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Oser le dialogue pour concrétiser le «Maghrêve»
Colloque sur l'UMA au Sénat français
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 02 - 2009

Les intervenants ont déploré le fait que les débats sur l'UMA sont plus nombreux en Europe que dans les pays du Maghreb. Un état de fait qui traduit l'incapacité des politiques à « oser le dialogue ».
Les intervenants ont déploré le fait que les débats sur l'UMA sont plus nombreux en Europe que dans les pays du Maghreb. Un état de fait qui traduit l'incapacité des politiques à « oser le dialogue ».
La concrétisation de l'Union du Maghreb arabe constitue-t-elle un préalable à l'Union pour la Méditerranée (UPM) ? Toutes ces questions ont été débattues lors d'un colloque qui a eu lieu samedi dernier au Sénat français, organisé par la sénatrice d'origine algérienne, Mme Halima Boumediene-Thiery. D'emblée, la question du Sahara Occidental a constitué le point nodal du débat.
Les intervenants ont déploré le fait que les débats sur l'UMA sont plus nombreux en Europe que dans les pays du Maghreb. Un état de fait qui traduit l'incapacité des politiques à « oser le dialogue ». De même qu'ils ont été unanimes à relever que la concrétisation de l'UMA est intrinsèquement liée à la justesse avec laquelle on traitera la question du Sahara Occidental. Le constat a été on ne peut plus clair. L'Union du Maghreb sera démocratique ou ne le sera pas. Elle sera celle des droits de l'Homme et non celle des peuples opprimés. D'autres intervenants estiment que la construction de l'unité du Maghreb doit son salut aux peuples. En clair, « la construction se fera par la base ». « Chaque pays se cache derrière sa grandeur supposée et les dirigeants se complaisent dans ce statu quo. De ce fait, les Etats ne peuvent être l'architecte de cette union à laquelle les peuples aspirent plus que leurs dirigeants », soutient l'Algérien Mohamed Arkoun, professeur d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne. Lui emboîtant le pas, le représentant du parti tunisien le PDP, M. Oumeyya, donne en guise d'exemple « la proximité des populations du Maghreb, alors que les dirigeants se tournent le dos. A défaut d'une union, les populations du Maghreb se sont unies dans l'informel, contrebande et système D. Les Tunisiens ont approvisionné les Libyens alors sous embargo, Algériens et Marocains ont fait fi des frontières en s'adonnant à toutes sortes de commerces informels. Sans oublier la mixité du fait des mariages entre frontaliers ». Dans la foulée, le conférencier n'omet pas aussi le « rôle pervers de l'Occident ». « Les Etats-Unis et l'Europe ne peuvent appeler à la concrétisation de l'UMA et dans le même temps pousser les dirigeants à la désunion. Il y a vice de forme », constate-t-il. Posant ainsi la nécessité de bâtir l'UMA dont l'équilibre entre Etats et sociétés civiles, à l'instar de l'Union européenne est un gage de sa pérennité. Sur ce point, le Professeur Arkoun développe en arguant que « le devenir du Maghreb dépend de l'émergence d'une pensée maghrébine critique ». D'autres estiment que le déclic peut émaner de l'unité de la diaspora maghrébine mieux à même, selon eux, de transcender les difficultés.
L'Union sera d'abord économique
Pour d'autres, l'Union sera d'abord économique. Un préalable à même de booster le politique. Multiplier les échanges commerciaux, favoriser l'émergence d'une zone de libre-échange seront des pas concrets enclins à servir de locomotive aux politiques en vue d'avancer vers le chemin de l'Union. C'est le point de vue défendu par Noureddine Abdi, socio économiste et néanmoins chercheur au CNRS. Dans son intervention, il note les avancées réalisées dans les domaines économiques, en dépit des blocages politiques, à l'image de l'Union des employeurs maghrébins et la coopération dans le domaine douanier. Selon lui, le secteur clé serait celui des transports plus à même de constituer un maillage intermaghrébin facilitant les échanges. Signalant que « les échanges des pays du Maghreb avec l'Europe sont 51 fois plus importants que les échanges intermaghrébins. Soit un manque à gagner énorme estimé à 20.000 emplois », avance-t-il, se basant e cela sur les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD).
Pour autant, l'Union pour la Méditerranée (UPM) permettra-t-elle de remédier à l'échec de l'UMA ? Et inversement, la construction de l'UMA constitue-t-elle un préalable à l'UPM ? « Si la construction de l'UMA reste un objectif réalisable à moyen terme, nous ne pouvons réserver le même optimisme quant au futur de l'UPM. Du fait même qu'elle repose sur un déséquilibre entre économies développées au Nord et sous-développées au Sud », estime M. Madjid Bencheikh, ancien doyen de la faculté de droit d'Alger.
Dès lors, il ajoute que l'UPM ne constitue pas la panacée d'autant plus qu'elle n'a pas vocation à unir les pays de Maghreb, parce qu'elle tend à éviter le face-à-face et ne favoriser de ce fait que le dialogue avec les pays du Nord de la Méditerranée.
M. C.
La concrétisation de l'Union du Maghreb arabe constitue-t-elle un préalable à l'Union pour la Méditerranée (UPM) ? Toutes ces questions ont été débattues lors d'un colloque qui a eu lieu samedi dernier au Sénat français, organisé par la sénatrice d'origine algérienne, Mme Halima Boumediene-Thiery. D'emblée, la question du Sahara Occidental a constitué le point nodal du débat.
Les intervenants ont déploré le fait que les débats sur l'UMA sont plus nombreux en Europe que dans les pays du Maghreb. Un état de fait qui traduit l'incapacité des politiques à « oser le dialogue ». De même qu'ils ont été unanimes à relever que la concrétisation de l'UMA est intrinsèquement liée à la justesse avec laquelle on traitera la question du Sahara Occidental. Le constat a été on ne peut plus clair. L'Union du Maghreb sera démocratique ou ne le sera pas. Elle sera celle des droits de l'Homme et non celle des peuples opprimés. D'autres intervenants estiment que la construction de l'unité du Maghreb doit son salut aux peuples. En clair, « la construction se fera par la base ». « Chaque pays se cache derrière sa grandeur supposée et les dirigeants se complaisent dans ce statu quo. De ce fait, les Etats ne peuvent être l'architecte de cette union à laquelle les peuples aspirent plus que leurs dirigeants », soutient l'Algérien Mohamed Arkoun, professeur d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne. Lui emboîtant le pas, le représentant du parti tunisien le PDP, M. Oumeyya, donne en guise d'exemple « la proximité des populations du Maghreb, alors que les dirigeants se tournent le dos. A défaut d'une union, les populations du Maghreb se sont unies dans l'informel, contrebande et système D. Les Tunisiens ont approvisionné les Libyens alors sous embargo, Algériens et Marocains ont fait fi des frontières en s'adonnant à toutes sortes de commerces informels. Sans oublier la mixité du fait des mariages entre frontaliers ». Dans la foulée, le conférencier n'omet pas aussi le « rôle pervers de l'Occident ». « Les Etats-Unis et l'Europe ne peuvent appeler à la concrétisation de l'UMA et dans le même temps pousser les dirigeants à la désunion. Il y a vice de forme », constate-t-il. Posant ainsi la nécessité de bâtir l'UMA dont l'équilibre entre Etats et sociétés civiles, à l'instar de l'Union européenne est un gage de sa pérennité. Sur ce point, le Professeur Arkoun développe en arguant que « le devenir du Maghreb dépend de l'émergence d'une pensée maghrébine critique ». D'autres estiment que le déclic peut émaner de l'unité de la diaspora maghrébine mieux à même, selon eux, de transcender les difficultés.
L'Union sera d'abord économique
Pour d'autres, l'Union sera d'abord économique. Un préalable à même de booster le politique. Multiplier les échanges commerciaux, favoriser l'émergence d'une zone de libre-échange seront des pas concrets enclins à servir de locomotive aux politiques en vue d'avancer vers le chemin de l'Union. C'est le point de vue défendu par Noureddine Abdi, socio économiste et néanmoins chercheur au CNRS. Dans son intervention, il note les avancées réalisées dans les domaines économiques, en dépit des blocages politiques, à l'image de l'Union des employeurs maghrébins et la coopération dans le domaine douanier. Selon lui, le secteur clé serait celui des transports plus à même de constituer un maillage intermaghrébin facilitant les échanges. Signalant que « les échanges des pays du Maghreb avec l'Europe sont 51 fois plus importants que les échanges intermaghrébins. Soit un manque à gagner énorme estimé à 20.000 emplois », avance-t-il, se basant e cela sur les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD).
Pour autant, l'Union pour la Méditerranée (UPM) permettra-t-elle de remédier à l'échec de l'UMA ? Et inversement, la construction de l'UMA constitue-t-elle un préalable à l'UPM ? « Si la construction de l'UMA reste un objectif réalisable à moyen terme, nous ne pouvons réserver le même optimisme quant au futur de l'UPM. Du fait même qu'elle repose sur un déséquilibre entre économies développées au Nord et sous-développées au Sud », estime M. Madjid Bencheikh, ancien doyen de la faculté de droit d'Alger.
Dès lors, il ajoute que l'UPM ne constitue pas la panacée d'autant plus qu'elle n'a pas vocation à unir les pays de Maghreb, parce qu'elle tend à éviter le face-à-face et ne favoriser de ce fait que le dialogue avec les pays du Nord de la Méditerranée.
M. C.


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