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Charmantes mais malhonnêtes
Flagrant délit
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 08 - 2012

Abdallah, un commerçant de 40 ans, s'ennuyait à en mourir dans son magasin d'appareils électroménagers d'Hussein Dey. Il n'avait rien vendu depuis deux semaines alors que, d'habitude, à l'approche du mois de Ramadhan, son chiffre d'affaires quadruplait.
Abdallah, un commerçant de 40 ans, s'ennuyait à en mourir dans son magasin d'appareils électroménagers d'Hussein Dey. Il n'avait rien vendu depuis deux semaines alors que, d'habitude, à l'approche du mois de Ramadhan, son chiffre d'affaires quadruplait.
Il se promit de prendre son congé annuel si ce jour-là il ne vendait rien. A peine avait-il fini de ruminer cette idée qu'il vit entrer deux jeunes filles, très charmantes et élégamment habillées. Il sourit et se dit qu'avec un peu de chance, il compenserait le passif des deux dernières semaines.
Il se leva de sa chaise, arbora son sourire le plus mercantile et débita des salutations et des formules de bienvenue dont il était facile d'en deviner l'intéressement :
- M'rahba bikoum ! Tfadhlou ! Tfadhlou ! Tfadhlou !
- Merci, merci...
- Qu'est-ce qui vous manque ? Le mois de Ramadhan approche et il s'agit de bien l'accueillir, n'est-ce pas mesdemoiselles ?
- C'est vrai ! s'exclamèrent les deux jeunes filles en chœur.
Puis l'une d'elles fit part du motif de leur entrée dans le magasin :
- Nous voulons acheter un four... Nous hésitons entre un four électrique et un four micro-ondes. Qu'est-ce que vous nous conseillez ?
- Moi, je vous conseillerai d'acheter les deux !
La jeune fille éclata de rire.
- Ah ! vous, vous êtes un vrai commerçant. Mais dites-nous sincèrement si vous étiez à notre place, que choisiriez-vous ?
- Mais je viens de vous le dire... s'il s'agissait de choisir entre un four électrique et un four à gaz, je vous conseillerais d'acheter l'un ou l'autre. Mais cela n'est pas le cas ici. Le four électrique fait cuire et le four micro-ondes réchauffe ce qui est déjà cuit.
- Ah ! oui, vous avez raison. Nous allons donc vous écouter et acheter un four électrique et un four micro-ondes, fit l'une des deux jeunes filles qui avaient tout l'air d'être des sœurs alors qu'elles n'étaient que des amies.
Puis, elle héla son amie qui était arrivée au fond du magasin où se trouvaient des cafetières et des mixeurs.
- Tu as raison, Rachida, il y a une différence entre l'électrique et le micro-ondes.
- Je te l'avais dit, Djamila. S'il nous fait un bon prix, nous achetons les deux. Moi, j'ai trouvé ici de bonnes machines à café. Avec ce genre de machines, on peut préparer du café tout en demeurant au salon avec les invités...
Abdallah se mit à saliver. S'il vendait un four électrique, un four micro-ondes et une cafetière électrique il récupérerait largement le manque à gagner des semaines qui venaient de s'écouler.
- Mesdemoiselles, si vous achetez aussi une cafetière électrique je vous ferai un prix global si généreux que vous aurez l'impression que j'ai perdu la tête.
- Je n'en doute pas...Bon ...je crois que nous prendrons ce four électrique et cet autre ... Celui-ci à micro-ondes n'est-pas ?
A ce moment-là, Abdallah qui avait une grande expérience au sujet de la manière d'acheter des femmes, commença à se poser des questions. D'habitude, les femmes choisissent ensemble ce qu'elles achètent. Or ces deux là, se comportent comme si le choix importait peu. De plus, chacune se trouvait à une extrémité du magasin. Il se tourna vers la seconde jeune fille et il la vit tout au fond du magasin et presque aussitôt celle qui se trouvait près de lui dit :
- Et cette cocotte-minute, elle est française ou italienne ?
- Elle est française... mais fabriquée en Hollande, répondit Abdallah qui avait l'impression que chaque fois qu'il regardait l'autre jeune fille, celle qui était à côté de lui faisait part de son intention d'acheter autre chose. Comme si elle voulait détourner son attention sur elle. Cela n'avait rien à voir avec le comportement de la véritable acheteuse.
Un immense soupçon s'insinua dans son esprit lorsqu'il regarda vers le fond de son magasin et qu'il ne vit plus la seconde jeune femme.
Il dit alors à celle qui se trouvait près de lui :
- J'ai de très belles cocottes-minutes pour presque rien. Je vais vous les montrer.
Tout en parlant il s'avança un peu et il put apercevoir de loin la jeune fille en train de fouiller dans son armoire métallique où il y avait de l'argent. Il fit mine de n'avoir rien vu et montra à la jeune fille qui se trouvait près de lui un rayon tout dédié à la cocotte-minute .
- Vous pouvez examiner ces trois... moi en attendant je vais demander à mon employé qui se trouve dehors de préparer le véhicule pour vous transporter tout ça chez vous.
- D'accord Khouya.
En vérité, Abdallah était sorti du magasin pour autre chose. Il vit un jeune homme qu'il connaissait, s'approcha de lui dit à voix basse.
- Samir, Yerhem bouk, le commissariat est tout près, ramène deux ou trois policiers pour arrêter deux jeunes filles en flagrant délit de vol. Fais vite !
Après quoi, il réintégra son magasin où les deux jeunes filles étaient maintenant ensemble au milieu du magasin.
- Alors mesdemoiselles vous avez fait votre choix ?
- Oui, mais il faut que nous sollicitions l'avis de notre mère... Nous voulons lui faire des cadeaux pour son anniversaire certes mais nous tenons à ce que ces cadeaux lui plaisent.
- C'est pourquoi, nous préférons revenir cet après-midi avec elle, ajouta la seconde jeune fille.
En les entendant, Abdallah se dit qu'elles avaient fini leur «travail» pour lequel elles étaient entrées dans son magasin et maintenant elles voulaient s'en aller. Si elles voulaient réellement acheter quelque chose, elles auraient échangé leurs avis au sujet de ce que chacune a choisi.
- D'accord, faites ce que vous voulez ; le client est roi.
- Merci Khouya... à tout à l'heure.
- Vous partez sans même savoir combien vont vous coûter ces articles une fois que je vous aurai fait une remise ?
- Nous vous faisons confiance, khouya (rass lakhrouf maarouf) nous pensons que vous êtes honnête et digne de confiance.
Elles se dirigèrent vers la sortie. Au même moment trois agents de police apparurent. Abdallah respira parce qu'il avait été à deux doigts de fermer la porte pour les empêcher de s'en aller.
- Ah ! vous êtes enfin arrivés... Voilà ... ces deux jeunes filles sont des voleuses professionnelles. Pendant que celle-ci m'occupait en me demandant des renseignements sur les fours électriques et à micro-ondes, sa complice est entrée dans ma petite arrière-boutique où se trouve une armoire contenant une somme d'argent.
- Combien ? fit un des policiers...
- Je vais vous l'écrire sur une feuille... puis vous demanderez à cette jeune fille le montant de la somme que vous trouverez dans son sac à main. Je suis sûr qu'elle n'a pas eu le temps de compter ce qu'elle a pris.
Les deux jeunes filles se sachant prises au piège se mirent à crier :
- Mais c'est quoi cette histoire ? Nous ne lui avons rien pris ! Ce type délire ! protesta la première.
- Nous avons vu ce qu'il a comme produits...et rien ne nous a plu alors nous nous en allons, ajouta l'autre.
Les deux jeunes filles furent emmenées au poste de police une fois que les policiers eurent découvert dans le sac à main de l'une d'entre elles la somme de 35.200 DA dont leur avait parlé Abdallah avec précision.
Il y a une semaine, en plein mois de Ramadhan, les deux jeunes filles eurent à répondre de leurs actes au tribunal d'Hussein Dey.
Le procureur de la République requis contre elles deux ans de prison ferme.
Il se promit de prendre son congé annuel si ce jour-là il ne vendait rien. A peine avait-il fini de ruminer cette idée qu'il vit entrer deux jeunes filles, très charmantes et élégamment habillées. Il sourit et se dit qu'avec un peu de chance, il compenserait le passif des deux dernières semaines.
Il se leva de sa chaise, arbora son sourire le plus mercantile et débita des salutations et des formules de bienvenue dont il était facile d'en deviner l'intéressement :
- M'rahba bikoum ! Tfadhlou ! Tfadhlou ! Tfadhlou !
- Merci, merci...
- Qu'est-ce qui vous manque ? Le mois de Ramadhan approche et il s'agit de bien l'accueillir, n'est-ce pas mesdemoiselles ?
- C'est vrai ! s'exclamèrent les deux jeunes filles en chœur.
Puis l'une d'elles fit part du motif de leur entrée dans le magasin :
- Nous voulons acheter un four... Nous hésitons entre un four électrique et un four micro-ondes. Qu'est-ce que vous nous conseillez ?
- Moi, je vous conseillerai d'acheter les deux !
La jeune fille éclata de rire.
- Ah ! vous, vous êtes un vrai commerçant. Mais dites-nous sincèrement si vous étiez à notre place, que choisiriez-vous ?
- Mais je viens de vous le dire... s'il s'agissait de choisir entre un four électrique et un four à gaz, je vous conseillerais d'acheter l'un ou l'autre. Mais cela n'est pas le cas ici. Le four électrique fait cuire et le four micro-ondes réchauffe ce qui est déjà cuit.
- Ah ! oui, vous avez raison. Nous allons donc vous écouter et acheter un four électrique et un four micro-ondes, fit l'une des deux jeunes filles qui avaient tout l'air d'être des sœurs alors qu'elles n'étaient que des amies.
Puis, elle héla son amie qui était arrivée au fond du magasin où se trouvaient des cafetières et des mixeurs.
- Tu as raison, Rachida, il y a une différence entre l'électrique et le micro-ondes.
- Je te l'avais dit, Djamila. S'il nous fait un bon prix, nous achetons les deux. Moi, j'ai trouvé ici de bonnes machines à café. Avec ce genre de machines, on peut préparer du café tout en demeurant au salon avec les invités...
Abdallah se mit à saliver. S'il vendait un four électrique, un four micro-ondes et une cafetière électrique il récupérerait largement le manque à gagner des semaines qui venaient de s'écouler.
- Mesdemoiselles, si vous achetez aussi une cafetière électrique je vous ferai un prix global si généreux que vous aurez l'impression que j'ai perdu la tête.
- Je n'en doute pas...Bon ...je crois que nous prendrons ce four électrique et cet autre ... Celui-ci à micro-ondes n'est-pas ?
A ce moment-là, Abdallah qui avait une grande expérience au sujet de la manière d'acheter des femmes, commença à se poser des questions. D'habitude, les femmes choisissent ensemble ce qu'elles achètent. Or ces deux là, se comportent comme si le choix importait peu. De plus, chacune se trouvait à une extrémité du magasin. Il se tourna vers la seconde jeune fille et il la vit tout au fond du magasin et presque aussitôt celle qui se trouvait près de lui dit :
- Et cette cocotte-minute, elle est française ou italienne ?
- Elle est française... mais fabriquée en Hollande, répondit Abdallah qui avait l'impression que chaque fois qu'il regardait l'autre jeune fille, celle qui était à côté de lui faisait part de son intention d'acheter autre chose. Comme si elle voulait détourner son attention sur elle. Cela n'avait rien à voir avec le comportement de la véritable acheteuse.
Un immense soupçon s'insinua dans son esprit lorsqu'il regarda vers le fond de son magasin et qu'il ne vit plus la seconde jeune femme.
Il dit alors à celle qui se trouvait près de lui :
- J'ai de très belles cocottes-minutes pour presque rien. Je vais vous les montrer.
Tout en parlant il s'avança un peu et il put apercevoir de loin la jeune fille en train de fouiller dans son armoire métallique où il y avait de l'argent. Il fit mine de n'avoir rien vu et montra à la jeune fille qui se trouvait près de lui un rayon tout dédié à la cocotte-minute .
- Vous pouvez examiner ces trois... moi en attendant je vais demander à mon employé qui se trouve dehors de préparer le véhicule pour vous transporter tout ça chez vous.
- D'accord Khouya.
En vérité, Abdallah était sorti du magasin pour autre chose. Il vit un jeune homme qu'il connaissait, s'approcha de lui dit à voix basse.
- Samir, Yerhem bouk, le commissariat est tout près, ramène deux ou trois policiers pour arrêter deux jeunes filles en flagrant délit de vol. Fais vite !
Après quoi, il réintégra son magasin où les deux jeunes filles étaient maintenant ensemble au milieu du magasin.
- Alors mesdemoiselles vous avez fait votre choix ?
- Oui, mais il faut que nous sollicitions l'avis de notre mère... Nous voulons lui faire des cadeaux pour son anniversaire certes mais nous tenons à ce que ces cadeaux lui plaisent.
- C'est pourquoi, nous préférons revenir cet après-midi avec elle, ajouta la seconde jeune fille.
En les entendant, Abdallah se dit qu'elles avaient fini leur «travail» pour lequel elles étaient entrées dans son magasin et maintenant elles voulaient s'en aller. Si elles voulaient réellement acheter quelque chose, elles auraient échangé leurs avis au sujet de ce que chacune a choisi.
- D'accord, faites ce que vous voulez ; le client est roi.
- Merci Khouya... à tout à l'heure.
- Vous partez sans même savoir combien vont vous coûter ces articles une fois que je vous aurai fait une remise ?
- Nous vous faisons confiance, khouya (rass lakhrouf maarouf) nous pensons que vous êtes honnête et digne de confiance.
Elles se dirigèrent vers la sortie. Au même moment trois agents de police apparurent. Abdallah respira parce qu'il avait été à deux doigts de fermer la porte pour les empêcher de s'en aller.
- Ah ! vous êtes enfin arrivés... Voilà ... ces deux jeunes filles sont des voleuses professionnelles. Pendant que celle-ci m'occupait en me demandant des renseignements sur les fours électriques et à micro-ondes, sa complice est entrée dans ma petite arrière-boutique où se trouve une armoire contenant une somme d'argent.
- Combien ? fit un des policiers...
- Je vais vous l'écrire sur une feuille... puis vous demanderez à cette jeune fille le montant de la somme que vous trouverez dans son sac à main. Je suis sûr qu'elle n'a pas eu le temps de compter ce qu'elle a pris.
Les deux jeunes filles se sachant prises au piège se mirent à crier :
- Mais c'est quoi cette histoire ? Nous ne lui avons rien pris ! Ce type délire ! protesta la première.
- Nous avons vu ce qu'il a comme produits...et rien ne nous a plu alors nous nous en allons, ajouta l'autre.
Les deux jeunes filles furent emmenées au poste de police une fois que les policiers eurent découvert dans le sac à main de l'une d'entre elles la somme de 35.200 DA dont leur avait parlé Abdallah avec précision.
Il y a une semaine, en plein mois de Ramadhan, les deux jeunes filles eurent à répondre de leurs actes au tribunal d'Hussein Dey.
Le procureur de la République requis contre elles deux ans de prison ferme.


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