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"Au Brésil, les Verts doivent jouer leurs chances à fond"
Nour Benzekri, l'un des meilleurs techniciens du pays, au Midi Libre
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 06 - 2014

Nour Benzekri est un technicien qui a fait ses preuves et qui n'est plus à présenter. Là où il est passé, il a laissé son empreinte par la qualité de son travail et sa rigueur en toutes choses.
Nour Benzekri est un technicien qui a fait ses preuves et qui n'est plus à présenter. Là où il est passé, il a laissé son empreinte par la qualité de son travail et sa rigueur en toutes choses.
Intransigeant sur la discipline, tout en veillant à ce qu'il y ait toujours une bonne ambiance au sein du groupe, il dérange par sa forte personnalité, ses principes, son courage et sa dignité qui font de lui un entraîneur respecté. Fin connaisseur en football, il n'est pas du genre à se laisser dicter les décisions qui concernent l'aspect technique et toute chose liée à ses prérogatives.
Ayant drivé de grands clubs, tels la JSK, l'USMA, l'USMH, le CRB, le NAHD, la JSMB, le RCK, l'ASO et récemment le MOC, sans oublier son passage réussi à Baraki, ce fin technicien nous accorde cet entretien où il répond, avec sa franchise habituelle, à toutes nos questions sans ambages.
C'est avec plaisir que nous nous sommes entretenus avec lui. On se demande toujours, comment et pourquoi, nos clubs se détournent des entraîneurs de sa trempe, qui ont tellement donné au football national, ingratitude oblige ! Il nous parle de son point de vue sur l'EN actuelle et de ses chances au Mondial brésilien et de bien d'autres choses encore
Midi Libre: Tout d'abord, que devient Nour Benzekri ?
Nour Benzekri : Toujours le même, je suis comme d'habitude l'actualité footballistique même si je le fait de loin. Je rappelle, qu'il n'y a pas longtemps, j'étais l'entraîneur du MOC, que j'ai quitté après seulement trois mois à la tête de l'équipe que j'ai laissé à la première place du classement de la Division nationale amateurs groupe Est.
Justement, parlez-nous un peu de l'épisode MOC et des raisons qui vous ont poussé à quitter le navire plus tôt que prévu ?
On était très bien partis pour jouer à fond la carte de l'accession, qui était l'objectif tracé avec le président du club. Dès que j'ai constaté que je ne pouvais plus travailler dans la sérénité et en toute confiance, j'ai préféré partir. Je n'aime pas attendre qu'on vienne me le signifier.
Si on a bien compris, vous avez été poussé à partir ?
Mon départ était voulu, c'est clair.
Comment et pourquoi a-t-on voulu provoquer votre départ ?
Vous savez, il y a toujours des fossoyeurs qui sont là à guetter, pour essayer de récolter le fruit du travail fait par autrui pour jouer par la suite aux héros.
Qui rendez-vous responsable de votre départ ?
J'ai assuré la préparation d'intersaison comme il se doit, comme je l'ai toujours fait, parce que c'est très important de bien se préparer pour aborder la saison dans les meilleures conditions. On a commencé à sortir des bobards sur moi, pour me provoquer et m'amener à décider de partir. Celui qui cassait du sucre sur le dos et fomentait mon départ, était pourtant l'un des membres de mon staff technique.
Expliquez-nous ce qui s'est passé...
Pendant que je bossais avec l'équipe, une compagne anti-Benzekri était menée dans certains réseaux sociaux, traitant de la vie du club.
Est-ce que vous dérangiez par votre forte personnalité ?
Non, c'était tout simplement des manoeuvres de personnes qui voulaient prendre ma place, surtout sachant que l'équipe était bien préparée et était leader. L'un de mes collaborateurs, Adlani, pour ne pas le citer, a joué à ce jeu malsain et en fin de compte, il n'a absolument rien gagné et le MOC non plus, ni personne d'ailleurs dans cette histoire.
Adlani était donc derrière votre départ ?
Exact. Quand il me voyait faire à l'entraînement, il croyait que c'était facile de faire de même par lui-même, avec une équipe au point et qui marchait bien. Mais, lorsque ceux qui fomentent ce genre de complot se mettent à cuisiner par eux-mêmes, ils se rendent compte que finalement, ce n'est pas aussi facile qu'on le croit.
Estimez-vous que si l'on vous avez laissé travailler, le MOC avait les moyens d'accéder ?
Je ne peux prédire l'avenir, mais ce qui est sûr, c'est que l'équipe était bien partie, même si je dis que la Division nationale amateurs, que je ne connaissais pas, ce n'est pas aussi évident que cela, c'est un palier très difficile. Il y a trop de choses anormales qui se passent dans les coulisses et sur lesquelles je n'aimerai pas du tout m'étaler. Je vais vous dire une chose qui va vous étonner...
Allez-y...
Au fait, en raison de tous ces aspects négatifs, j'étais très content d'être parti. Il m'est franchement pénible d'exercer dans un climat aussi malsain. Cela ne fait partie ni de mon éducation ni de ma culture.
Il est vrai que vous êtes connu pour vos principes...
Le jour où j'ai ressenti que les faux problèmes commençaient, j'ai dis au président "merci et au revoir".
Abdelhak Demigha n'est-il pas intervenu pour éviter votre départ ?
Non, pas du tout ! Il était apparemment lui aussi impatient de me voir partir (rire). C'était servi sur un plateau pour lui. Apparemment les fossoyeurs ont convaincu Demigha qu'ils allaient prendre les choses en mains et l'ont assuré qu'ils étaient capables de faire remonter l'équipe en Ligue 2. On voit bien aujourd'hui où est le MOC... Le MOC a vu défiler 4 ou 5 entraîneurs, sans connaître la réussite exemptée. Le bricolage et le trabendisme dans le football ne mènent à rien.
Par exemple lorsqu'on a lu chez l'un de nos confrères de la presse sportive Compétition que Hannachi affirme que le recrutement et les joueurs à libérer ne sont pas du ressort de l'entraîneur de la JSK, Aït-Djoudi, on est tombé des nus. Votre avis ?
Avec moi, je ne leur laisse même pas l'occasion d'en arriver à ce degré de manque de considération et par conséquent de respect envers l'entraîneur. C'est inadmissible de traiter un entraîneur avec autant de mépris. Il n'y a pas un président qui pourrait me dire ça à moi. Certes, on agit en collaboration avec le club. Le recrutement et les libérations se font par rapport à des bilans et c'est l'entraîneur qui fait ses bilans !
C'est à lui que devrait échoir la décision des éléments à faire venir et ceux à libérer, dans les clubs qui se respectent...
Chez nous malheureusement, tous les clubs mettent en place des cellules de recrutement, où ironie du sort, l'entraîneur ne figure même pas. Allez comprendre quelque chose. Il est carrément mis de côté hélas !
Pourtant Aït Djoudi a réussi une très bonne saison...
On devrait plutôt décorer Aït-Djoudi en reconnaissance pour ce qu'il a apporté à la JSK cette saison. Cela explique bien, en partie, pourquoi notre football reste médiocre et ne parvient pas vraiment à décoller. Tantque les mentalités ne changeront pas, il ne faut rien espérer
Abordons à présent le volet de l'EN, qui fait l'actualité. Que pensez-vous des Verts sous l'ère de Vahid Halilhodzic ?
Tout d'abord, je dis qu'on est optimiste pour notre sélection nationale parce qu'il faut l'être et par amour du pays. Cela dit, on a vu sur les deux derniers matches amicaux des failles qui inquiètent, notamment sur le plan défensif. J'estime qu'on a vraiment de véritables problèmes. L'EN dispose d'éléments de qualité au milieu de terrain et en attaque. Il faudra tabler dessus.
Soyez plus explicite ?
Notre Equipe nationale doit être très habile et efficace en attaque pour marquer des buts. Elle en a les capacités avec les talentueux éléments qui sont sous la coupe d'Halilhodzic. Avec les lacunes constatées au niveau du compartiment défensif, on va certainement encaisser des buts. Il faut donc absolument être adroit et bien se concentrer devant et tout faire pour marquer.
Quels sont vos conseils en tant que technicien ?
Nos joueurs doivent avoir les nerfs solides pour gérer les trois matches lors du Mondial. Ils seront soumis à une forte pression et à un rythme effréné lors de chaque rencontre. Ce qui est certain, c'est que chez les Verts, il y a de la qualité. Ils doivent croire en leurs possibilités et jouer sur leur véritable valeur. En football, tout est possible. Cela s'annonce très difficile certes, mais il faut y croire pour parvenir à passer au second tour. Il ne faut surtout pas croire que notre groupe est facile, pas du tout.
Le poste d'arrière latéral droit et l'axe central inquiètent...
C'est juste. Côté droit, on peut y remédier. Il faut mettre quelqu'un qui sache jouer, comme sur le côté gauche de la défense où nous comptons deux bons joueurs Mesbah et Ghoulam. J'estime que Mandi fait l'affaire.
Il est le mieux indiqué pour prendre la place de latéral droit au sein de l'équipe. On le voit à Reims, il va carrément devant et avec Feghouli à ses côtés, il peut faire beaucoup de choses. Arrêtons avec Mostefa à droite. Je ne blâme pas le joueur qui n'y est pour rien. On le sens mal à l'aise à ce poste qui n'est pas le sien. Déjà que défensivement il n'arrive pas à s'en sortir en tant qu'arrièredroit, on imagine sa souffrance sur le terrain.
A son poste de prédilection, où il a l'habitude de jouer, en tant que milieu défensif, il est excellent parce qu'il est généreux à l'effort et très discipliné tactiquement. Il est en plus titulaire toute la saison avec son club. Ce n'est qu'à ce poste-là qu'il peut-être utile à l'EN. En tant que sentinelle, je ne vois pas mieux que lui. Arrêtons de le massacrer, faisons-le jouer au milieu de terrain. On ne peut compter sur lui sur le plan du jeu sur le côté...
C'est Medjani auquel a été confiée cette mission au milieu de terrain face à la Roumanie...
Justement. Il serait à mon sens, làaussi, plus judicieux de faire jouer Medjani dans l'axe. C'est son poste habituel et il s'y défend bien, surtout que l'axe central donne des inquiétudes avec Bougherra, qui nous a donné des frayeurs contre la Roumanie où il ne s'est pas montré rassurant.
Que préconisez-vous comme choix de joueur au niveau de l'axe central qui est un compartiment sensible ?
Il faut respecter les choix du sélectionneur, le dernier mot lui revient. On ne donne que notre avis s'il peut servir. Pour moi, Bougherra est dépassé par les évènements.
Faut-il faire jouer Halliche à sa place ?
Pour moi, la réponse est oui. Halliche a réalisé une saison pleine et a de l'expérience. Il faut remettre Medjani dans l'axe et un problème sera déjà réglé. On peut mettre Halliche ou Belkalem avec lui. Bougherra a montré beaucoup de failles, que ce soit défensivement ou sur le plan de la relance.
En ce qui concerne Belkalem, il n'a pas beaucoup joué...
C'est vrai. Pour moi, Halilhodzic devrait faire confiance à Halliche, qui en plus à un bon niveau intellectuel, ce qui lui permet de bien mettre en oeuvre l'aspect tactique et d'en avoir la bonne lecture. Je ne dirai pas qu'il est excellent, mais plutôt le mieux indiqué au vu des données actuelles. Medjani, il faudra l'ancrer dans l'axe au risque de me répéter.
En France, il a eu à affronter de grands attaquants comme Ibrahimovitch, Falcao et autres. Au milieu et en attaque, Vahid a l'embarras du choix par contre... C'est clair. Personnellement, je suis un adepte de Brahimi. Ce joueur est un véritable virtuose du dribble et un attaquant racé. Il doit jouer. On fera une erreur de le laisser sur le banc. C'est ma vision des choses. Il faut que l'EN ose, elle a les moyens pour le faire.
Il faut qu'on joue devant et surtout savoir se replacer, bien défendre et être capable de conserver le ballon. Vahid dispose de choix véritables et de qualités au milieu comme en attaque. A lui de constituer l'équipe la plus performante possible. Il connait bien tout le monde. Il a certainement les idées qu'il faut.
Il ne suffit pas néanmoins d'avoir des noms...
Ah non, surtout qu'en face tu as des noms, notamment la Belgique. On a joué face à l'Arménie et à la Roumanie, qui ne joueront pas le Mondial et qui sont donc quelque peu désintéressées.Cela ne sera pas pareil à la Coupe du monde en termes de motivation, concernant nos adversaires.
Ça sera une autre paire de manches. Toutefois, on a des potentialités et des joueurs capables de faire la différence. Il faudra commettre un minimum d'erreurs, se battre et jouer avec ses tripes. La rigueur dans la récupération et la conservation du ballon, avec une discipline tactique tous azimuts sont nécessaires. Les Verts sont tenus de jouer leurs chances à fond, même devant plus fort qu'eux. L'Allemagne (ex-RFA) était bien plus forte que nous en 1982 et on l'a pourtant battu !
Que pensez-vous de l'éviction de Doukha et Guedioura ?
Illogique. Guedioura a fait toute la phase éliminatoire et constitue un cadre de l'EN. On dit qu'il n'a pas trop joué, d'autres joueurs sont dans son cas. Lacen et Yebda par exemple n'ont, eux aussi, pas beaucoup joué. J'aurais préféré Guedioura à la place de Lacen. Même Doukha je le préfère à Cédric, surtout qu'il aurait été 3e gardien de but, en plus.
Est-ce aussi important que ça de l'avoir évincé pour accorder la confiance à Cédric ? Guedioura et Doukha ont toujours été là. Ils méritaient d'aller au Brésil. J'ai aussi tiqué sur Ferhat. C'est un jeune pétri de qualités. On lui aurait fait gagner en expérience pour le préparer psychologiquement aux grandes compétitions à venir.
Une Coupe du monde au Brésil pour Ferhat, on y gagnerait 15 ans avec lui. J'aurais fait personnellement d'autres choix, en prenant de jeunes joueurs pour les aguerrir. On en aura besoin pour les années à venir. Je souhaite le meilleur à notre Equipe nationale.
Êtes-vous sollicité en cette intersaison pour coacher un club ?
Dans le milieu de notre football, on fait en ce moment n'importe quoi. Il y a beaucoup de parvenus qui n'y connaissent rien.
On est marginalisés par les médias et on ne voit plus nos noms sur les journaux, pourtant nous disposons d'un savoir-faire prouvé des années durant sur le terrain et les diplômes nécessaires. On est comme rayés des annales du football national. On cite tout le monde sauf nous, alors qu'en termes de références, il n'y a pas photos avec certains entraîneurs qui ne connaissent rien au football et qui ne cessent pas de se vanter.
Pour notre part, on nous ignore comme si on n'avait jamais existé. Alors même que pour ce qui me concerne par exemple, j'ai décroché trois titres de champions, j'ai gagné deux Coupes d'Algérie et perdu une, avec en plus une accession réalisée avec Baraki.
Ce n'est pas grave et tant mieux peut-être, avec tout le bricolage que l'on voit. Je ne généralise pas évidemment. J'ai des projets à moyen et long termes dont je vous ferai part au moment opportun. Merci d'avoir pensé à moi.
Intransigeant sur la discipline, tout en veillant à ce qu'il y ait toujours une bonne ambiance au sein du groupe, il dérange par sa forte personnalité, ses principes, son courage et sa dignité qui font de lui un entraîneur respecté. Fin connaisseur en football, il n'est pas du genre à se laisser dicter les décisions qui concernent l'aspect technique et toute chose liée à ses prérogatives.
Ayant drivé de grands clubs, tels la JSK, l'USMA, l'USMH, le CRB, le NAHD, la JSMB, le RCK, l'ASO et récemment le MOC, sans oublier son passage réussi à Baraki, ce fin technicien nous accorde cet entretien où il répond, avec sa franchise habituelle, à toutes nos questions sans ambages.
C'est avec plaisir que nous nous sommes entretenus avec lui. On se demande toujours, comment et pourquoi, nos clubs se détournent des entraîneurs de sa trempe, qui ont tellement donné au football national, ingratitude oblige ! Il nous parle de son point de vue sur l'EN actuelle et de ses chances au Mondial brésilien et de bien d'autres choses encore
Midi Libre: Tout d'abord, que devient Nour Benzekri ?
Nour Benzekri : Toujours le même, je suis comme d'habitude l'actualité footballistique même si je le fait de loin. Je rappelle, qu'il n'y a pas longtemps, j'étais l'entraîneur du MOC, que j'ai quitté après seulement trois mois à la tête de l'équipe que j'ai laissé à la première place du classement de la Division nationale amateurs groupe Est.
Justement, parlez-nous un peu de l'épisode MOC et des raisons qui vous ont poussé à quitter le navire plus tôt que prévu ?
On était très bien partis pour jouer à fond la carte de l'accession, qui était l'objectif tracé avec le président du club. Dès que j'ai constaté que je ne pouvais plus travailler dans la sérénité et en toute confiance, j'ai préféré partir. Je n'aime pas attendre qu'on vienne me le signifier.
Si on a bien compris, vous avez été poussé à partir ?
Mon départ était voulu, c'est clair.
Comment et pourquoi a-t-on voulu provoquer votre départ ?
Vous savez, il y a toujours des fossoyeurs qui sont là à guetter, pour essayer de récolter le fruit du travail fait par autrui pour jouer par la suite aux héros.
Qui rendez-vous responsable de votre départ ?
J'ai assuré la préparation d'intersaison comme il se doit, comme je l'ai toujours fait, parce que c'est très important de bien se préparer pour aborder la saison dans les meilleures conditions. On a commencé à sortir des bobards sur moi, pour me provoquer et m'amener à décider de partir. Celui qui cassait du sucre sur le dos et fomentait mon départ, était pourtant l'un des membres de mon staff technique.
Expliquez-nous ce qui s'est passé...
Pendant que je bossais avec l'équipe, une compagne anti-Benzekri était menée dans certains réseaux sociaux, traitant de la vie du club.
Est-ce que vous dérangiez par votre forte personnalité ?
Non, c'était tout simplement des manoeuvres de personnes qui voulaient prendre ma place, surtout sachant que l'équipe était bien préparée et était leader. L'un de mes collaborateurs, Adlani, pour ne pas le citer, a joué à ce jeu malsain et en fin de compte, il n'a absolument rien gagné et le MOC non plus, ni personne d'ailleurs dans cette histoire.
Adlani était donc derrière votre départ ?
Exact. Quand il me voyait faire à l'entraînement, il croyait que c'était facile de faire de même par lui-même, avec une équipe au point et qui marchait bien. Mais, lorsque ceux qui fomentent ce genre de complot se mettent à cuisiner par eux-mêmes, ils se rendent compte que finalement, ce n'est pas aussi facile qu'on le croit.
Estimez-vous que si l'on vous avez laissé travailler, le MOC avait les moyens d'accéder ?
Je ne peux prédire l'avenir, mais ce qui est sûr, c'est que l'équipe était bien partie, même si je dis que la Division nationale amateurs, que je ne connaissais pas, ce n'est pas aussi évident que cela, c'est un palier très difficile. Il y a trop de choses anormales qui se passent dans les coulisses et sur lesquelles je n'aimerai pas du tout m'étaler. Je vais vous dire une chose qui va vous étonner...
Allez-y...
Au fait, en raison de tous ces aspects négatifs, j'étais très content d'être parti. Il m'est franchement pénible d'exercer dans un climat aussi malsain. Cela ne fait partie ni de mon éducation ni de ma culture.
Il est vrai que vous êtes connu pour vos principes...
Le jour où j'ai ressenti que les faux problèmes commençaient, j'ai dis au président "merci et au revoir".
Abdelhak Demigha n'est-il pas intervenu pour éviter votre départ ?
Non, pas du tout ! Il était apparemment lui aussi impatient de me voir partir (rire). C'était servi sur un plateau pour lui. Apparemment les fossoyeurs ont convaincu Demigha qu'ils allaient prendre les choses en mains et l'ont assuré qu'ils étaient capables de faire remonter l'équipe en Ligue 2. On voit bien aujourd'hui où est le MOC... Le MOC a vu défiler 4 ou 5 entraîneurs, sans connaître la réussite exemptée. Le bricolage et le trabendisme dans le football ne mènent à rien.
Par exemple lorsqu'on a lu chez l'un de nos confrères de la presse sportive Compétition que Hannachi affirme que le recrutement et les joueurs à libérer ne sont pas du ressort de l'entraîneur de la JSK, Aït-Djoudi, on est tombé des nus. Votre avis ?
Avec moi, je ne leur laisse même pas l'occasion d'en arriver à ce degré de manque de considération et par conséquent de respect envers l'entraîneur. C'est inadmissible de traiter un entraîneur avec autant de mépris. Il n'y a pas un président qui pourrait me dire ça à moi. Certes, on agit en collaboration avec le club. Le recrutement et les libérations se font par rapport à des bilans et c'est l'entraîneur qui fait ses bilans !
C'est à lui que devrait échoir la décision des éléments à faire venir et ceux à libérer, dans les clubs qui se respectent...
Chez nous malheureusement, tous les clubs mettent en place des cellules de recrutement, où ironie du sort, l'entraîneur ne figure même pas. Allez comprendre quelque chose. Il est carrément mis de côté hélas !
Pourtant Aït Djoudi a réussi une très bonne saison...
On devrait plutôt décorer Aït-Djoudi en reconnaissance pour ce qu'il a apporté à la JSK cette saison. Cela explique bien, en partie, pourquoi notre football reste médiocre et ne parvient pas vraiment à décoller. Tantque les mentalités ne changeront pas, il ne faut rien espérer
Abordons à présent le volet de l'EN, qui fait l'actualité. Que pensez-vous des Verts sous l'ère de Vahid Halilhodzic ?
Tout d'abord, je dis qu'on est optimiste pour notre sélection nationale parce qu'il faut l'être et par amour du pays. Cela dit, on a vu sur les deux derniers matches amicaux des failles qui inquiètent, notamment sur le plan défensif. J'estime qu'on a vraiment de véritables problèmes. L'EN dispose d'éléments de qualité au milieu de terrain et en attaque. Il faudra tabler dessus.
Soyez plus explicite ?
Notre Equipe nationale doit être très habile et efficace en attaque pour marquer des buts. Elle en a les capacités avec les talentueux éléments qui sont sous la coupe d'Halilhodzic. Avec les lacunes constatées au niveau du compartiment défensif, on va certainement encaisser des buts. Il faut donc absolument être adroit et bien se concentrer devant et tout faire pour marquer.
Quels sont vos conseils en tant que technicien ?
Nos joueurs doivent avoir les nerfs solides pour gérer les trois matches lors du Mondial. Ils seront soumis à une forte pression et à un rythme effréné lors de chaque rencontre. Ce qui est certain, c'est que chez les Verts, il y a de la qualité. Ils doivent croire en leurs possibilités et jouer sur leur véritable valeur. En football, tout est possible. Cela s'annonce très difficile certes, mais il faut y croire pour parvenir à passer au second tour. Il ne faut surtout pas croire que notre groupe est facile, pas du tout.
Le poste d'arrière latéral droit et l'axe central inquiètent...
C'est juste. Côté droit, on peut y remédier. Il faut mettre quelqu'un qui sache jouer, comme sur le côté gauche de la défense où nous comptons deux bons joueurs Mesbah et Ghoulam. J'estime que Mandi fait l'affaire.
Il est le mieux indiqué pour prendre la place de latéral droit au sein de l'équipe. On le voit à Reims, il va carrément devant et avec Feghouli à ses côtés, il peut faire beaucoup de choses. Arrêtons avec Mostefa à droite. Je ne blâme pas le joueur qui n'y est pour rien. On le sens mal à l'aise à ce poste qui n'est pas le sien. Déjà que défensivement il n'arrive pas à s'en sortir en tant qu'arrièredroit, on imagine sa souffrance sur le terrain.
A son poste de prédilection, où il a l'habitude de jouer, en tant que milieu défensif, il est excellent parce qu'il est généreux à l'effort et très discipliné tactiquement. Il est en plus titulaire toute la saison avec son club. Ce n'est qu'à ce poste-là qu'il peut-être utile à l'EN. En tant que sentinelle, je ne vois pas mieux que lui. Arrêtons de le massacrer, faisons-le jouer au milieu de terrain. On ne peut compter sur lui sur le plan du jeu sur le côté...
C'est Medjani auquel a été confiée cette mission au milieu de terrain face à la Roumanie...
Justement. Il serait à mon sens, làaussi, plus judicieux de faire jouer Medjani dans l'axe. C'est son poste habituel et il s'y défend bien, surtout que l'axe central donne des inquiétudes avec Bougherra, qui nous a donné des frayeurs contre la Roumanie où il ne s'est pas montré rassurant.
Que préconisez-vous comme choix de joueur au niveau de l'axe central qui est un compartiment sensible ?
Il faut respecter les choix du sélectionneur, le dernier mot lui revient. On ne donne que notre avis s'il peut servir. Pour moi, Bougherra est dépassé par les évènements.
Faut-il faire jouer Halliche à sa place ?
Pour moi, la réponse est oui. Halliche a réalisé une saison pleine et a de l'expérience. Il faut remettre Medjani dans l'axe et un problème sera déjà réglé. On peut mettre Halliche ou Belkalem avec lui. Bougherra a montré beaucoup de failles, que ce soit défensivement ou sur le plan de la relance.
En ce qui concerne Belkalem, il n'a pas beaucoup joué...
C'est vrai. Pour moi, Halilhodzic devrait faire confiance à Halliche, qui en plus à un bon niveau intellectuel, ce qui lui permet de bien mettre en oeuvre l'aspect tactique et d'en avoir la bonne lecture. Je ne dirai pas qu'il est excellent, mais plutôt le mieux indiqué au vu des données actuelles. Medjani, il faudra l'ancrer dans l'axe au risque de me répéter.
En France, il a eu à affronter de grands attaquants comme Ibrahimovitch, Falcao et autres. Au milieu et en attaque, Vahid a l'embarras du choix par contre... C'est clair. Personnellement, je suis un adepte de Brahimi. Ce joueur est un véritable virtuose du dribble et un attaquant racé. Il doit jouer. On fera une erreur de le laisser sur le banc. C'est ma vision des choses. Il faut que l'EN ose, elle a les moyens pour le faire.
Il faut qu'on joue devant et surtout savoir se replacer, bien défendre et être capable de conserver le ballon. Vahid dispose de choix véritables et de qualités au milieu comme en attaque. A lui de constituer l'équipe la plus performante possible. Il connait bien tout le monde. Il a certainement les idées qu'il faut.
Il ne suffit pas néanmoins d'avoir des noms...
Ah non, surtout qu'en face tu as des noms, notamment la Belgique. On a joué face à l'Arménie et à la Roumanie, qui ne joueront pas le Mondial et qui sont donc quelque peu désintéressées.Cela ne sera pas pareil à la Coupe du monde en termes de motivation, concernant nos adversaires.
Ça sera une autre paire de manches. Toutefois, on a des potentialités et des joueurs capables de faire la différence. Il faudra commettre un minimum d'erreurs, se battre et jouer avec ses tripes. La rigueur dans la récupération et la conservation du ballon, avec une discipline tactique tous azimuts sont nécessaires. Les Verts sont tenus de jouer leurs chances à fond, même devant plus fort qu'eux. L'Allemagne (ex-RFA) était bien plus forte que nous en 1982 et on l'a pourtant battu !
Que pensez-vous de l'éviction de Doukha et Guedioura ?
Illogique. Guedioura a fait toute la phase éliminatoire et constitue un cadre de l'EN. On dit qu'il n'a pas trop joué, d'autres joueurs sont dans son cas. Lacen et Yebda par exemple n'ont, eux aussi, pas beaucoup joué. J'aurais préféré Guedioura à la place de Lacen. Même Doukha je le préfère à Cédric, surtout qu'il aurait été 3e gardien de but, en plus.
Est-ce aussi important que ça de l'avoir évincé pour accorder la confiance à Cédric ? Guedioura et Doukha ont toujours été là. Ils méritaient d'aller au Brésil. J'ai aussi tiqué sur Ferhat. C'est un jeune pétri de qualités. On lui aurait fait gagner en expérience pour le préparer psychologiquement aux grandes compétitions à venir.
Une Coupe du monde au Brésil pour Ferhat, on y gagnerait 15 ans avec lui. J'aurais fait personnellement d'autres choix, en prenant de jeunes joueurs pour les aguerrir. On en aura besoin pour les années à venir. Je souhaite le meilleur à notre Equipe nationale.
Êtes-vous sollicité en cette intersaison pour coacher un club ?
Dans le milieu de notre football, on fait en ce moment n'importe quoi. Il y a beaucoup de parvenus qui n'y connaissent rien.
On est marginalisés par les médias et on ne voit plus nos noms sur les journaux, pourtant nous disposons d'un savoir-faire prouvé des années durant sur le terrain et les diplômes nécessaires. On est comme rayés des annales du football national. On cite tout le monde sauf nous, alors qu'en termes de références, il n'y a pas photos avec certains entraîneurs qui ne connaissent rien au football et qui ne cessent pas de se vanter.
Pour notre part, on nous ignore comme si on n'avait jamais existé. Alors même que pour ce qui me concerne par exemple, j'ai décroché trois titres de champions, j'ai gagné deux Coupes d'Algérie et perdu une, avec en plus une accession réalisée avec Baraki.
Ce n'est pas grave et tant mieux peut-être, avec tout le bricolage que l'on voit. Je ne généralise pas évidemment. J'ai des projets à moyen et long termes dont je vous ferai part au moment opportun. Merci d'avoir pensé à moi.


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