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"L'art est humanisme observation et analyse"
Rencontre avec l'artiste peintre Ali Khodja
Publié dans Le Midi Libre le 29 - 08 - 2007

Il est à la fois toute la peinture et tous les peintres; tous les développements et toutes les ruptures, toutes les avancées des sciences et des arts qui vont de pair.
Il est à la fois toute la peinture et tous les peintres; tous les développements et toutes les ruptures, toutes les avancées des sciences et des arts qui vont de pair.
Il explique ainsi les progrès de l'humanité : «La révolution de l'âge duefer a supplanté techniquement et artistiquement celle de la pierre polie ; puis vint l'âge du bronze avec ses propres caractéristiques. Il y a plusieurs temps…»
Ali Ali-Khodja est dans son atelier remis en ordre pour les besoins d'une séance de photographies, il poursuit : «Le temps, c'est le mouvement ; chaque âge est lié à des créateurs. En peinture, la Renaissance est arrivée à séparer l'artisan de l'artiste ; elle a imposé l'individualité créatrice.» Il ajoute malicieusement : «Les penseurs et créateurs arabes ont apporté les idées de la Renaissance et c'est l'Europe qui en a profité.» Il réfléchit et propose : «Dès que les gens commencent à penser, l'inquisition s'élève contre la raison !»
La pensée est capitale dans le processus de création «avec l'observation et l'analyse». Sciences et arts sont inconcevables sans «ouverture, sans liberté. J'ai d'ailleurs exposé sous le titre «Le geste libre».
A ce propos, n'y a- t-il pas traces de la pensée zen dans l'œuvre de Ali-Khodja ? Sans récuser cette question, il pense que son environnement artistique familial (il est le neveu de Omar et Mohamed Racim) l'a certainement influencé, mais surtout «il y a le hasard, l'accident, le désordre qui impliquent la résurgence de la sensibilité, de l'émotion, la poésie. Après, je construis sans idée préconçue, je prends un nouveau chemin inconnu. Si vous reprenez le même chemin connu, reconnu, vous n'avez plus de découvertes à faire. Il n'y a plus d'étonnement !» «Mon temps c'est cela ! S'il n'y a pas de création, il n'y a pas de temps ! Ma quête de l'absolu est liée à la création, à l'invention d'un temps qui abolit la durée !» Ce temps philosophique qui tend vers la perpétuité dans un espace qui n'est jamais fini ?
Il interroge : «Qu'est-ce que l'identité ? C'est ce qui nous rassemble et nous différencie. Mais le plus important, c'est la réflexion, l'observation de ce qui nous entoure et «fait» notre existence, l'analyse de cette absence d'échanges et de contacts approfondis et suivis avec le monde au-delà des frontières. Prenez l'année de la culture arabe, les artistes invités ont-ils eu le temps de rencontrer leurs homologues ? Sont-ils repartis avec la certitude que l'art en Algérie est en contact avec la réalité, avec la nature?»
Quand il y a absence de culture, de questionnement et d'analyse, on met sur le même plan l'artisan et l'artiste ; l'un répète des gestes qui étaient à l'origine des inventions, l'autre est tenu de créer, de questionner le monde. «Je soulève ce que certains peintres algériens ne soulèvent pas, l'idée de l'espace et de l'infini ; de la philosophie qui nous guide ou nous anime sans scolastique, de mouvement et de contact avec la nature.»
Il n'envisage pas l'art comme une recette, un moyen d'atteindre une cible, une clientèle, ce que certains galéristes semblent privilégier alors qu'à l'origine, l'idée était de soutenir des idées, des approches artistiques, des prises de risques !
L'œuvre est certes là dans son intégrité et chaque «geste est lié à un souffle, une respiration libre qui rejoint le mouvement de la vie elle-même.»
Il revendique son abstraction, alors même que sa peinture paraît plus visible que les plus fidèles compositions, car elle met en scène aussi «l'invisible, l'inexprimable ; il y a aussi des réalités indéfinissables. Je ne justifie jamais ma démarche ; j'ai le hasard heureux. Mon environnement est pour beaucoup dans la créativité ; plus il est divers et varié plus il est dynamique. C'est cette dynamique qui est importante ; esthétisante.»
La peinture est-elle l'art du silence? Il dit que la peinture s'entend comme la musique se voit. Il invoque Valéry : «Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison.»
Ali Khodja travaille sans relâche, avec une joie de vivre et un enthousiasme qu'aiguillonnent les projets et les travaux. Il aimerait que Alger soit un jour plus ouverte et plus dynamique dans les échanges culturels et scientifiques, car «l'art et la science sont plus éternels que toute autre activité éphémère.»
Rien ne pourra l'atteindre. «A chaque toile, je nais à nouveau !» Une idée qui change des critiques ressassées !
Il explique ainsi les progrès de l'humanité : «La révolution de l'âge duefer a supplanté techniquement et artistiquement celle de la pierre polie ; puis vint l'âge du bronze avec ses propres caractéristiques. Il y a plusieurs temps…»
Ali Ali-Khodja est dans son atelier remis en ordre pour les besoins d'une séance de photographies, il poursuit : «Le temps, c'est le mouvement ; chaque âge est lié à des créateurs. En peinture, la Renaissance est arrivée à séparer l'artisan de l'artiste ; elle a imposé l'individualité créatrice.» Il ajoute malicieusement : «Les penseurs et créateurs arabes ont apporté les idées de la Renaissance et c'est l'Europe qui en a profité.» Il réfléchit et propose : «Dès que les gens commencent à penser, l'inquisition s'élève contre la raison !»
La pensée est capitale dans le processus de création «avec l'observation et l'analyse». Sciences et arts sont inconcevables sans «ouverture, sans liberté. J'ai d'ailleurs exposé sous le titre «Le geste libre».
A ce propos, n'y a- t-il pas traces de la pensée zen dans l'œuvre de Ali-Khodja ? Sans récuser cette question, il pense que son environnement artistique familial (il est le neveu de Omar et Mohamed Racim) l'a certainement influencé, mais surtout «il y a le hasard, l'accident, le désordre qui impliquent la résurgence de la sensibilité, de l'émotion, la poésie. Après, je construis sans idée préconçue, je prends un nouveau chemin inconnu. Si vous reprenez le même chemin connu, reconnu, vous n'avez plus de découvertes à faire. Il n'y a plus d'étonnement !» «Mon temps c'est cela ! S'il n'y a pas de création, il n'y a pas de temps ! Ma quête de l'absolu est liée à la création, à l'invention d'un temps qui abolit la durée !» Ce temps philosophique qui tend vers la perpétuité dans un espace qui n'est jamais fini ?
Il interroge : «Qu'est-ce que l'identité ? C'est ce qui nous rassemble et nous différencie. Mais le plus important, c'est la réflexion, l'observation de ce qui nous entoure et «fait» notre existence, l'analyse de cette absence d'échanges et de contacts approfondis et suivis avec le monde au-delà des frontières. Prenez l'année de la culture arabe, les artistes invités ont-ils eu le temps de rencontrer leurs homologues ? Sont-ils repartis avec la certitude que l'art en Algérie est en contact avec la réalité, avec la nature?»
Quand il y a absence de culture, de questionnement et d'analyse, on met sur le même plan l'artisan et l'artiste ; l'un répète des gestes qui étaient à l'origine des inventions, l'autre est tenu de créer, de questionner le monde. «Je soulève ce que certains peintres algériens ne soulèvent pas, l'idée de l'espace et de l'infini ; de la philosophie qui nous guide ou nous anime sans scolastique, de mouvement et de contact avec la nature.»
Il n'envisage pas l'art comme une recette, un moyen d'atteindre une cible, une clientèle, ce que certains galéristes semblent privilégier alors qu'à l'origine, l'idée était de soutenir des idées, des approches artistiques, des prises de risques !
L'œuvre est certes là dans son intégrité et chaque «geste est lié à un souffle, une respiration libre qui rejoint le mouvement de la vie elle-même.»
Il revendique son abstraction, alors même que sa peinture paraît plus visible que les plus fidèles compositions, car elle met en scène aussi «l'invisible, l'inexprimable ; il y a aussi des réalités indéfinissables. Je ne justifie jamais ma démarche ; j'ai le hasard heureux. Mon environnement est pour beaucoup dans la créativité ; plus il est divers et varié plus il est dynamique. C'est cette dynamique qui est importante ; esthétisante.»
La peinture est-elle l'art du silence? Il dit que la peinture s'entend comme la musique se voit. Il invoque Valéry : «Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison.»
Ali Khodja travaille sans relâche, avec une joie de vivre et un enthousiasme qu'aiguillonnent les projets et les travaux. Il aimerait que Alger soit un jour plus ouverte et plus dynamique dans les échanges culturels et scientifiques, car «l'art et la science sont plus éternels que toute autre activité éphémère.»
Rien ne pourra l'atteindre. «A chaque toile, je nais à nouveau !» Une idée qui change des critiques ressassées !


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