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Nord-Mali, un bourbier aux enjeux géostratégiques
MNLA, Ançar Eddine, Mujao, Aqmi, Alger et Paris
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 11 - 2012

En s'engageant dans une bataille sans fin, les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se trouvent, par l'absence d'une vision sage, dans une impasse. Seuls face à des ennemis coriaces (Mujao et Aqmi), les Touareg se sont fait piéger par eux-mêmes. Ils croyaient qu'en se lançant dans des affrontements contre les salafistes, ils finiront par gagner la confiance de la communauté internationale.
En s'engageant dans une bataille sans fin, les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se trouvent, par l'absence d'une vision sage, dans une impasse. Seuls face à des ennemis coriaces (Mujao et Aqmi), les Touareg se sont fait piéger par eux-mêmes. Ils croyaient qu'en se lançant dans des affrontements contre les salafistes, ils finiront par gagner la confiance de la communauté internationale.
Qui est derrière le MNLA ? Est-il poussé vers le chaos ?
Bien que l'ombre française paraisse la seule piste oculaire, toutefois, tout le monde pense que le MNLA s'est engagé à titre individuel contre les groupes terroristes. En face, Paris est en train de jouer sur plusieurs fils. Dans l'histoire, la France s'est toujours mêlée des affaires internes des pays africains et des mouvements touareg. On se souvient de l'affaire Hissène Habré, président du Tchad en 1986, lorsque les troupes françaises étaient intervenues pour le sauver en pourchassant ses ennemis qui voulaient un coup d'Etat. Aujourd'hui, la France, à l'ère Hollande, veut s'affirmer pour s'interposer, une nouvelle fois, en Afrique, plus exactement au Mali. Les enjeux sont de taille.
Ce qui s'est passé récemment à Assongo ou à Ménaka, deux villes maliennes,où des affrontements violents ont eu lieu ces derniers jours entre les rebelles du MNLA et les terroristes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest) et Al Qaïda au Maghreb (Aqmi), nous pousse à nous poser beaucoup de questions. S'agit-il d'affrontements «orchestrés» ailleurs? Privé d'un soutien fort, le MNLA a tenté de s'imposer face aux terroristes qui sont, en fait, plus nombreux que lui, que ce soit en matière d'hommes ou en armements. Une mauvaise aventure qui peut souffler sur l'avenir du MNLA, lui qui est déjà dans le pétrin, après avoir été chassé des villes maliennes par les mêmes groupes armés. Face à ce piège dans lequel le MNLA se trouve pris, c'est l'Algérie qui se retrouve, une nouvelle fois, en mauvaise posture après avoir enregistré des «succès» quant à sa démarche privilégiée au dialogue et à la réconciliation entre les Maliens et les Touareg, dans le but d'éviter à tout prix une intervention militaire au Nord-Mali. En face, c'est la France qui se réjouit, surtout que tout le monde sait que Paris privilégie la voie armée. Les succès remportés par les islamistes armés récemment à Ménaka ont enfoncé le clou et réconforté la proposition française. On comprend maintenant pourquoi la France a toujours su se mêler des affaires internes des pays africains, voire ses anciennes colonies. «La politique extérieure française s'est toujours ingérée dans les affaires internes des pays d'Afrique», explique un expert algérien en géostratégie. «Pour des questions d'intérêts, pour s'interposer et arracher des gains sous forme de richesses naturelles, mais aussi pour affirmer sa présence et son monopole dans le continent africain devant ses nouveaux concurrents, chinois, américains et russes, la France s'est à nouveau mobilisée pour passer maître des lieux en s'ingérant au Mali», ajoute le même expert. L'Afrique est la chasse gardée de la France. Dans l'histoire, la France s'est impliquée dans les crises internes ayant secoué la Côte d'Ivoire, le Rwanda, le Tchad et le Niger. Au Tchad, l'armée française est venue au secours de l'ex-président Hissène Habré, dont un coup d'Etat l'avait ciblé, en 1986, par des militaires tchadiens. L'intervention des forces spéciales françaises avait sauvé la vie de Hissène Habré. Les interventions françaises en Afrique avaient toujours montré le grand intérêt français porté au continent noir. Aujourd'hui, on assiste à un retour en force de la France à travers la question malienne, là où de grands enjeux stratégico-politiques sont à relever. En se montrant «volontaire» et déterminée à envoyer son armée de l'air pour traquer les terroristes au nord du Mali, la France veut, par ce «geste», récupérer ce que lui «doit» l'Afrique. La France dispose d'une puissance militaire capable d'intervenir dans un pays africain en crise. Elle jouit d'une capacité militaire maritime à travers sa flotte appuyée par les troupes terrestres. Une armée qui sera utilisée, dans les prochaines semaines, au nord du Mali, mais uniquement par la voie aérienne, cela pour éviter des pertes colossales en soldats. La France va mobiliser ses avions de chasse, loin d'utiliser ses troupes terrestres, en bénéficiant surtout de ses deux bases militaires situées en Mauritanie et en Libye.
Les dirigeants du MNLA résident tous en France et ce n'est pas un hasard
En plus de son ingérence au Mali, la France a toujours abrité des dirigeants du MNLA. Elle va gagner la confiance des Azawads, entre autres, les dirigeants du MNLA qui résident dans des lieux chics français, à l'image d'Hamma Ag Ibrahim, le porte-parole du MNLA. Pis encore, un «Arc français» est né pour tenter de gagner la confiance de l'Azawad, loin de l'Algérie, il s'agit du triangle «Maroc-Mauritaine-France». En face, l'armée malienne est malmenée par les autorités françaises. D'ailleurs, les armes sophistiquées destinées, pourtant, à l'armée malienne pour combattre les terroristes sont toujours bloquées au Burkina Faso. Derrière ce blocage : la France. Paris ne veut pas que le Mali intervienne avec ses armes, avant que la France ne le fasse en premier, question de principe. La France veut être seule à intervenir au Mali et avoir seule le commandement qui dirigera les opérations militaires. Autrefois, les Français étaient sous la coupe du commandement américain ou de l'Otan, mais cette fois la France veut s'affirmer seule.
Des sites logistiques importants
Une intervention aérienne où des frappes chirurgicales contre les terroristes d'Aqmi et leurs alliés sont attendues, explique toujours cet expert algérien. «L'armée française avait subi, voilà des années de cela, des pertes humaines colossales lors de ses interventions terrestres en ex-Yougoslavie et en Afghanistan. Ces deux erreurs flagrantes sont prises en considération par l'actuel président français, Hollande, lequel veut éviter la voie terrestre afin de ne pas subir davantage de pertes en soldats et gagner, par la même occasion, la confiance de l'opinion publique française», explique toujours cet expert.
Des avions de chasse et des drones aux frontières algériennes
Consciente des coûts colossaux en matière budgétaire en engageant des avions de chasse et des drones au Mali, la France n'a d'autre choix que d'opter pour cette voie, cela pour éviter, comme nous l'avons déjà dit, des pertes humaines, d'autant que cela ne constitue aucun risque pour le personnel militaire français naviguant sur ces appareils. Une intervention aérienne qui laissera la Cédéao (la Communauté économique des pays de l'Afrique de l'Ouest) seule sur le terrain et face-à-face avec les terroristes d'Aqmi, du Mujao et un peu moins d'Ançar Eddine, avec leurs 3.300 soldats qui seront engagés lors des prochaines batailles. La Cédéao, faut-il le rappeler, s'est dite prête a envoyé 3.300 soldats africains au Mali pour traquer les terroristes. Mais, en contrepartie, la France attaquera par la voie aérienne, en essayant de détruire 60% des capacités de nuisance des terroristes. Des frappes chirurgicales, similaires à celles d'Afghanistan, qui vont cibler les dépôts de munitions, les stocks d'armements, les armes lourdes, le stock de carburant, les armes collectives, les mouvements terrestres des terroristes et les abris de ces derniers. Mais des frappes aériennes qui peuvent provoquer plusieurs bavures, dont le risque de voir nos frontières menacées par ces frappes ; cela n'est pas écarté. D'ailleurs, l'Algérie est très consciente des dangers des drones, car des exemples ayant déjà eu lieu au Pakistan et en Afghanistan. Pour cette raison, l'armée algérienne est déployée le long des frontières avec les trois pays voisins, le Niger, la Libye et le Mali. Trois frontières où plus de 25.000 hommes sont déjà en place.
François Hollande veut imprimer sa touche
La volonté du président français, François Hollande, d'intervenir militairement au Mali, en insistant devant la tribune de l'Onu afin d'arracher le fameux feu vert du Conseil de sécurité a pour objectif de redonner à la France sa puissance. Ancien colonisateur en Afrique, la France veut restituer sa présence et chasser l'ombre qui lui a été infligée par d'autres pays concurrents. D'ailleurs, la politique extérieure française n'a jamais connu de changement pour l'Afrique, bien que cette fois cette politique extérieure soit devenue «militaire».
Lecture géostratégique
de la position française au Mali
On peut la décoder dans les déclarations de Hollande qui veut s'affirmer à travers sa politique extérieure et, surtout, veut y laisser sa touche. En parallèle, ce nouveau «printemps africain» après le «printemps arabe», la France veut en profiter pour exercer sa puissance et avoir tout ce qu'elle veut au Sahel. Les intérêts de la France, à travers cette politique extérieure, sont grandioses. Elle veut entrer en guerre et la définition de la guerre c'est la continuation de la politique extérieure par des moyens militaires. A travers cette guerre et cette influence, les Français veulent acquérir des gains dans le domaine sécuritaire et c'est bénéfique économiquement, cela en arrivant à faire pomper les richesses des pays du Sahel.
Qui est derrière le MNLA ? Est-il poussé vers le chaos ?
Bien que l'ombre française paraisse la seule piste oculaire, toutefois, tout le monde pense que le MNLA s'est engagé à titre individuel contre les groupes terroristes. En face, Paris est en train de jouer sur plusieurs fils. Dans l'histoire, la France s'est toujours mêlée des affaires internes des pays africains et des mouvements touareg. On se souvient de l'affaire Hissène Habré, président du Tchad en 1986, lorsque les troupes françaises étaient intervenues pour le sauver en pourchassant ses ennemis qui voulaient un coup d'Etat. Aujourd'hui, la France, à l'ère Hollande, veut s'affirmer pour s'interposer, une nouvelle fois, en Afrique, plus exactement au Mali. Les enjeux sont de taille.
Ce qui s'est passé récemment à Assongo ou à Ménaka, deux villes maliennes,où des affrontements violents ont eu lieu ces derniers jours entre les rebelles du MNLA et les terroristes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest) et Al Qaïda au Maghreb (Aqmi), nous pousse à nous poser beaucoup de questions. S'agit-il d'affrontements «orchestrés» ailleurs? Privé d'un soutien fort, le MNLA a tenté de s'imposer face aux terroristes qui sont, en fait, plus nombreux que lui, que ce soit en matière d'hommes ou en armements. Une mauvaise aventure qui peut souffler sur l'avenir du MNLA, lui qui est déjà dans le pétrin, après avoir été chassé des villes maliennes par les mêmes groupes armés. Face à ce piège dans lequel le MNLA se trouve pris, c'est l'Algérie qui se retrouve, une nouvelle fois, en mauvaise posture après avoir enregistré des «succès» quant à sa démarche privilégiée au dialogue et à la réconciliation entre les Maliens et les Touareg, dans le but d'éviter à tout prix une intervention militaire au Nord-Mali. En face, c'est la France qui se réjouit, surtout que tout le monde sait que Paris privilégie la voie armée. Les succès remportés par les islamistes armés récemment à Ménaka ont enfoncé le clou et réconforté la proposition française. On comprend maintenant pourquoi la France a toujours su se mêler des affaires internes des pays africains, voire ses anciennes colonies. «La politique extérieure française s'est toujours ingérée dans les affaires internes des pays d'Afrique», explique un expert algérien en géostratégie. «Pour des questions d'intérêts, pour s'interposer et arracher des gains sous forme de richesses naturelles, mais aussi pour affirmer sa présence et son monopole dans le continent africain devant ses nouveaux concurrents, chinois, américains et russes, la France s'est à nouveau mobilisée pour passer maître des lieux en s'ingérant au Mali», ajoute le même expert. L'Afrique est la chasse gardée de la France. Dans l'histoire, la France s'est impliquée dans les crises internes ayant secoué la Côte d'Ivoire, le Rwanda, le Tchad et le Niger. Au Tchad, l'armée française est venue au secours de l'ex-président Hissène Habré, dont un coup d'Etat l'avait ciblé, en 1986, par des militaires tchadiens. L'intervention des forces spéciales françaises avait sauvé la vie de Hissène Habré. Les interventions françaises en Afrique avaient toujours montré le grand intérêt français porté au continent noir. Aujourd'hui, on assiste à un retour en force de la France à travers la question malienne, là où de grands enjeux stratégico-politiques sont à relever. En se montrant «volontaire» et déterminée à envoyer son armée de l'air pour traquer les terroristes au nord du Mali, la France veut, par ce «geste», récupérer ce que lui «doit» l'Afrique. La France dispose d'une puissance militaire capable d'intervenir dans un pays africain en crise. Elle jouit d'une capacité militaire maritime à travers sa flotte appuyée par les troupes terrestres. Une armée qui sera utilisée, dans les prochaines semaines, au nord du Mali, mais uniquement par la voie aérienne, cela pour éviter des pertes colossales en soldats. La France va mobiliser ses avions de chasse, loin d'utiliser ses troupes terrestres, en bénéficiant surtout de ses deux bases militaires situées en Mauritanie et en Libye.
Les dirigeants du MNLA résident tous en France et ce n'est pas un hasard
En plus de son ingérence au Mali, la France a toujours abrité des dirigeants du MNLA. Elle va gagner la confiance des Azawads, entre autres, les dirigeants du MNLA qui résident dans des lieux chics français, à l'image d'Hamma Ag Ibrahim, le porte-parole du MNLA. Pis encore, un «Arc français» est né pour tenter de gagner la confiance de l'Azawad, loin de l'Algérie, il s'agit du triangle «Maroc-Mauritaine-France». En face, l'armée malienne est malmenée par les autorités françaises. D'ailleurs, les armes sophistiquées destinées, pourtant, à l'armée malienne pour combattre les terroristes sont toujours bloquées au Burkina Faso. Derrière ce blocage : la France. Paris ne veut pas que le Mali intervienne avec ses armes, avant que la France ne le fasse en premier, question de principe. La France veut être seule à intervenir au Mali et avoir seule le commandement qui dirigera les opérations militaires. Autrefois, les Français étaient sous la coupe du commandement américain ou de l'Otan, mais cette fois la France veut s'affirmer seule.
Des sites logistiques importants
Une intervention aérienne où des frappes chirurgicales contre les terroristes d'Aqmi et leurs alliés sont attendues, explique toujours cet expert algérien. «L'armée française avait subi, voilà des années de cela, des pertes humaines colossales lors de ses interventions terrestres en ex-Yougoslavie et en Afghanistan. Ces deux erreurs flagrantes sont prises en considération par l'actuel président français, Hollande, lequel veut éviter la voie terrestre afin de ne pas subir davantage de pertes en soldats et gagner, par la même occasion, la confiance de l'opinion publique française», explique toujours cet expert.
Des avions de chasse et des drones aux frontières algériennes
Consciente des coûts colossaux en matière budgétaire en engageant des avions de chasse et des drones au Mali, la France n'a d'autre choix que d'opter pour cette voie, cela pour éviter, comme nous l'avons déjà dit, des pertes humaines, d'autant que cela ne constitue aucun risque pour le personnel militaire français naviguant sur ces appareils. Une intervention aérienne qui laissera la Cédéao (la Communauté économique des pays de l'Afrique de l'Ouest) seule sur le terrain et face-à-face avec les terroristes d'Aqmi, du Mujao et un peu moins d'Ançar Eddine, avec leurs 3.300 soldats qui seront engagés lors des prochaines batailles. La Cédéao, faut-il le rappeler, s'est dite prête a envoyé 3.300 soldats africains au Mali pour traquer les terroristes. Mais, en contrepartie, la France attaquera par la voie aérienne, en essayant de détruire 60% des capacités de nuisance des terroristes. Des frappes chirurgicales, similaires à celles d'Afghanistan, qui vont cibler les dépôts de munitions, les stocks d'armements, les armes lourdes, le stock de carburant, les armes collectives, les mouvements terrestres des terroristes et les abris de ces derniers. Mais des frappes aériennes qui peuvent provoquer plusieurs bavures, dont le risque de voir nos frontières menacées par ces frappes ; cela n'est pas écarté. D'ailleurs, l'Algérie est très consciente des dangers des drones, car des exemples ayant déjà eu lieu au Pakistan et en Afghanistan. Pour cette raison, l'armée algérienne est déployée le long des frontières avec les trois pays voisins, le Niger, la Libye et le Mali. Trois frontières où plus de 25.000 hommes sont déjà en place.
François Hollande veut imprimer sa touche
La volonté du président français, François Hollande, d'intervenir militairement au Mali, en insistant devant la tribune de l'Onu afin d'arracher le fameux feu vert du Conseil de sécurité a pour objectif de redonner à la France sa puissance. Ancien colonisateur en Afrique, la France veut restituer sa présence et chasser l'ombre qui lui a été infligée par d'autres pays concurrents. D'ailleurs, la politique extérieure française n'a jamais connu de changement pour l'Afrique, bien que cette fois cette politique extérieure soit devenue «militaire».
Lecture géostratégique
de la position française au Mali
On peut la décoder dans les déclarations de Hollande qui veut s'affirmer à travers sa politique extérieure et, surtout, veut y laisser sa touche. En parallèle, ce nouveau «printemps africain» après le «printemps arabe», la France veut en profiter pour exercer sa puissance et avoir tout ce qu'elle veut au Sahel. Les intérêts de la France, à travers cette politique extérieure, sont grandioses. Elle veut entrer en guerre et la définition de la guerre c'est la continuation de la politique extérieure par des moyens militaires. A travers cette guerre et cette influence, les Français veulent acquérir des gains dans le domaine sécuritaire et c'est bénéfique économiquement, cela en arrivant à faire pomper les richesses des pays du Sahel.


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