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Un mouvement social de gauche peut-il faire reculer un gouvernement de gauche?
Suite au projet de loi El Khomri
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 03 - 2016

Dix ans après le mouvement anti-CPE, dernière grande mobilisation de la jeunesse qui avait eu raison du Contrat première embauche du Premier ministre de l'époque Dominique de Villepin, les organisations étudiantes, relayées par des partis politiques de gauche et certaines centrales syndicales, retournent dans la rue, ce mercredi 9 mars, dans l'espoir d'obtenir le retrait pur et simple de la future loi El Khomri.
Dix ans après le mouvement anti-CPE, dernière grande mobilisation de la jeunesse qui avait eu raison du Contrat première embauche du Premier ministre de l'époque Dominique de Villepin, les organisations étudiantes, relayées par des partis politiques de gauche et certaines centrales syndicales, retournent dans la rue, ce mercredi 9 mars, dans l'espoir d'obtenir le retrait pur et simple de la future loi El Khomri.
Pilotée notamment par le syndicat étudiant Unef (marqué à gauche), cette première journée de mobilisation, programmée le jour où le projet de loi réformant le code du travail aurait dû être examiné en conseil des ministres, a reçu le soutien des centrales contestataires CGT, FO, FSU, Solidaires ainsi que des organisations lycéennes SGL, l'UNL et la FIDL.
Farouchement opposé à la loi de la ministre du Travail, le mouvement né sur les réseaux sociaux, incarné par la pétition record de la féministe Caroline de Haas, pourrait doper la participation. Côté politique, plusieurs cadres d'Europe Ecologie-Les Verts et du Front de Gauche se joindront aux cortèges pour réclamer l'abandon du projet de loi El Khomri. Obtiendront-ils gain de cause ?
Nul doute que l'ampleur de la mobilisation pèsera sur la flexibilité du gouvernement au moment où celui-ci négocie avec les partenaires sociaux la réécriture du texte. Un retrait unilatéral, comme le réclament les organisations syndicales, semble toutefois hautement improbable. Sous la Ve République, jamais une mobilisation sociale de gauche n'a réussi à prendre dans l'opinion ni à faire reculer un gouvernement socialiste.
Mais il y a un début à tout. Front syndical désuni et absence de locomotive politique Une chose est sûre, le Parti socialiste ne joindra pas ses forces au mouvement social qui s'amorce. En dépit de la tribune au lance-flammes cosignée par Martine Aubry, les frondeurs du PS n'ont pas encore franchi le Rubicon d'aller manifester contre leur propre majorité.
Mais le bras de fer ne fait que commencer entre Manuel Valls, les parlementaires socialistes et la direction du PS. Le Premier ministre a d'ailleurs participé mardi soir à un séminaire spécial avec le groupe socialiste à l'Assemblée pour tenter de calmer les esprits. Pas de locomotive politique dans la rue ni de front syndical uni. Un temps espéré par la CGT, la réconciliation avec la CFDT a pour l'heure échoué.
Les syndicats dits réformistes (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et la Fage (étudiants) ont refusé de s'associer à la journée du 9 mars, préférant des rassemblements distincts le 12. Une manière pour ces centrales d'afficher leur ouverture tout en rappelant q'elles exigent des modifications "en profondeur" du projet. A la dispersion syndicale s'ajoute la multiplication des dates.
Au-delà du 9 mars, la CGT et FO misent davantage sur un grand rassemblement le 31 mars prochain, soit une semaine après le dépôt du texte définitif au Conseil des ministres, pour faire entendre leur désaccord. "Le 9, c'est comme un apéro avant le plat de consistance qui pourrait être le 31. Et nous allons tout faire pour faire du 31 mars une grande journée d'action", promet le patron de Force ouvrière Jean-Claude Mailly dans L'Humanité.
Tous les ingrédients (ou presque) du CPE sont réunis
Si le mouvement naissant se heurte à des contraintes logistiques, il n'en demeure pas moins alarmant pour l'exécutif. Une fin de mandat difficile pour un président affaibli, un premier ministre déterminé à ne rien lâcher pour faire de ce bras de fer une signature politique, une majorité hésitante et des syndicats prêts à en découdre... A l'image du mouvement anti-CPE de 2006, la fronde contre la loi El Khomri rassemble d'ores et déjà la quasi-totalité des ingrédients d'un embrasement social.
Les hésitations de l'opinion, très partagée sur l'opportunité du projet de loi, ne doivent pas faire oublier qu'au début de la révolte anti- CPE, les sondages ne démontraient pas une opposition de principe au Contrat première embauche. C'est sous la pression de la rue que l'opinion a fini par se rallier à la cause des jeunes, entraînant in fine l'abandon de la loi pourtant votée par la majorité de l'époque.
En sera-t-il de même dix ans plus tard ? Selon un sondage BVA publié ce week-end, un peu moins d'un Français sur deux (49%) approuve la journée d'action du 9 mars et 58% d'entre eux voient déjà la contestation prendre autant d'ampleur que la fronde anti-CPE. Qu'importe si le projet de loi El Khomri ne concerne pas spécifiquement les jeunes. L'Unef, premier syndicat étudiant, entend bien lancer toutes ses forces dans ce qu'elle considère comme une bataille contre la "précarité". Exactement le même mot d'ordre qu'il y a dix ans.
Pilotée notamment par le syndicat étudiant Unef (marqué à gauche), cette première journée de mobilisation, programmée le jour où le projet de loi réformant le code du travail aurait dû être examiné en conseil des ministres, a reçu le soutien des centrales contestataires CGT, FO, FSU, Solidaires ainsi que des organisations lycéennes SGL, l'UNL et la FIDL.
Farouchement opposé à la loi de la ministre du Travail, le mouvement né sur les réseaux sociaux, incarné par la pétition record de la féministe Caroline de Haas, pourrait doper la participation. Côté politique, plusieurs cadres d'Europe Ecologie-Les Verts et du Front de Gauche se joindront aux cortèges pour réclamer l'abandon du projet de loi El Khomri. Obtiendront-ils gain de cause ?
Nul doute que l'ampleur de la mobilisation pèsera sur la flexibilité du gouvernement au moment où celui-ci négocie avec les partenaires sociaux la réécriture du texte. Un retrait unilatéral, comme le réclament les organisations syndicales, semble toutefois hautement improbable. Sous la Ve République, jamais une mobilisation sociale de gauche n'a réussi à prendre dans l'opinion ni à faire reculer un gouvernement socialiste.
Mais il y a un début à tout. Front syndical désuni et absence de locomotive politique Une chose est sûre, le Parti socialiste ne joindra pas ses forces au mouvement social qui s'amorce. En dépit de la tribune au lance-flammes cosignée par Martine Aubry, les frondeurs du PS n'ont pas encore franchi le Rubicon d'aller manifester contre leur propre majorité.
Mais le bras de fer ne fait que commencer entre Manuel Valls, les parlementaires socialistes et la direction du PS. Le Premier ministre a d'ailleurs participé mardi soir à un séminaire spécial avec le groupe socialiste à l'Assemblée pour tenter de calmer les esprits. Pas de locomotive politique dans la rue ni de front syndical uni. Un temps espéré par la CGT, la réconciliation avec la CFDT a pour l'heure échoué.
Les syndicats dits réformistes (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et la Fage (étudiants) ont refusé de s'associer à la journée du 9 mars, préférant des rassemblements distincts le 12. Une manière pour ces centrales d'afficher leur ouverture tout en rappelant q'elles exigent des modifications "en profondeur" du projet. A la dispersion syndicale s'ajoute la multiplication des dates.
Au-delà du 9 mars, la CGT et FO misent davantage sur un grand rassemblement le 31 mars prochain, soit une semaine après le dépôt du texte définitif au Conseil des ministres, pour faire entendre leur désaccord. "Le 9, c'est comme un apéro avant le plat de consistance qui pourrait être le 31. Et nous allons tout faire pour faire du 31 mars une grande journée d'action", promet le patron de Force ouvrière Jean-Claude Mailly dans L'Humanité.
Tous les ingrédients (ou presque) du CPE sont réunis
Si le mouvement naissant se heurte à des contraintes logistiques, il n'en demeure pas moins alarmant pour l'exécutif. Une fin de mandat difficile pour un président affaibli, un premier ministre déterminé à ne rien lâcher pour faire de ce bras de fer une signature politique, une majorité hésitante et des syndicats prêts à en découdre... A l'image du mouvement anti-CPE de 2006, la fronde contre la loi El Khomri rassemble d'ores et déjà la quasi-totalité des ingrédients d'un embrasement social.
Les hésitations de l'opinion, très partagée sur l'opportunité du projet de loi, ne doivent pas faire oublier qu'au début de la révolte anti- CPE, les sondages ne démontraient pas une opposition de principe au Contrat première embauche. C'est sous la pression de la rue que l'opinion a fini par se rallier à la cause des jeunes, entraînant in fine l'abandon de la loi pourtant votée par la majorité de l'époque.
En sera-t-il de même dix ans plus tard ? Selon un sondage BVA publié ce week-end, un peu moins d'un Français sur deux (49%) approuve la journée d'action du 9 mars et 58% d'entre eux voient déjà la contestation prendre autant d'ampleur que la fronde anti-CPE. Qu'importe si le projet de loi El Khomri ne concerne pas spécifiquement les jeunes. L'Unef, premier syndicat étudiant, entend bien lancer toutes ses forces dans ce qu'elle considère comme une bataille contre la "précarité". Exactement le même mot d'ordre qu'il y a dix ans.


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