Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
« La liberté d'expression est un droit inaliénable et imprescriptible à respecter » Tidjani Merimech, Ancien présentateur du JT au Midi Libre et à Beur Tv
Ancien journaliste et présentateur du journal télévisé de l'ENTV, puis reconverti dans le secteur documentaire environnemental et le cinéma, Tidjani Merimèche aborde, dans cet entretien, la situation de la liberté d'expression en Algérie et ses perspectives d'évolution, mais également de la place de ce principe fondamental, inclus dans la déclaration universelle des droits de l'homme, dans la prochaine Constitution algérienne en voie d'élaboration. Ancien journaliste et présentateur du journal télévisé de l'ENTV, puis reconverti dans le secteur documentaire environnemental et le cinéma, Tidjani Merimèche aborde, dans cet entretien, la situation de la liberté d'expression en Algérie et ses perspectives d'évolution, mais également de la place de ce principe fondamental, inclus dans la déclaration universelle des droits de l'homme, dans la prochaine Constitution algérienne en voie d'élaboration. Il estime que les pouvoirs publics doivent garantir ce droit afin de permettre aux journalistes d'exercer honorablement, et avec efficacité, leur profession, car ce droit vise à contribuer au développement politique, économique et social du pays. Précisant que la liberté d'expression tend à consolider les conditions d'exercice de la démocratie participative, Merimèche demeure optimiste quant à l'amélioration des conditions de travail des gens de la presse. Il estime que ce droit naturel, inné, doit être préservé pour donner aux citoyens algériens l'opportunité de poursuivre les tâches d'édification nationale, sachant que sans ce droit, il est impossible d'avancer sur le plan politique où tout doit être clair et transparent tout en respectant les lois de la République et les principes fondamentaux de la Constitution. Midi Libre : La journée mondiale de la liberté d'expression représente quoi exactement pour vous ? Tidjani Merimech : Avant tout, la liberté d'expression et d'opinion sont des droits inaliénables et imprescriptibles relevant d'une vertu naturelle. L'être humain vient au monde en jouissant d'un cerveau et d'une langue. C'est Dieu Le Tout Puissant qui a créé l'homme en le dotant de facultés de réflexion (cerveau) et de narration et d'expression à travers la parole. Par conséquent, dans la nature humaine, quiconque ne peut priver une personne d'exprimer librement ses idées. En effet, ce droit est l'un des droits naturels, tels que le droit à la vie, le droit de se déplacer, et le droit de vivre avec sérénité et sans peur. Ainsi, si la personne humaine vit constamment dans l'interdiction de d'exprimer librement, de se mouvoir et d'être hantée par l'insécurité, elle ne peut user de sa liberté d'expression. D'autre part, lorsque la liberté d'expression n'est pas confisquée, il peut y avoir l'opportunité pour les personnes d'avoir de grandes et constructives idées et des réflexions positives. Cela dit, quand nous exposons nos pensées et nos idées publiquement, les gens les écoutent sensiblement et pourront en bénéficier. C'est ainsi que les pays avancés et démocratiques ont intégré le principe fondamental de la liberté d'expression dans leurs Constitutions. Ils ont, donc mis des gardes-fous et des instruments de contrôle adéquats pour le respect méticuleux et scrupuleux de ce droit fondamental. En tant qu'ancien journaliste et présentateur d'émission, comment appréciez-vous les évolutions de la liberté d'expression dans les années 1980 ? Il faut distinguer deux périodes distinctes, l'une située dans le contexte antérieur à la Constitution de 1989, où la liberté d'expression était l'une des orientations de l'Etat algérien. Et après, il y a eu la période qui a ouvert le champ large et prometteur à la liberté d'expression. Cette liberté d'expression a été cimentée par la promulgation de plusieurs lois qui ont permis l'organisation du métier d'information ayant conféré aux journalistes d'exercer leur métier convenablement et dans de meilleures conditions. Et, je témoigne que j'ai accompli, alors, mes tâches et mes missions de journaliste sans aucune intimidation ou rejet émotionnel, et sans aucune pression d'aucune personne. Le seul souci que nous avions, à cette époque, c'était de relever le niveau de notre profession, tandis que les tractations et les pourparlers entre nous consistaient à promouvoir la profession de journaliste suivant les règles d'éthique et déontologie. Les revendications des gens de la presse s'articulaient autour de l'amélioration des conditions de travail et de la promotion de la profession ? Bien entendu, les journalistes proposent des programmes aux responsables qui les corroborent, ensuite je rentre au studio pour matérialiser et rendre fonctionnels ces programmes sans trouver aucune contrainte ou obstacle de quiconque tout en présentant mes émissions sans erreur. Et c'est ce que cherche le journaliste. J'estime que dans le contexte actuel, le champ de l'expression journalistique est large du point de vue des moyens logistiques de l'information, que ce soit dans la presse écrite ou les canaux de télévision, mais dans l'environnement et le climat politique et économique dans lesquels nous vivons aujourd'hui. Le journaliste rencontre des lourdeurs et des lenteurs en raison de la nature de l'entreprise dans laquelle il travaille. Car, l'entreprise a sa politique et sa méthode de gestion, sa ligne éditoriale et ses sources de financement, ses sponsors et ses bailleurs de fonds. Durant la campagne électorale, des manifestations ont eu lieu dans certaines villes, comment commentez-vous cela ? Les manifestations, les marches et les revendications sont des droits civils protégés et garantis par les Constitutions dont la Constitution algérienne qu'il convient de tolérer et respecter, parce qu'il s'agit d'un droit relevant de la liberté d'expression. Cette méthode d'expression est recommandée en ce sens qu'elle est destinée aux couches sociales de la population et aux différentes catégories de travailleurs et des gens de la culture afin qu'ils la transmettent aux autorités supérieures. A partir du moment où les manifestations et les marches sont pacifiques, les services de sécurité doivent les encadrer et les protéger de façon à ce qu'elles se déroulent dans un climat serein et calme sans heurt, ni incidents. Naturellement, ces manifestations pacifiques sont utiles et nécessaire, car elles permettent aux autorités d'écouter les mouvements de la rue afin de mieux comprendre les revendications et les préoccupations des citoyens. Que pensez-vous de la réaction des organisations internationales concernant le climat social des manifestations ? Les organisations internationales des droits de l'homme agissent dans l'ensemble des Etats du monde pour examiner ce qui s'y passe en élaborant annuellement des rapports tout en faisant état de la situation des droits de l'homme dans tous les pays du monde. Ce sont ces organisations internationales même qui établissent un classement international pour chaque pays en fonction de sa propension et sa capacité à respecter les droits de l'homme. Sur la base des indices de tolérance et de respect des droits de l'homme, ces organisations internationales ont classé l'Algérie au 127e rang mondial. Une observation de marque : parfois l'Etat algérien est considéré comme respectueux des droits de l'homme, et parfois non. Il appartient, donc, aux futurs gouvernements de prendre en considération les besoins de la population, car ils peuvent être utiles afin d'en tirer des enseignements. Est- ce que vous estimez que la prochaine Constitution prendra en charge le principe de la liberté d'expression, tel que préconisé par le président de la République? Je ne pense pas que la Constitution apporte quelque chose d'extraordinaire par rapport aux précédentes Constitutions, comme celle de 1989, sachant que les textes antérieurs ont abordé cette question. Donc, je pense qu'il n'y aura pas grand-chose de ce point de vue. Néanmoins, nous souhaitons la consolidation et le raffermissement de ce droit de liberté d'expression dans le cadre de la loi visant à garantir ce droit. Autrement dit, les lois doivent traduire l'esprit et le contenu de la Constitution. Le problème ne réside pas dans la reformulation des lois, mais dans la nature et l'application de la loi. Il y a quelque chose de plus important que la promulgation des lois, à savoir une application rigoureuse, effective et efficace des lois garantissant la liberté d'expression pour les journalistes et les citoyens. Il estime que les pouvoirs publics doivent garantir ce droit afin de permettre aux journalistes d'exercer honorablement, et avec efficacité, leur profession, car ce droit vise à contribuer au développement politique, économique et social du pays. Précisant que la liberté d'expression tend à consolider les conditions d'exercice de la démocratie participative, Merimèche demeure optimiste quant à l'amélioration des conditions de travail des gens de la presse. Il estime que ce droit naturel, inné, doit être préservé pour donner aux citoyens algériens l'opportunité de poursuivre les tâches d'édification nationale, sachant que sans ce droit, il est impossible d'avancer sur le plan politique où tout doit être clair et transparent tout en respectant les lois de la République et les principes fondamentaux de la Constitution. Midi Libre : La journée mondiale de la liberté d'expression représente quoi exactement pour vous ? Tidjani Merimech : Avant tout, la liberté d'expression et d'opinion sont des droits inaliénables et imprescriptibles relevant d'une vertu naturelle. L'être humain vient au monde en jouissant d'un cerveau et d'une langue. C'est Dieu Le Tout Puissant qui a créé l'homme en le dotant de facultés de réflexion (cerveau) et de narration et d'expression à travers la parole. Par conséquent, dans la nature humaine, quiconque ne peut priver une personne d'exprimer librement ses idées. En effet, ce droit est l'un des droits naturels, tels que le droit à la vie, le droit de se déplacer, et le droit de vivre avec sérénité et sans peur. Ainsi, si la personne humaine vit constamment dans l'interdiction de d'exprimer librement, de se mouvoir et d'être hantée par l'insécurité, elle ne peut user de sa liberté d'expression. D'autre part, lorsque la liberté d'expression n'est pas confisquée, il peut y avoir l'opportunité pour les personnes d'avoir de grandes et constructives idées et des réflexions positives. Cela dit, quand nous exposons nos pensées et nos idées publiquement, les gens les écoutent sensiblement et pourront en bénéficier. C'est ainsi que les pays avancés et démocratiques ont intégré le principe fondamental de la liberté d'expression dans leurs Constitutions. Ils ont, donc mis des gardes-fous et des instruments de contrôle adéquats pour le respect méticuleux et scrupuleux de ce droit fondamental. En tant qu'ancien journaliste et présentateur d'émission, comment appréciez-vous les évolutions de la liberté d'expression dans les années 1980 ? Il faut distinguer deux périodes distinctes, l'une située dans le contexte antérieur à la Constitution de 1989, où la liberté d'expression était l'une des orientations de l'Etat algérien. Et après, il y a eu la période qui a ouvert le champ large et prometteur à la liberté d'expression. Cette liberté d'expression a été cimentée par la promulgation de plusieurs lois qui ont permis l'organisation du métier d'information ayant conféré aux journalistes d'exercer leur métier convenablement et dans de meilleures conditions. Et, je témoigne que j'ai accompli, alors, mes tâches et mes missions de journaliste sans aucune intimidation ou rejet émotionnel, et sans aucune pression d'aucune personne. Le seul souci que nous avions, à cette époque, c'était de relever le niveau de notre profession, tandis que les tractations et les pourparlers entre nous consistaient à promouvoir la profession de journaliste suivant les règles d'éthique et déontologie. Les revendications des gens de la presse s'articulaient autour de l'amélioration des conditions de travail et de la promotion de la profession ? Bien entendu, les journalistes proposent des programmes aux responsables qui les corroborent, ensuite je rentre au studio pour matérialiser et rendre fonctionnels ces programmes sans trouver aucune contrainte ou obstacle de quiconque tout en présentant mes émissions sans erreur. Et c'est ce que cherche le journaliste. J'estime que dans le contexte actuel, le champ de l'expression journalistique est large du point de vue des moyens logistiques de l'information, que ce soit dans la presse écrite ou les canaux de télévision, mais dans l'environnement et le climat politique et économique dans lesquels nous vivons aujourd'hui. Le journaliste rencontre des lourdeurs et des lenteurs en raison de la nature de l'entreprise dans laquelle il travaille. Car, l'entreprise a sa politique et sa méthode de gestion, sa ligne éditoriale et ses sources de financement, ses sponsors et ses bailleurs de fonds. Durant la campagne électorale, des manifestations ont eu lieu dans certaines villes, comment commentez-vous cela ? Les manifestations, les marches et les revendications sont des droits civils protégés et garantis par les Constitutions dont la Constitution algérienne qu'il convient de tolérer et respecter, parce qu'il s'agit d'un droit relevant de la liberté d'expression. Cette méthode d'expression est recommandée en ce sens qu'elle est destinée aux couches sociales de la population et aux différentes catégories de travailleurs et des gens de la culture afin qu'ils la transmettent aux autorités supérieures. A partir du moment où les manifestations et les marches sont pacifiques, les services de sécurité doivent les encadrer et les protéger de façon à ce qu'elles se déroulent dans un climat serein et calme sans heurt, ni incidents. Naturellement, ces manifestations pacifiques sont utiles et nécessaire, car elles permettent aux autorités d'écouter les mouvements de la rue afin de mieux comprendre les revendications et les préoccupations des citoyens. Que pensez-vous de la réaction des organisations internationales concernant le climat social des manifestations ? Les organisations internationales des droits de l'homme agissent dans l'ensemble des Etats du monde pour examiner ce qui s'y passe en élaborant annuellement des rapports tout en faisant état de la situation des droits de l'homme dans tous les pays du monde. Ce sont ces organisations internationales même qui établissent un classement international pour chaque pays en fonction de sa propension et sa capacité à respecter les droits de l'homme. Sur la base des indices de tolérance et de respect des droits de l'homme, ces organisations internationales ont classé l'Algérie au 127e rang mondial. Une observation de marque : parfois l'Etat algérien est considéré comme respectueux des droits de l'homme, et parfois non. Il appartient, donc, aux futurs gouvernements de prendre en considération les besoins de la population, car ils peuvent être utiles afin d'en tirer des enseignements. Est- ce que vous estimez que la prochaine Constitution prendra en charge le principe de la liberté d'expression, tel que préconisé par le président de la République? Je ne pense pas que la Constitution apporte quelque chose d'extraordinaire par rapport aux précédentes Constitutions, comme celle de 1989, sachant que les textes antérieurs ont abordé cette question. Donc, je pense qu'il n'y aura pas grand-chose de ce point de vue. Néanmoins, nous souhaitons la consolidation et le raffermissement de ce droit de liberté d'expression dans le cadre de la loi visant à garantir ce droit. Autrement dit, les lois doivent traduire l'esprit et le contenu de la Constitution. Le problème ne réside pas dans la reformulation des lois, mais dans la nature et l'application de la loi. Il y a quelque chose de plus important que la promulgation des lois, à savoir une application rigoureuse, effective et efficace des lois garantissant la liberté d'expression pour les journalistes et les citoyens.