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L'avortement, le choix difficile
Préjudices et intolérance...
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 02 - 2013

En Algérie, derrière les portes closes de blocs opératoires, des médecins peu scrupuleux et cupides n'hésitent pas à mettre leur mouchoir par-dessus le serment d'Hippocrate : l'avortement est pratiqué dans une omerta qui privilégie l'hypocrisie au détriment d'un vrai débat de société. En effet beaucoup de cliniques en Algérie pratiquent l'interruption volontaire de grossesse, car elles y voient une source de profit facile et rapide.
En Algérie, derrière les portes closes de blocs opératoires, des médecins peu scrupuleux et cupides n'hésitent pas à mettre leur mouchoir par-dessus le serment d'Hippocrate : l'avortement est pratiqué dans une omerta qui privilégie l'hypocrisie au détriment d'un vrai débat de société. En effet beaucoup de cliniques en Algérie pratiquent l'interruption volontaire de grossesse, car elles y voient une source de profit facile et rapide.
Au moins 24% des avortements provoqués sont illégaux, pratiqués sur des mères célibataires clandestinement et dans des conditions lamentables, ce qui augmente les risques de maladies et peuvent être à l'origine de la stérilité de la femme. Ce genre d'avortement reste une cause majeure de décès et de handicap, notamment pour les adolescentes.
Considéré comme un tabou, il n'existe pas en Algérie de données ou des statistiques sur le phénomène. Cependant, et selon le rapport de la DGSN 27 affaires ont été traitées durant l'année 2012. En 2011 le travail d'investigations mené par la DGSN a conduit à l'arrestation de 53 personnes liés aux IVG. Selon Djilali Boudalya directeur de communication au sein de la DGSN « Le recul que l'on constate est due à l'efficacité de la brigade anticriminelle en premier lieu et bien sûr grâce aux nouvelles technologies et au matériel performant mis à leur disposition» En Algérie, l'Association pour la planification familiale fait état de l'inexistence de données sur le phénomène. « Si elles existent, elles ne sont pas disponibles », atteste-t-on. La proportion de femmes ayant eu recours à l'avortement est identique en milieux urbain et rural. Proportion qui est, en revanche, faible parmi les femmes dont le niveau d'instruction est élevé. La seule enquête qui a été réalisée en ce sens remonte à 2002. Elle a été établie par l'Office national des statistiques pour le compte du ministère de la Santé et financée par la Ligue arabe. Ainsi, lit-on dans le document en notre possession, 22% des femmes avaient avorté au moins une fois en 1992. La fréquence augmente avec l'âge. Elle passe à 23% pour les femmes, dont l'âge se situe entre 30 à 39 ans et 40-49 ans.
Avortement à haut risque
Une rencontre, placée sous le thème «L'avortement à haut risque», a été organisée, conjointement par le Centre de recherche de l'information documentaire, l'Association algérienne pour la planification familiale et l'Université d'Oran.
Les difficultés économiques actuelles que rencontrent les ménages algériens auront une influence sur le comportement des couples. Ce qui pourrait avoir pour conséquence le recours à l'avortement comme moyen de régulation des naissances. L'évolution des mœurs et les changements de comportement peuvent avoir une incidence sur l'augmentation du nombre d'avortements, notamment ceux à haut risque. D'autant que la législation algérienne, à l'instar de celle de tous les pays musulmans, à l'exception de la Tunisie, et conformément à la loi islamique, n'autorise que l'interruption thérapeutique de grossesse.
La fréquence élevée des avortements traduit la faiblesse de l'impact des activités liées à la surveillance de la grossesse, la planification de la fécondité et l'éducation sexuelle. L'enquête ne distingue pas entre les avortements spontanés et ceux provoqués. Selon le professeur Chati « à savoir l'avortement spontané qui ne présente pas de grands risques sur la santé des femmes, l'interruption thérapeutique de grossesse, en cas de danger sur la santé de la mère et/ou en cas de malformations du foetus, qui représente 24% des avortements, et l'avortement illégal qui lui aussi représente 24%. Concernant les complications, ce sont la mort subite, la stérilité et/ou les lésions, il n'y a aucune méthode ou produit qui provoque l'avortement sans
risque ». L'interruption volontaire de grossesse, unanimement condamnée, ne dissuade nullement des patients fortunés d'y avoir recours, et des cliniques d'en faire une spécialité peu avouable, vouée à la clandestinité et pire encore au charlatanisme.
La loi du silence régit le milieu médical, et c'est à mots couverts que la standardiste d'une clinique spécialisée dans les maladies gynécologiques située dans la banlieue de Boumerdès, qui avait fait couler beaucoup d'encre dans les années 90 pour manquement déontologique lié à
« un défaut d'agrément », répond à une femme, chargée par des journalistes d'un site de se faire passer pour une mère désireuse de faire avorter sa fille : « Je voudrais connaître les conditions pour faire avorter ma fille qui est à son deuxième mois de grossesse illégitime ». La phrase choc a fusé, et la réaction subtilement nuancée de la standardiste est éloquente :
« Ce n'est pas une spécialité de la maison, mais passez quand même, nous allons discuter et voir ce que nous pouvons faire en conformité avec la loi et la déontologie ». En immersion dans la salle d'attente peu accueillante, et presque insalubre, de la clinique, où l'anxiété est palpable, le journaliste et sa complice, entrés dans la peau de leur personnage approchent une jeune fille de 20 ans, étudiante, célibataire et enceinte, venue subir l'irréparable moyennant 30.000 DA. Mais les prix ont beaucoup augmenté depuis :
50.000 DA pour une grossesse de 4 semaines, 70.000 à 10 semaines...
La jeune fille est la victime d'un
« fonctionnaire puissant » qui a abusé de son innocence et qui, bien sûr, prend en charge les frais de l'avortement.
Le sous-lieutenant, Belhadj Djelloul Samira, du commandement de la gendarmerie, a révélé qu'au moins 80.000 cas d'avortement ont été enregistrés, contre 775.000 naissances naturelles par an, au niveau national.
Au bout du voyage, la mort
Le sous-lieutenant a indiqué ceci dans un entretien à El Khabar : « sur 100 cas de naissance, 10,5 % sont des avortements, dont 11,3 % dans le milieu urbain et
9,9 % dans le milieu rural, ce qui indique que le phénomène se propage aussi bien dans les villes que dans les compagnes ». On a tous en mémoire la jeune fille qui a perdu la vie plutôt que de subir la honte et les préjudices de la société. Deux amies intimes voulant échapper aux éventuelles représailles familiales, avec l'espoir de continuer simplement à vivre. Comment cela ? Eh bien, vivre dans le secret bien gardé d'une grossesse non désirée et
malvenue pour l'une d'entre elles, L. F., une divorcée âgée de 25 ans. Hélas pour elle le voyage a été tragique, car au bout des 1.500 km l'attendait la mort ! En effet à Djelfa, elles s'étaient dirigées vers une clinique privée, le prix de l'VG ayant été conclu pour 60.000 DA, la sage-femme passera immédiatement à l'acte. Avant cela, elle administra à sa patiente, qui présentait une grossesse de 4 mois, des médicaments spécifiques afin d'accélérer sa délivrance. L. F. quelques temps après éprouvera des malaises causés par une hémorragie utérine et rendra l'âme ! Son amie, complètement désemparée et
pensant trouver le salut dans une fuite éperdue, quitta l'endroit à toutes enjambées. Elle n'a pas pensé à prendre la direction du commissariat de police pour avertir de ce qui venait de se produire, qu'une fois le jour levé. La sage-femme aussi bien que l'amie de la défunte ont été présentées devant le parquet. La première pour le double chef d'inculpation, pratique d'une IVG illicite et avortement ayant entraîné la mort. La seconde est poursuivie pour non dénonciation de crime. Quant à L. F., elle repose dans le cimetière al Khadra de Djelfa parce que son père ne voulait plus la « revoir ». Un médecin gynécologue, une étudiante et un chauffeur de bus ont également été arrêtés, le 16 janvier dernier, pour avortement illégal. Selon le commissaire de la Police judiciaire, Hassane Sidhoum, l'affaire remonte au début du mois courant, lorsque les éléments de la Police judiciaire de Tlemcen ont été informés qu'une jeune étudiante, originaire de Maghnia, a été admise au CHU de Tlemcen dans un état critique suite à l'interruption volontaire de sa grossesse chez un médecin privé. En poussant leurs investigations, les agents chargés de l'enquête ont pu remonter les péripéties de cet acte criminel, en découvrant le cabinet du médecin à la cité des Cerisiers à Tlemcen, où le mis en cause s'occupait d'avortements contre des sommes allant jusqu'à 30.000 dinars. Les mêmes sources ont révélé que la jeune étudiante a en effet subi, le 4 novembre dernier, une première tentative d'avortement par injection, puis une deuxième le 12 janvier en avalant un comprimé de type Cytotec dans la clinique sus-citée. Elle aurait, selon ses affirmations, était informée de l'existence de cette clinique par un médecin pratiquant à Tlemcen. Par ailleurs, les éléments de la Police judiciaire, accompagnés des représentants du conseil de déontologie des médecins, ont effectué une perquisition sur ordre du procureur au cabinet en question, où ils ont découvert une quantité de comprimés Cytotec, des ordonnances et des certificats médicaux prouvant l'activité du médecin mis en cause, et ce malgré une décision d'interdiction de trois années prise à son encontre pour le même motif d'avortement illégal. Présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Tlemcen, les trois mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt.
Afin de sensibiliser contre ce phénomène une rencontre est tenue aujourd'hui sur « L'avortement à risque et son impact sur la santé des femmes ». Elle a été organisée par l'Association algérienne pour la planification familiale au Centre de recherches et d'information documentaire des sciences sociales et humaines. Des universitaires, des chercheurs et des représentants d'institutions nationales, des médias, du mouvement associatif local, des adhérents de l'association et des cadres de la santé des wilayas d'Aïn Témouchent, Mostaganem, Oran, Relizane, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen prennent part à cette rencontre. Plusieurs thèmes sont au menu de cette journée, à savoir : « L'approche et l'action de l'association autour de la problématique en question », «La présentation de l'approche religieuse » par un représentant du ministère des Affaires religieuses et « L'examen de son impact sur la santé, notamment, sa place dans la mortalité et la morbidité maternelle et le traitement préconisé en matière de prévention ».
Au moins 24% des avortements provoqués sont illégaux, pratiqués sur des mères célibataires clandestinement et dans des conditions lamentables, ce qui augmente les risques de maladies et peuvent être à l'origine de la stérilité de la femme. Ce genre d'avortement reste une cause majeure de décès et de handicap, notamment pour les adolescentes.
Considéré comme un tabou, il n'existe pas en Algérie de données ou des statistiques sur le phénomène. Cependant, et selon le rapport de la DGSN 27 affaires ont été traitées durant l'année 2012. En 2011 le travail d'investigations mené par la DGSN a conduit à l'arrestation de 53 personnes liés aux IVG. Selon Djilali Boudalya directeur de communication au sein de la DGSN « Le recul que l'on constate est due à l'efficacité de la brigade anticriminelle en premier lieu et bien sûr grâce aux nouvelles technologies et au matériel performant mis à leur disposition» En Algérie, l'Association pour la planification familiale fait état de l'inexistence de données sur le phénomène. « Si elles existent, elles ne sont pas disponibles », atteste-t-on. La proportion de femmes ayant eu recours à l'avortement est identique en milieux urbain et rural. Proportion qui est, en revanche, faible parmi les femmes dont le niveau d'instruction est élevé. La seule enquête qui a été réalisée en ce sens remonte à 2002. Elle a été établie par l'Office national des statistiques pour le compte du ministère de la Santé et financée par la Ligue arabe. Ainsi, lit-on dans le document en notre possession, 22% des femmes avaient avorté au moins une fois en 1992. La fréquence augmente avec l'âge. Elle passe à 23% pour les femmes, dont l'âge se situe entre 30 à 39 ans et 40-49 ans.
Avortement à haut risque
Une rencontre, placée sous le thème «L'avortement à haut risque», a été organisée, conjointement par le Centre de recherche de l'information documentaire, l'Association algérienne pour la planification familiale et l'Université d'Oran.
Les difficultés économiques actuelles que rencontrent les ménages algériens auront une influence sur le comportement des couples. Ce qui pourrait avoir pour conséquence le recours à l'avortement comme moyen de régulation des naissances. L'évolution des mœurs et les changements de comportement peuvent avoir une incidence sur l'augmentation du nombre d'avortements, notamment ceux à haut risque. D'autant que la législation algérienne, à l'instar de celle de tous les pays musulmans, à l'exception de la Tunisie, et conformément à la loi islamique, n'autorise que l'interruption thérapeutique de grossesse.
La fréquence élevée des avortements traduit la faiblesse de l'impact des activités liées à la surveillance de la grossesse, la planification de la fécondité et l'éducation sexuelle. L'enquête ne distingue pas entre les avortements spontanés et ceux provoqués. Selon le professeur Chati « à savoir l'avortement spontané qui ne présente pas de grands risques sur la santé des femmes, l'interruption thérapeutique de grossesse, en cas de danger sur la santé de la mère et/ou en cas de malformations du foetus, qui représente 24% des avortements, et l'avortement illégal qui lui aussi représente 24%. Concernant les complications, ce sont la mort subite, la stérilité et/ou les lésions, il n'y a aucune méthode ou produit qui provoque l'avortement sans
risque ». L'interruption volontaire de grossesse, unanimement condamnée, ne dissuade nullement des patients fortunés d'y avoir recours, et des cliniques d'en faire une spécialité peu avouable, vouée à la clandestinité et pire encore au charlatanisme.
La loi du silence régit le milieu médical, et c'est à mots couverts que la standardiste d'une clinique spécialisée dans les maladies gynécologiques située dans la banlieue de Boumerdès, qui avait fait couler beaucoup d'encre dans les années 90 pour manquement déontologique lié à
« un défaut d'agrément », répond à une femme, chargée par des journalistes d'un site de se faire passer pour une mère désireuse de faire avorter sa fille : « Je voudrais connaître les conditions pour faire avorter ma fille qui est à son deuxième mois de grossesse illégitime ». La phrase choc a fusé, et la réaction subtilement nuancée de la standardiste est éloquente :
« Ce n'est pas une spécialité de la maison, mais passez quand même, nous allons discuter et voir ce que nous pouvons faire en conformité avec la loi et la déontologie ». En immersion dans la salle d'attente peu accueillante, et presque insalubre, de la clinique, où l'anxiété est palpable, le journaliste et sa complice, entrés dans la peau de leur personnage approchent une jeune fille de 20 ans, étudiante, célibataire et enceinte, venue subir l'irréparable moyennant 30.000 DA. Mais les prix ont beaucoup augmenté depuis :
50.000 DA pour une grossesse de 4 semaines, 70.000 à 10 semaines...
La jeune fille est la victime d'un
« fonctionnaire puissant » qui a abusé de son innocence et qui, bien sûr, prend en charge les frais de l'avortement.
Le sous-lieutenant, Belhadj Djelloul Samira, du commandement de la gendarmerie, a révélé qu'au moins 80.000 cas d'avortement ont été enregistrés, contre 775.000 naissances naturelles par an, au niveau national.
Au bout du voyage, la mort
Le sous-lieutenant a indiqué ceci dans un entretien à El Khabar : « sur 100 cas de naissance, 10,5 % sont des avortements, dont 11,3 % dans le milieu urbain et
9,9 % dans le milieu rural, ce qui indique que le phénomène se propage aussi bien dans les villes que dans les compagnes ». On a tous en mémoire la jeune fille qui a perdu la vie plutôt que de subir la honte et les préjudices de la société. Deux amies intimes voulant échapper aux éventuelles représailles familiales, avec l'espoir de continuer simplement à vivre. Comment cela ? Eh bien, vivre dans le secret bien gardé d'une grossesse non désirée et
malvenue pour l'une d'entre elles, L. F., une divorcée âgée de 25 ans. Hélas pour elle le voyage a été tragique, car au bout des 1.500 km l'attendait la mort ! En effet à Djelfa, elles s'étaient dirigées vers une clinique privée, le prix de l'VG ayant été conclu pour 60.000 DA, la sage-femme passera immédiatement à l'acte. Avant cela, elle administra à sa patiente, qui présentait une grossesse de 4 mois, des médicaments spécifiques afin d'accélérer sa délivrance. L. F. quelques temps après éprouvera des malaises causés par une hémorragie utérine et rendra l'âme ! Son amie, complètement désemparée et
pensant trouver le salut dans une fuite éperdue, quitta l'endroit à toutes enjambées. Elle n'a pas pensé à prendre la direction du commissariat de police pour avertir de ce qui venait de se produire, qu'une fois le jour levé. La sage-femme aussi bien que l'amie de la défunte ont été présentées devant le parquet. La première pour le double chef d'inculpation, pratique d'une IVG illicite et avortement ayant entraîné la mort. La seconde est poursuivie pour non dénonciation de crime. Quant à L. F., elle repose dans le cimetière al Khadra de Djelfa parce que son père ne voulait plus la « revoir ». Un médecin gynécologue, une étudiante et un chauffeur de bus ont également été arrêtés, le 16 janvier dernier, pour avortement illégal. Selon le commissaire de la Police judiciaire, Hassane Sidhoum, l'affaire remonte au début du mois courant, lorsque les éléments de la Police judiciaire de Tlemcen ont été informés qu'une jeune étudiante, originaire de Maghnia, a été admise au CHU de Tlemcen dans un état critique suite à l'interruption volontaire de sa grossesse chez un médecin privé. En poussant leurs investigations, les agents chargés de l'enquête ont pu remonter les péripéties de cet acte criminel, en découvrant le cabinet du médecin à la cité des Cerisiers à Tlemcen, où le mis en cause s'occupait d'avortements contre des sommes allant jusqu'à 30.000 dinars. Les mêmes sources ont révélé que la jeune étudiante a en effet subi, le 4 novembre dernier, une première tentative d'avortement par injection, puis une deuxième le 12 janvier en avalant un comprimé de type Cytotec dans la clinique sus-citée. Elle aurait, selon ses affirmations, était informée de l'existence de cette clinique par un médecin pratiquant à Tlemcen. Par ailleurs, les éléments de la Police judiciaire, accompagnés des représentants du conseil de déontologie des médecins, ont effectué une perquisition sur ordre du procureur au cabinet en question, où ils ont découvert une quantité de comprimés Cytotec, des ordonnances et des certificats médicaux prouvant l'activité du médecin mis en cause, et ce malgré une décision d'interdiction de trois années prise à son encontre pour le même motif d'avortement illégal. Présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Tlemcen, les trois mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt.
Afin de sensibiliser contre ce phénomène une rencontre est tenue aujourd'hui sur « L'avortement à risque et son impact sur la santé des femmes ». Elle a été organisée par l'Association algérienne pour la planification familiale au Centre de recherches et d'information documentaire des sciences sociales et humaines. Des universitaires, des chercheurs et des représentants d'institutions nationales, des médias, du mouvement associatif local, des adhérents de l'association et des cadres de la santé des wilayas d'Aïn Témouchent, Mostaganem, Oran, Relizane, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen prennent part à cette rencontre. Plusieurs thèmes sont au menu de cette journée, à savoir : « L'approche et l'action de l'association autour de la problématique en question », «La présentation de l'approche religieuse » par un représentant du ministère des Affaires religieuses et « L'examen de son impact sur la santé, notamment, sa place dans la mortalité et la morbidité maternelle et le traitement préconisé en matière de prévention ».


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