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Le Nobel du «printemps arabe»
Tawakul Karman
Publié dans Le Midi Libre le 09 - 10 - 2011

La colauréate du prix Nobel de la paix a 32 ans. Elle vit sous une tente, entourée de dizaines de milliers de révolutionnaires. Elle a appris par un appel téléphonique qu'elle était la lauréate du prestigieux prix décerné par le comité suédois. Tawakul Karman est une figure de proue du mouvement révolutionnaire qui agite le Yémen depuis huit mois.
La colauréate du prix Nobel de la paix a 32 ans. Elle vit sous une tente, entourée de dizaines de milliers de révolutionnaires. Elle a appris par un appel téléphonique qu'elle était la lauréate du prestigieux prix décerné par le comité suédois. Tawakul Karman est une figure de proue du mouvement révolutionnaire qui agite le Yémen depuis huit mois.
D'un coup, la nouvelle s'est propagée à l'ensemble de la place du Changement. Ovationnée par ses partisans qui scandaient "tu le mérites», des centaiens de manifestants tentaient de l'approcher. Son message est simple: "C'est une victoire pour la femme yéménite, pour la révolution et son pacifisme. Ce prix nous rend tous plus forts", avant de dédier son Nobel à "tous les révolutionnaires du monde arabe et à toutes les femmes du monde arabe". "Mais ce prix a aussi valeur d'avertissement à tous les dictateurs, complète-t-elle. Ils devront maintenant réfléchir à deux fois avantde tuer».
Depuis plusieurs années déjà, l'activiste, membre du parti islamiste Al-Islah, l'une des principales forces de l'opposition, dénonce les injustices qui frappent son pays. Bien avant la naissance du mouvement révolutionnaire au Yémen, en février, elle appelait à de profonds changements, politiques et sociaux. Ses prise de position en ont fait une opposante déclarée au président Ali Abdallah Saleh. Le rôle central qu'elle tient dans cette agitation qui a gagné tout le pays en a fait une cible. Tawakul Karman est régulièrement insultée par les médias officiels et l'objet de menaces, mais elle est convaincue que les affiliés du pouvoir ne tarderont plus à "rejoindre la révolution, car ils savent que notre combat est honnête". Face aux difficultés, la féministe a tenu bon, persuadée de l'impossibilité d'un retour en arrière et de l'imminence de la victoire.
Mais son activisme sans limite ne lui a pas attiré que des sympathies dans le camp même du changement. Partisane des manifestations à travers tout le territoire, plus que du dialogue avec le régime, beaucoup ont pu lui reprocher d'envoyer aveuglémentles les manifestants essuyer les dangers bien réels de la répression. D'autres, tout en saluant son courage, ont pu considérer sa démarche comme trop personnelle, portée par des ambitions incompatibles avec une action collective. Mais au final, place du Changement, ce vendredi, c'est l'unanimité qui prime.
Icône de la mobilisation féminine au Yémen, pays réputé conservateur et traditionnel, Tawakul, comme l'appellent avec respect les révolutionnaires, a intégré le Conseil national de la révolution au mois d'août. La militante reste entièrement mobilisée par le succès d'une révolution pacifique qu'elle veut avant tout civile et sociale. Au monde arabe, aujourd'hui, elle dit : "Gardez vos rêves et poursuivez vos combats pour la dignité ! " ; à l'Occident, "cette révolution vous montre la réalité des musulmans et des peuples". Tout à la réflexion d'une nouvelle Constitution, qu'elle promet d'un très haut standard concernant l'égalité et les droits de l'homme, Tawakul Karman est réticente à entrer dans les détails d'une réforme religieuse qu'elle appellera de ses vœux, mais une fois le régime tombé.
D'un coup, la nouvelle s'est propagée à l'ensemble de la place du Changement. Ovationnée par ses partisans qui scandaient "tu le mérites», des centaiens de manifestants tentaient de l'approcher. Son message est simple: "C'est une victoire pour la femme yéménite, pour la révolution et son pacifisme. Ce prix nous rend tous plus forts", avant de dédier son Nobel à "tous les révolutionnaires du monde arabe et à toutes les femmes du monde arabe". "Mais ce prix a aussi valeur d'avertissement à tous les dictateurs, complète-t-elle. Ils devront maintenant réfléchir à deux fois avantde tuer».
Depuis plusieurs années déjà, l'activiste, membre du parti islamiste Al-Islah, l'une des principales forces de l'opposition, dénonce les injustices qui frappent son pays. Bien avant la naissance du mouvement révolutionnaire au Yémen, en février, elle appelait à de profonds changements, politiques et sociaux. Ses prise de position en ont fait une opposante déclarée au président Ali Abdallah Saleh. Le rôle central qu'elle tient dans cette agitation qui a gagné tout le pays en a fait une cible. Tawakul Karman est régulièrement insultée par les médias officiels et l'objet de menaces, mais elle est convaincue que les affiliés du pouvoir ne tarderont plus à "rejoindre la révolution, car ils savent que notre combat est honnête". Face aux difficultés, la féministe a tenu bon, persuadée de l'impossibilité d'un retour en arrière et de l'imminence de la victoire.
Mais son activisme sans limite ne lui a pas attiré que des sympathies dans le camp même du changement. Partisane des manifestations à travers tout le territoire, plus que du dialogue avec le régime, beaucoup ont pu lui reprocher d'envoyer aveuglémentles les manifestants essuyer les dangers bien réels de la répression. D'autres, tout en saluant son courage, ont pu considérer sa démarche comme trop personnelle, portée par des ambitions incompatibles avec une action collective. Mais au final, place du Changement, ce vendredi, c'est l'unanimité qui prime.
Icône de la mobilisation féminine au Yémen, pays réputé conservateur et traditionnel, Tawakul, comme l'appellent avec respect les révolutionnaires, a intégré le Conseil national de la révolution au mois d'août. La militante reste entièrement mobilisée par le succès d'une révolution pacifique qu'elle veut avant tout civile et sociale. Au monde arabe, aujourd'hui, elle dit : "Gardez vos rêves et poursuivez vos combats pour la dignité ! " ; à l'Occident, "cette révolution vous montre la réalité des musulmans et des peuples". Tout à la réflexion d'une nouvelle Constitution, qu'elle promet d'un très haut standard concernant l'égalité et les droits de l'homme, Tawakul Karman est réticente à entrer dans les détails d'une réforme religieuse qu'elle appellera de ses vœux, mais une fois le régime tombé.


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