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L'œuvre et la personnalité de Mohamed Arkoun revisitée
Célébration du 40 e jour de son décès au CCA Paris
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 11 - 2010

L'œuvre et la personnalité de Mohamed Arkoun, penseur émérite qui a développé une critique de la modernité dans la pensée islamique et plaidé pour un islam repensé dans le monde contemporain, ont été longuement évoqués mardi soir au Centre culturel algérien (CCA) à Paris à la faveur du 40e jour de son décès. Lors d'une soirée hommage à ce chercheur algérien qui a laissé derrière lui une empreinte conséquente de la pensée islamique contemporaine, des islamologues et spécialistes de la pensée islamique ont souligné la notion de modernité qui accompagna toute l'úuvre du défunt Mohamed Arkoun décédé dans la nuit du 14 au 15 septembre. Après la diffusion d'un documentaire sur un débat organisé quelques années auparavant au CCA, où Arkoun se rendait souvent pour rejoindre ses compatriotes et "l'Algérie qu'il chérissait au-delà de tout", le directeur général de l'Institut du monde arabe (IMA) Tayeb Bendiab, a raconté à l'assistance les débats qu'animait Mohamed Arkoun qui, a-t-il dit, édifiait l'assistance par l'étendue de son savoir qui lui a permis de promouvoir sa pensée pour "un Islam libre et ouvert, passant le religieux au filtre de la raison critique". Il rappellera également que cette grande figure de l'intellectuel islamique moderne a dénoncé le fanatisme religieux et rejeté les amalgames qui dénaturent le message de tolérance et de paix porté par l'islam. M. Bendiab a témoigné également sur le fait que cet universitaire qui n'a pas, à l'inverse de ses détracteurs, développé une pensée contre la religion, mais une pensée autre de la religion, "a replacé le débat au cúur d'un humanisme intellectuel, jusqu'à prôner une fusion entre les trois religions". "Il allait directement puiser à la source du livre, donc à l'authenticité du message divin", a-t-il encore témoigné. Dans sa critique de la raison islamique, Mohamed Arkoun "a appliqué les méthodes des sciences humaines pour tenter une relecture du texte coranique", a dit de son côté son élève et disciple, l'islamologue Rachid Benzine, chargé de cours à l'IEP d'Aix-en-Provence. Il a affirmé que ce penseur ne s'est pas contenté de critiquer ceux dans le monde musulman refusant toute approche critique, mais a également vilipendé les Orientalistes qu'il considérait comme étant "un prolongement de la domination occidentale sur le monde musulman". Par une "lecture critique", l'historien ne veut pas dire "acte de démolition", comme certains l'en accusent, mais "une lecture qui réfléchit" sur les conditions de production du texte, de la naissance de la tradition, a également souligné ce chercheur Cette soirée hommage qui s'est déroulée devant un parterre d'intellectuels, d'amis et de proches du défunt, a également fait intervenir, le président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, Ghaleb Bencheikh, qui a rappelé que cet illustre intellectuel, n'a eu de cesse de plaider pour le dialogue de civilisations tout en s'opposant farouchement à toutes les formes de fanatisme et de discrimination idéologiques et ethniques. "J'implore la mansuétude de Dieu si j'ai commis une erreur", avait rétorqué dans les années 80, M. Arkoun à Mohammed al-Ghazali, qui lui avait fait remarquer qu'il considérait la théorie d'Arkoun sur "l'impensé" et "l'impensable" dans l'islam classique et contemporain, comme une hérésie, a témoigné encore Ghaleb Bencheikh pour qui Mohamed Arkoun a toujours plaidé le respect de l'autre dans sa propre croyance. Invité à cette soirée commémorative, Youcef, le neveu de Mohamed Arkoun, est revenu sur les pas de son enfance pour se remémorer "cet océan de savoir" que fut son oncle qui l'a toujours impressionné par l'étendue de ses connaissances. "La modernité est une attitude de l'esprit. Elle ne doit pas être opposée à la tradition. La modernité est une mobilité intellectuelle pour prendre en charge tous les problèmes de la société à laquelle nous appartenons", disait Mohamed Arkoun. "Je ne suis pas un exégète, je ne propose pas une interprétation du Saint-Coran, mais j'étudie les conditions historiques et intellectuelles dans lesquelles les musulmans ont travaillé sur le texte coranique mis à l'épreuve du temps", ne cessait de répéter ce penseur hors du commun. Mohamed Arkoun, disparu à l'âge de 82 ans, était professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à l'université de la Sorbonne depuis 1993. A son actif, plus d'une quinzaine d'ouvrages dont une compilation encyclopédique, sous sa direction, sur l'"Histoire de l'islam et des musulmans en France : du Moyen-Age à nos jours". Il a développé la discipline "Islamologie appliquée" dans diverses universités européennes et américaines et a formé et initié plusieurs générations d'étudiants aux recherches sur la civilisation arabo-islamique, notamment en France et au Maroc.
L'œuvre et la personnalité de Mohamed Arkoun, penseur émérite qui a développé une critique de la modernité dans la pensée islamique et plaidé pour un islam repensé dans le monde contemporain, ont été longuement évoqués mardi soir au Centre culturel algérien (CCA) à Paris à la faveur du 40e jour de son décès. Lors d'une soirée hommage à ce chercheur algérien qui a laissé derrière lui une empreinte conséquente de la pensée islamique contemporaine, des islamologues et spécialistes de la pensée islamique ont souligné la notion de modernité qui accompagna toute l'úuvre du défunt Mohamed Arkoun décédé dans la nuit du 14 au 15 septembre. Après la diffusion d'un documentaire sur un débat organisé quelques années auparavant au CCA, où Arkoun se rendait souvent pour rejoindre ses compatriotes et "l'Algérie qu'il chérissait au-delà de tout", le directeur général de l'Institut du monde arabe (IMA) Tayeb Bendiab, a raconté à l'assistance les débats qu'animait Mohamed Arkoun qui, a-t-il dit, édifiait l'assistance par l'étendue de son savoir qui lui a permis de promouvoir sa pensée pour "un Islam libre et ouvert, passant le religieux au filtre de la raison critique". Il rappellera également que cette grande figure de l'intellectuel islamique moderne a dénoncé le fanatisme religieux et rejeté les amalgames qui dénaturent le message de tolérance et de paix porté par l'islam. M. Bendiab a témoigné également sur le fait que cet universitaire qui n'a pas, à l'inverse de ses détracteurs, développé une pensée contre la religion, mais une pensée autre de la religion, "a replacé le débat au cúur d'un humanisme intellectuel, jusqu'à prôner une fusion entre les trois religions". "Il allait directement puiser à la source du livre, donc à l'authenticité du message divin", a-t-il encore témoigné. Dans sa critique de la raison islamique, Mohamed Arkoun "a appliqué les méthodes des sciences humaines pour tenter une relecture du texte coranique", a dit de son côté son élève et disciple, l'islamologue Rachid Benzine, chargé de cours à l'IEP d'Aix-en-Provence. Il a affirmé que ce penseur ne s'est pas contenté de critiquer ceux dans le monde musulman refusant toute approche critique, mais a également vilipendé les Orientalistes qu'il considérait comme étant "un prolongement de la domination occidentale sur le monde musulman". Par une "lecture critique", l'historien ne veut pas dire "acte de démolition", comme certains l'en accusent, mais "une lecture qui réfléchit" sur les conditions de production du texte, de la naissance de la tradition, a également souligné ce chercheur Cette soirée hommage qui s'est déroulée devant un parterre d'intellectuels, d'amis et de proches du défunt, a également fait intervenir, le président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, Ghaleb Bencheikh, qui a rappelé que cet illustre intellectuel, n'a eu de cesse de plaider pour le dialogue de civilisations tout en s'opposant farouchement à toutes les formes de fanatisme et de discrimination idéologiques et ethniques. "J'implore la mansuétude de Dieu si j'ai commis une erreur", avait rétorqué dans les années 80, M. Arkoun à Mohammed al-Ghazali, qui lui avait fait remarquer qu'il considérait la théorie d'Arkoun sur "l'impensé" et "l'impensable" dans l'islam classique et contemporain, comme une hérésie, a témoigné encore Ghaleb Bencheikh pour qui Mohamed Arkoun a toujours plaidé le respect de l'autre dans sa propre croyance. Invité à cette soirée commémorative, Youcef, le neveu de Mohamed Arkoun, est revenu sur les pas de son enfance pour se remémorer "cet océan de savoir" que fut son oncle qui l'a toujours impressionné par l'étendue de ses connaissances. "La modernité est une attitude de l'esprit. Elle ne doit pas être opposée à la tradition. La modernité est une mobilité intellectuelle pour prendre en charge tous les problèmes de la société à laquelle nous appartenons", disait Mohamed Arkoun. "Je ne suis pas un exégète, je ne propose pas une interprétation du Saint-Coran, mais j'étudie les conditions historiques et intellectuelles dans lesquelles les musulmans ont travaillé sur le texte coranique mis à l'épreuve du temps", ne cessait de répéter ce penseur hors du commun. Mohamed Arkoun, disparu à l'âge de 82 ans, était professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à l'université de la Sorbonne depuis 1993. A son actif, plus d'une quinzaine d'ouvrages dont une compilation encyclopédique, sous sa direction, sur l'"Histoire de l'islam et des musulmans en France : du Moyen-Age à nos jours". Il a développé la discipline "Islamologie appliquée" dans diverses universités européennes et américaines et a formé et initié plusieurs générations d'étudiants aux recherches sur la civilisation arabo-islamique, notamment en France et au Maroc.

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