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Khouya El Baz ou le bluesman exubérant
Il y a cinq ans nous quittait le compositeur et interprète Mohamed El Badji
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 07 - 2008

Pendant longtemps, il s'est fait connaître dans le milieu chaabi par son ensemble bleu de Chine, portant un chapeau style western et flanqué de sa guitare sèche, entonnant des textes avec une voix éraillée. Il s'agit de l'icône chaabie, l'auteur, compositeur et interprète, Mohamed el Badji. Celui qu'on affuble de ''Khouya el Baz'', ce bluesman qui a tiré sa révérence en 2003, à l'âge de 70 ans. Ceux qui l'ont côtoyé de près l'évoquent non sans un brin de nostalgie, notamment lorsque le parolier cherchait à changer d'air et de décor en allant s'époumoner à Bouharoun, un site balnéaire qu'il prisait beaucoup tant le cadre constituait une source d'inspiration pour lui.
Pendant longtemps, il s'est fait connaître dans le milieu chaabi par son ensemble bleu de Chine, portant un chapeau style western et flanqué de sa guitare sèche, entonnant des textes avec une voix éraillée. Il s'agit de l'icône chaabie, l'auteur, compositeur et interprète, Mohamed el Badji. Celui qu'on affuble de ''Khouya el Baz'', ce bluesman qui a tiré sa révérence en 2003, à l'âge de 70 ans. Ceux qui l'ont côtoyé de près l'évoquent non sans un brin de nostalgie, notamment lorsque le parolier cherchait à changer d'air et de décor en allant s'époumoner à Bouharoun, un site balnéaire qu'il prisait beaucoup tant le cadre constituait une source d'inspiration pour lui.
Mohamed El Badji est né le 13 mai 1933 à Belcourt (Alger), mais ses parents sont originaires d ‘El-Eulma et ses oncles sont de Béni Ouartilène. Son attachement à la musique remonte à l947, période où tout jeune il fréquentait le cercle scout d‘El Mouradia Fawdj El Aman aux côtés de Didouche Mourad et ce jusqu‘en 1952. Il figure dans la troupe de Kaddour Abderrahmane, dit Kanoun. Ses camarades de classe étaient cheikh Bâaziz, Chaâbane Madani, Brahim Siket. Pendant le début des années cinquante, il prend part de manière cyclique à des fêtes populaires dans différents orchestres. Arrêté pendant la grève des Huit Jours, en 1957, i1 est torturé, jugé et condamné à mort au même titre que les militantes Baya Gacemi et Ourida Medad. Mais son exécution n‘aura pas lieu. Dans sa cellule, il fabrique une guitare de fortune et composa son fabuleux texte ‘‘Ya Maqnine Ezzine‘‘ (L‘oiseau révolutionnaire) et celle intitulée Djhazek Ghali Ya Houria. Au mois de mars 1962, il retrouve la liberté et se remet à la besogne. Jusqu‘en 1977, il occupe un modeste emploi au ministère de la Justice avant son départ pour la retraite. Pour meubler son temps, il gère une boucherie située dans le marché " Gaspar‘‘ à El-Mouradia. Mais ses grands moments, il les consacre au chaâbi. Il écrit et compose Bahr Attoffane. Pour échapper à la douleur, El-Badji se réfugiait dans son chant qui restait, pour lui, une quête permanente de l‘apaisement. Il tient son âme en paix et en silence. Son cœur battra pour ses premières amours, le chaâbi, mais avec cette touche personnelle novatrice. Gorgé de talent, El Badji est un troubadour doué. Sa voix caverneuse et éraillée égrenait des textes qui reprenaient sa peine et la douleur d‘autrui dans un écorché vif.
Ses textes furent pris par des interprètes comme Boudjemaâ El-Ankis, Amar Ezzahi, Aziouez Raïs et Rédha Doumaz, pour ne citer que ceux-là.
Dans la tragédie de la dernière décade que connut le pays, El Badji s‘époumona en extra muros de la ville. Il prit soin de s‘isoler, tel un ermite dans une grotte en quête d‘inspiration et d‘écriture. Lors de ses discussions, ses amis intimes évoquent sa veine poétique. Lui qui ne peut avoir une conversation sans citer de longs vers de strophes. Cela n‘est pas moins vrai lorsqu‘il note que ‘‘le texte maghrébin est devenu si pauvre (…)‘‘. ‘‘Actuellement, il n‘y a plus que des assemblages de mots creux, sans aucune portée‘‘, dira-t-il non sans un pincement au cœur au milieu des années quatre-vingt-dix. El Badji cherche toujours le verbe qui a son importance lorsqu‘il accompagne une mélodie. Un parolier qui exigeait que les paroles soient élaborées dans un style propre, profond et significatif.
Dans une interview accordée au quotidien El Moudjahid lors de cette période qui a endeuillé le pays, El Badji révèle qu‘«il n‘a plus le cœur pour la composition», soulignant de manière péremptoire que «la situation actuelle de notre pays ne me permet pas d‘aller dans ce sens (…). En plus, le chaâbi dans sa configuration actuelle n‘est pas comme celui d‘antan. Vous n‘avez qu‘à voir certains groupes utilisant des batteries et des guitares électriques pour chanter. Je trouve cela complètement insensé !‘‘ A l‘instar de Mahboub Bati, El Badji demeure un des précurseurs de la chansonnette chaabie, sauf qu‘‘‘il y a ceux qui composent des chansons pour l‘éternité, alors que d‘autres font dans la dentelle et ne composent que des ... nuages d‘été‘‘, soutient-il dans l‘entretien. Les titres ‘‘El Meknine Ezzine‘‘, ‘‘Bahr Ettofane‘‘, ‘‘Alaïk Bil hana wa Dhamane‘‘, sont d‘essence romantique, selon certains critiques. Le parolier du verbe exubérant El Badji laisse pour la postérité un diwan riche de chansonnettes qui a marqué son époque dont ‘‘Dhak el Khatam‘‘, ‘‘Phalastine‘‘, ‘‘Ya‘ya Nhar ouin Ecchems tedâraq‘‘.
F. B. H.
Sources : "Dictionnaire des musiciens algériens de Achour Cheurfi
Mohamed El Badji est né le 13 mai 1933 à Belcourt (Alger), mais ses parents sont originaires d ‘El-Eulma et ses oncles sont de Béni Ouartilène. Son attachement à la musique remonte à l947, période où tout jeune il fréquentait le cercle scout d‘El Mouradia Fawdj El Aman aux côtés de Didouche Mourad et ce jusqu‘en 1952. Il figure dans la troupe de Kaddour Abderrahmane, dit Kanoun. Ses camarades de classe étaient cheikh Bâaziz, Chaâbane Madani, Brahim Siket. Pendant le début des années cinquante, il prend part de manière cyclique à des fêtes populaires dans différents orchestres. Arrêté pendant la grève des Huit Jours, en 1957, i1 est torturé, jugé et condamné à mort au même titre que les militantes Baya Gacemi et Ourida Medad. Mais son exécution n‘aura pas lieu. Dans sa cellule, il fabrique une guitare de fortune et composa son fabuleux texte ‘‘Ya Maqnine Ezzine‘‘ (L‘oiseau révolutionnaire) et celle intitulée Djhazek Ghali Ya Houria. Au mois de mars 1962, il retrouve la liberté et se remet à la besogne. Jusqu‘en 1977, il occupe un modeste emploi au ministère de la Justice avant son départ pour la retraite. Pour meubler son temps, il gère une boucherie située dans le marché " Gaspar‘‘ à El-Mouradia. Mais ses grands moments, il les consacre au chaâbi. Il écrit et compose Bahr Attoffane. Pour échapper à la douleur, El-Badji se réfugiait dans son chant qui restait, pour lui, une quête permanente de l‘apaisement. Il tient son âme en paix et en silence. Son cœur battra pour ses premières amours, le chaâbi, mais avec cette touche personnelle novatrice. Gorgé de talent, El Badji est un troubadour doué. Sa voix caverneuse et éraillée égrenait des textes qui reprenaient sa peine et la douleur d‘autrui dans un écorché vif.
Ses textes furent pris par des interprètes comme Boudjemaâ El-Ankis, Amar Ezzahi, Aziouez Raïs et Rédha Doumaz, pour ne citer que ceux-là.
Dans la tragédie de la dernière décade que connut le pays, El Badji s‘époumona en extra muros de la ville. Il prit soin de s‘isoler, tel un ermite dans une grotte en quête d‘inspiration et d‘écriture. Lors de ses discussions, ses amis intimes évoquent sa veine poétique. Lui qui ne peut avoir une conversation sans citer de longs vers de strophes. Cela n‘est pas moins vrai lorsqu‘il note que ‘‘le texte maghrébin est devenu si pauvre (…)‘‘. ‘‘Actuellement, il n‘y a plus que des assemblages de mots creux, sans aucune portée‘‘, dira-t-il non sans un pincement au cœur au milieu des années quatre-vingt-dix. El Badji cherche toujours le verbe qui a son importance lorsqu‘il accompagne une mélodie. Un parolier qui exigeait que les paroles soient élaborées dans un style propre, profond et significatif.
Dans une interview accordée au quotidien El Moudjahid lors de cette période qui a endeuillé le pays, El Badji révèle qu‘«il n‘a plus le cœur pour la composition», soulignant de manière péremptoire que «la situation actuelle de notre pays ne me permet pas d‘aller dans ce sens (…). En plus, le chaâbi dans sa configuration actuelle n‘est pas comme celui d‘antan. Vous n‘avez qu‘à voir certains groupes utilisant des batteries et des guitares électriques pour chanter. Je trouve cela complètement insensé !‘‘ A l‘instar de Mahboub Bati, El Badji demeure un des précurseurs de la chansonnette chaabie, sauf qu‘‘‘il y a ceux qui composent des chansons pour l‘éternité, alors que d‘autres font dans la dentelle et ne composent que des ... nuages d‘été‘‘, soutient-il dans l‘entretien. Les titres ‘‘El Meknine Ezzine‘‘, ‘‘Bahr Ettofane‘‘, ‘‘Alaïk Bil hana wa Dhamane‘‘, sont d‘essence romantique, selon certains critiques. Le parolier du verbe exubérant El Badji laisse pour la postérité un diwan riche de chansonnettes qui a marqué son époque dont ‘‘Dhak el Khatam‘‘, ‘‘Phalastine‘‘, ‘‘Ya‘ya Nhar ouin Ecchems tedâraq‘‘.
F. B. H.
Sources : "Dictionnaire des musiciens algériens de Achour Cheurfi


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