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Le salut dans la fuite
Siriani, bonne sri-lankaise à Beyrouth
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 10 - 2007

Enfermée, coupée de sa famille et sans un sou malgré toutes ces années passées à astiquer et nettoyer, Siriani a réalisé qu'il était temps de prendre la fuite. Comme des milliers de Sri-Lankaises, de Philippines, de Népalaises ou d'Ethiopiennes, Siriani est arrivée au Liban à 20 ans pour y travailler comme bonne — un must dans un pays où les apparences sont primordiales.
"J'ai tenu en priant pour que les choses s'améliorent, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je devais m'enfuir, ou j'y laisserais mon existence."
Originaire du Sri-Lanka, Siriani, qui a peur de donner son vrai nom, raconte qu'un des fils de ses employeurs a eu pitié d'elle et l'a aidée à s'enfuir il y a deux mois.
"Madame et son mari n'étaient pas à la maison. Le garçon m'a donné un peu d'argent et m'a dit d'aller lui acheter du chocolat. Je ne savais pas où aller. Je n'avais vu que l'intérieur de la maison de Beyrouth et de celle de la campagne", dit-elle.
Aidée par des voisins, Siriani a finalement atterri dans un foyer à Beyrouth géré par Caritas-Liban, une ONG catholique. Elle a retrouvé là des dizaines d'autres domestiques africaines et asiatiques en fuite qui attendent de toucher leurs salaires impayés et d'obtenir un billet d'avion pour rentrer chez elles.
On dénombre selon la presse 150.000 domestiques étrangers au Liban, un pays de quatre millions d'habitants. Beaucoup sont très bien lotis, mais les histoires de mauvais traitements sont légion.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont publié des rapports alarmants sur l'exploitation des domestiques, dont certaines sont violées par les employeurs qui confisquent leurs papiers pour les empêcher de fuir.
Cette année, quatre bonnes se seraient suicidées, selon ces organisations. « Je reçois tous les jours des appels téléphoniques ou des SMS sur des cas de harcèlement sexuel", affirme le Père Augustine, un prêtre philippin envoyé à Beyrouth il y a dix ans pour y aider ses compatriotes.
"De nombreux patrons refusent de payer leurs employés pendant des mois. Certains frappent leur domestique pour qu'elle leur obéisse."
Impossible de dresser un profil-type des mauvais employeurs, souligne-t-il : "Ils peuvent être chrétiens ou musulmans. Certains sont éduqués et d'apparence respectable."
Les foyers des ambassades des Philippines et du Sri-Lanka abritent des dizaines de domestiques en fuite. Des centaines d'autres attendent leur passeport dans des centres de rétention, selon le Père Augustine.
Les Philippines gagnent en moyenne 200 à 300 dollars par mois. Sri-Lankaises et Ethiopiennes touchent deux fois moins. Les agences spécialisées au Liban exigent en moyenne 2.000 dollars pour les faire venir pour des contrats de deux ans.
"Les employeurs jugent que la fille leur appartient car ils ont payé son transfert", dit Lina Saloumi, une assistante sociale de l'ambassade d'Ethiopie.
Selon elle, la piètre condition des domestiques est autant la faute du droit du travail qui ne protège pas les travailleurs étrangers que des agences spécialisées qu'elle qualifie de "marchands d'esclaves modernes".
Enfermée, coupée de sa famille et sans un sou malgré toutes ces années passées à astiquer et nettoyer, Siriani a réalisé qu'il était temps de prendre la fuite. Comme des milliers de Sri-Lankaises, de Philippines, de Népalaises ou d'Ethiopiennes, Siriani est arrivée au Liban à 20 ans pour y travailler comme bonne — un must dans un pays où les apparences sont primordiales.
"J'ai tenu en priant pour que les choses s'améliorent, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je devais m'enfuir, ou j'y laisserais mon existence."
Originaire du Sri-Lanka, Siriani, qui a peur de donner son vrai nom, raconte qu'un des fils de ses employeurs a eu pitié d'elle et l'a aidée à s'enfuir il y a deux mois.
"Madame et son mari n'étaient pas à la maison. Le garçon m'a donné un peu d'argent et m'a dit d'aller lui acheter du chocolat. Je ne savais pas où aller. Je n'avais vu que l'intérieur de la maison de Beyrouth et de celle de la campagne", dit-elle.
Aidée par des voisins, Siriani a finalement atterri dans un foyer à Beyrouth géré par Caritas-Liban, une ONG catholique. Elle a retrouvé là des dizaines d'autres domestiques africaines et asiatiques en fuite qui attendent de toucher leurs salaires impayés et d'obtenir un billet d'avion pour rentrer chez elles.
On dénombre selon la presse 150.000 domestiques étrangers au Liban, un pays de quatre millions d'habitants. Beaucoup sont très bien lotis, mais les histoires de mauvais traitements sont légion.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont publié des rapports alarmants sur l'exploitation des domestiques, dont certaines sont violées par les employeurs qui confisquent leurs papiers pour les empêcher de fuir.
Cette année, quatre bonnes se seraient suicidées, selon ces organisations. « Je reçois tous les jours des appels téléphoniques ou des SMS sur des cas de harcèlement sexuel", affirme le Père Augustine, un prêtre philippin envoyé à Beyrouth il y a dix ans pour y aider ses compatriotes.
"De nombreux patrons refusent de payer leurs employés pendant des mois. Certains frappent leur domestique pour qu'elle leur obéisse."
Impossible de dresser un profil-type des mauvais employeurs, souligne-t-il : "Ils peuvent être chrétiens ou musulmans. Certains sont éduqués et d'apparence respectable."
Les foyers des ambassades des Philippines et du Sri-Lanka abritent des dizaines de domestiques en fuite. Des centaines d'autres attendent leur passeport dans des centres de rétention, selon le Père Augustine.
Les Philippines gagnent en moyenne 200 à 300 dollars par mois. Sri-Lankaises et Ethiopiennes touchent deux fois moins. Les agences spécialisées au Liban exigent en moyenne 2.000 dollars pour les faire venir pour des contrats de deux ans.
"Les employeurs jugent que la fille leur appartient car ils ont payé son transfert", dit Lina Saloumi, une assistante sociale de l'ambassade d'Ethiopie.
Selon elle, la piètre condition des domestiques est autant la faute du droit du travail qui ne protège pas les travailleurs étrangers que des agences spécialisées qu'elle qualifie de "marchands d'esclaves modernes".


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