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«Nous identifions les entreprises algériennes exportatrices»
Le directeur du programme ENACTA PME arabes, Torek Farhadi, au Midi Libre
Publié dans Le Midi Libre le 13 - 07 - 2011

Le coordinateur régional des programmes Enacta des petites et moyennes entreprises arabes, un organe de l'organisation des Nations unies et de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Torek Farhadi, qui est également expert au niveau du centre international du commerce de Genève (Suisse), nous explique, dans cet entretien, que les entreprises algériennes possèdent des capacités intrinsèques certaines d'exportation, notamment dans le secteur de l'agro-alimentaire. Cependant, les entrepreneurs doivent prendre conscience de leurs potentialités et améliorer leur formation afin de pouvoir se frayer une place dans le concert des exportateurs.
Le coordinateur régional des programmes Enacta des petites et moyennes entreprises arabes, un organe de l'organisation des Nations unies et de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), Torek Farhadi, qui est également expert au niveau du centre international du commerce de Genève (Suisse), nous explique, dans cet entretien, que les entreprises algériennes possèdent des capacités intrinsèques certaines d'exportation, notamment dans le secteur de l'agro-alimentaire. Cependant, les entrepreneurs doivent prendre conscience de leurs potentialités et améliorer leur formation afin de pouvoir se frayer une place dans le concert des exportateurs.
En effet, il estime qu'un marché de proximité porteur et juteux, à savoir le vaste marché africain et subsaharien (Mali, Niger, Tchad…) où les produits algériens pourront trouver des créneaux sérieux, pourvu que les entreprises exportatrices sachent cibler les clients.
Par exemple, le marché du Niger intéresse beaucoup les exportateurs algériens de produits agricoles et agro-alimentaires, en ce sens que la base vie d'extraction d'uranium d'Aveva est composée essentiellement de travailleurs et ouvriers nigériens sollicitant des produits algériens du terroir.
Aussi, l'Algérie qui n'exporte pas plus de 3 % de produits hors hydrocarbures doit diversifier ses exportations et éviter, donc, de rester encore longtemps dépendante des hydrocarbures pour la construction et le développement de son économie. Elle doit, donc accomplir des efforts pour s'extirper de la mono exportation.
Pour cela, les exportateurs algériens doivent faire face à la concurrence et à la compétitivité internationales, et par voie de conséquence, s'orienter vers ses voisins d'Afrique pour faire connaître et promouvoir leurs produits.
Les PME algériennes sont appelées, selon Farhadi, à coopérer et sous-traiter avec des TPE locales pour mieux raffiner les produits et les rendre aptes à l'exportation. Car, ce qui compte c'est l'amélioration constante de la qualité des produits. l'Amérique latine pourrait également constituer un autre espace important pour la commercialisation des produits algériens. Récemment, l'Algérie a ratifié des conventions avec des pays sud-américains, notamment le Chili, pour faciliter le transport maritime de marchandises…
Midi Libre : Quel est l'objet essentiel de votre mission en Algérie auprès des petites et moyennes entreprises ayant un potentiel à l'exportation ?
Torek Farhadi : Je suis coordinateur régional du programme Enacta pour le renforcement des pays arabes à exporter, organe de l'Onu et de l'OMC, basé à Genève et financé par le gouvernement et la coopération canadiens visant à promouvoir des PME arabes à l'exportation hors hydrocarbures dans le reste du monde. En Algérie la question se pose surtout dans le secteur agroalimentaire et de l'artisanat. Nous sommes intéressés par les exportations hors hydrocarbures, car les entreprises algériennes recèlent des potentiels importants en la matière et génèrent des postes de travail. Les exportations hors hydrocarbures sont censées créer des emplois pour les jeunes.
La valeur intrinsèque des exportations est importante en termes de création de valeur ajoutée. Mais, la valeur ajoutée des exportations hors hydrocarbures, elle, est dans l'agro-alimentaire, l'artisanat et les services. Nous essayons, dans le cadre de ce programme, d'identifier ces entreprises exportatrices ou les potentialités importantes dans ce domaine. Il s'agit de déterminer si ces produits sont adaptés au marché international.
Nous essayons aussi de savoir quels genres de problèmes rencontrent-elles. Nous travaillons dans ce sens avec le gouvernement algérien, l'Agence nationale de promotion des exportations et du commerce extérieur (Algex) et les parties prenantes dans ce processus. Nous voulons en outre connecter ces entreprises avec des acheteurs à l'extérieur.
Les entreprises algériennes éprouvent des difficultés importantes pour placer leurs produits dans les marchés internationaux, que pensez- vous ?
Les marchés internationaux sont, en effet, bloqués et en même temps très libres ; partout il y a des mauvaises qualités et de bonnes qualités. Ce qui est un bon résultat pour nous. Car nous faisons un produit de qualité. Pour l'Algérie, il s'agit de conquérir surtout les marchés africains et subsahariens pour vendre ses produits. Par exemple, si on veut vendre une serrure de bonne qualité avec un prix compétitif dans les pays subsahariens, la serrure chinoise est là. La serrure allemande est également là avec un prix cinq fois plus cher. Malgré toutes les barrières qui ne vont pas disparaître en un jour, il faut toujours commencer à exporter.
Quelles sont, selon vous, les entreprises algériennes ayant des capacités exportatrices ?
Nous venons d'interviewer 110 entreprises dans le segment des PME et un groupe plus large pourrait exporter mais le marché interne les retient. Exporter aujourd'hui, cela exige des normes internationales comme l'exemple du textile en Algérie. Pour rester compétitif, il faut respecter les normes internationales. Il faut voir quels sont les besoins de l'entreprise et les demandes du marché mondial.
Une fois ces entreprises exportatrices identifiées, comment pensez- vous les rendre compétitives à extérieur ?
La mise à niveau est importante aujourd'hui mais les entreprises algériennes ciblent le marché national où nous pouvons gagner. Dans votre plan de croissance, il faut avoir 25 % orienté vers l'export et savoir ce que le marché mondial demande. Quand les grandes entreprises fabriquent les produits, il faut faire travailler les TPE. Donc, pour les TPE qui désirent se lancer dans l'aventure de l'exportation, le parcours est plus long. Une grande entreprise qui exporte et ayant des ressources humaines est apte finalement à l'export. 95 % des entreprises sont des TPE en Algérie.
Il faut donc élargir la chaîne d'alimentation qui doit être spécialisée en la matière et faire un bon travail pour les grandes entreprises qui ont plus d'espace et de largeur pour produire pour le marché local et le marché international.
Quels sont les managers algériens qui peuvent émerger dans le contexte international ?
Nous certifions les conseillers au commerce. Ils seront connectés à Algex.. Des conseillers qui vont procéder à des opérations d'audit auprès des entreprises concernées. Il y a des programmes en Algérie qui tiennent la route mais sont peu exploités et les gens qui exécutent ces programmes n'ont pas les capacités exigées.
Les exportateurs algériens estiment que les Européens et Américains protègent leur marché abusivement en termes de normes, quel est votre avis ?
En termes de protection et de barrières douanières, on ne peut pas importer n'importe quoi en Algérie. Le marché mondial ne se résume pas aujourd'hui aux marchés européen et américain qui sont bien financés et peuvent acheter les matières premières et minerais que leur vend l'Algérie. L'Afrique saharienne, qui a un milliard de personnes, pourrait représenter un gisement d'exportation pour l'Algérie. Vers l'Afrique, l'Algérie pourrait ainsi être encore plus performante en la matière. C'est en s'entraînant à l'exercice de l'exportation qu'on peut devenir exportateur influent par la suite.
Il faut alors avoir un don. Nous voulons initier la femme algérienne manager à la toile, le web. Une femme manager qui a une entreprise peut améliorer ses compétences en utilisant le web. Ce qui implique l'amélioration de ses capacités exportatrices. On donnera les ficelles de l'export par l'intermédiaire des associations professionnelles ainsi que du web. Que ce soit pour l'exportation de l'artisanat, des services ou de l'agro-alimentaire, le web peut nous aider à vendre mieux nos produits à l'étranger.
En effet, il estime qu'un marché de proximité porteur et juteux, à savoir le vaste marché africain et subsaharien (Mali, Niger, Tchad…) où les produits algériens pourront trouver des créneaux sérieux, pourvu que les entreprises exportatrices sachent cibler les clients.
Par exemple, le marché du Niger intéresse beaucoup les exportateurs algériens de produits agricoles et agro-alimentaires, en ce sens que la base vie d'extraction d'uranium d'Aveva est composée essentiellement de travailleurs et ouvriers nigériens sollicitant des produits algériens du terroir.
Aussi, l'Algérie qui n'exporte pas plus de 3 % de produits hors hydrocarbures doit diversifier ses exportations et éviter, donc, de rester encore longtemps dépendante des hydrocarbures pour la construction et le développement de son économie. Elle doit, donc accomplir des efforts pour s'extirper de la mono exportation.
Pour cela, les exportateurs algériens doivent faire face à la concurrence et à la compétitivité internationales, et par voie de conséquence, s'orienter vers ses voisins d'Afrique pour faire connaître et promouvoir leurs produits.
Les PME algériennes sont appelées, selon Farhadi, à coopérer et sous-traiter avec des TPE locales pour mieux raffiner les produits et les rendre aptes à l'exportation. Car, ce qui compte c'est l'amélioration constante de la qualité des produits. l'Amérique latine pourrait également constituer un autre espace important pour la commercialisation des produits algériens. Récemment, l'Algérie a ratifié des conventions avec des pays sud-américains, notamment le Chili, pour faciliter le transport maritime de marchandises…
Midi Libre : Quel est l'objet essentiel de votre mission en Algérie auprès des petites et moyennes entreprises ayant un potentiel à l'exportation ?
Torek Farhadi : Je suis coordinateur régional du programme Enacta pour le renforcement des pays arabes à exporter, organe de l'Onu et de l'OMC, basé à Genève et financé par le gouvernement et la coopération canadiens visant à promouvoir des PME arabes à l'exportation hors hydrocarbures dans le reste du monde. En Algérie la question se pose surtout dans le secteur agroalimentaire et de l'artisanat. Nous sommes intéressés par les exportations hors hydrocarbures, car les entreprises algériennes recèlent des potentiels importants en la matière et génèrent des postes de travail. Les exportations hors hydrocarbures sont censées créer des emplois pour les jeunes.
La valeur intrinsèque des exportations est importante en termes de création de valeur ajoutée. Mais, la valeur ajoutée des exportations hors hydrocarbures, elle, est dans l'agro-alimentaire, l'artisanat et les services. Nous essayons, dans le cadre de ce programme, d'identifier ces entreprises exportatrices ou les potentialités importantes dans ce domaine. Il s'agit de déterminer si ces produits sont adaptés au marché international.
Nous essayons aussi de savoir quels genres de problèmes rencontrent-elles. Nous travaillons dans ce sens avec le gouvernement algérien, l'Agence nationale de promotion des exportations et du commerce extérieur (Algex) et les parties prenantes dans ce processus. Nous voulons en outre connecter ces entreprises avec des acheteurs à l'extérieur.
Les entreprises algériennes éprouvent des difficultés importantes pour placer leurs produits dans les marchés internationaux, que pensez- vous ?
Les marchés internationaux sont, en effet, bloqués et en même temps très libres ; partout il y a des mauvaises qualités et de bonnes qualités. Ce qui est un bon résultat pour nous. Car nous faisons un produit de qualité. Pour l'Algérie, il s'agit de conquérir surtout les marchés africains et subsahariens pour vendre ses produits. Par exemple, si on veut vendre une serrure de bonne qualité avec un prix compétitif dans les pays subsahariens, la serrure chinoise est là. La serrure allemande est également là avec un prix cinq fois plus cher. Malgré toutes les barrières qui ne vont pas disparaître en un jour, il faut toujours commencer à exporter.
Quelles sont, selon vous, les entreprises algériennes ayant des capacités exportatrices ?
Nous venons d'interviewer 110 entreprises dans le segment des PME et un groupe plus large pourrait exporter mais le marché interne les retient. Exporter aujourd'hui, cela exige des normes internationales comme l'exemple du textile en Algérie. Pour rester compétitif, il faut respecter les normes internationales. Il faut voir quels sont les besoins de l'entreprise et les demandes du marché mondial.
Une fois ces entreprises exportatrices identifiées, comment pensez- vous les rendre compétitives à extérieur ?
La mise à niveau est importante aujourd'hui mais les entreprises algériennes ciblent le marché national où nous pouvons gagner. Dans votre plan de croissance, il faut avoir 25 % orienté vers l'export et savoir ce que le marché mondial demande. Quand les grandes entreprises fabriquent les produits, il faut faire travailler les TPE. Donc, pour les TPE qui désirent se lancer dans l'aventure de l'exportation, le parcours est plus long. Une grande entreprise qui exporte et ayant des ressources humaines est apte finalement à l'export. 95 % des entreprises sont des TPE en Algérie.
Il faut donc élargir la chaîne d'alimentation qui doit être spécialisée en la matière et faire un bon travail pour les grandes entreprises qui ont plus d'espace et de largeur pour produire pour le marché local et le marché international.
Quels sont les managers algériens qui peuvent émerger dans le contexte international ?
Nous certifions les conseillers au commerce. Ils seront connectés à Algex.. Des conseillers qui vont procéder à des opérations d'audit auprès des entreprises concernées. Il y a des programmes en Algérie qui tiennent la route mais sont peu exploités et les gens qui exécutent ces programmes n'ont pas les capacités exigées.
Les exportateurs algériens estiment que les Européens et Américains protègent leur marché abusivement en termes de normes, quel est votre avis ?
En termes de protection et de barrières douanières, on ne peut pas importer n'importe quoi en Algérie. Le marché mondial ne se résume pas aujourd'hui aux marchés européen et américain qui sont bien financés et peuvent acheter les matières premières et minerais que leur vend l'Algérie. L'Afrique saharienne, qui a un milliard de personnes, pourrait représenter un gisement d'exportation pour l'Algérie. Vers l'Afrique, l'Algérie pourrait ainsi être encore plus performante en la matière. C'est en s'entraînant à l'exercice de l'exportation qu'on peut devenir exportateur influent par la suite.
Il faut alors avoir un don. Nous voulons initier la femme algérienne manager à la toile, le web. Une femme manager qui a une entreprise peut améliorer ses compétences en utilisant le web. Ce qui implique l'amélioration de ses capacités exportatrices. On donnera les ficelles de l'export par l'intermédiaire des associations professionnelles ainsi que du web. Que ce soit pour l'exportation de l'artisanat, des services ou de l'agro-alimentaire, le web peut nous aider à vendre mieux nos produits à l'étranger.


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