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La déroute des socialistes
2è tour des municipales en France
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 04 - 2014

Après deux ans de mandat, François Hollande a subi dimanche un cinglant désaveu, avec la déroute des socialistes aux municipales et la victoire de la droite et du FN, auquel il a répondu par un remaniement dès lundi.
Après deux ans de mandat, François Hollande a subi dimanche un cinglant désaveu, avec la déroute des socialistes aux municipales et la victoire de la droite et du FN, auquel il a répondu par un remaniement dès lundi.
A l'issue de son premier test électoral depuis son arrivée à l'Elysée, en mai 2012, le chef de
l'Etat, à l'impopularité record, se trouve pris dans un étau, la droite mais aussi une grande partie de la gauche l'appelant à changer de cap politique.
L'ampleur de la déconvenue socialiste a poussé, dès lundi, Jean-Marc Ayrault à démissionné, remplacé par Manuel Valls. Dès dimanche soir, celui-ci a estimé que "le message clair des électeurs devait être pleinement entendu".
"C'est une défaite, on ne va pas
barguigner", glissait dimanche soir un proche du chef de l'Etat.
"Ce premier test pour François Hollande a été une véritable catastrophe, la victoire de 2008 a été complètement effacée", a jugé Frédéric Dabi de l'Ifop.
La gauche a perdu "155 villes de plus de 9.000 habitants", selon des données provisoires communiquées par le ministère de l'Intérieur à 23h30. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a salué "une vague bleue" avec, de fait, la "première grande victoire" de son parti à une élection locale. La droite les avait toutes perdues sous le quinquennat Sarkozy à partir des municipales de 2008.
"La France gronde et accuse Hollande", a lancé l'ex-Premier ministre François Fillon. Ségolène Royal, ex-compagne du président, citée comme possible entrante au gouvernement, a appelé à prendre "très au sérieux cet avertissement très sévère". C'est "un jour de tristesse pour les tous les socialistes", a lâché François Rebsamen, chef des sénateurs socialistes, qui sauve son fauteuil de maire à Dijon.
La liste des villes perdues par le PS ne cessait de s'allonger au fur et à mesure que tombaient les résultats:
Toulouse, Angers, Reims, Quimper, Saint-Etienne, Limoges, à gauche depuis 1912, Laval, Bar-le-Duc, Anglet, la Roche-sur-Yon, Valence, Périgeux, Tourcoing, Tours, Angoulême...
Le maire sortant PS de Roubaix, où la gauche s'est fortement divisée, a été défaite par un jeune élu UMP, Guillaume Delbar. Sort identique pour la mairie de Belfort, autre fief de gauche qui bascule. A Grenoble, c'est le candidat écologiste allié au Parti de gauche qui prend la mairie aux socialistes.
Consolations pour la majorité: la socialiste Anne Hidalgo qui a devancé son adversaire UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, devient la première femme maire de la capitale où elle succède à son mentor Bertrand Delanoë. Roland Ries conserve la mairie de Strasbourg. A Avignon, où le Front national était arrivé en tête du premier, Cécile Helle (PS) fait basculer la ville à gauche.
Au Front national de Marine Le Pen, l'heure était aux réjouissances. Le parti d'extrême droite l'emporte à Béziers avec Robert Ménard, à Fréjus (Var), Villers-Cotterêts (Aisne), Le Pontet (Vaucluse), Beaucaire (Gard), le Luc (Var), Hayange (Moselle), Cogolin (Var) et dans le 7e secteur de Marseille. Avec la victoire de Steeve Briois à Hénin-Beaumont, au premier tour, cela porte à une dizaine le nombre de mairies FN, une première depuis la création du mouvement en 1972.
"Nous passons clairement à une nouvelle étape", s'est félicitée la présidente du parti. "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique dans notre pays". Le FN échoue à Forbach (Moselle) et Perpignan, où deux de ses dirigeants, Florian Philippot et Louis Aliot sont battus ainsi qu'à Saint Gilles (Gard).
Déroute du PS à Marseille -
Selon le ministère de l'Intérieur, la participation s'est élevé, à 23h dimanche, à 63,70%, soit une abstention record de 37,3% pour ce type de scrutin. Un chiffre "historiquement bas", a commenté Manuel Valls.
Dimanche dernier au premier tour, l'abstention avait déjà atteint 36,45%, du jamais vu déjà pour un tel scrutin. Elle s'affichait à 33,5% au premier tour de 2008. Au second tour, elle avait progressé encore à 34,8%.
La gauche a échoué à provoquer un sursaut de mobilisation de son électorat pour tenter de limiter les dégâts. Elle a perdu dimanche sa position de premier pouvoir local au profit de la droite qui efface ses pertes de 2008. En 2008 la gauche avait gagné 82 villes de plus de 10.000
habitants sur la droite (118 gagnées, 36 perdues).
A Marseille, la défaite a pris aussi des allures de déroute. Le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin est arrivé largement devant son adversaire PS Patrick Mennucci, battu dans le 1er secteur de Marseille de la ville, et s'est dit déjà convaincu d'avoir la majorité absolue. La ministre Marie-Arlette Carlotti est également battue dans le 3e secteur.
Parmi les ministres candidats défaits figurent également Guillaume Garot, Pierre Moscovici, François Lamy et Victorin Lurel (au 1er tour).
Paris résiste à la droite
Paris a fait exception dimanche en étant une des rares villes à résister à la droite aux élections municipales, avec la victoire des listes emmenées par la socialiste Anne Hidalgo, appelée à devenir la première femme maire de la capitale française.
Selon des estimations CSA de fin de soirée, Anne Hidalgo obtient 53,5% des voix contre 43,9% aux à sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a échoué à faire basculer la ville comme elle a perdu son pari de reconquérir le XIVe arrondissement.
Un succès était nécessaire à la candidate UMP dans cet arrondissement dit "clé" parce qu'il pèse au Conseil de Paris, dont les 163 membres élisent le maire. Elle y a été battue par la socialiste Carine Petit, avec un peu moins de 47% des voix.
Anne Hidalgo, devancée au premier tour par "NKM" mais qui s'est vite unie aux écologistes, disposera d'une large majorité parce qu'elle a conservé les deux arrondissements pivots, le XIIe et donc le XIVe.
Ses listes auraient, selon les projections des instituts CSA et Ifop, entre 93 et 96 sièges contre 65 à 70 à celles de sa rivale au Conseil de Paris. Les écologistes y compteront un contigent nettement plus élevé que les six dernières années.
"Dimanche soir, Paris a gagné (...) c'est la victoire du respect des Parisiens rencontrés, écoutés, consultés (...) le respect de Paris, de son histoire, de sa complexité, de sa diversité, de sa grandeur", a-t-elle dit à son siège de campagne, saluant l'oeuvre de son prédécesseur et mentor Bertrand Delanoë.
Dans son programme "Paris qui ose", Anne Hidalgo promet notamment de créer 30% de logements sociaux d'ici 2030 et de transformer 200.000 m2 de bureaux en résidence.
Zéro diesel en 2020
Elle se fixe un objectif "zéro diesel" à l'horizon 2020, prône l'expansion des véhicules électriques, propose d'étendre certaines lignes de métro et un quartier serait réservé aux piétons dans chacun des vingt arrondissements.
Son adversaire l'a appelée pour la féliciter et l'UMP, qui avait dirigé Paris avec Jacques Chirac puis Jean Tibéri, va devoir faire le bilan d'une campagne qui n'a pas été assez bonne pour profiter de la vague bleue en France.
Anne Hidalgo, elle, a trouvé la récompense d'une carrière bâtie pierre à pierre, avec une patience et une détermination d'airain, jusqu'à gagner sa "ville fantasme" qu'elle a préférée à un portefeuille ministériel il y a 18 mois.
La "dauphine", née en Andalousie en 1959, immigrée en France à deux ans et installée dans le XVe arrondissement depuis ses débuts professionnels comme inspectrice du travail, a pris l'ascendant sur ses rivaux de son camp "sans en avoir l'air".
Stars et concierges
Militante PS depuis 1994, membre du cabinet de Martine Aubry au ministère de l'Emploi en 1997, elle rencontre Bertrand Delanoë deux ans plus tard. Il lui conseille de labourer le terrain et de tisser des alliances qui lui servent aujourd'hui.
"Etre maire de Paris, c'est aimer les concierges et les stars, parce que les concierges sont les stars de notre quotidien!", lançait-elle récemment lors d'un meeting. Un incident, en octobre 2002, a décidé d'un destin qui s'esquissait à l'ombre du maire de Paris, dont elle a été la première adjointe pendant treize ans. Bertrand Delanoë, poignardé par un déséquilibré, est hospitalisé dans un état grave.
Elle prend les rênes de la municipalité, affichant une inébranlable loyauté face aux appétits naissants. Lui l'adoube. "C'est un main de fer dans un gant de velours", entend-on souvent au sujet d'Anne Hidalgo, qui est mère de trois enfants. Ses partisans la jugent "bosseuse et battante, au prix de colères froides". Ses détracteurs la disent "sectaire, cassante ou méprisante".
Elle dit être plus à son aise dans la politique locale et a sans doute bénéficié de sa liberté de ton, n'ayant pas hésité à marquer sa différence avec un exécutif national lourdement sanctionné dimanche.
A l'issue de son premier test électoral depuis son arrivée à l'Elysée, en mai 2012, le chef de
l'Etat, à l'impopularité record, se trouve pris dans un étau, la droite mais aussi une grande partie de la gauche l'appelant à changer de cap politique.
L'ampleur de la déconvenue socialiste a poussé, dès lundi, Jean-Marc Ayrault à démissionné, remplacé par Manuel Valls. Dès dimanche soir, celui-ci a estimé que "le message clair des électeurs devait être pleinement entendu".
"C'est une défaite, on ne va pas
barguigner", glissait dimanche soir un proche du chef de l'Etat.
"Ce premier test pour François Hollande a été une véritable catastrophe, la victoire de 2008 a été complètement effacée", a jugé Frédéric Dabi de l'Ifop.
La gauche a perdu "155 villes de plus de 9.000 habitants", selon des données provisoires communiquées par le ministère de l'Intérieur à 23h30. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a salué "une vague bleue" avec, de fait, la "première grande victoire" de son parti à une élection locale. La droite les avait toutes perdues sous le quinquennat Sarkozy à partir des municipales de 2008.
"La France gronde et accuse Hollande", a lancé l'ex-Premier ministre François Fillon. Ségolène Royal, ex-compagne du président, citée comme possible entrante au gouvernement, a appelé à prendre "très au sérieux cet avertissement très sévère". C'est "un jour de tristesse pour les tous les socialistes", a lâché François Rebsamen, chef des sénateurs socialistes, qui sauve son fauteuil de maire à Dijon.
La liste des villes perdues par le PS ne cessait de s'allonger au fur et à mesure que tombaient les résultats:
Toulouse, Angers, Reims, Quimper, Saint-Etienne, Limoges, à gauche depuis 1912, Laval, Bar-le-Duc, Anglet, la Roche-sur-Yon, Valence, Périgeux, Tourcoing, Tours, Angoulême...
Le maire sortant PS de Roubaix, où la gauche s'est fortement divisée, a été défaite par un jeune élu UMP, Guillaume Delbar. Sort identique pour la mairie de Belfort, autre fief de gauche qui bascule. A Grenoble, c'est le candidat écologiste allié au Parti de gauche qui prend la mairie aux socialistes.
Consolations pour la majorité: la socialiste Anne Hidalgo qui a devancé son adversaire UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, devient la première femme maire de la capitale où elle succède à son mentor Bertrand Delanoë. Roland Ries conserve la mairie de Strasbourg. A Avignon, où le Front national était arrivé en tête du premier, Cécile Helle (PS) fait basculer la ville à gauche.
Au Front national de Marine Le Pen, l'heure était aux réjouissances. Le parti d'extrême droite l'emporte à Béziers avec Robert Ménard, à Fréjus (Var), Villers-Cotterêts (Aisne), Le Pontet (Vaucluse), Beaucaire (Gard), le Luc (Var), Hayange (Moselle), Cogolin (Var) et dans le 7e secteur de Marseille. Avec la victoire de Steeve Briois à Hénin-Beaumont, au premier tour, cela porte à une dizaine le nombre de mairies FN, une première depuis la création du mouvement en 1972.
"Nous passons clairement à une nouvelle étape", s'est félicitée la présidente du parti. "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique dans notre pays". Le FN échoue à Forbach (Moselle) et Perpignan, où deux de ses dirigeants, Florian Philippot et Louis Aliot sont battus ainsi qu'à Saint Gilles (Gard).
Déroute du PS à Marseille -
Selon le ministère de l'Intérieur, la participation s'est élevé, à 23h dimanche, à 63,70%, soit une abstention record de 37,3% pour ce type de scrutin. Un chiffre "historiquement bas", a commenté Manuel Valls.
Dimanche dernier au premier tour, l'abstention avait déjà atteint 36,45%, du jamais vu déjà pour un tel scrutin. Elle s'affichait à 33,5% au premier tour de 2008. Au second tour, elle avait progressé encore à 34,8%.
La gauche a échoué à provoquer un sursaut de mobilisation de son électorat pour tenter de limiter les dégâts. Elle a perdu dimanche sa position de premier pouvoir local au profit de la droite qui efface ses pertes de 2008. En 2008 la gauche avait gagné 82 villes de plus de 10.000
habitants sur la droite (118 gagnées, 36 perdues).
A Marseille, la défaite a pris aussi des allures de déroute. Le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin est arrivé largement devant son adversaire PS Patrick Mennucci, battu dans le 1er secteur de Marseille de la ville, et s'est dit déjà convaincu d'avoir la majorité absolue. La ministre Marie-Arlette Carlotti est également battue dans le 3e secteur.
Parmi les ministres candidats défaits figurent également Guillaume Garot, Pierre Moscovici, François Lamy et Victorin Lurel (au 1er tour).
Paris résiste à la droite
Paris a fait exception dimanche en étant une des rares villes à résister à la droite aux élections municipales, avec la victoire des listes emmenées par la socialiste Anne Hidalgo, appelée à devenir la première femme maire de la capitale française.
Selon des estimations CSA de fin de soirée, Anne Hidalgo obtient 53,5% des voix contre 43,9% aux à sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a échoué à faire basculer la ville comme elle a perdu son pari de reconquérir le XIVe arrondissement.
Un succès était nécessaire à la candidate UMP dans cet arrondissement dit "clé" parce qu'il pèse au Conseil de Paris, dont les 163 membres élisent le maire. Elle y a été battue par la socialiste Carine Petit, avec un peu moins de 47% des voix.
Anne Hidalgo, devancée au premier tour par "NKM" mais qui s'est vite unie aux écologistes, disposera d'une large majorité parce qu'elle a conservé les deux arrondissements pivots, le XIIe et donc le XIVe.
Ses listes auraient, selon les projections des instituts CSA et Ifop, entre 93 et 96 sièges contre 65 à 70 à celles de sa rivale au Conseil de Paris. Les écologistes y compteront un contigent nettement plus élevé que les six dernières années.
"Dimanche soir, Paris a gagné (...) c'est la victoire du respect des Parisiens rencontrés, écoutés, consultés (...) le respect de Paris, de son histoire, de sa complexité, de sa diversité, de sa grandeur", a-t-elle dit à son siège de campagne, saluant l'oeuvre de son prédécesseur et mentor Bertrand Delanoë.
Dans son programme "Paris qui ose", Anne Hidalgo promet notamment de créer 30% de logements sociaux d'ici 2030 et de transformer 200.000 m2 de bureaux en résidence.
Zéro diesel en 2020
Elle se fixe un objectif "zéro diesel" à l'horizon 2020, prône l'expansion des véhicules électriques, propose d'étendre certaines lignes de métro et un quartier serait réservé aux piétons dans chacun des vingt arrondissements.
Son adversaire l'a appelée pour la féliciter et l'UMP, qui avait dirigé Paris avec Jacques Chirac puis Jean Tibéri, va devoir faire le bilan d'une campagne qui n'a pas été assez bonne pour profiter de la vague bleue en France.
Anne Hidalgo, elle, a trouvé la récompense d'une carrière bâtie pierre à pierre, avec une patience et une détermination d'airain, jusqu'à gagner sa "ville fantasme" qu'elle a préférée à un portefeuille ministériel il y a 18 mois.
La "dauphine", née en Andalousie en 1959, immigrée en France à deux ans et installée dans le XVe arrondissement depuis ses débuts professionnels comme inspectrice du travail, a pris l'ascendant sur ses rivaux de son camp "sans en avoir l'air".
Stars et concierges
Militante PS depuis 1994, membre du cabinet de Martine Aubry au ministère de l'Emploi en 1997, elle rencontre Bertrand Delanoë deux ans plus tard. Il lui conseille de labourer le terrain et de tisser des alliances qui lui servent aujourd'hui.
"Etre maire de Paris, c'est aimer les concierges et les stars, parce que les concierges sont les stars de notre quotidien!", lançait-elle récemment lors d'un meeting. Un incident, en octobre 2002, a décidé d'un destin qui s'esquissait à l'ombre du maire de Paris, dont elle a été la première adjointe pendant treize ans. Bertrand Delanoë, poignardé par un déséquilibré, est hospitalisé dans un état grave.
Elle prend les rênes de la municipalité, affichant une inébranlable loyauté face aux appétits naissants. Lui l'adoube. "C'est un main de fer dans un gant de velours", entend-on souvent au sujet d'Anne Hidalgo, qui est mère de trois enfants. Ses partisans la jugent "bosseuse et battante, au prix de colères froides". Ses détracteurs la disent "sectaire, cassante ou méprisante".
Elle dit être plus à son aise dans la politique locale et a sans doute bénéficié de sa liberté de ton, n'ayant pas hésité à marquer sa différence avec un exécutif national lourdement sanctionné dimanche.


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