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Une «falsothérapie» recommandée
Coup d'envoi du Festival du Théâtre Professionnel de Sidi Bel-Abbès
Publié dans Le Midi Libre le 17 - 04 - 2009

La 3e édition du Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès a été lancée avant-hier en présence d'un public enthousiaste et très nombreux.
La 3e édition du Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès a été lancée avant-hier en présence d'un public enthousiaste et très nombreux.
Tout au long de cette semaine, le généreux théâtre de Sidi Bel Abbès accueille son premier grand événement après les travaux qui y furent entrepris et qui ont fini par lui procurer un grand faste et une nouvelle jeunesse, justement dignes des talents qui s'y déploient.
L'ouverture du Festival a été précédée d'une allocution de la ministre de la Culture dans laquelle elle a évoqué les différentes réalisations que son passage dans la wilaya lui a permis d'inaugurer, ainsi que les différents projets de théâtres régionaux dans les wilaya de Saïda, Mascara, etc., précisant que l'aboutissement du projet sera pour la fin de l'année 2010 avec la réalisation de 35 théâtres régionaux.
Par la suite, un hommage a été rendu à différentes personnalités qui ont contribué, d'une manière ou d'une autre, à l'épanouissement de la culture dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Notons parmi elles Mokhtar Outhmani (comédien et metteur en scène) et Kadri Mohammed (comédien). Après la présentation des membres du jury, le moment était venu de céder la scène aux comédiens de la troupe de Sidi Bel Abbès pour l'interprétation de Falso. Ecrite par Mohamed Hamdaoui (d'après le Suicidé de Nicolaï Erdman) et mise en scène par Azzedine Abbar, la pièce a déjà été lauréate l'année dernière du Grand Prix du Festival national du théâtre professionnel et a donc été présentée hors compétition. Par contre, c'est la première fois que les comédiens jouent la pièce sur leur propre théâtre. Que ce soit du point de vue du texte ou de la mise en scène, Falso est d'une modernité déconcertante. Nacer, jeune chômeur, se lamente de son désœuvrement et estime sa situation sans lendemain. Il pense au suicide et se justifie l'acte à lui-même. C'est alors que se succèdent sur scène différents partis voulant exploiter l'oisiveté de Nacer. Les premiers propagandistes sont des islamistes décidés à faire de Nacer un martyre pour leur cause, ils vont jusqu'à le soudoyer pour le ranger à leur côté. C'est en premier lieu ce que laisse comprendre le texte de la pièce. Mais la vitalité de la mise en scène a vite fait de déboussoler le spectateur, et son caractère sombre et solennel ne permet pas de savoir si l'on se trouve dans la conscience de Nacer ou dans sa vie sociale. Il n'est pas aisé non plus de savoir si Nacer est réellement vivant ou si l'action se déroule après sa mort, et l'on croirait être par moment à un jour de Jugement dernier. A l'aube, les religieux, emportant Nacer avec eux, entament leur sortie de la scène pour aller à la prière. C'est à ce moment précis de la nuit que l'ivrogne rentre, comme à son habitude, du débit de boissons. C'est un moment rare et d'une grande valeur où, dans une large humilité artistique, la pièce fait se croiser, sur scène, l'alcoolique et les hommes de Dieu. Il n'y aura pas de confrontation, seulement quelques regards haineux et la dérision de l'ivrogne. Notons l'importance de ce personnage qui, accroché à sa bouteille comme à la seule vérité possible, s'étonne de voir Nacer tour à tour oisif, puis suivant telle religion puis se tournant vers telle autre. N'étant par versatile quant à sa conviction, et ne changeant pas de cap à tout moment, il représente en quelque sorte le fil rouge de la pièce et sa conscience extérieure. Par la suite, ce sont quelques ecclésiastiques qui viennent « à la rescousse » de Nacer, lui proposant le baptême contre une somme d'argent et la beauté d'une femme. Nacer ne tarde pas à céder. L'ivrogne revient et le trouve cette fois-ci avec une croix au cou. Enfin, c'est au tour d'un autre énergumène de venir offrir son assistance à Nacer. La nouvelle croyance qu'il propose ne procède d'aucune religion, elle est une sorte de combinaison entre un nationalisme creux et une modernité fallacieuse ; l'ultime conviction. Après ce dernier passage, la boucle se referme, les comédiens se retirent brutalement et deviennent des ombres et Nacer demeure seul sur scène, dans le noir comme au commencement, il retrouve sa solitude première. Il implore de nouveau toutes les divinités, toutes les espérances possibles. A la fin de la pièce, tous les protagonistes ont l'air d'être déjà morts depuis longtemps, et il semble que nous n'avons assisté qu'au soliloque de Nacer, à l'étalement de plusieurs strates de sa conscience et de sa mémoire entremêlées. Dans la mer où il se noie, les cris de ses obsessions et de ses regrets se confondent désormais avec les cris d'une multitude de suicidés. D'un grand esthétisme et d'une profonde implication sociale, Falso a constitué une sublime ouverture au festival. Etant hors compétition, elle reste un model qui devra susciter, jusqu'au 22 avril, l'émulation des troupes de théâtre participantes.
Tout au long de cette semaine, le généreux théâtre de Sidi Bel Abbès accueille son premier grand événement après les travaux qui y furent entrepris et qui ont fini par lui procurer un grand faste et une nouvelle jeunesse, justement dignes des talents qui s'y déploient.
L'ouverture du Festival a été précédée d'une allocution de la ministre de la Culture dans laquelle elle a évoqué les différentes réalisations que son passage dans la wilaya lui a permis d'inaugurer, ainsi que les différents projets de théâtres régionaux dans les wilaya de Saïda, Mascara, etc., précisant que l'aboutissement du projet sera pour la fin de l'année 2010 avec la réalisation de 35 théâtres régionaux.
Par la suite, un hommage a été rendu à différentes personnalités qui ont contribué, d'une manière ou d'une autre, à l'épanouissement de la culture dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Notons parmi elles Mokhtar Outhmani (comédien et metteur en scène) et Kadri Mohammed (comédien). Après la présentation des membres du jury, le moment était venu de céder la scène aux comédiens de la troupe de Sidi Bel Abbès pour l'interprétation de Falso. Ecrite par Mohamed Hamdaoui (d'après le Suicidé de Nicolaï Erdman) et mise en scène par Azzedine Abbar, la pièce a déjà été lauréate l'année dernière du Grand Prix du Festival national du théâtre professionnel et a donc été présentée hors compétition. Par contre, c'est la première fois que les comédiens jouent la pièce sur leur propre théâtre. Que ce soit du point de vue du texte ou de la mise en scène, Falso est d'une modernité déconcertante. Nacer, jeune chômeur, se lamente de son désœuvrement et estime sa situation sans lendemain. Il pense au suicide et se justifie l'acte à lui-même. C'est alors que se succèdent sur scène différents partis voulant exploiter l'oisiveté de Nacer. Les premiers propagandistes sont des islamistes décidés à faire de Nacer un martyre pour leur cause, ils vont jusqu'à le soudoyer pour le ranger à leur côté. C'est en premier lieu ce que laisse comprendre le texte de la pièce. Mais la vitalité de la mise en scène a vite fait de déboussoler le spectateur, et son caractère sombre et solennel ne permet pas de savoir si l'on se trouve dans la conscience de Nacer ou dans sa vie sociale. Il n'est pas aisé non plus de savoir si Nacer est réellement vivant ou si l'action se déroule après sa mort, et l'on croirait être par moment à un jour de Jugement dernier. A l'aube, les religieux, emportant Nacer avec eux, entament leur sortie de la scène pour aller à la prière. C'est à ce moment précis de la nuit que l'ivrogne rentre, comme à son habitude, du débit de boissons. C'est un moment rare et d'une grande valeur où, dans une large humilité artistique, la pièce fait se croiser, sur scène, l'alcoolique et les hommes de Dieu. Il n'y aura pas de confrontation, seulement quelques regards haineux et la dérision de l'ivrogne. Notons l'importance de ce personnage qui, accroché à sa bouteille comme à la seule vérité possible, s'étonne de voir Nacer tour à tour oisif, puis suivant telle religion puis se tournant vers telle autre. N'étant par versatile quant à sa conviction, et ne changeant pas de cap à tout moment, il représente en quelque sorte le fil rouge de la pièce et sa conscience extérieure. Par la suite, ce sont quelques ecclésiastiques qui viennent « à la rescousse » de Nacer, lui proposant le baptême contre une somme d'argent et la beauté d'une femme. Nacer ne tarde pas à céder. L'ivrogne revient et le trouve cette fois-ci avec une croix au cou. Enfin, c'est au tour d'un autre énergumène de venir offrir son assistance à Nacer. La nouvelle croyance qu'il propose ne procède d'aucune religion, elle est une sorte de combinaison entre un nationalisme creux et une modernité fallacieuse ; l'ultime conviction. Après ce dernier passage, la boucle se referme, les comédiens se retirent brutalement et deviennent des ombres et Nacer demeure seul sur scène, dans le noir comme au commencement, il retrouve sa solitude première. Il implore de nouveau toutes les divinités, toutes les espérances possibles. A la fin de la pièce, tous les protagonistes ont l'air d'être déjà morts depuis longtemps, et il semble que nous n'avons assisté qu'au soliloque de Nacer, à l'étalement de plusieurs strates de sa conscience et de sa mémoire entremêlées. Dans la mer où il se noie, les cris de ses obsessions et de ses regrets se confondent désormais avec les cris d'une multitude de suicidés. D'un grand esthétisme et d'une profonde implication sociale, Falso a constitué une sublime ouverture au festival. Etant hors compétition, elle reste un model qui devra susciter, jusqu'au 22 avril, l'émulation des troupes de théâtre participantes.


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