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Le partenaire discret d'Israël
Maroc
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 12 - 2011

Si WikiLeaks a confirmé que Rabat et Tel-Aviv s'accordaient sur bien des sujets diplomatiques, c'est dans le business que leur coopération est la plus méconnue. Le Maroc veut être un pays modèle pour l'UPM (Union pour la Méditerranée). Un point de vue qui demeure tabou pour l'opinion publique, mais les diplomates et les chefs d'entreprises marocains conviennent, en privé, que les routes commerciales avec Israël existent et se développent à grands pas.
Sous l'œil bienveillant
de Washington
Dans une missive adressée en 2009 au roi Mohammed VI, Barack Obama écrivait : «J'espère que le Maroc va jouer un rôle important dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, tout en sachant que cela entraînera une paix stable et une solution au conflit au Moyen-Orient».
Une lettre qui intervenait au moment où le Maroc était considéré par Washington comme le pays du Maghreb le moins hostile à l'Etat hébreu. La situation est d'autant plus remarquable aujourd'hui avec les révolutions arabes : la difficile transition politique en Egypte, le chaos en Syrie et la rupture de Tel-Aviv avec Ankara soulignent encore davantage l'isolement diplomatique de l'Etat hébreu dans la région.
Le Maroc, qui est vu comme un modèle aux yeux de l'Occident joue aussi cette carte, malgré la défiance de son opinion publique vis-à-vis d'Israël -surtout qu'il a par ailleurs rompu avec fracas ses relations diplomatiques avec l'Iran.
Des liens diplomatiques
ininterrompus
Malgré la fermeture, en octobre 2000, du bureau de liaison d'Israël à Rabat et le départ de Gadi Golan, son diplomate qui avait rang d'ambassadeur, les contacts entre les deux pays n'ont jamais vraiment cessé. En 2003, Silvan Shalom, alors chef de la diplomatie israélienne était reçu par Mohammed VI. En décembre 2008, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Aharon Abramovitz, s'est rendu quasi officiellement à Rabat. Le chassé-croisé diplomatique s'est d'ailleurs intensifié: Jason Isaacson, le directeur du Comité juif américain d'affaires gouvernementales et internationales, et fervent défenseur de la cause sioniste, a été décoré de la médaille de Chevalier du Trône du Royaume du Maroc.
Dans un câble diplomatique américain de l'ambassade américaine à Rabat révélé par WikiLeaks, Yassine Mansouri, le chef du contre-espionnage marocain, avait pour sa part confié à des diplomates américains que «Tzipi Livni est un bon partenaire»…
L'épisode Livni ou la visite chaotique des étudiants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avaient suscité une véritable levée de boucliers au Maroc, faisant dire à Mamfakinch, le média citoyen du Mouvement du 20 février qu'au Maroc, «il vaut mieux militer pour Israël que pour la démocratie ou la Palestine».
Le réchauffement avec l'Etat hébreu s'expliquerait par l'affaire du Sahara, la position marocaine étant soutenue par des politiques américains proches du puissant Aipac (American Israel Public Affairs Comittee) et par des firmes de lobbying diplomatique basées à Washington, qui entretiennent des relations similaires avec Tel-Aviv et dont les ramifications se croisent avec des intérêts économiques communs.
En dépit de l'opposition populaire à la normalisation avec l'Etat hébreu, traduite par les nombreuses marches dans le royaume contre Israël lors des événements de Gaza, Rabat continue à entretenir des relations commerciales avec Tel-Aviv, dont les flux sont loin d'être négligeables. De nombreuses associations marocaines dénoncent régulièrement les liens commerciaux entre l'Etat hébreu et le royaume chérifien. L'initiative nationale de boycott d'Israël estime qu'ils atteignent les 50 millions de dollars (35,3 millions d'euros) par an, notamment dans l'agro-industrie. Semences et technologie transitent par l'Europe pour masquer leur origine israélienne.
Cette situation créée des poussées de fièvre chez les politiques, notamment les islamistes qui réclament la fin de ce commerce caché.
En réalité, le Maroc et Israël ont réaffirmé dans le cadre de l'Euromed leur volonté d'entamer des négociations ayant pour objectif commun de créer une zone de libre-échange. D'ailleurs, nombre de réseaux d'affaires euro-méditerranéens dans lesquels le patronat marocain est très actif accueillent des chefs d'entreprise israéliens… Les nombreuses pétitions lancées au Maroc appelant au boycott des produits israéliens restent lettre morte.
C'est dans le militaire que cette «normalisation passive» est la plus discrète. Fait rarissime pour un pays arabe, Rabat a opté pour des achats militaires auprès de l'industrie d'armement israélienne. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en font un secret d'Etat.Quant aux businessmen israéliens désireux de prospecter le marché marocain, ceux-ci peuvent se procurer un formulaire officiel de visa d'affaires spécialement conçus pour eux auprès des représentations diplomatiques chérifiennes, notamment aux Etats-Unis.
Si WikiLeaks a confirmé que Rabat et Tel-Aviv s'accordaient sur bien des sujets diplomatiques, c'est dans le business que leur coopération est la plus méconnue. Le Maroc veut être un pays modèle pour l'UPM (Union pour la Méditerranée). Un point de vue qui demeure tabou pour l'opinion publique, mais les diplomates et les chefs d'entreprises marocains conviennent, en privé, que les routes commerciales avec Israël existent et se développent à grands pas.
Sous l'œil bienveillant
de Washington
Dans une missive adressée en 2009 au roi Mohammed VI, Barack Obama écrivait : «J'espère que le Maroc va jouer un rôle important dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, tout en sachant que cela entraînera une paix stable et une solution au conflit au Moyen-Orient».
Une lettre qui intervenait au moment où le Maroc était considéré par Washington comme le pays du Maghreb le moins hostile à l'Etat hébreu. La situation est d'autant plus remarquable aujourd'hui avec les révolutions arabes : la difficile transition politique en Egypte, le chaos en Syrie et la rupture de Tel-Aviv avec Ankara soulignent encore davantage l'isolement diplomatique de l'Etat hébreu dans la région.
Le Maroc, qui est vu comme un modèle aux yeux de l'Occident joue aussi cette carte, malgré la défiance de son opinion publique vis-à-vis d'Israël -surtout qu'il a par ailleurs rompu avec fracas ses relations diplomatiques avec l'Iran.
Des liens diplomatiques
ininterrompus
Malgré la fermeture, en octobre 2000, du bureau de liaison d'Israël à Rabat et le départ de Gadi Golan, son diplomate qui avait rang d'ambassadeur, les contacts entre les deux pays n'ont jamais vraiment cessé. En 2003, Silvan Shalom, alors chef de la diplomatie israélienne était reçu par Mohammed VI. En décembre 2008, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Aharon Abramovitz, s'est rendu quasi officiellement à Rabat. Le chassé-croisé diplomatique s'est d'ailleurs intensifié: Jason Isaacson, le directeur du Comité juif américain d'affaires gouvernementales et internationales, et fervent défenseur de la cause sioniste, a été décoré de la médaille de Chevalier du Trône du Royaume du Maroc.
Dans un câble diplomatique américain de l'ambassade américaine à Rabat révélé par WikiLeaks, Yassine Mansouri, le chef du contre-espionnage marocain, avait pour sa part confié à des diplomates américains que «Tzipi Livni est un bon partenaire»…
L'épisode Livni ou la visite chaotique des étudiants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avaient suscité une véritable levée de boucliers au Maroc, faisant dire à Mamfakinch, le média citoyen du Mouvement du 20 février qu'au Maroc, «il vaut mieux militer pour Israël que pour la démocratie ou la Palestine».
Le réchauffement avec l'Etat hébreu s'expliquerait par l'affaire du Sahara, la position marocaine étant soutenue par des politiques américains proches du puissant Aipac (American Israel Public Affairs Comittee) et par des firmes de lobbying diplomatique basées à Washington, qui entretiennent des relations similaires avec Tel-Aviv et dont les ramifications se croisent avec des intérêts économiques communs.
En dépit de l'opposition populaire à la normalisation avec l'Etat hébreu, traduite par les nombreuses marches dans le royaume contre Israël lors des événements de Gaza, Rabat continue à entretenir des relations commerciales avec Tel-Aviv, dont les flux sont loin d'être négligeables. De nombreuses associations marocaines dénoncent régulièrement les liens commerciaux entre l'Etat hébreu et le royaume chérifien. L'initiative nationale de boycott d'Israël estime qu'ils atteignent les 50 millions de dollars (35,3 millions d'euros) par an, notamment dans l'agro-industrie. Semences et technologie transitent par l'Europe pour masquer leur origine israélienne.
Cette situation créée des poussées de fièvre chez les politiques, notamment les islamistes qui réclament la fin de ce commerce caché.
En réalité, le Maroc et Israël ont réaffirmé dans le cadre de l'Euromed leur volonté d'entamer des négociations ayant pour objectif commun de créer une zone de libre-échange. D'ailleurs, nombre de réseaux d'affaires euro-méditerranéens dans lesquels le patronat marocain est très actif accueillent des chefs d'entreprise israéliens… Les nombreuses pétitions lancées au Maroc appelant au boycott des produits israéliens restent lettre morte.
C'est dans le militaire que cette «normalisation passive» est la plus discrète. Fait rarissime pour un pays arabe, Rabat a opté pour des achats militaires auprès de l'industrie d'armement israélienne. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en font un secret d'Etat.Quant aux businessmen israéliens désireux de prospecter le marché marocain, ceux-ci peuvent se procurer un formulaire officiel de visa d'affaires spécialement conçus pour eux auprès des représentations diplomatiques chérifiennes, notamment aux Etats-Unis.


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