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bonnes feuilles
Publié dans Le Midi Libre le 23 - 10 - 2008

Invasion de la France par les Arabes ou invasion de la langue française par les mots arabes ?
L'une comme l'autre, cette notion («invasion») demeure un sujet tabou et inhérent à la mentalité et à l'histoire de France.
Si l'on suit le fil de l'histoire conventionnelle rapportée par les encyclopédies et les manuels, c'est vers 730 que l'invasion musulmane des Sarrasins venus d'Espagne, s'installe dans le sud de la France et pousse l'occupation jusqu'à Tours et Orléans.
Selon la définition classique, la célèbre bataille de Poitiers est le nom donné à l'affrontement entre l'armée de Charles Martel et les troupes musulmanes qui s'est déroulé en octobre 732.
Selon les historiens, cette bataille s'inscrit dans le cadre de l'expansion musulmane dirigée en Occident par l'émir 'Abd ArRahmân de Cordoue qui se dirigeait vers le royaume franc, en direction de Tours. Son avancée est arrêtée, d'après l'Histoire Orthodoxe, près de Poitiers, par l'armée de Charles Martel qui était venu porter son appui au duc d'Aquitaine. L'affrontement dure quelques jours et se solde par la victoire des Francs. Cette bataille décisive symbolise la fin de l'offensive musulmane en Occident.
Mais en réalité, l'histoire est tout autre.
Une fois de plus, la présence de l'Arabe dans cet épisode historique réalise cette plus-value de mythologie qu'affectionne l'âme populaire. L'exemple le plus significatif de ce phénomène en est la Chanson de Roland, qui repose, il faut le dire, sur un fond historique mineur : l'anéantissement par les Basques à Roncevaux de l'arrière-garde de l'armée de C. Marrel (Charlemagne) dirigée par le comte Roland. L'événement souffrait d'une absence manifeste de dimension épique ! L'imagination trouvère y pallie aussitôt. Remplaçant les Basques en Sarrasins, Roland en neveu de Charlemagne et faisant de l'empereur, le justicier du comte, la chanson de Roland devient alors le premier «monument» de la littérature française.
Par ailleurs, N. Coulet a indiqué que les linguistes, même ceux d'origine basque, ont constaté que la langue eskuara avait emprunté des mots de l'arabe, ce qui devait suffire à faire passer les basques, auprès des chevaliers français, pour une espèce un peu particulière de Sarrasins !
Quant à R. Garaudy, il signale que c'est en fait le comte Eudes qui, le premier, avait fait alliance avec les chefs arabes d'Espagne pour les faire venir en Aquitaine.
Il importe donc de rétablir une réalité historique qui apparaît mal dans les manuels destinés à nos enfants. Car la source principale relatant l'importance et la signification historique de la bataille de Poitiers est la chronique de l'abbaye de Moissac et c'est donc toujours la version occidentale qui prévaut...
Mais cette question a fait l'objet d'un ouvrage. Citons donc seulement pour conclure sur ce point, les propos éclairants de F. Gabrieli :
«La célèbre bataille de Poitiers où les Sarrasins d'Espagne sont battus par les forces franques de Charles Martel est considérée assez inexactement comme une date capitale de l'histoire de l'Occident, qui aurait marqué l'arrêt de l'avancée arabe en Europe. En réalité, cette progression se limitait à de simples expéditions qui se poursuivirent d'ailleurs après Poitiers. Mais répétons-le, il s'agissait seulement d'incursions de pillards et, en fin de compte, la France mérovingienne et carolingienne n'ont vécu l'aventure arabe que marginalement, plus comme une péripétie dangereuse que comme une phase décisive de son histoire.»
La présence arabe en France n'a d'ailleurs laissé de traces que dans la toponymie et la littérature. Comme celui de Poitiers, le nom de Roncevaux a revêtu une valeur symbolique dans la littérature épique européenne, en élevant au niveau de l'épopée ce qui ne fut qu'une escarmouche, répétons-le, entre l'arrière-garde de l'armée franque de Charlemagne et des mercenaires de l'armée sarrasine.
Invasion de la France par les Arabes ou invasion de la langue française par les mots arabes ?
L'une comme l'autre, cette notion («invasion») demeure un sujet tabou et inhérent à la mentalité et à l'histoire de France.
Si l'on suit le fil de l'histoire conventionnelle rapportée par les encyclopédies et les manuels, c'est vers 730 que l'invasion musulmane des Sarrasins venus d'Espagne, s'installe dans le sud de la France et pousse l'occupation jusqu'à Tours et Orléans.
Selon la définition classique, la célèbre bataille de Poitiers est le nom donné à l'affrontement entre l'armée de Charles Martel et les troupes musulmanes qui s'est déroulé en octobre 732.
Selon les historiens, cette bataille s'inscrit dans le cadre de l'expansion musulmane dirigée en Occident par l'émir 'Abd ArRahmân de Cordoue qui se dirigeait vers le royaume franc, en direction de Tours. Son avancée est arrêtée, d'après l'Histoire Orthodoxe, près de Poitiers, par l'armée de Charles Martel qui était venu porter son appui au duc d'Aquitaine. L'affrontement dure quelques jours et se solde par la victoire des Francs. Cette bataille décisive symbolise la fin de l'offensive musulmane en Occident.
Mais en réalité, l'histoire est tout autre.
Une fois de plus, la présence de l'Arabe dans cet épisode historique réalise cette plus-value de mythologie qu'affectionne l'âme populaire. L'exemple le plus significatif de ce phénomène en est la Chanson de Roland, qui repose, il faut le dire, sur un fond historique mineur : l'anéantissement par les Basques à Roncevaux de l'arrière-garde de l'armée de C. Marrel (Charlemagne) dirigée par le comte Roland. L'événement souffrait d'une absence manifeste de dimension épique ! L'imagination trouvère y pallie aussitôt. Remplaçant les Basques en Sarrasins, Roland en neveu de Charlemagne et faisant de l'empereur, le justicier du comte, la chanson de Roland devient alors le premier «monument» de la littérature française.
Par ailleurs, N. Coulet a indiqué que les linguistes, même ceux d'origine basque, ont constaté que la langue eskuara avait emprunté des mots de l'arabe, ce qui devait suffire à faire passer les basques, auprès des chevaliers français, pour une espèce un peu particulière de Sarrasins !
Quant à R. Garaudy, il signale que c'est en fait le comte Eudes qui, le premier, avait fait alliance avec les chefs arabes d'Espagne pour les faire venir en Aquitaine.
Il importe donc de rétablir une réalité historique qui apparaît mal dans les manuels destinés à nos enfants. Car la source principale relatant l'importance et la signification historique de la bataille de Poitiers est la chronique de l'abbaye de Moissac et c'est donc toujours la version occidentale qui prévaut...
Mais cette question a fait l'objet d'un ouvrage. Citons donc seulement pour conclure sur ce point, les propos éclairants de F. Gabrieli :
«La célèbre bataille de Poitiers où les Sarrasins d'Espagne sont battus par les forces franques de Charles Martel est considérée assez inexactement comme une date capitale de l'histoire de l'Occident, qui aurait marqué l'arrêt de l'avancée arabe en Europe. En réalité, cette progression se limitait à de simples expéditions qui se poursuivirent d'ailleurs après Poitiers. Mais répétons-le, il s'agissait seulement d'incursions de pillards et, en fin de compte, la France mérovingienne et carolingienne n'ont vécu l'aventure arabe que marginalement, plus comme une péripétie dangereuse que comme une phase décisive de son histoire.»
La présence arabe en France n'a d'ailleurs laissé de traces que dans la toponymie et la littérature. Comme celui de Poitiers, le nom de Roncevaux a revêtu une valeur symbolique dans la littérature épique européenne, en élevant au niveau de l'épopée ce qui ne fut qu'une escarmouche, répétons-le, entre l'arrière-garde de l'armée franque de Charlemagne et des mercenaires de l'armée sarrasine.


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