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Angola-Portugal, la colonisation à l'envers
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 10 - 2011

L'Angola n'est pas seulement devenue une destination d'émigration pour les anciens colonisateurs portugais. Ce grand producteur de pétrole apporte aussi de l'argent frais à Lisbonne, en rachetant banques et sociétés.
Ces trois dernières années, pas moins de 100.000 Portugais se sont installés en Angola, ancienne colonie lusophone d'Afrique australe, pays situé à sept heures de vol de Lisbonne. Quelque 25.000 demandes de visas ont été déposées en 2010 par de jeunes professionnels qui veulent échapper à la crise au Portugal. Si le flux migratoire persiste, la communauté portugaise pourrait retrouver en Angola son niveau d'avant l'indépendance : 500.000 personnes. Du jamais vu, dans les annales post-coloniales.
Luanda se distingue pourtant comme la métropole la plus chère du monde pour les expatriés, selon le cabinet britannique Mercer. Voilà deux années consécutives qu'elle arrive avant Tokyo, Ndjamena, Moscou, Genève et Osaka. L'afflux de migrants et la pénurie de logements ont fait flamber les loyers. Des tours rutilantes, dans le centre-ville, surplombent des quartiers dévastés où certains immeubles sont encore criblés d'impacts de balle. Dans ce pays où tout est à construire ou à reconstruire, un nouvel Eldorado est né, en 2002, à la fin d'une guerre civile qui aura duré vingt-sept ans.
L'Angola affichait, avant la crise financière internationale, la plus forte croissance au monde : 21% en 2008, contre 1,8% au Portugal. Ses besoins immenses en ingénieurs, techniciens, financiers et autres experts lusophones poussent des milliers de Portugais à tenter l'aventure africaine -en Angola plutôt que dans les autres ex-colonies portugaises, Cap-Vert, Guinée-Bissau et Mozambique.
D'anciens liens et la présence de 800 entreprises portugaises en Angola facilitent la tâche, même si la Chine a supplanté le Portugal en tant que premier partenaire commercial.
Les Portugais sont les deuxièmes investisseurs étrangers, avec plus de 694.000 euros investis entre 2007 et 2010. Les Brésiliens, autres partenaires traditionnels, sont eux aussi attirés par la croissance phénoménale de Luanda. Selon la Chambre de commerce brésilo-angolaise, ils seraient 20.000 à résider en Angola, pour la plupart à la tête de leur propre affaire. L'influence du Brésil se fait ressentir à Luanda comme à Lisbonne, et pas seulement dans la musique ou les telenovelas (feuilletons télévisés hispanophones et lusophones). La plupart des sites Internet du pays sont en effet domiciliés au Brésil, pour contourner les problèmes de connexion en Angola. Parmi les projets grandioses du premier producteur africain de pétrole, il faut aussi citer la construction d'une nouvelle capitale administrative, dont les plans ont été confiés à Oscar Niemeyer. Ce célèbre architecte brésilien, âgé de 104 ans, a dessiné Brasilia.
Alors que l'Angola regarde aussi du côté de Dubaï pour savoir quel usage faire de ses pétrodollars, le Portugal serait-il en passe de devenir une colonie angolaise? On aime le dire à Luanda, non sans un certain esprit revanchard. Les Portugais avaient massivement plié bagage au moment de l'indépendance, en 1975, comme au Mozambique. Ils s'étaient repliés sur le Portugal, mais aussi en Afrique du Sud, où vit toujours une forte communauté lusophone. A Lisbonne, on apprécie moins ce que le quotidien économique Jornal de Negocios présente comme «l'offensive des Palancas», le nom donné aux antilopes qui servent d'emblème à l'Angola.
L'Angola n'est pas seulement devenue une destination d'émigration pour les anciens colonisateurs portugais. Ce grand producteur de pétrole apporte aussi de l'argent frais à Lisbonne, en rachetant banques et sociétés.
Ces trois dernières années, pas moins de 100.000 Portugais se sont installés en Angola, ancienne colonie lusophone d'Afrique australe, pays situé à sept heures de vol de Lisbonne. Quelque 25.000 demandes de visas ont été déposées en 2010 par de jeunes professionnels qui veulent échapper à la crise au Portugal. Si le flux migratoire persiste, la communauté portugaise pourrait retrouver en Angola son niveau d'avant l'indépendance : 500.000 personnes. Du jamais vu, dans les annales post-coloniales.
Luanda se distingue pourtant comme la métropole la plus chère du monde pour les expatriés, selon le cabinet britannique Mercer. Voilà deux années consécutives qu'elle arrive avant Tokyo, Ndjamena, Moscou, Genève et Osaka. L'afflux de migrants et la pénurie de logements ont fait flamber les loyers. Des tours rutilantes, dans le centre-ville, surplombent des quartiers dévastés où certains immeubles sont encore criblés d'impacts de balle. Dans ce pays où tout est à construire ou à reconstruire, un nouvel Eldorado est né, en 2002, à la fin d'une guerre civile qui aura duré vingt-sept ans.
L'Angola affichait, avant la crise financière internationale, la plus forte croissance au monde : 21% en 2008, contre 1,8% au Portugal. Ses besoins immenses en ingénieurs, techniciens, financiers et autres experts lusophones poussent des milliers de Portugais à tenter l'aventure africaine -en Angola plutôt que dans les autres ex-colonies portugaises, Cap-Vert, Guinée-Bissau et Mozambique.
D'anciens liens et la présence de 800 entreprises portugaises en Angola facilitent la tâche, même si la Chine a supplanté le Portugal en tant que premier partenaire commercial.
Les Portugais sont les deuxièmes investisseurs étrangers, avec plus de 694.000 euros investis entre 2007 et 2010. Les Brésiliens, autres partenaires traditionnels, sont eux aussi attirés par la croissance phénoménale de Luanda. Selon la Chambre de commerce brésilo-angolaise, ils seraient 20.000 à résider en Angola, pour la plupart à la tête de leur propre affaire. L'influence du Brésil se fait ressentir à Luanda comme à Lisbonne, et pas seulement dans la musique ou les telenovelas (feuilletons télévisés hispanophones et lusophones). La plupart des sites Internet du pays sont en effet domiciliés au Brésil, pour contourner les problèmes de connexion en Angola. Parmi les projets grandioses du premier producteur africain de pétrole, il faut aussi citer la construction d'une nouvelle capitale administrative, dont les plans ont été confiés à Oscar Niemeyer. Ce célèbre architecte brésilien, âgé de 104 ans, a dessiné Brasilia.
Alors que l'Angola regarde aussi du côté de Dubaï pour savoir quel usage faire de ses pétrodollars, le Portugal serait-il en passe de devenir une colonie angolaise? On aime le dire à Luanda, non sans un certain esprit revanchard. Les Portugais avaient massivement plié bagage au moment de l'indépendance, en 1975, comme au Mozambique. Ils s'étaient repliés sur le Portugal, mais aussi en Afrique du Sud, où vit toujours une forte communauté lusophone. A Lisbonne, on apprécie moins ce que le quotidien économique Jornal de Negocios présente comme «l'offensive des Palancas», le nom donné aux antilopes qui servent d'emblème à l'Angola.


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