peuvent être reliées les unes aux autres mais, il serait préférable de les aborder au préalable séparément.
En ce qui concerne le GIX (Global Internet Exchange), sur le fond, il s'agit en fait tout simplement de la mise en œuvre d'un point de raccordement (dit Point de Peering) des réseaux des différents fournisseurs d'accès à Internet (ISP) en Algérie; en effet, chaque ISP possède un ensemble d'équipements de télécommunications qui sont reliés entre eux et qui constituent son propre réseau. Si un utilisateur, ayant souscrit à un accès à internet auprès d'un ISP-A, et souhaitant bénéficier d'un service offert par un autre fournisseur de services ISP-B, alors les infrastructures ou réseaux de chacun des fournisseurs de services (ISP-A et ISP-B) doivent être interconnectés (c'est-à-dire reliés entre eux) directement ou indirectement. Les points de peering type GIX permettent justement d'assurer une interconnexion directe entres ISP, optimisant ainsi les conditions techniques d'échange de trafic entre leurs utilisateurs. S'agissant des coûts, il faut dire que là, tout au moins, les accords de peering se sont appuyés sur le principe du "settlement-free" ou "sender keeps all", et c'est ainsi qu'aucune partie ne paie l'autre pour les échanges directes d'informations entre leurs clients. Généralement les points de peering sont situés dans des centres de co-location (data center) où les différents ISP et opérateurs centralisent leurs points de présence. Bien entendu, sur un territoire aussi vaste que l'Algérie on doit s'attendre à ce que d'autres points de peering que le GIX, voient le jour si toutefois la situation des ISP se débloque et qu'en conséquence leurs réseaux se développent. En effet, deux ISP présents dans la région de Tamanrasset par exemple auront, pour les raisons invoquées précédemment, tout intérêt à établir entre eux des accords de peering sur place. Pour votre information, sachez qu'en France on compte, pour Paris et sa région, pas moins de 15 points de peering (GIX) et 05 en provinces.
Est-ce que cela nécessite l'installation de grandes infrastructures ?
Non pas du tout. Cela dépend, en fait, du nombre d'ISP à connecter, de la capacité en terme de débit que la GIX offrira à chaque ISP relié. Le besoin immédiat et à moyen terme est tout à fait modeste et c'est pourquoi le matériel mis en œuvre n'est pas important tant du point de vue technologique que financier.
Pour vous donner une idée, lorsque nous avons mis en place le MAE (Metropolitan Area Exchange) à Paris pour UUNet, il s'agissait, dans sa première version, d'un petit point de peering mais qui couvrait déjà à l'époque des besoins largement supérieurs à ce que l'on peut concevoir actuellement en Algérie, il s'agissait en fait d'un simple Switch/Catalyste. Vos lecteurs ingénieurs ou techniciens sauront apprécier.
Dans ces conditions, l'utilisateur lambda notera-t-il une différence en matière de qualité de service par exemple ?
Dans un certain nombre de cas, oui. Prenons l'exemple de deux internautes algériens clients auprès de deux ISP distincts dont les réseaux n'étaient jusqu'alors pas connectés directement. Le GIX permettra alors de corriger cela, assurant du même coup une optimisation des échanges entre les réseaux desdits ISP et donc une meilleure qualité de service. Dans le cas de l'utilisation d'un service tel que la VoIP les internautes apprécieront alors nettement la différence. Cela dit, il convient de noter que les problèmes de qualité de services rencontrés par les internautes algériens n'ont rien à voir avec les problèmes de peering et, en la matière, le GIX ne saurait apporter de solution.
On sait que dans la configuration actuelle des réseaux, les échanges entre internautes algériens passent obligatoirement par l'étranger. Est-ce que le GIX permettra d'éviter cela?
Dans une certaine mesure, oui; mais là encore, si le trafic dont vous parlez se retrouve à l'international, c'est essentiellement parce que les services souscris y sont hébergés, c'est-à-dire fournis à l'international.
C'est-à-dire ?
Le GIX en tant que point de peering, est l'un des correctifs qui convenaient à être mis en œuvre pour corriger certaines défaillances en termes d'architecture internet en Algérie.
Et qu'en est-il du lien entre le GIK et la Cybersecurité ?
Il faut savoir que la cybersecurité, c'est la sécurité du réseau internet qui permet de pouvoir intercepter l'ensemble des connections établies par les utilisateurs du dit réseau. Aucun Etat ne peut se soustraire à ce vent sécuritaire. Donc il y a un contexte du tout sécuritaire qui trouve une expression particulière dans le domaine de l'internet.
Voulez-vous nous expliquer un peu plus ?
Si les délits affichés pour justifier de la mise en œuvre de la cybersecurité sont bien réels, les technologies ou les techniques mises en œuvre dépassent largement les besoins sécuritaires; en effet l'organisation des technologies autour du «Lawful interception» ( interception licite, le prouve. Aujourd'hui, le citoyen lambda se trouve sujet à une surveillance effective sur l'ensemble de ses connexions électroniques et même plus. Ainsi, aujourd'hui seuls la communication orale et le échanges écrits restent préservées.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.