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SOS… pour des espaces de création
Le cri d'alarme des artistes et intellectuels
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 02 - 2012

Combien de bâtisses ayant servi par le passé à Alger ou ailleurs d'usines, d'abattoirs, de briqueteries et combien de caves, hangars et voûtes se trouvent aujourd'hui à l'état d'abandon et tombent peu à peu dans l'oubli, au moment où des franges éclairées de la population, tels que les artistes, manquent cruellement d'espaces d'expression créative.
Combien de bâtisses ayant servi par le passé à Alger ou ailleurs d'usines, d'abattoirs, de briqueteries et combien de caves, hangars et voûtes se trouvent aujourd'hui à l'état d'abandon et tombent peu à peu dans l'oubli, au moment où des franges éclairées de la population, tels que les artistes, manquent cruellement d'espaces d'expression créative.
C'est le cri d'alarme que lancent nombre d'artistes et d'intellectuels pour qui ces lieux ou "actifs dormants", dont la surface se décline en millions de mètres-carrés, nécessitent d'être restaurés et récupérés pour servir, entre autres, la culture et les arts dans toute leur diversité.
L'écrivain-journaliste Mustapha Benfodil s'appuie sur quelques "expériences heureuses" en la matière comme la récupération des anciennes Galeries algériennes, transformées en Musée d'art moderne et contemporain (MaMa), et du Palais des Raïs (Bastion 23), pour constater que "la majorité des espaces qui méritent une intervention publique sont laissés dans un état délabré".
"Les exemples ne manquent pas. Il y a urgence pour intervenir sur le vieux bâti. Une partie de ces espaces aurait pu être récupérée pour en faire des lieux d'art. Sans parler de ceux qui ont une forte valeur patrimoniale et qui méritent une meilleure prise en charge pour leur valeur intrinsèque", observe cet intellectuel à l'APS.
Récupérer les bâtisses abandonnées
De son côté, le plasticien Karim Sergoua relève à ce sujet que les artistes demandent à évoluer dans des lieux simples, modestes et d'intérêt pratique car, pour lui, les espaces dits de luxe "ne servent ni l'inspiration ni l'imaginaire de l'artiste".
Déclarant son "amour fou" pour les voûtes d'Alger et autres anciennes briqueteries et caves, à présent abandonnées et infestées de rats et d'eaux usées, Sergoua cache mal sa profonde peine de voir ces lieux dans un tel état au moment où les espaces d'expression artistique, dit-il, se font de plus en plus rares.
"L'artiste ne demande pas d'argent. Il demande son droit à accéder à des lieux simples, hospitaliers et appropriés dans lesquels il pourra évoluer et donner libre cours à son inspiration. Si ces lieux sont mis entre les mains d'artistes, nul doute que d'une façon ou d'une autre, ils seront transformés en espaces culturels animés ou tout simplement vivants", plaide cet artiste.
"Franchement, une résidence d'artistes avec de la moquette et des rideaux en soie, c'est ridicule", résume Sergoua à propos de certains lieux artistiques en activité.
En se disant convaincu de l'efficacité de ces lieux pour la création artistique, ce plasticien reste "confiant" et espère voir un jour, ne ce serait-ce qu'un seul site mis à la disposition des artistes.
Mais à qui appartiennent ces lieux ?
Outre l'état vétuste des lieux, un autre problème est constaté par les artistes : la propriété. Mustapha Benfodil, qui a eu à squatter certains lieux abandonnés, dont le fameux château "hanté" de Raïs Hamidou, pour présenter les textes des pièces de théâtre qu'il a écrites dans un concept baptisé "Pièces détachées-Lectures sauvages", relève un problème juridique lié à l'exploitation et à l'appartenance de ces espaces. Pour que des artistes puissent prendre en charge ces endroits, majoritairement fermés et en proie à la dégradation, ils doivent d'abord savoir à qui ils appartiennent, souligne Benfodil tout en appelant à "une implication au plus haut niveau de l'Etat pour régler les problèmes juridiques liés à l'exploitation de ces espaces".
"Certains biens appartiennent à des particuliers, parmi lesquels leurs anciens propriétaires français. Une partie de ce patrimoine relève des collectivités locales, d'autres sont sous la coupe de certains ministères, dont celui de la Culture. Il faudrait donc, pour commencer, assainir juridiquement le statut de ces espaces de manière à pouvoir en disposer. Quand les responsabilités seront clairement définies, on saura qui interpeller pour intervenir", souligne ce journaliste.
Il propose aussi de faire appel à des professionnels (architectes, artistes, urbanistes) pour établir un diagnostic détaillé de ces espaces pour voir quels seraient ceux pouvant être récupérés et quel contenu leur donner.
Pour sa part, Karim Sergoua exprime, à cet égard, sa "frustration" née d'une "bureaucratie infernale" rencontrée lors des démarches entamées avec d'autres artistes.
"Nous ne savons pas exactement à qui appartiennent ces lieux. Nous ne savons même plus à qui s'adresser. Toutes nos tentatives se sont révélées vaines à cause de problèmes purement bureaucratiques. Et l'artiste se retrouve désemparé", dit-il avec l'amertume qui va avec.
C'est le cri d'alarme que lancent nombre d'artistes et d'intellectuels pour qui ces lieux ou "actifs dormants", dont la surface se décline en millions de mètres-carrés, nécessitent d'être restaurés et récupérés pour servir, entre autres, la culture et les arts dans toute leur diversité.
L'écrivain-journaliste Mustapha Benfodil s'appuie sur quelques "expériences heureuses" en la matière comme la récupération des anciennes Galeries algériennes, transformées en Musée d'art moderne et contemporain (MaMa), et du Palais des Raïs (Bastion 23), pour constater que "la majorité des espaces qui méritent une intervention publique sont laissés dans un état délabré".
"Les exemples ne manquent pas. Il y a urgence pour intervenir sur le vieux bâti. Une partie de ces espaces aurait pu être récupérée pour en faire des lieux d'art. Sans parler de ceux qui ont une forte valeur patrimoniale et qui méritent une meilleure prise en charge pour leur valeur intrinsèque", observe cet intellectuel à l'APS.
Récupérer les bâtisses abandonnées
De son côté, le plasticien Karim Sergoua relève à ce sujet que les artistes demandent à évoluer dans des lieux simples, modestes et d'intérêt pratique car, pour lui, les espaces dits de luxe "ne servent ni l'inspiration ni l'imaginaire de l'artiste".
Déclarant son "amour fou" pour les voûtes d'Alger et autres anciennes briqueteries et caves, à présent abandonnées et infestées de rats et d'eaux usées, Sergoua cache mal sa profonde peine de voir ces lieux dans un tel état au moment où les espaces d'expression artistique, dit-il, se font de plus en plus rares.
"L'artiste ne demande pas d'argent. Il demande son droit à accéder à des lieux simples, hospitaliers et appropriés dans lesquels il pourra évoluer et donner libre cours à son inspiration. Si ces lieux sont mis entre les mains d'artistes, nul doute que d'une façon ou d'une autre, ils seront transformés en espaces culturels animés ou tout simplement vivants", plaide cet artiste.
"Franchement, une résidence d'artistes avec de la moquette et des rideaux en soie, c'est ridicule", résume Sergoua à propos de certains lieux artistiques en activité.
En se disant convaincu de l'efficacité de ces lieux pour la création artistique, ce plasticien reste "confiant" et espère voir un jour, ne ce serait-ce qu'un seul site mis à la disposition des artistes.
Mais à qui appartiennent ces lieux ?
Outre l'état vétuste des lieux, un autre problème est constaté par les artistes : la propriété. Mustapha Benfodil, qui a eu à squatter certains lieux abandonnés, dont le fameux château "hanté" de Raïs Hamidou, pour présenter les textes des pièces de théâtre qu'il a écrites dans un concept baptisé "Pièces détachées-Lectures sauvages", relève un problème juridique lié à l'exploitation et à l'appartenance de ces espaces. Pour que des artistes puissent prendre en charge ces endroits, majoritairement fermés et en proie à la dégradation, ils doivent d'abord savoir à qui ils appartiennent, souligne Benfodil tout en appelant à "une implication au plus haut niveau de l'Etat pour régler les problèmes juridiques liés à l'exploitation de ces espaces".
"Certains biens appartiennent à des particuliers, parmi lesquels leurs anciens propriétaires français. Une partie de ce patrimoine relève des collectivités locales, d'autres sont sous la coupe de certains ministères, dont celui de la Culture. Il faudrait donc, pour commencer, assainir juridiquement le statut de ces espaces de manière à pouvoir en disposer. Quand les responsabilités seront clairement définies, on saura qui interpeller pour intervenir", souligne ce journaliste.
Il propose aussi de faire appel à des professionnels (architectes, artistes, urbanistes) pour établir un diagnostic détaillé de ces espaces pour voir quels seraient ceux pouvant être récupérés et quel contenu leur donner.
Pour sa part, Karim Sergoua exprime, à cet égard, sa "frustration" née d'une "bureaucratie infernale" rencontrée lors des démarches entamées avec d'autres artistes.
"Nous ne savons pas exactement à qui appartiennent ces lieux. Nous ne savons même plus à qui s'adresser. Toutes nos tentatives se sont révélées vaines à cause de problèmes purement bureaucratiques. Et l'artiste se retrouve désemparé", dit-il avec l'amertume qui va avec.


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