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Une cité qui peine à sortir de sa torpeur
Alger by night
Publié dans Le Midi Libre le 29 - 07 - 2007

Contrairement à certaines mégalopoles méditerranéennes où les espaces publics sont fébriles et baignent, le soir, dans une ambiance festive, chez nous, en revanche, Alger by night est une capitale amorphe : les soirées se succèdent, se ressemblent et sont rythmées par une atmosphère monotone.
Contrairement à certaines mégalopoles méditerranéennes où les espaces publics sont fébriles et baignent, le soir, dans une ambiance festive, chez nous, en revanche, Alger by night est une capitale amorphe : les soirées se succèdent, se ressemblent et sont rythmées par une atmosphère monotone.
Hormis quelques localités, à l'image de Staouéli ou Draria, qui, le soir, se lovent dans un décor plus attrayant, ou à Bordj El Kiffan où les terrasses invitent les gens à s'attabler autour des coupes de glace, le centre-ville d'Alger est, très peu animé, sinon «quasi mort» et les quelques salons de thé ou de glace ne jugent pas opportun de rester ouverts au-delà de 22h 00, en dépit de l'instruction de la wilaya qui a enjoint une catégorie de commerçants à rester ouverts le soir. Une manière de montrer aux convives de la manifestation ''Alger, capitale de la culture arabe'' que la ville d'Ibn Mezghenna n'est pas aussi morose.
Peu de spectacles
animent les rues
Il n'y a qu'à arpenter les artères commerçantes de la capitale le soir pour constater de visu le vide qui les caractérise. A peine si quelques essaims de jeunes occupent le seuil de leur immeuble ou les silhouettes de ce que nous appelons les sans domicile fixe, une catégorie qui, soulignons le, porte la charge de son désoeuvrement, à travers les rues sombres et sans attrait de la capitale. Une cité arpentée, par ailleurs, par des gens venus de l'intérieur du pays pour se fondre dans la masse anonyme et élire domicile sous les arcades des grandes artères. Il y a aussi les jeunes qui émargent aux délices de la zetla. Certains se shootent aux joints qu'ils nomment ''kemiate'', d'autres, on les voit sniffer dans certains jardins publics. Les spectacles artistiques organisés çà et là dans les salles et autres espaces open-air (Théâtre de Verdure, Casif, etc.) par l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger ou l'ONCI ne semblent pas emballer grand monde, sinon une frange sélective. Bien que des tentatives soient osées par ci, par là dans l'esplanade El Kettani et le complexe éponyme, où il y a un semblant d'animation musicale organisée par l'Apc de Bab El-Oued, les soirées estivales sont, à proprement dit, mal occupées par la plupart des Algérois. Peu d'évasion nocturne leur est offerte. Il y va de même pour les salles de cinéma qui se sont mises à l'ère et (l'air) du home-vidéo et qui fonctionnent très timidement ou l'antre du TNA Mahieddine Bachtarzi vers lequel peu de familles affluent. Les grandes terrasses censées offrir de meilleures prestations aux familles sont quasiment inexistantes au cœur d'une capitale qui se recroqueville sur elle-même, car tout simplement «il n'y a rien à voir à l'extérieur», nous dit un père de famille qui cherche à meubler son temps en s'affairant à de petites bricoles chez lui. «Je préfère au moins me rendre utile que de me tourner les pouces à longueur de journée», renchérit son ami Djamel, un fonctionnaire dont les moyens financiers ne lui permettent pas de s'offrir un séjour dans une des stations balnéaires du littoral. Tout compte fait, Alger reste une cité où l'animation n'est pas son fort. «Contrairement dans les pays voisins, à savoir le Maroc ou de la Tunisie où les espaces publics des villes sont animées, chez nous, en revanche, les soirées se succèdent, se ressemblent et sont rythmées par une atmosphère routinière, inodore et incolore», nous lance un groupe de jeunes issus des bas-fonds d'Alger.
Conservatrices ou peu portées sur la vie nocturne
Quand bien même les responsables du secteur de la culture tentent de sortir Alger de sa torpeur, notamment depuis trois ou quatre ans, et la soustraire de sa chape d'inertie, les gens préfèrent se cantonner dans leur chez-soi ou fréquenter d'autres lieux où le sentiment de sécurité est conforté, laisse entendre en filigrane un père de famille qui ne sait pas où passer ses vacances avec sa smala. Conservatrices ou peu portées sur la vie nocturne à l'extérieur, ces familles appréhendent aussi certains endroits qu'elles considèrent mal famés. «Je n'ose m'aventurer avec ma femme et toute la ribambelle le soir dans les rues d'Alger, car non seulement il n'y a rien à voir ni à visiter, mais le sentiment de sécurité n'est pas conforté», tient à rappeler un sexagénaire qui semble prendre de l'air sur l'ex-rampe Magenta (aux alentours de la Place des martyrs). En contrebas de la rampe, sillonnée par quelques ombres furtives, les terrasses des Voûtes que le défunt gouvernorat du Grand Alger avait promises à un avenir moins lugubre sont désertes. La terrasse du restaurant dit le Grand pêcheur est pleine de vide. D'autres quartiers sont, en revanche, animés à une heure avancée de la soirée. C'est le quartier populeux de Bab El-Oued. Les plages R'mila et El Kettani constituent, désormais - lors de la saison estivale - un lieu de farniente qui draine la grande foule. Depuis que la canalisation des eaux usées est déviée vers le lieu dit Qaâ Essour, les gens des quartiers environnants n'hésitent pas à venir se requinquer en rechargeant leurs ‘accus'' et humant la brise marine. Dès la tombée de la nuit, l'esplanade de l'avenue Commandant Abderrahmane Mira et le site littoral aménagé depuis peu, sont envahis par une nuée de gens en quête de fraîcheur. On flâne à loisir l'espace d'une soirée. A l'occasion, les responsables du complexe El Kettani organisent des soirées artistiques, animées par de jeunes interprètes chaabis. A un jet de pierre de ce pan littoral, un autre argument donne matière à une animation. Celle-là, loin, s'en faut, ne revêt pas le caractère culturel ou artistique, sinon un tohu-bohu que créent les jeunes au niveau des échoppes de la bouffe ou ce que nous appelons les Quatre saisons, qui assurent le service nocturne. Dans un ballet incessant de va-et-vient, les jeunes des Trois-Horloges se bousculent dans les pizzeria et autres réduits qui proposent la chawarma, un encas en vogue depuis quelque temps. Un commerce juteux qui, à dire vrai, donne de la matière aux oisifs de rester éveiller jusqu'à une heure bien avancée de la nuit.
Hormis quelques localités, à l'image de Staouéli ou Draria, qui, le soir, se lovent dans un décor plus attrayant, ou à Bordj El Kiffan où les terrasses invitent les gens à s'attabler autour des coupes de glace, le centre-ville d'Alger est, très peu animé, sinon «quasi mort» et les quelques salons de thé ou de glace ne jugent pas opportun de rester ouverts au-delà de 22h 00, en dépit de l'instruction de la wilaya qui a enjoint une catégorie de commerçants à rester ouverts le soir. Une manière de montrer aux convives de la manifestation ''Alger, capitale de la culture arabe'' que la ville d'Ibn Mezghenna n'est pas aussi morose.
Peu de spectacles
animent les rues
Il n'y a qu'à arpenter les artères commerçantes de la capitale le soir pour constater de visu le vide qui les caractérise. A peine si quelques essaims de jeunes occupent le seuil de leur immeuble ou les silhouettes de ce que nous appelons les sans domicile fixe, une catégorie qui, soulignons le, porte la charge de son désoeuvrement, à travers les rues sombres et sans attrait de la capitale. Une cité arpentée, par ailleurs, par des gens venus de l'intérieur du pays pour se fondre dans la masse anonyme et élire domicile sous les arcades des grandes artères. Il y a aussi les jeunes qui émargent aux délices de la zetla. Certains se shootent aux joints qu'ils nomment ''kemiate'', d'autres, on les voit sniffer dans certains jardins publics. Les spectacles artistiques organisés çà et là dans les salles et autres espaces open-air (Théâtre de Verdure, Casif, etc.) par l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger ou l'ONCI ne semblent pas emballer grand monde, sinon une frange sélective. Bien que des tentatives soient osées par ci, par là dans l'esplanade El Kettani et le complexe éponyme, où il y a un semblant d'animation musicale organisée par l'Apc de Bab El-Oued, les soirées estivales sont, à proprement dit, mal occupées par la plupart des Algérois. Peu d'évasion nocturne leur est offerte. Il y va de même pour les salles de cinéma qui se sont mises à l'ère et (l'air) du home-vidéo et qui fonctionnent très timidement ou l'antre du TNA Mahieddine Bachtarzi vers lequel peu de familles affluent. Les grandes terrasses censées offrir de meilleures prestations aux familles sont quasiment inexistantes au cœur d'une capitale qui se recroqueville sur elle-même, car tout simplement «il n'y a rien à voir à l'extérieur», nous dit un père de famille qui cherche à meubler son temps en s'affairant à de petites bricoles chez lui. «Je préfère au moins me rendre utile que de me tourner les pouces à longueur de journée», renchérit son ami Djamel, un fonctionnaire dont les moyens financiers ne lui permettent pas de s'offrir un séjour dans une des stations balnéaires du littoral. Tout compte fait, Alger reste une cité où l'animation n'est pas son fort. «Contrairement dans les pays voisins, à savoir le Maroc ou de la Tunisie où les espaces publics des villes sont animées, chez nous, en revanche, les soirées se succèdent, se ressemblent et sont rythmées par une atmosphère routinière, inodore et incolore», nous lance un groupe de jeunes issus des bas-fonds d'Alger.
Conservatrices ou peu portées sur la vie nocturne
Quand bien même les responsables du secteur de la culture tentent de sortir Alger de sa torpeur, notamment depuis trois ou quatre ans, et la soustraire de sa chape d'inertie, les gens préfèrent se cantonner dans leur chez-soi ou fréquenter d'autres lieux où le sentiment de sécurité est conforté, laisse entendre en filigrane un père de famille qui ne sait pas où passer ses vacances avec sa smala. Conservatrices ou peu portées sur la vie nocturne à l'extérieur, ces familles appréhendent aussi certains endroits qu'elles considèrent mal famés. «Je n'ose m'aventurer avec ma femme et toute la ribambelle le soir dans les rues d'Alger, car non seulement il n'y a rien à voir ni à visiter, mais le sentiment de sécurité n'est pas conforté», tient à rappeler un sexagénaire qui semble prendre de l'air sur l'ex-rampe Magenta (aux alentours de la Place des martyrs). En contrebas de la rampe, sillonnée par quelques ombres furtives, les terrasses des Voûtes que le défunt gouvernorat du Grand Alger avait promises à un avenir moins lugubre sont désertes. La terrasse du restaurant dit le Grand pêcheur est pleine de vide. D'autres quartiers sont, en revanche, animés à une heure avancée de la soirée. C'est le quartier populeux de Bab El-Oued. Les plages R'mila et El Kettani constituent, désormais - lors de la saison estivale - un lieu de farniente qui draine la grande foule. Depuis que la canalisation des eaux usées est déviée vers le lieu dit Qaâ Essour, les gens des quartiers environnants n'hésitent pas à venir se requinquer en rechargeant leurs ‘accus'' et humant la brise marine. Dès la tombée de la nuit, l'esplanade de l'avenue Commandant Abderrahmane Mira et le site littoral aménagé depuis peu, sont envahis par une nuée de gens en quête de fraîcheur. On flâne à loisir l'espace d'une soirée. A l'occasion, les responsables du complexe El Kettani organisent des soirées artistiques, animées par de jeunes interprètes chaabis. A un jet de pierre de ce pan littoral, un autre argument donne matière à une animation. Celle-là, loin, s'en faut, ne revêt pas le caractère culturel ou artistique, sinon un tohu-bohu que créent les jeunes au niveau des échoppes de la bouffe ou ce que nous appelons les Quatre saisons, qui assurent le service nocturne. Dans un ballet incessant de va-et-vient, les jeunes des Trois-Horloges se bousculent dans les pizzeria et autres réduits qui proposent la chawarma, un encas en vogue depuis quelque temps. Un commerce juteux qui, à dire vrai, donne de la matière aux oisifs de rester éveiller jusqu'à une heure bien avancée de la nuit.


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