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Le rôle de la BD en Afrique : «Informer, éduquer et divertir»
4e édition du festival international de la bande dessinée d'Alger
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 10 - 2011

Le coup d'envoi du cycle de conférences organisé dans le cadre de la 4e édition de la Bande dessinée d'Alger a été donnée pat Hilaire Mbiye autour du thème générique : «Le rôle de la bande dessinée dans l'avènement de la paix et de la réconciliation en Afrique». Le doctorant a relevé les spécificités de la bande dessinée en Afrique ainsi que son rôle éducatif d'autant plus que plusieurs pays du continent noir souffrent d'un chiffre élevé d'analphabètes.
Le coup d'envoi du cycle de conférences organisé dans le cadre de la 4e édition de la Bande dessinée d'Alger a été donnée pat Hilaire Mbiye autour du thème générique : «Le rôle de la bande dessinée dans l'avènement de la paix et de la réconciliation en Afrique». Le doctorant a relevé les spécificités de la bande dessinée en Afrique ainsi que son rôle éducatif d'autant plus que plusieurs pays du continent noir souffrent d'un chiffre élevé d'analphabètes.
Docteur en communication et enseignant de sémiologie, M. Hilaire Mbiye a montré combien la bD relève d'une grande importance dans les sociétés analphabètes. «En Afrique, la bande dessinée est un médium pour toutes les couches de la population, y compris pour celles qui n'ont pas la culture de la lecture ou qui n'ont pas la télévision. La bande dessinée est un instrument au service d'une intention pédagogique spécifique. C'est ainsi que, dès ses origines, au début des années 1950, la bande dessinée était utilisée par les missionnaires pour édifier, éveiller les vocations et évangéliser. En tant que média éducatif, elle a une portée pédagogique et elle utilise la vertu persuasive également pour sensibiliser et vulgariser. Cela explique le développement de la bande dessinée éducative ces dernières années en Afrique», souligne-t-il dans sa communication. Pour lui, le rôle premier de ce 9e art en Afrique est d'abord et avant toute chose «informer, éduquer et divertir», en soulignant plus loin que «la bande dessinée éducative est à considérer comme un média de transmission des connaissances, de changement des attitudes (comportements) et de structurations des rapports sociaux. Sur un continent où le taux d'analphabétisme est élevé, l'usage de l'image est utile et nécessaire, car, dit-on, mieux vaut un petit dessin qu'un long discours...»
Il précisera, à l'occasion, que le rôle éducatif de la BD «est à comprendre d'abord comme média au service de la société. Elle remplit les trois fonctions traditionnelles des médias, à savoir celles d'informer, d'éduquer et de divertir les lecteurs. Elle explique parfois aux lecteurs ce qui se passe dans leur société ; elle éduque en leur montrant ce qu'il ne faut pas faire ou les attitudes à adopter ; elle divertit en tant que moyen d'expression ludique».
Pourquoi la BD en Afrique revêt une grande importance sur le plan pédagogique ? D'après le sémiologue, «la bande dessinée éducative simplifie le discours scientifique afin d'éviter aux apprenants les langages abstraits et leur donne l'occasion d'opérer sur du concret. On peut, dans ce cadre, préciser les domaines de son utilisation : la sensibilisation et la vulgarisation, le développement et la protection de la nature, l'histoire, les droits de l'Homme, etc. Entre dans cette catégorie, par exemple, Nkosi Johnson : L'Héritage (2006). Cette bande dessinée est réalisée par deux Sénégalais : Salif Ba (texte) et Malang Sene Kass (dessins) et publiée par les Editions Trois Cauris à Dakar. Il s'agit d'un récit qui, tout en racontant la vie et l'expérience de Nkosi Johnson, jeune enfant sud-africain né séropositif et mort à douze ans, explique aux lecteurs (jeunes et adultes) ce qu'ils doivent retenir sur le sida : les principaux modes de transmission, la protection, le dépistage et les idées reçues (ou fausses connaissances).
«Un média au service
de la société»
Durant cette rencontre avec le grand public, les bédéistes nationaux et étrangers sont venus en grand nombre à l'occasion de ce festival international. Hilaire Mbiye a donné également un aperçu de l'état des lieux de la BD en Afrique. En premier lieu, contrairement à l'histoire de la bande dessinée en Occident, «celle de l'Afrique peut paraître encore jeune. Cette jeunesse n'exclut pas une réelle vitalité qui inscrit ce domaine dans l'ensemble bien plus large de la création artistique et littéraire comprenant, notamment, la peinture, la sculpture, l'architecture, la littérature, la musique, le cinéma, la peinture populaire, la couture et la photographie». Puis en second lieu, la BD africaine est considérée par le chercheur comme étant «un média au service de la société». Car comme il ne cesse de le souligner, «la presse, aussi bien quotidienne qu'hebdomadaire, est et demeure le véhicule apprécié par le public, parce que pratique et bon marché». Il indique, entre autres, que «la presse écrite, les revues et magazines de la BD ainsi que les maisons d'édition ont grandement contribué à l'essor de la BD africaine».
La presse comme premier support de publication «ouvre l'accès à la culture "bande dessinesque" et permet, dans certains cas, des pré-publications».
Les problèmes de l'identité culturelle africaine
A l'instar des autres genres artistiques, la bande dessinée est un autre moyen pour soulever les problématiques sociologique, politique ou économique des nations. Cela ne semble pas être différent pour la bd africaine qui est née et se développe, d'après le locuteur, «dans un contexte où se posent les problèmes de l'identité culturelle africaine et du choc causé par la rencontre des cultures africaine et occidentale. Et, comme l'atteste V. Defourny, ‘à mi-chemin entre des formes d'expressions orales et écrites, représentatives et symboliques, la BD se trouve avec son langage propre, à la croisée des chemins'. Elle existe, certes, sous différents formats : vignettes dans un quotidien, planche dans un magazine, album complet ou de compilation, elle est publiée en français ou en langues locales, et elle couvre différents genres, à savoir les contes et récits oraux, la BD biographique, didactique, comique, historique, religieuse (biblique, biographique et hagiographique), etc. Mais elle existe !».
Docteur en communication et enseignant de sémiologie, M. Hilaire Mbiye a montré combien la bD relève d'une grande importance dans les sociétés analphabètes. «En Afrique, la bande dessinée est un médium pour toutes les couches de la population, y compris pour celles qui n'ont pas la culture de la lecture ou qui n'ont pas la télévision. La bande dessinée est un instrument au service d'une intention pédagogique spécifique. C'est ainsi que, dès ses origines, au début des années 1950, la bande dessinée était utilisée par les missionnaires pour édifier, éveiller les vocations et évangéliser. En tant que média éducatif, elle a une portée pédagogique et elle utilise la vertu persuasive également pour sensibiliser et vulgariser. Cela explique le développement de la bande dessinée éducative ces dernières années en Afrique», souligne-t-il dans sa communication. Pour lui, le rôle premier de ce 9e art en Afrique est d'abord et avant toute chose «informer, éduquer et divertir», en soulignant plus loin que «la bande dessinée éducative est à considérer comme un média de transmission des connaissances, de changement des attitudes (comportements) et de structurations des rapports sociaux. Sur un continent où le taux d'analphabétisme est élevé, l'usage de l'image est utile et nécessaire, car, dit-on, mieux vaut un petit dessin qu'un long discours...»
Il précisera, à l'occasion, que le rôle éducatif de la BD «est à comprendre d'abord comme média au service de la société. Elle remplit les trois fonctions traditionnelles des médias, à savoir celles d'informer, d'éduquer et de divertir les lecteurs. Elle explique parfois aux lecteurs ce qui se passe dans leur société ; elle éduque en leur montrant ce qu'il ne faut pas faire ou les attitudes à adopter ; elle divertit en tant que moyen d'expression ludique».
Pourquoi la BD en Afrique revêt une grande importance sur le plan pédagogique ? D'après le sémiologue, «la bande dessinée éducative simplifie le discours scientifique afin d'éviter aux apprenants les langages abstraits et leur donne l'occasion d'opérer sur du concret. On peut, dans ce cadre, préciser les domaines de son utilisation : la sensibilisation et la vulgarisation, le développement et la protection de la nature, l'histoire, les droits de l'Homme, etc. Entre dans cette catégorie, par exemple, Nkosi Johnson : L'Héritage (2006). Cette bande dessinée est réalisée par deux Sénégalais : Salif Ba (texte) et Malang Sene Kass (dessins) et publiée par les Editions Trois Cauris à Dakar. Il s'agit d'un récit qui, tout en racontant la vie et l'expérience de Nkosi Johnson, jeune enfant sud-africain né séropositif et mort à douze ans, explique aux lecteurs (jeunes et adultes) ce qu'ils doivent retenir sur le sida : les principaux modes de transmission, la protection, le dépistage et les idées reçues (ou fausses connaissances).
«Un média au service
de la société»
Durant cette rencontre avec le grand public, les bédéistes nationaux et étrangers sont venus en grand nombre à l'occasion de ce festival international. Hilaire Mbiye a donné également un aperçu de l'état des lieux de la BD en Afrique. En premier lieu, contrairement à l'histoire de la bande dessinée en Occident, «celle de l'Afrique peut paraître encore jeune. Cette jeunesse n'exclut pas une réelle vitalité qui inscrit ce domaine dans l'ensemble bien plus large de la création artistique et littéraire comprenant, notamment, la peinture, la sculpture, l'architecture, la littérature, la musique, le cinéma, la peinture populaire, la couture et la photographie». Puis en second lieu, la BD africaine est considérée par le chercheur comme étant «un média au service de la société». Car comme il ne cesse de le souligner, «la presse, aussi bien quotidienne qu'hebdomadaire, est et demeure le véhicule apprécié par le public, parce que pratique et bon marché». Il indique, entre autres, que «la presse écrite, les revues et magazines de la BD ainsi que les maisons d'édition ont grandement contribué à l'essor de la BD africaine».
La presse comme premier support de publication «ouvre l'accès à la culture "bande dessinesque" et permet, dans certains cas, des pré-publications».
Les problèmes de l'identité culturelle africaine
A l'instar des autres genres artistiques, la bande dessinée est un autre moyen pour soulever les problématiques sociologique, politique ou économique des nations. Cela ne semble pas être différent pour la bd africaine qui est née et se développe, d'après le locuteur, «dans un contexte où se posent les problèmes de l'identité culturelle africaine et du choc causé par la rencontre des cultures africaine et occidentale. Et, comme l'atteste V. Defourny, ‘à mi-chemin entre des formes d'expressions orales et écrites, représentatives et symboliques, la BD se trouve avec son langage propre, à la croisée des chemins'. Elle existe, certes, sous différents formats : vignettes dans un quotidien, planche dans un magazine, album complet ou de compilation, elle est publiée en français ou en langues locales, et elle couvre différents genres, à savoir les contes et récits oraux, la BD biographique, didactique, comique, historique, religieuse (biblique, biographique et hagiographique), etc. Mais elle existe !».


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