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Problématique de l'inflation et du pouvoir d'achat des Algériens en 2010
Contribution
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 08 - 2010

L'Algérie risque de revenir à la case départ si l'on a cette vision du passé que le développement s'assimile aux dépenses monétaires, via la rente des hydrocarbures , et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts au sein d'une économie de plus en plus globalisée.
L'Algérie risque de revenir à la case départ si l'on a cette vision du passé que le développement s'assimile aux dépenses monétaires, via la rente des hydrocarbures , et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts au sein d'une économie de plus en plus globalisée.
L'inflation qui a des incidences directes sur le pouvoir d'achat est de retour en Algérie, risquant de remettre en cause les équilibres macro-économiques qui ont nécessité d'importants sacrifices de la population algérienne depuis 1994 date du rééchelonnement, car ayant accusé un retard dans les réformes micro-économiques et institutionnelles. L'Algérie risque de revenir à la case départ si l'on a cette vision du passé que le développement s'assimile aux dépenses monétaires, via la rente des hydrocarbures , et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts au sein d'une économie de plus en plus globalisée. Bien poser les problèmes, loin des discours euphoriques et du juridisme, c'est l'objet de cette modeste contribution à l'approche du mois sacré du Ramadhan, car pour les petites bourses, le constat est amer, les prix des produits de large consommation connaissant des augmentations sans précédent durant cette période, les organisations censés sensibiliser les commerçants ayant peu d'impacts, prêchant dans le désert.
Quelle est l'origine de l'inflation ?
S'agissant d'un problème aussi complexe que celui de l'inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d'influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national. L'urgence passe par des mécanismes de régulation car un contrôle des prix est de peu d'efficacité, sinon il faudrait une armée de contrôleurs avec des coûts faramineux. Ce processus inflationniste est amplifié par l'emprise de la sphère informelle, produit de la bureaucratie centrale et locale qui entretient des relations diffuses de corruption avec cette sphère, expliquant que les rapports internationaux des trois dernières années -2005/2009- classent l'Algérie à un niveau de corruption élevé, qu'il s'agit d'intégrer intelligemment, loin des mesures bureaucratiques peu efficaces, contrôlant 40 % de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation financière informelle. Le marché de la contrefaçon en Algérie gangrène l'économie algérienne, puisque selon certaines estimations 1/3 des produits vendus en Algérie sont contrefaits. Et tous les secteurs sont touchés (tabac, cosmétique, habillement, électroménager…), mais aussi des domaines beaucoup plus sensibles comme les pièces de rechange automobile dont la moitié est contrefaite mettant en danger les automobilistes. Même les médicaments sont concernés car la plupart sont importés et coûtent chers. En matière d'emploi, la part qui revient à l'économie informelle, le taux de la population exerçant dans le secteur informel s'accroît annuellement d'environ 8%, selon les rapports du Cnes ce qui nous donnerait en 2009 le taux annoncé récemment par le ministère du Travail plus de 25% de la population active avec une contribution dans la formation du PIB (Produit intérieur brut) hors hydrocarbures de 20% à 25%. Une enquête menée par le Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) révèle que sur 7.500 PME, 42% des effectifs ne sont pas déclarés et 30% de leur chiffre d'affaires échappent au fisc. Concernant justement l'évasion fiscale due à la sphère informelle, pour l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) dans une déclaration du 19 mai 2009 reproduite par l'agence officielle APS le manque à gagner induit par l'évasion fiscale dans les transactions commerciales en Algérie dépasse 200 milliards de dinars annuellement, soit au cours actuel 2,6 milliards de dollars. Plus de 80% des transactions commerciales se font sans aucune facturation, alors que 70% à 80% des transactions utilisent le cash, comme moyen de payement, alors que la base de l'économie moderne se fonde sur le crédit, et qu'au-delà de 100 dollars, la carte de crédit est souvent exigée. Mais on n'impose pas les chèques par des mesures administratives (lois) de peu d'efficacité, mais par des mécanismes de régulation globaux, transparents en mesure d'imposer le chèque pour un montant supérieur à 500 mille dinars sans s'attaquer à l'origine de cette anomalie liée aux dysfonctionnements des structures de l'Etat et au manque de confiance. Cette sphère contrôle quatre segments-clefs : celui des fruits et légumes, de la viande, celui du poisson pour les marchandises locales et pour l'importation, le textile – chaussures (posant le problème du contrôle de la douane). Le constat en Algérie est l'absence d'une véritable concurrence, avec une tendance à la substitution d'un monopole d'Etat, un monopole privé plus néfaste, que risque d'amplifier le passage, sans transition et sans réformes en profondeur du système financier, lieu de distribution de la rente, du remdoc au crédoc, ce dernier nécessitant d'importants moyens financiers. Il s'ensuit que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l'orienter vers des activités spéculatives. La raison du processus inflationniste, liée profondément à la logique de l'accumulation en Algérie, est structurelle liée à la faiblesse de l'offre résultante de la panne de la réforme globale. Car, depuis 1986, l'Algérie est dans une interminable transition n'étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, expliquant le peu d'efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.
Quel est le pouvoir d'achat des Algériens face à la concentration du revenu national ?
Toute politique salariale fiable qui favoriserait la création de valeurs durables, il y a urgence d'enquêtes précises analysant les liens dialectiques entre la concentration du revenu source d'injustice sociale au profit de couches spéculatives au détriment à la fois des producteurs de richesses et du processus d'accumulation du capital, enquêtes inexistantes en Algérie, mais que les signes extérieurs de richesses d'une minorité rentière (pas les entrepreneurs créateur de richesses) montrent clairement. Lié à l'aspect précédent, doit être pris en compte l'analyse des couches moyennes productives pilier de tout développement en voie de disparition, entendu couches moyennes productives et non rentières gravitant au niveau des sphères du pouvoir en extension, destructrices de richesses. Certes, le SNMG algérien a plus que doublé en passant de 6 mille à 15 mille dinars ces dernières années, mais en dépit de cette augmentation, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG,( 140 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande est en août 2010 de 10 euros) fait-il face aux dépenses contraintes et incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. Cette dégradation du pouvoir d'achat est renforcée par la dévaluation cyclique du dinar qui gonfle les prix des biens importés et il est admis maintenant qu'une famille avec 5 enfants à charge ne travaillant pas a besoin d'un revenu net minimum de 36 mille dinars. Sur la base du panier de la ménagère que maintient inchangé l'Office national des statistiques (ONS) depuis des années alors que le besoin est historiquement daté, l'inflation serait maîtrisée selon les pouvoirs publics alors que le vécu renvoie à une toute autre réalité. L'écart entre l'inflation perçue par l'Algérien et celle calculée par l'ONS témoigne de la difficulté de vérifier la véracité d'une donnée officielle. Jamais entre 2007/2010, la concentration des revenus au profit d'une minorité de couches rentières et la corruption n'ont jamais été si importantes expliquant que certaines mesures gouvernementales d'austérité même louables en ces moments de crise, n'ont pas d'impacts de mobilisation et au contraire un rejet général car le sacrifice n'est pas partagé, démobilisation accélérée par les différents scandales financiers. Ce d'autant plus qu'avec l'inflation selon nos enquêtes, la majorité de la population ayant un revenu net inférieur à 20 mille dinars consacre plus de 80% de son revenu aux biens de première nécessité alors que selon l'enquête du CNEAP de septembre 2007, le taux était déjà de 70% Cependant il ne faut pas être utopique, et être réaliste, le quadruplement du SMIG aurait pour conséquence un processus inflationniste incontrôlée qui pénaliserait les couches les plus vulnérables à revenus fixes posant la problématique de l'inefficacité de la dépense globale source essentielle de l'inflation en Algérie, devant procéder à des actions ciblées devant favoriser exceptionnellement deux segments comme le recommande la Banque mondiale à l'Algérie , l'éducation et la santé, qui créentde la valeur à terme, contrairement aux segments des autres fonctionnaires qui bénéficient d'un transfert de valeur.
Lutte contre l'inflation :
une politique socio-économique plus visible et plus cohérente
L'objectif pour améliorer le pouvoir d'achat de la majorité passe à la fois par l'amélioration de la réforme globale, la levée des contraintes d'environnement qui freinent l'épanouissement de l'entreprise créatrice de la richesse durable, dont le terrorisme bureaucratique, le système financier sclérosé, un système socio-éducatif inadapté et l'épineux problème du foncier non résolu à ce jour, et la gestion de la dépense publique afin de favoriser une croissance durable hors hydrocarbures, les infrastructures et les réserves de change n'étant qu'un moyen. Or actuellement on assiste à un gaspillage des ressources financières car n'oublions jamais que la réduction tant de la dette extérieure (moins de 4 milliards de dollars) que de la dette publique intérieure (moins de 1 milliard de dollars) fin 2009 est dû à la rente des hydrocarbures et non pas à la création de valeur. C'est que la dépense publique entre 2004/2009, et certainement entre 2010/2014 s'il n'y a pas une nouvelle gouvernance, n'est pas du tout proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, en soulignant que les infrastructures ne sont qu'un moyen accessoire du développement et les expériences négatives récentes de l'Espagne et la semi-faillite récente de Dubaï en sont les exemples frappants. Car, sans un taux de croissance de 6/7% par an sur plus de 5 années hors hydrocarbures reposant sur les véritables entreprenants, l'actuel taux de croissance hors hydrocarbures étant fictif autant que le taux de chômage officiel, car la majorité de ces segments sont irrigués par la dépense publique via les hydrocarbures il est impossible, c'est une loi économique universelle, de créer 3 millions d'emplois fiables à valeur ajoutée et par là d'augmenter à moyen terme les salaires donc le pouvoir d'achat des Algériens au risque d'une hyperinflation en cas de chute du cours des hydrocarbures car n'existe pas une véritable politique salariale, mais des redistributions de rentes. Et qu'en sera-t-il des futures retraites sans hydrocarbures avec la gestion défectueuse des caisses de sécurité sociale, l'Office national des statistiques (ONS) venant de rendre publique, le 20 juillet 2010, une enquête du second semestre 2009 où il met en relief que la moitié de la population occupée n'était pas affiliée à la sécurité sociale au 4e trimestre de l'année 2009, soit un taux de 50,4% de l'ensemble des travailleurs occupés. Plus précisément, sur les 9.472.000 travailleurs occupés recensés, 4.778.000 personnes ne sont pas affiliées au régime de la sécurité sociale, soit un occupé sur deux. Aussi, le pouvoir d'achat des Algériens pose toute la problématique d'une meilleure cohérence et visibilité de la politique socio-économique évitant ces changements perpétuels de cadres juridiques comme si des lois pouvaient mettre fin à des distorsions qui trouvent leur origine dans les dysfonctionnements du système comme l'importance de la sphère informelle, la société enfante ses propres règles de fonctionnement lorsque des mesures autoritaires sans concertation et dialogue social lui sont imposées. Comme elle pose la problématique des deux fondamentaux du développement du XXIème siècle à savoir un Etat de droit, une bonne gouvernance et la valorisation du savoir. L'analyse de l'inflation face à un monde de plus en plus interdépendant, est inséparable de l'analyse des mécanismes de régulation liant l'accumulation, la répartition du revenu national et le modèle de consommation par couches sociales, analyse inséparable des nouvelles mutations mondiales dont la place de l'Algérie est dans l'espace arabo-africain, euro-méditerranéen d'où l'importance de l'intégration maghrébine.
L'inflation qui a des incidences directes sur le pouvoir d'achat est de retour en Algérie, risquant de remettre en cause les équilibres macro-économiques qui ont nécessité d'importants sacrifices de la population algérienne depuis 1994 date du rééchelonnement, car ayant accusé un retard dans les réformes micro-économiques et institutionnelles. L'Algérie risque de revenir à la case départ si l'on a cette vision du passé que le développement s'assimile aux dépenses monétaires, via la rente des hydrocarbures , et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts au sein d'une économie de plus en plus globalisée. Bien poser les problèmes, loin des discours euphoriques et du juridisme, c'est l'objet de cette modeste contribution à l'approche du mois sacré du Ramadhan, car pour les petites bourses, le constat est amer, les prix des produits de large consommation connaissant des augmentations sans précédent durant cette période, les organisations censés sensibiliser les commerçants ayant peu d'impacts, prêchant dans le désert.
Quelle est l'origine de l'inflation ?
S'agissant d'un problème aussi complexe que celui de l'inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d'influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national. L'urgence passe par des mécanismes de régulation car un contrôle des prix est de peu d'efficacité, sinon il faudrait une armée de contrôleurs avec des coûts faramineux. Ce processus inflationniste est amplifié par l'emprise de la sphère informelle, produit de la bureaucratie centrale et locale qui entretient des relations diffuses de corruption avec cette sphère, expliquant que les rapports internationaux des trois dernières années -2005/2009- classent l'Algérie à un niveau de corruption élevé, qu'il s'agit d'intégrer intelligemment, loin des mesures bureaucratiques peu efficaces, contrôlant 40 % de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation financière informelle. Le marché de la contrefaçon en Algérie gangrène l'économie algérienne, puisque selon certaines estimations 1/3 des produits vendus en Algérie sont contrefaits. Et tous les secteurs sont touchés (tabac, cosmétique, habillement, électroménager…), mais aussi des domaines beaucoup plus sensibles comme les pièces de rechange automobile dont la moitié est contrefaite mettant en danger les automobilistes. Même les médicaments sont concernés car la plupart sont importés et coûtent chers. En matière d'emploi, la part qui revient à l'économie informelle, le taux de la population exerçant dans le secteur informel s'accroît annuellement d'environ 8%, selon les rapports du Cnes ce qui nous donnerait en 2009 le taux annoncé récemment par le ministère du Travail plus de 25% de la population active avec une contribution dans la formation du PIB (Produit intérieur brut) hors hydrocarbures de 20% à 25%. Une enquête menée par le Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) révèle que sur 7.500 PME, 42% des effectifs ne sont pas déclarés et 30% de leur chiffre d'affaires échappent au fisc. Concernant justement l'évasion fiscale due à la sphère informelle, pour l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) dans une déclaration du 19 mai 2009 reproduite par l'agence officielle APS le manque à gagner induit par l'évasion fiscale dans les transactions commerciales en Algérie dépasse 200 milliards de dinars annuellement, soit au cours actuel 2,6 milliards de dollars. Plus de 80% des transactions commerciales se font sans aucune facturation, alors que 70% à 80% des transactions utilisent le cash, comme moyen de payement, alors que la base de l'économie moderne se fonde sur le crédit, et qu'au-delà de 100 dollars, la carte de crédit est souvent exigée. Mais on n'impose pas les chèques par des mesures administratives (lois) de peu d'efficacité, mais par des mécanismes de régulation globaux, transparents en mesure d'imposer le chèque pour un montant supérieur à 500 mille dinars sans s'attaquer à l'origine de cette anomalie liée aux dysfonctionnements des structures de l'Etat et au manque de confiance. Cette sphère contrôle quatre segments-clefs : celui des fruits et légumes, de la viande, celui du poisson pour les marchandises locales et pour l'importation, le textile – chaussures (posant le problème du contrôle de la douane). Le constat en Algérie est l'absence d'une véritable concurrence, avec une tendance à la substitution d'un monopole d'Etat, un monopole privé plus néfaste, que risque d'amplifier le passage, sans transition et sans réformes en profondeur du système financier, lieu de distribution de la rente, du remdoc au crédoc, ce dernier nécessitant d'importants moyens financiers. Il s'ensuit que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l'orienter vers des activités spéculatives. La raison du processus inflationniste, liée profondément à la logique de l'accumulation en Algérie, est structurelle liée à la faiblesse de l'offre résultante de la panne de la réforme globale. Car, depuis 1986, l'Algérie est dans une interminable transition n'étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, expliquant le peu d'efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.
Quel est le pouvoir d'achat des Algériens face à la concentration du revenu national ?
Toute politique salariale fiable qui favoriserait la création de valeurs durables, il y a urgence d'enquêtes précises analysant les liens dialectiques entre la concentration du revenu source d'injustice sociale au profit de couches spéculatives au détriment à la fois des producteurs de richesses et du processus d'accumulation du capital, enquêtes inexistantes en Algérie, mais que les signes extérieurs de richesses d'une minorité rentière (pas les entrepreneurs créateur de richesses) montrent clairement. Lié à l'aspect précédent, doit être pris en compte l'analyse des couches moyennes productives pilier de tout développement en voie de disparition, entendu couches moyennes productives et non rentières gravitant au niveau des sphères du pouvoir en extension, destructrices de richesses. Certes, le SNMG algérien a plus que doublé en passant de 6 mille à 15 mille dinars ces dernières années, mais en dépit de cette augmentation, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG,( 140 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande est en août 2010 de 10 euros) fait-il face aux dépenses contraintes et incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. Cette dégradation du pouvoir d'achat est renforcée par la dévaluation cyclique du dinar qui gonfle les prix des biens importés et il est admis maintenant qu'une famille avec 5 enfants à charge ne travaillant pas a besoin d'un revenu net minimum de 36 mille dinars. Sur la base du panier de la ménagère que maintient inchangé l'Office national des statistiques (ONS) depuis des années alors que le besoin est historiquement daté, l'inflation serait maîtrisée selon les pouvoirs publics alors que le vécu renvoie à une toute autre réalité. L'écart entre l'inflation perçue par l'Algérien et celle calculée par l'ONS témoigne de la difficulté de vérifier la véracité d'une donnée officielle. Jamais entre 2007/2010, la concentration des revenus au profit d'une minorité de couches rentières et la corruption n'ont jamais été si importantes expliquant que certaines mesures gouvernementales d'austérité même louables en ces moments de crise, n'ont pas d'impacts de mobilisation et au contraire un rejet général car le sacrifice n'est pas partagé, démobilisation accélérée par les différents scandales financiers. Ce d'autant plus qu'avec l'inflation selon nos enquêtes, la majorité de la population ayant un revenu net inférieur à 20 mille dinars consacre plus de 80% de son revenu aux biens de première nécessité alors que selon l'enquête du CNEAP de septembre 2007, le taux était déjà de 70% Cependant il ne faut pas être utopique, et être réaliste, le quadruplement du SMIG aurait pour conséquence un processus inflationniste incontrôlée qui pénaliserait les couches les plus vulnérables à revenus fixes posant la problématique de l'inefficacité de la dépense globale source essentielle de l'inflation en Algérie, devant procéder à des actions ciblées devant favoriser exceptionnellement deux segments comme le recommande la Banque mondiale à l'Algérie , l'éducation et la santé, qui créentde la valeur à terme, contrairement aux segments des autres fonctionnaires qui bénéficient d'un transfert de valeur.
Lutte contre l'inflation :
une politique socio-économique plus visible et plus cohérente
L'objectif pour améliorer le pouvoir d'achat de la majorité passe à la fois par l'amélioration de la réforme globale, la levée des contraintes d'environnement qui freinent l'épanouissement de l'entreprise créatrice de la richesse durable, dont le terrorisme bureaucratique, le système financier sclérosé, un système socio-éducatif inadapté et l'épineux problème du foncier non résolu à ce jour, et la gestion de la dépense publique afin de favoriser une croissance durable hors hydrocarbures, les infrastructures et les réserves de change n'étant qu'un moyen. Or actuellement on assiste à un gaspillage des ressources financières car n'oublions jamais que la réduction tant de la dette extérieure (moins de 4 milliards de dollars) que de la dette publique intérieure (moins de 1 milliard de dollars) fin 2009 est dû à la rente des hydrocarbures et non pas à la création de valeur. C'est que la dépense publique entre 2004/2009, et certainement entre 2010/2014 s'il n'y a pas une nouvelle gouvernance, n'est pas du tout proportionnelle aux impacts économiques et sociaux, en soulignant que les infrastructures ne sont qu'un moyen accessoire du développement et les expériences négatives récentes de l'Espagne et la semi-faillite récente de Dubaï en sont les exemples frappants. Car, sans un taux de croissance de 6/7% par an sur plus de 5 années hors hydrocarbures reposant sur les véritables entreprenants, l'actuel taux de croissance hors hydrocarbures étant fictif autant que le taux de chômage officiel, car la majorité de ces segments sont irrigués par la dépense publique via les hydrocarbures il est impossible, c'est une loi économique universelle, de créer 3 millions d'emplois fiables à valeur ajoutée et par là d'augmenter à moyen terme les salaires donc le pouvoir d'achat des Algériens au risque d'une hyperinflation en cas de chute du cours des hydrocarbures car n'existe pas une véritable politique salariale, mais des redistributions de rentes. Et qu'en sera-t-il des futures retraites sans hydrocarbures avec la gestion défectueuse des caisses de sécurité sociale, l'Office national des statistiques (ONS) venant de rendre publique, le 20 juillet 2010, une enquête du second semestre 2009 où il met en relief que la moitié de la population occupée n'était pas affiliée à la sécurité sociale au 4e trimestre de l'année 2009, soit un taux de 50,4% de l'ensemble des travailleurs occupés. Plus précisément, sur les 9.472.000 travailleurs occupés recensés, 4.778.000 personnes ne sont pas affiliées au régime de la sécurité sociale, soit un occupé sur deux. Aussi, le pouvoir d'achat des Algériens pose toute la problématique d'une meilleure cohérence et visibilité de la politique socio-économique évitant ces changements perpétuels de cadres juridiques comme si des lois pouvaient mettre fin à des distorsions qui trouvent leur origine dans les dysfonctionnements du système comme l'importance de la sphère informelle, la société enfante ses propres règles de fonctionnement lorsque des mesures autoritaires sans concertation et dialogue social lui sont imposées. Comme elle pose la problématique des deux fondamentaux du développement du XXIème siècle à savoir un Etat de droit, une bonne gouvernance et la valorisation du savoir. L'analyse de l'inflation face à un monde de plus en plus interdépendant, est inséparable de l'analyse des mécanismes de régulation liant l'accumulation, la répartition du revenu national et le modèle de consommation par couches sociales, analyse inséparable des nouvelles mutations mondiales dont la place de l'Algérie est dans l'espace arabo-africain, euro-méditerranéen d'où l'importance de l'intégration maghrébine.


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