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L'adieu à un géant de l'Histoire
L'Afrique du Sud et le monde lui rendent un ultime hommage
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 12 - 2013

Ils sont venus des quatre coins de la planète, ils sont tous là pour rendre un dernier hommage à celui qui désormais est entré dans l'Histoire
Ils sont venus des quatre coins de la planète, ils sont tous là pour rendre un dernier hommage à celui qui désormais est entré dans l'Histoire
Il n'est d'hommage aussi sublime que celui rendu, hier, à Soweto, à Nekson Mandela, l'ancien président sud-africain, décédé jeudi dernier en son domicile à l'âge de 95 ans. Des grands de ce monde, à leur tête le président Obama, d'autres personnalités du monde des arts et du spectacle, de grands noms du sport et des milliers d'anonymes ont rendu un dernier adieu à ce grand homme. Un adieu à la mesure de la dimension de l'homme et à sa mesure.
L'Algérie, où Nelson Mandela s'est rendu dès sa libération, le 11 février 1990, après 27 années d'incarcération, en reconnaissance au soutien apporté par l'Algérie à la lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid a été représentée par une délégation de haut niveau conduite par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Une centaine d'ex et actuels chefs d'Etat et de gouvernement sont venus en Afrique du Sud pour la gigantesque cérémonie d'hommage à Nelson Mandela.
La cérémonie s'est déroulée au FNB Stadium ou Soccer City est situé entre Johannesburg et Soweto. C'est là que l'ancien président sud-africain fit sa dernière apparition publique en 2010, lors de la Coupe du monde de football. Les arrivées des chefs d'Etat et de gouvernement se succèdent. Arrivée de Dilma Rousseff, présidente de la République du Brésil. Elle rejoint dans la tribune des personnalités le Premier ministre britannique, David Cameron, l'ancien chanteur des U2 Bono, le milliardaire Patrice Motsepe...
Un chœur de gospel anime la foule, et fait reprendre en choeur Siyabonga Mandela, ô siyabonga Mandela (merci Mandela). Il était midi passé de quelques minutes quand Barack Obama, après avoir serré la main de Raul Castro, le président cubain, a pris la parole à la tribune. Mandela est "un géant de l'histoire. Son combat était votre combat, son triomphe était votre triomphe... Votre liberté et la démocratie sont son héritage." Avant de poursuivre :
"Michelle et moi nous avons profité de ce combat. Mais on ne peut pas le nier, le travail n'est pas terminé. La lutte de Nelson Mandela m'a lancé dans un voyage imprévisible qui m'amène ici aujourd'hui." "C'est difficile de faire l'éloge de n'importe quel homme (...) mais c'est encore plus difficile pour un géant de l'histoire qui a mené une Nation vers la justice", a déclaré Barack Obama, chaleureusement applaudi à son arrivée sur l'estrade.
Tout aussi éloquent à été le discours du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui a attesté que : "Mandela détestait la haine. Pas les gens. Il a montré le sain pouvoir du pardon. Un cadeau unique". Un peu plus tôt, la cérémonie d'hommage à Nelson mandela a débuté avec l'hymne sud-africain, Nkosi sikelel' iAfrika, Que Dieu bénisse l'Afrique en présence de l'impressionnante brochette de chefs d'Etat, d'environ 40.000 personnes, des membres de sa famille, notamment de Graça Machel, la troisième et dernière épouse de Nelson Mandela.
Apparue sur les écrans du stade soutenue par deux femmes, elle a été saluée en direct par la foule. Cette brillante Mozambicaine de 68 ans, réputée discrète, a gagné le respect des Sud-Africains en se tenant presque sans interruption au chevet de son mari et en se mettant à l'écart des querelles familiales.
Mandela ne dort pas, il est juste à genoux
Les portes du stade, ont ouvert vers 6h30 (heure locale, 4h30 GMT) avec une bonne demi-heure de retard. Les autorités ont annoncé qu'elles dirigeraient la foule vers d'autres stades de l'agglomération une fois qu'il serait plein. Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des couvertures ou des étoffes noires, jaunes et vertes avec les mots "Mandela pour toujours", Noirs et Blancs dansaient sous leurs parapluies, chantant Le fils est parti ou Mandela ne dort pas, il est juste à genoux.
L'hommage sincère est venu de ces hommes et femmes qui ont bravé la pluie et attendu de longues heures pour exprimer toute l'émotion ressentie après la disparition de Nelson Mandela. Dani Cooper, une jeune femme blanche de 24 ans, a pris le premier train avec deux de ses amies à 5h30 ce matin depuis Johannesbourg.
L'enseignante en histoire arbore une casquette Viva Mandela: "On est ici parce que comme tous les Sud-Africains nous avons une relation particulière à Mandela. Aujourd'hui est un jour de paix. On est heureux qu'il soit en paix. Bien sûr, l'Afrique du Sud a encore des problèmes, il existe de très fortes disparités économiques, et les blancs continuent à dominer tout un pan de la vie économique et politique mais un jour comme aujourd'hui, on mesure le progrès parcouru".
Sibongile Ngobeni, 26 ans, jeune Noire de 26 ans vivant dans le township de Soweto, travaille dans une boîte de production audiovisuelle. Elle a pris une journée de congé pour venir au stade avec son père: "Il n'était pas question pour moi de suivre la cérémonie à la télévision. Je devais être là. Mandela, pour moi, c'est le changement, l'humilité, l'amour, la paix. Aujourd'hui, on célèbre tout ça.
On est là pour lui dire "adieu, sois en paix, on va poursuivre ton combat". Les jours qui ont suivi la mort du héros de la lutte anti-apartheid, survenue jeudi, "j'ai pleuré. Mais aujourd'hui est un jour de célébration", lançait Luyanda, une étudiante de 19 ans en esquissant un pas de danse à son arrivée au stade de Soccer City, près de Johannesburg.
Comme elle, des masses de Sud-Africains s'étaient levées à l'aube, bravant la pluie, pour emprunter des transports en commun jusqu'au stade, où une cérémonie officielle d'hommage au père de la Nation. Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des tissus noir, jaune et vert - les couleurs du Congrès national africain (ANC), le parti de Mandela -, les Sud-Africains reprenaient en chœur des chants de la lutte contre le régime raciste.
Dans leur répertoire: Siyaya e Pitoli (Nous allons à Pretoria - la capitale, symbole du pouvoir), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)... "On nous avait suggéré de mettre une cravate noire", a raconté le Premier ministre britannique David Cameron à son arrivée dans le stade. "Mais quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage. Et je pense qu'ils ont raison."
Viva Tata Madiba, Viva
D'autres Sud-Africains, les gens du peuple témoignent. Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi devant le stade de Soweto. "Mandela a fait tellement pour l'Afrique du Sud. Venir, c'est le mieux que je puisse faire pour lui. C'est un honneur pour moi d'être ici", s'est émue la jeune femme. "La pluie c'est un signe de bénédiction en Afrique", a ajouté une dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins. Quelques centaines de personnes avaient attendu dès l'aube à Park Station, la gare centrale de Johannesburg, le train - gratuit pour l'occasion - devant les conduire au stade.
D'autres venaient en bus, gratuits eux aussi. A l'arrivée, ils étaient accueillis par un chaleureux "Bienvenue! Soyez tous les bienvenus! Viva Tata Madiba, Viva!" lancé par haut-parleur. La foule répondait par des "Viva!", comme dans les meetings de l'ANC. "Les Blancs ne savent pas toujours par quoi les gens sont passés pendant la lutte contre l'apartheid", a lancé de son côté Marcel Boezaart, un Afrikaner de 26 ans, dans le même train.
Après la cérémonie d'hommage officiel, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale. Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le Sud-Est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.
Des milliers de Sud-africains ont déjà défilé pour lui rendre hommage dans des lieux symboliques, devant notamment sa maison de Johannesburg où il a rendu l'âme jeudi, son ancienne maison de Soweto, la présidence à Pretoria, l'hôtel de ville du Cap où il avait fait son premier discours d'homme libre en 1990, après avoir passé 27 ans dans les prisons de l'apartheid, ainsi que devant sa maison de Qunu (Sud) où il doit être enterré le 15 décembre.
Après la cérémonie nationale, la dépouille de Nelson Mandela sera ensuite acheminée en procession dans la capitale Pretoria mercredi, jeudi et vendredi, pour permettre au Sud-africains de faire leurs adieux à leur idole. Une cérémonie d'adieu aura lieu samedi sur une base militaire de la banlieue de Pretoria pour saluer de Madiba vers sa dernière demeure, dans sa province natale du Cap oriental (Sud).
A l'arrivée, il sera conduit en procession sur les 40 km séparant l'aéroport de Mthatha à Qunu, le village de son enfance où il a, disait-il, passé les plus belles années de sa vie. Les Thembus, sa tribu, l'accueilleront par une cérémonie traditionnelle. Il sera inhumé dans son village natal de Qunu le 15 décembre.
Il n'est d'hommage aussi sublime que celui rendu, hier, à Soweto, à Nekson Mandela, l'ancien président sud-africain, décédé jeudi dernier en son domicile à l'âge de 95 ans. Des grands de ce monde, à leur tête le président Obama, d'autres personnalités du monde des arts et du spectacle, de grands noms du sport et des milliers d'anonymes ont rendu un dernier adieu à ce grand homme. Un adieu à la mesure de la dimension de l'homme et à sa mesure.
L'Algérie, où Nelson Mandela s'est rendu dès sa libération, le 11 février 1990, après 27 années d'incarcération, en reconnaissance au soutien apporté par l'Algérie à la lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid a été représentée par une délégation de haut niveau conduite par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Une centaine d'ex et actuels chefs d'Etat et de gouvernement sont venus en Afrique du Sud pour la gigantesque cérémonie d'hommage à Nelson Mandela.
La cérémonie s'est déroulée au FNB Stadium ou Soccer City est situé entre Johannesburg et Soweto. C'est là que l'ancien président sud-africain fit sa dernière apparition publique en 2010, lors de la Coupe du monde de football. Les arrivées des chefs d'Etat et de gouvernement se succèdent. Arrivée de Dilma Rousseff, présidente de la République du Brésil. Elle rejoint dans la tribune des personnalités le Premier ministre britannique, David Cameron, l'ancien chanteur des U2 Bono, le milliardaire Patrice Motsepe...
Un chœur de gospel anime la foule, et fait reprendre en choeur Siyabonga Mandela, ô siyabonga Mandela (merci Mandela). Il était midi passé de quelques minutes quand Barack Obama, après avoir serré la main de Raul Castro, le président cubain, a pris la parole à la tribune. Mandela est "un géant de l'histoire. Son combat était votre combat, son triomphe était votre triomphe... Votre liberté et la démocratie sont son héritage." Avant de poursuivre :
"Michelle et moi nous avons profité de ce combat. Mais on ne peut pas le nier, le travail n'est pas terminé. La lutte de Nelson Mandela m'a lancé dans un voyage imprévisible qui m'amène ici aujourd'hui." "C'est difficile de faire l'éloge de n'importe quel homme (...) mais c'est encore plus difficile pour un géant de l'histoire qui a mené une Nation vers la justice", a déclaré Barack Obama, chaleureusement applaudi à son arrivée sur l'estrade.
Tout aussi éloquent à été le discours du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui a attesté que : "Mandela détestait la haine. Pas les gens. Il a montré le sain pouvoir du pardon. Un cadeau unique". Un peu plus tôt, la cérémonie d'hommage à Nelson mandela a débuté avec l'hymne sud-africain, Nkosi sikelel' iAfrika, Que Dieu bénisse l'Afrique en présence de l'impressionnante brochette de chefs d'Etat, d'environ 40.000 personnes, des membres de sa famille, notamment de Graça Machel, la troisième et dernière épouse de Nelson Mandela.
Apparue sur les écrans du stade soutenue par deux femmes, elle a été saluée en direct par la foule. Cette brillante Mozambicaine de 68 ans, réputée discrète, a gagné le respect des Sud-Africains en se tenant presque sans interruption au chevet de son mari et en se mettant à l'écart des querelles familiales.
Mandela ne dort pas, il est juste à genoux
Les portes du stade, ont ouvert vers 6h30 (heure locale, 4h30 GMT) avec une bonne demi-heure de retard. Les autorités ont annoncé qu'elles dirigeraient la foule vers d'autres stades de l'agglomération une fois qu'il serait plein. Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des couvertures ou des étoffes noires, jaunes et vertes avec les mots "Mandela pour toujours", Noirs et Blancs dansaient sous leurs parapluies, chantant Le fils est parti ou Mandela ne dort pas, il est juste à genoux.
L'hommage sincère est venu de ces hommes et femmes qui ont bravé la pluie et attendu de longues heures pour exprimer toute l'émotion ressentie après la disparition de Nelson Mandela. Dani Cooper, une jeune femme blanche de 24 ans, a pris le premier train avec deux de ses amies à 5h30 ce matin depuis Johannesbourg.
L'enseignante en histoire arbore une casquette Viva Mandela: "On est ici parce que comme tous les Sud-Africains nous avons une relation particulière à Mandela. Aujourd'hui est un jour de paix. On est heureux qu'il soit en paix. Bien sûr, l'Afrique du Sud a encore des problèmes, il existe de très fortes disparités économiques, et les blancs continuent à dominer tout un pan de la vie économique et politique mais un jour comme aujourd'hui, on mesure le progrès parcouru".
Sibongile Ngobeni, 26 ans, jeune Noire de 26 ans vivant dans le township de Soweto, travaille dans une boîte de production audiovisuelle. Elle a pris une journée de congé pour venir au stade avec son père: "Il n'était pas question pour moi de suivre la cérémonie à la télévision. Je devais être là. Mandela, pour moi, c'est le changement, l'humilité, l'amour, la paix. Aujourd'hui, on célèbre tout ça.
On est là pour lui dire "adieu, sois en paix, on va poursuivre ton combat". Les jours qui ont suivi la mort du héros de la lutte anti-apartheid, survenue jeudi, "j'ai pleuré. Mais aujourd'hui est un jour de célébration", lançait Luyanda, une étudiante de 19 ans en esquissant un pas de danse à son arrivée au stade de Soccer City, près de Johannesburg.
Comme elle, des masses de Sud-Africains s'étaient levées à l'aube, bravant la pluie, pour emprunter des transports en commun jusqu'au stade, où une cérémonie officielle d'hommage au père de la Nation. Brandissant des drapeaux sud-africains, enveloppés dans des tissus noir, jaune et vert - les couleurs du Congrès national africain (ANC), le parti de Mandela -, les Sud-Africains reprenaient en chœur des chants de la lutte contre le régime raciste.
Dans leur répertoire: Siyaya e Pitoli (Nous allons à Pretoria - la capitale, symbole du pouvoir), Shosholoza (le bruit des trains qui amenaient les Noirs travailler dans les mines)... "On nous avait suggéré de mettre une cravate noire", a raconté le Premier ministre britannique David Cameron à son arrivée dans le stade. "Mais quand on entend cette clameur, quand on voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage. Et je pense qu'ils ont raison."
Viva Tata Madiba, Viva
D'autres Sud-Africains, les gens du peuple témoignent. Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi devant le stade de Soweto. "Mandela a fait tellement pour l'Afrique du Sud. Venir, c'est le mieux que je puisse faire pour lui. C'est un honneur pour moi d'être ici", s'est émue la jeune femme. "La pluie c'est un signe de bénédiction en Afrique", a ajouté une dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins. Quelques centaines de personnes avaient attendu dès l'aube à Park Station, la gare centrale de Johannesburg, le train - gratuit pour l'occasion - devant les conduire au stade.
D'autres venaient en bus, gratuits eux aussi. A l'arrivée, ils étaient accueillis par un chaleureux "Bienvenue! Soyez tous les bienvenus! Viva Tata Madiba, Viva!" lancé par haut-parleur. La foule répondait par des "Viva!", comme dans les meetings de l'ANC. "Les Blancs ne savent pas toujours par quoi les gens sont passés pendant la lutte contre l'apartheid", a lancé de son côté Marcel Boezaart, un Afrikaner de 26 ans, dans le même train.
Après la cérémonie d'hommage officiel, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale. Elle sera transférée samedi vers le petit village de Qunu, dans le Sud-Est rural du pays, la terre des ancêtres xhosas de Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de ses parents et de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.
Des milliers de Sud-africains ont déjà défilé pour lui rendre hommage dans des lieux symboliques, devant notamment sa maison de Johannesburg où il a rendu l'âme jeudi, son ancienne maison de Soweto, la présidence à Pretoria, l'hôtel de ville du Cap où il avait fait son premier discours d'homme libre en 1990, après avoir passé 27 ans dans les prisons de l'apartheid, ainsi que devant sa maison de Qunu (Sud) où il doit être enterré le 15 décembre.
Après la cérémonie nationale, la dépouille de Nelson Mandela sera ensuite acheminée en procession dans la capitale Pretoria mercredi, jeudi et vendredi, pour permettre au Sud-africains de faire leurs adieux à leur idole. Une cérémonie d'adieu aura lieu samedi sur une base militaire de la banlieue de Pretoria pour saluer de Madiba vers sa dernière demeure, dans sa province natale du Cap oriental (Sud).
A l'arrivée, il sera conduit en procession sur les 40 km séparant l'aéroport de Mthatha à Qunu, le village de son enfance où il a, disait-il, passé les plus belles années de sa vie. Les Thembus, sa tribu, l'accueilleront par une cérémonie traditionnelle. Il sera inhumé dans son village natal de Qunu le 15 décembre.


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