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C'est un record !
60 tonnes de drogue saisies depuis janvier
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 06 - 2012

Durant les cinq premiers mois, les services de sécurité algériens ont saisi 59 tonnes de cannabis. Un record jamais atteint. En effet les narcotrafiquants semblent déterminés à inonder le marché algérien par ces tonnes de kif, cela au moment où nos voisins libyens, tunisiens, maliens et égyptiens vivent les moments les plus cruciaux de leur vie. Une conjoncture qui a beaucoup arrangé les affaires des réseaux de drogue, implantés au Maroc, qui ont triplé leurs productions dans le but de vendre leur poison.
Durant les cinq premiers mois, les services de sécurité algériens ont saisi 59 tonnes de cannabis. Un record jamais atteint. En effet les narcotrafiquants semblent déterminés à inonder le marché algérien par ces tonnes de kif, cela au moment où nos voisins libyens, tunisiens, maliens et égyptiens vivent les moments les plus cruciaux de leur vie. Une conjoncture qui a beaucoup arrangé les affaires des réseaux de drogue, implantés au Maroc, qui ont triplé leurs productions dans le but de vendre leur poison.
En cinq mois, 59 tonnes de drogue ont été saisies aux frontières nord-ouest et sud-ouest du pays. A Tlemcen,uniquement, 30 tonnes de cannabis ont été interceptées par les gendarmes. Au niveau de la région Ouest, ce sont 39 tonnes qui ont été saisies. Alerte. La littérature, le progrès et la technologie sont considérés comme étant des « drogues dures » chez nos voisins européens, mais juste devant nos portes Nord-Ouest, la tendance est tout à fait contraire. Ici, le voisin marocain semble décidé à faire de l'Algérie un pays de drogués. La preuve est là, en chiffres. Des chiffres qui n'ont jamais atteint ce seuil. Uniquement pour les cinq premiers mois nous sommes déjà arrivés à la barre des 60 tonnes, pourtant infranchissable voilà des années avant. Pourquoi cette hausse ? L'Algérie est-t-elle devenue l'eldorado des drogues ? Pourquoi les narcotrafiquants ciblent-ils uniquement notre pays ? Quelles en sont les raisons ? Nous allons essayé d'y répondre, à travers ce petit reportage réalisé depuis lundi passé, aux frontières Nord-Ouest. Un reportage que nous avons fait en compagnie des GGF (gardes-frontières) de Aâricha et Bab Aâssa, respectivement des 25e et 19e GGF de Tlemcen. Partant des dernières saisies opérées il y a trois jours où plus de 8 tonnes de drogue avaient été interceptées par les GGF de Tlemcen. Cette augmentation très inquiétante des tentatives d'acheminement de tonnes de cannabis vers l'Algérie nous a poussée à faire une enquête, afin de mieux comprendre les enjeux qui existent, présentement, en Algérie.
Arrivée à Tlemcen
Lundi 11 juin. Nous arrivons à Tlemcen juste quelques heures après les deux coups de filets opérés par les 25e et 19e GGF de Tlemcen. Après une petite halte, nous nous sommes déplacés vers le campement du 25e GGF d'Aâricha. Ici, les gendarmes jubilent face à leur « butin de guerre » : 69 quintaux de kif traité, interceptés à 100 mètres seulement du tracé frontalier algéro-marocain. Selon le capitaine Hellal, chef par intérim de la section de recherche, l'opération menée, lundi passé, contre les narcotrafiquants a été un succès. « C'était vers les coups de 1h du matin. Nous étions embusqués et prêts à agir au cas où des narcotrafiquants utilisent la bande frontalière pour tenter, comme à leur accoutument, de faire pénetrer de la drogue », explique-t-il. Il ajoute : « Nous étions sur nos gardes d'autant qu'il y avait ce jour-là le match de football entre l'Algérie et le Mali (joué quelques heures avant). Un évènement important où généralement les narcotrafiquants essayent d'en profiter pour écouler leur drogue via les frontières algériennes, croyant que la surveillance des GGF allait baisser. Et c'était le cas ce jour-là, puisque au bout de quelques dizaines de minutes après, soit à 1h30 du matin, deux véhicules de marque Mercedes Benz (Sprinter) avaient franchi la frontière, venant du Maroc et se dirigeant vers l'Algérie. Les narcotrafiquants roulaient à petite vitesse, pour éviter de faire du bruit dans le but de ne pas éveiller les GGF, mais nous les avions dejà aperçus. Dix minutes après, nous avons lancé l'assaut contre les deux fourgons, au même moment les occupants des deux véhicules se sont vite éclipsés en prenant la fuite vers le Maroc, surtout qu'il faisait noir, en plus de l'avantage également du terrain qui est accidenté ». Et combien de tonnes ont été saisies ? Le capitaine Hellal parait très satisfait du rendement des GGF et nous répond : « Lorsque nous avons passé au peigne fin les deux fourgons, cela après qu'ils aient été contrôlés par les artificiers, car il ne faut pas oublier une chose importante, les narcotrafiquants sont considérés au même titre que les terroristes. Ils peuvent laisser des engins piégés à l'intérieur de leurs véhicules bourrés de kif. Devant cette probabilité, nous agissons toujours après le travail des artificiers qui confirment ou pas l'existence d'un engin explosif. Revenons à notre opération, nous avons saisi à l'intérieur des deux fourgons 6,9 tonnes de cannabis ». Après le 25e GGF d'Aâricha nous nous sommes dirigés, par la suite, vers le 19e GGF de Bab Aâssa, où une autre opération avait eu lieu durant la même nuit et qui s'est soldée par la récupération de plus de 1,1 tonne de kif traité.
Bab Aâssa, cible
des narcotrafiquants marocains
Une fois que nous sommes arrivés à Bab Aâssa, vers les coups de 18h05, une montagne de drogue est exhibée par les gardes-frontières en signe de victoire contre les narcotrafiquants. Selon le colonel Boukhbiza Nourredine, commandant de la compagnie de Gendarmerie nationale de Tlemcen, les GGF ont mené un excellent travail dans le cadre de la lutte contre les trafiquants de drogue. « Comme vous le voyez,voici les sacs bourrés de drogue. Ici, les narcotrafiquants ont tenté de faire passer plus d'une tonne de kif en utilisant un véhicule de luxe de marque Volkswagen Sharan, volé en Belgique. C'était vers 3h45 du matin, soit quelques heures après la tentative réalisée à Aâricha, les narcotrafiquants ont réédité leur coup en prenant le chemin de Bab Aâssa pour essayer de faire entrer de la drogue. Toutefois, nos éléments étaient embusqués et ils ont repéré le véhicule et procédé à l'interception de la quantité de drogue, cela bien que les trafiquants aient pu s'échapper en prenant la voie vers le Maroc »,explique-t-il.
Des véhicules luxueux, volés en Espagne et en Belgique bourrés de kif et envoyés vers l'Algérie
Les narcotrafiquants marocains sont en train de mieux s'organiser en bénéficiant, toutefois, de l'aide précieuse de leurs acolytes installés en Europe. Ces derniers sont établis, généralement, en Espagne et en Belgique, là où de fortes communautés marocaines sont implantées. Ainsi, de luxueuses voitures, de différentes marques, entre autres, des Range Rover, Mercedes Benz, Volkswagen et Audi A5 sont volées en Europe, puis envoyées vers le Maroc pour être refaites avant de les bourrer de kif et les acheminer vers l'Algérie. Ce sont là des éléments d'enquêtes tirés par les gendarmes qui, au fil des saisies des quantités de drogue ont pu élucider les techniques des réseaux de trafic de cannabis. Donc, il s'agit de crime organisé. «Oui», nous répond le colonel Abdelhamid Kerroud. Selon lui, «la Gendarmerie nationale s'adapte selon la spécificité du crime dans chaque région du pays. Pour ce qui est de Tlemcen, nos éléments ont acquis une expérience dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et le crime organisé. Grâce à cette expérience nos éléments ont pu s'adapter rapidement et efficacement contre les criminels ».
Pourquoi l'Algérie est-elle ciblée par les narcotrafiquants ?
En cinq mois les trafiquants de cannabis ont dû passer à un stade supérieur. La preuve, la quantité de la drogue saisie jusqu'au 11 juin s'élève à 60 tonnes, alors que les années précédentes il ne s'agissait que de la moitié de ce qui a été intercepté durant l'année en cours. Pourquoi cette hausse ? La réponse est claire. L'Algérie est devenue, aujourd'hui, la seule voie sûre pour les narcotrafiquants, car l'étau s'est resserré en Espagne, d'autant que les narcotrafiquants marocains ont dû abandonner cette piste. Ajouter à cela : l'insécurité qui règne en Libye, en Tunisie, en Egypte et au Mali a permis aux narcotrafiquants d'avoir de nouveaux « marchés » auxquels ils comptent à tout prix acheminer des tonnes de drogue en utilisant les voies algériennes. Il y a une autre explication à cette recudescence de l'activité des narcotrafiquants : il se trouve que les stocks de drogue se trouvant dans les dépôts au Maroc affichent le plein. Il s'agit de la drogue de l'année passée dont les narcotrafiquants comptent se débarrasser, à tout prix, en l'expédiant vers l'Algérie. Alors que la drogue produite cette année sera, ainsi, remplacée dans les dépôts à la place de l'ancien produit.
Six barons de la drogue
recherchés à l'Ouest
Obéissant aux ordres de leurs
« patrons » qui se trouvent au Maroc et en Europe, les barons algériens du trafic de drogue sont identifiés par les gendarmes et font l'objet d'une traque sans relâche afin de les arrêter. Il s'agit de six barons dont les recherches en vue de leurs interpellations se sont intensifiées. Selon le colonel Nourredine Boukhbiza, une banque de donnés affichant tous les éléments d'enquêtes sur le trafic de drogue est établie à l'INCC de Bouchaoui. C'est à partir de cette banque de données que les criminels les plus dangereux sont recherchés après avoir été identifiés. Ces six barons de la drogue sont originaires de l'ouest du pays, et leur âge varie entre 30 et 40 ans seulement.
Coopération entre la Gendarmerie nationale
et Interpol
Dans le cadre de la lutte contre les réseaux de trafic de drogue, la Gendarmerie nationale a, à maintes reprises, envoyé des données importantes au profit d'Interpol. Lors des saisies des véhicules de luxe utilisés par les narcotrafiquants, les marques et les numéros de châssis de ces véhicules sont systématiquement transmis à Interpol. Cette police internationale lancera à son tour des enquêtes dans le but d'élucider les circonstances des vols de ces engins dans plusieurs villes européennes. Le but est d'arriver à identifier les vrais barons établis en Europe et qui sont très actifs, faut-il le signaler.
En cinq mois, 59 tonnes de drogue ont été saisies aux frontières nord-ouest et sud-ouest du pays. A Tlemcen,uniquement, 30 tonnes de cannabis ont été interceptées par les gendarmes. Au niveau de la région Ouest, ce sont 39 tonnes qui ont été saisies. Alerte. La littérature, le progrès et la technologie sont considérés comme étant des « drogues dures » chez nos voisins européens, mais juste devant nos portes Nord-Ouest, la tendance est tout à fait contraire. Ici, le voisin marocain semble décidé à faire de l'Algérie un pays de drogués. La preuve est là, en chiffres. Des chiffres qui n'ont jamais atteint ce seuil. Uniquement pour les cinq premiers mois nous sommes déjà arrivés à la barre des 60 tonnes, pourtant infranchissable voilà des années avant. Pourquoi cette hausse ? L'Algérie est-t-elle devenue l'eldorado des drogues ? Pourquoi les narcotrafiquants ciblent-ils uniquement notre pays ? Quelles en sont les raisons ? Nous allons essayé d'y répondre, à travers ce petit reportage réalisé depuis lundi passé, aux frontières Nord-Ouest. Un reportage que nous avons fait en compagnie des GGF (gardes-frontières) de Aâricha et Bab Aâssa, respectivement des 25e et 19e GGF de Tlemcen. Partant des dernières saisies opérées il y a trois jours où plus de 8 tonnes de drogue avaient été interceptées par les GGF de Tlemcen. Cette augmentation très inquiétante des tentatives d'acheminement de tonnes de cannabis vers l'Algérie nous a poussée à faire une enquête, afin de mieux comprendre les enjeux qui existent, présentement, en Algérie.
Arrivée à Tlemcen
Lundi 11 juin. Nous arrivons à Tlemcen juste quelques heures après les deux coups de filets opérés par les 25e et 19e GGF de Tlemcen. Après une petite halte, nous nous sommes déplacés vers le campement du 25e GGF d'Aâricha. Ici, les gendarmes jubilent face à leur « butin de guerre » : 69 quintaux de kif traité, interceptés à 100 mètres seulement du tracé frontalier algéro-marocain. Selon le capitaine Hellal, chef par intérim de la section de recherche, l'opération menée, lundi passé, contre les narcotrafiquants a été un succès. « C'était vers les coups de 1h du matin. Nous étions embusqués et prêts à agir au cas où des narcotrafiquants utilisent la bande frontalière pour tenter, comme à leur accoutument, de faire pénetrer de la drogue », explique-t-il. Il ajoute : « Nous étions sur nos gardes d'autant qu'il y avait ce jour-là le match de football entre l'Algérie et le Mali (joué quelques heures avant). Un évènement important où généralement les narcotrafiquants essayent d'en profiter pour écouler leur drogue via les frontières algériennes, croyant que la surveillance des GGF allait baisser. Et c'était le cas ce jour-là, puisque au bout de quelques dizaines de minutes après, soit à 1h30 du matin, deux véhicules de marque Mercedes Benz (Sprinter) avaient franchi la frontière, venant du Maroc et se dirigeant vers l'Algérie. Les narcotrafiquants roulaient à petite vitesse, pour éviter de faire du bruit dans le but de ne pas éveiller les GGF, mais nous les avions dejà aperçus. Dix minutes après, nous avons lancé l'assaut contre les deux fourgons, au même moment les occupants des deux véhicules se sont vite éclipsés en prenant la fuite vers le Maroc, surtout qu'il faisait noir, en plus de l'avantage également du terrain qui est accidenté ». Et combien de tonnes ont été saisies ? Le capitaine Hellal parait très satisfait du rendement des GGF et nous répond : « Lorsque nous avons passé au peigne fin les deux fourgons, cela après qu'ils aient été contrôlés par les artificiers, car il ne faut pas oublier une chose importante, les narcotrafiquants sont considérés au même titre que les terroristes. Ils peuvent laisser des engins piégés à l'intérieur de leurs véhicules bourrés de kif. Devant cette probabilité, nous agissons toujours après le travail des artificiers qui confirment ou pas l'existence d'un engin explosif. Revenons à notre opération, nous avons saisi à l'intérieur des deux fourgons 6,9 tonnes de cannabis ». Après le 25e GGF d'Aâricha nous nous sommes dirigés, par la suite, vers le 19e GGF de Bab Aâssa, où une autre opération avait eu lieu durant la même nuit et qui s'est soldée par la récupération de plus de 1,1 tonne de kif traité.
Bab Aâssa, cible
des narcotrafiquants marocains
Une fois que nous sommes arrivés à Bab Aâssa, vers les coups de 18h05, une montagne de drogue est exhibée par les gardes-frontières en signe de victoire contre les narcotrafiquants. Selon le colonel Boukhbiza Nourredine, commandant de la compagnie de Gendarmerie nationale de Tlemcen, les GGF ont mené un excellent travail dans le cadre de la lutte contre les trafiquants de drogue. « Comme vous le voyez,voici les sacs bourrés de drogue. Ici, les narcotrafiquants ont tenté de faire passer plus d'une tonne de kif en utilisant un véhicule de luxe de marque Volkswagen Sharan, volé en Belgique. C'était vers 3h45 du matin, soit quelques heures après la tentative réalisée à Aâricha, les narcotrafiquants ont réédité leur coup en prenant le chemin de Bab Aâssa pour essayer de faire entrer de la drogue. Toutefois, nos éléments étaient embusqués et ils ont repéré le véhicule et procédé à l'interception de la quantité de drogue, cela bien que les trafiquants aient pu s'échapper en prenant la voie vers le Maroc »,explique-t-il.
Des véhicules luxueux, volés en Espagne et en Belgique bourrés de kif et envoyés vers l'Algérie
Les narcotrafiquants marocains sont en train de mieux s'organiser en bénéficiant, toutefois, de l'aide précieuse de leurs acolytes installés en Europe. Ces derniers sont établis, généralement, en Espagne et en Belgique, là où de fortes communautés marocaines sont implantées. Ainsi, de luxueuses voitures, de différentes marques, entre autres, des Range Rover, Mercedes Benz, Volkswagen et Audi A5 sont volées en Europe, puis envoyées vers le Maroc pour être refaites avant de les bourrer de kif et les acheminer vers l'Algérie. Ce sont là des éléments d'enquêtes tirés par les gendarmes qui, au fil des saisies des quantités de drogue ont pu élucider les techniques des réseaux de trafic de cannabis. Donc, il s'agit de crime organisé. «Oui», nous répond le colonel Abdelhamid Kerroud. Selon lui, «la Gendarmerie nationale s'adapte selon la spécificité du crime dans chaque région du pays. Pour ce qui est de Tlemcen, nos éléments ont acquis une expérience dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et le crime organisé. Grâce à cette expérience nos éléments ont pu s'adapter rapidement et efficacement contre les criminels ».
Pourquoi l'Algérie est-elle ciblée par les narcotrafiquants ?
En cinq mois les trafiquants de cannabis ont dû passer à un stade supérieur. La preuve, la quantité de la drogue saisie jusqu'au 11 juin s'élève à 60 tonnes, alors que les années précédentes il ne s'agissait que de la moitié de ce qui a été intercepté durant l'année en cours. Pourquoi cette hausse ? La réponse est claire. L'Algérie est devenue, aujourd'hui, la seule voie sûre pour les narcotrafiquants, car l'étau s'est resserré en Espagne, d'autant que les narcotrafiquants marocains ont dû abandonner cette piste. Ajouter à cela : l'insécurité qui règne en Libye, en Tunisie, en Egypte et au Mali a permis aux narcotrafiquants d'avoir de nouveaux « marchés » auxquels ils comptent à tout prix acheminer des tonnes de drogue en utilisant les voies algériennes. Il y a une autre explication à cette recudescence de l'activité des narcotrafiquants : il se trouve que les stocks de drogue se trouvant dans les dépôts au Maroc affichent le plein. Il s'agit de la drogue de l'année passée dont les narcotrafiquants comptent se débarrasser, à tout prix, en l'expédiant vers l'Algérie. Alors que la drogue produite cette année sera, ainsi, remplacée dans les dépôts à la place de l'ancien produit.
Six barons de la drogue
recherchés à l'Ouest
Obéissant aux ordres de leurs
« patrons » qui se trouvent au Maroc et en Europe, les barons algériens du trafic de drogue sont identifiés par les gendarmes et font l'objet d'une traque sans relâche afin de les arrêter. Il s'agit de six barons dont les recherches en vue de leurs interpellations se sont intensifiées. Selon le colonel Nourredine Boukhbiza, une banque de donnés affichant tous les éléments d'enquêtes sur le trafic de drogue est établie à l'INCC de Bouchaoui. C'est à partir de cette banque de données que les criminels les plus dangereux sont recherchés après avoir été identifiés. Ces six barons de la drogue sont originaires de l'ouest du pays, et leur âge varie entre 30 et 40 ans seulement.
Coopération entre la Gendarmerie nationale
et Interpol
Dans le cadre de la lutte contre les réseaux de trafic de drogue, la Gendarmerie nationale a, à maintes reprises, envoyé des données importantes au profit d'Interpol. Lors des saisies des véhicules de luxe utilisés par les narcotrafiquants, les marques et les numéros de châssis de ces véhicules sont systématiquement transmis à Interpol. Cette police internationale lancera à son tour des enquêtes dans le but d'élucider les circonstances des vols de ces engins dans plusieurs villes européennes. Le but est d'arriver à identifier les vrais barons établis en Europe et qui sont très actifs, faut-il le signaler.


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