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Le luxe, oui mais à quel prix ?!
Salles des fêtes pour célébrer les mariages
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 09 - 2009

Les salles des fêtes, et en dépit de leur prolifération, restent un luxe que beaucoup de futurs jeunes époux ne peuvent se payer après avoir fait face aux dépenses ruineuses des noces. Ces salles rivalisent entre elles et tentent d'offrir des services personnalisés qui feront que ce sera telle salle et pas une autre.
Les salles des fêtes, et en dépit de leur prolifération, restent un luxe que beaucoup de futurs jeunes époux ne peuvent se payer après avoir fait face aux dépenses ruineuses des noces. Ces salles rivalisent entre elles et tentent d'offrir des services personnalisés qui feront que ce sera telle salle et pas une autre.
Après une régression notable durant la dernière décennie, la tendance s'est inversée ces dernières années avec plus de 250.000 unions célébrées en 2004. La cause ? En gros, paix et perspectives retrouvées, emplois et pouvoir d'achat en augmentation, crédits à la consommation et AADL. Cet été et durant toute l'année , vu que les conditions socioculturelles ont changé dans la société algérienne, les milliers (réduites en centaines) de salles des fêtes du pays tournent à plein régime, il faut réserver des mois à l'avance pour avoir une place, comme pour trouver un billet d'avion ou un plombier de quartier. L'été ? Pour plusieurs jeunes ou futurs mariés, la question est évidente : «Pourquoi se marier en été alors qu'il fait 40° dans les salles et 50° à l'intérieur des corps des futurs époux ?» C'est traditionnellement la période des congés et des fêtes. «On travaille tout l'été mais aussi les autres saisons maintenant, les Algériens se marient tout le temps», explique Mohamed, gérant d'une salle des fêtes à Dély Ibrahim. Avec un pic au mois d'août de 52.000 mariages, c'est le mois du mariage par excellence, suivi de septembre et des autres mois d'automne, Alger détient le record avec près de 30.000 unions par an, le reste du pays talonne la capitale. Depuis 2004, le nombre de mariages a connu une augmentation de 11% par rapport à l'année 2003 et près de 40% depuis l'année 2000, après une longue déprime qui a coïncidé avec les années du terrorisme. «Il n'y a peut-être aucun lien», explique M. Lefki, sociologue et professeur à l'université de Blida. «Il y a simplement plus de monde en âge de procréer, il ne faut pas oublier que nous sommes 35 millions».
Pourquoi se marie-t-on de plus en plus ?
Pour plusieurs raisons, dont celle-ci, toute bête ; «J'en ai marre de faire la cuisine, le ménage et de laver mon linge», avoueront les quadragénaires. «J'ai 30 ans et je veux des enfants», expliqueront plusieurs Algériennes qui ont atteint la trentaine et ont peur de finir seul ou de rester sans mariage soit «Bayra» dans un langage populaire.
Après la saison estivale, connue en Algérie par les célébrations des noces, beaucoup d'Algériens attendent leur tour pour avoir une de ces salles des fêtes qui se font très rares ces deux dernières années dans la capitale mais aussi dans tout le territoire national. Des réservations de plus de cinq mois d'avance pour cette année qui avec l'arrivée du mois de ramadhan en plein mois d'août où le nombre des mariages atteint un pic, surtout à Alger qui comptabilise plus de 30.000 mariages pour ce seul mois, et les Algériens ont été privés d'une dizaine de jours de ce mois donc plusieurs familles ont été contraintes de reporter leurs mariages pour après la fête de l'Aïd soit à partir de cette semaine. Les plus chanceux restent ceux qui ont réservé à l'avance. «Vu que cette saison estivale a été plus au moins courte cette année par rapport aux années précédente et vu l'arrivée du mois de ramadhan la fin du mois d'août, le mois préféré des Algériens pour célébrer leurs fêtes notamment les mariages, très nombreux sont les personnes qui sont venues demander une réservation pour la fin septembre et les deux mois d'octobre et novembre», nous affirmera Mohamed, le gérant de l'une des salles des fêtes les plus demandées à Alger.
80% des salles dans la capitale fermées
Les Algérois ont eu beaucoup de peine à trouver un lieu pour celébrer leurs fêtes cet été. Sur plus des 300 salles existant au niveau de la capitale, 10% sont fermées et 80% ne disposent pas d'agrément. Donc seules moins de 10% des salles sont déclarées conformes à la dernière loi et aux exigences du dernier arrêté du wali d'Alger. Seules 24 salles sont conformes à la loi et une bonne partie d'entre elles trouvent des difficultés pour renouveler leur agrément. Cette situation n'est pas nouvelle. Durant les deux dernières années, le manque de ces espaces était tel que des citoyens pris de court parlaient de «crise». Pour prétendre disposer d'une salle des fêtes au moment voulu, il fallait réserver plusieurs semaines, voire mois à l'avance. Une réalité que nous confirment des habitants qui se disent pénalisés par cette situation. Du côté des professionnels, ce «manque était prévisible» et «les autorités publiques sont les seules responsables de ce problème». Selon Hadj Ahmed, président de l'Union nationale des gérants des salles des fêtes : «La wilaya d'Alger aurait dû temporiser et discuter avec les propriétaires afin d'éviter cette situation dont les premières victimes sont les citoyens». En fait, selon l'orateur, outre le manque enregistré en ces espaces, il y a aussi l'augmentation des tarifs de location. D'un prix moyen de 30.000 DA, la location d'une salle des fêtes simple revient, actuellement, à 70.000 DA, voire plus… Les daïras les plus touchées par la décision d'interdiction sont notamment les circonscriptions de Bouzaréah, Bir Mourad Raïs et Chéraga. Dans d'autres communes, explique-t-il, la décision du wali «n'a pas été respectée», des salles des fêtes fermées au début ont été rouvertes.
Dans le cas d'application stricte de la loi, 90% des salles disparaîtront
L'Union des gérants des salles des fêtes s'exprimant sur la nouvelle loi, dira qu'il s'agit «bel et bien d'une politique des deux poids, deux mesures». «Il est inconcevable de rouvrir des salles situées à l'intérieur des agglomérations et de fermer celles se trouvant sur les grandes voies». Pourtant, ajoute-t-on : «Le premier reproche retenu est celui du bruit et des nuisances envers le voisinage». l'Union affirme que la solution existe et demande au wali d'Alger d'octroyer un peu plus de temps aux propriétaires pour se mettre en conformité avec la loi. «Une revendication susceptible d'éviter aux citoyens des désagréments inutiles», estime l'orateur. D'ailleurs, pour bien le dire, il est difficile d'appliquer la loi dans les conditions actuelles. En fait, pour pouvoir répondre à la demande, «il faudrait construire entre 100 et 150 nouvelles salles de fêtes». Faute de quoi, les citoyens, résignés, auront recours à des salles des fêtes enclavées, des espaces non adaptés ou carrément à des hangars et garages pour célébrer leurs fêtes. Un scénario à craindre.
Multiples raisons pour un même résultat
Après la fermeture d'une trentaine d'hôtels durant ces deux dernières années à Alger, pour de multiples raisons, tels l'absence d'hygiène ou la non conformité à la loi régissant ce secteur, c'est au tour des salles des fêtes. En effet, plus de 300 salles des fêtes dans la Capitale ont cessé leurs activités. Les défaillances constatées sur le terrain, ces derniers temps, ont fait que la législation régissant l'exploitation des salles des fêtes se fait de plus en plus pointue et stricte. De nouveaux décrets ont été promulgués pour remédier à cette situation. En effet, les services de la wilaya d'Alger ont constaté chez un grand nombre de propriétaires la non conformité des locaux et l'absence d'autorisation d'exercer. De plus, les autorités ont reçu d'innombrables plaintes. Des pétitions, en nombre incalculable, ont été envoyées aux responsables, à tous les niveaux de l'administration, par des citoyens qui n'ont eu de cesse de réclamer leur droit légitime à la tranquillité. Nos villes ont connu, ces dernières années, une prolifération sans précédent de salles des fêtes. Elles ont pris de plus en plus d'ampleur dans les quartiers populaires, voire à l'intérieur même des immeubles d'habitation. Elles ont poussé anarchiquement sans que leurs gérants ne disposent des compétences requises. Les pétitionnaires dénoncent essentiellement le bruit engendré par la musique, les klaxons intempestifs, l'encombrement de la voie publique par les cortèges nuptiaux et les atteintes multiples à l'hygiène publique. Des citoyens de plusieurs agglomérations de la capitale sont révoltés et sont arrivé jusqu'à déposer plainte contre leur voisin indésirable qui, selon eux, «a dépassé les bornes, et ne respecte plus le voisinage», tel est le cas des habitants d'un quartier de Birkhadem et un autre à Aïn Bénian. Les raisons qui ont mis ces citoyens hors d'eux sont diverses. «Depuis l'ouverture de certaines salles, notre vie est devenue infernale. Tous les voisins se plaignent. Ils trouvent beaucoup de difficultés à faire sortir leurs voitures pour aller au travail ou pour un besoin urgent, du fait que les propriétaires de ces salles ne possèdent pas de parking et que la route est très étroite. De plus, la musique s'entend de très loin, et parfois les fêtes s'étalent jusqu'à 4h du matin. On ne trouvait plus le sommeil tout au long de la semaine», ont déclaré des citoyens auprès des autorités locales. Ils ajoutent que leurs quartiers se sont transformés en «un véritable lieu de rencontre pour soûlards». «Le local dans lequel ces propriétaires ont érigé leurs salles des fêtes n'est pas adéquat. Pour le cas de Birkhadem, Il est trop petit ; ce qui fait que la plupart des invités qui viennent à la fête restent dehors et consomment des boissons alcoolisées, très tard dans la nuit, en échangeant des vulgarités», ajoute un autre voisin. Ce qui a mené les citoyens à protester contre cette informalité et non-conformité de ces endroit pourtant, ô combien importants dans la tradition algérienne qui exige tout un rituel pour les fêtes de mariage.
Les incontournables «profiteurs d'occasion» !!
Les fermetures de salles des fêtes signalés dans plusieurs wilayas du pays n'ont fait qu'encourager la concurrence déloyale, du fait que plusieurs personnes tirent profit de telles occasions. Des terrasses de maisons, des rez-de-chaussées de villas ou autres sont louées à des prix exhorbitants loin de tout contrôle. En plus du chômage forcé pour le personnel employé, les propriétaires de salles évoquent le problème du fisc, car ces clandestins ne s'aquittent pas de l'impôt. L'exemple de la wilaya de Tlemcen où quinze salles des fêtes, desservant toute la région ont été fermées, illustre bien les conséquences de ce texte de loi. Le coordinateur régional précise que les propriétaires ont des autorisations permanentes mais aucun délai ne leur a été accordé pour se conformer au nouveau texte, sauf que la décision de fermeture leur a été prononcée.
Des salles inscrites dans l'Andi et l'Ansej sont également fermées
«20% des salles inscrites dans le cadre de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) et l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) ont fermé alors qu'elles ne posaient aucun problème!», affirme Hadj Ahmed, représentant de l'Union à la presse. Dans ce tourbillon de problèmes qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas, l'orateur a expliqué que les faits remontent à l'adoption du décret 05-207 du 4 juin 2005. Ce décret classe les salles des fêtes au même rang que les salles de spectacles, entre autres, théâtre, cinéma, discothèque, cabaret, cirque, boîte de nuit. Seulement, les salles de cinéma ainsi que les théâtres sont gérés par un statut particulier, selon les témoignages de l'interlocuteur qui a ajouté: «Pourquoi exclure les salles des fêtes de cette réglementation particulière alors qu'elles font partie de la culture algérienne et de ses traditions?». «Ce qu'on reproche à ce décret, c'est son article 4 qui classe les salles des fêtes, activité féminine, familiale et honorable avec des activités tels les cabarets, les boîtes de nuit et les discothèques», soutient-il. «Il y a également l'article 6 qui interdit à une jeune fille de moins de 25 ans d'être employée pour servir dans ce milieu féminin et familial. C'est contraire à l'article 40 du Code civil et du Code du travail permettant le travail à partir de 18 ans. Le même décret interdit également à un gérant âgé de moins de 30 ans de gérer une salle des fêtes. C'est une infraction à l'article 40 du Code civil», atteste-t-il. Hadj Ahmed poursuit que «dans l'article 8 de ce décret, un agrément de 2 ans est accordé au gérant de la salle, ce qui va à l'encontre du Code des impôts qui accorde, pour tout investisseur, 20 ans d'amortissement de son investissement». L'orateur souligne, au passage «que les articles 11 et 18 de ce décret stipulent la délivrance d'agrément nominatif au nom du gérant au lieu de les délivrer au nom de la salle. Supposons que le gérant décède. Quel sera le sort des personnes qui ont réservé et qui va les rembourser ?». Et de poursuivre: «C'est un abus de pouvoir allant à l'encontre de l'article 2 du code civil et l'article 31 de la Constitution. Et de conclure : «En vertu de la loi du 20 juillet 2008 accordant par son article 94 un délai de 5 années de mise en conformité de leur construction, pourquoi les 1.800 salles des fêtes, à l'échelle nationale, en sont exclues ?»
Des espaces créateurs d'emplois
Sur le plan social, la fermeture de ces salles des fêtes a généré plusieurs suppressions d'emplois, ainsi que des pertes sèches pour le Trésor public en matière de rentrées fiscales. En dehors des dispositifs Ansej ou autres générosités du système pour créer des emplois afin d'inciter les jeunes à oublier l'émeute, les mariages sont de véritables usines à travail. Entre les «tabakhates», femmes qui sont payées pour préparer la cuisine lors des mariages, dans les salles des fêtes et qui sont des «options de plus qui différent d'une salle à une autre et qui fera elle aussi la différence dans le prix de la salle. On y trouve également toute une catégorie de professionnels qui gravitent autour de la cérémonie. Les joueurs de «zernadjia» en Mazda bâchée qui accompagne les mariés dans le cortége, les loueurs de costumes et de robes de mariée, les coiffeuses, les pâtissiers, les serveurs, le D-J, le groupe ou le chanteur qui animera la fête de mariage, le photographe jusqu'au plus haut niveau professionnel tels les organisateurs de Salon du mariage : à Alger ou à Blida, ce dernier vient de fêter sa cinquième édition avec 5.000 visiteurs annoncés.
Arsenal juridique pour réglementer l'activité
Il est à noter qu'un récent arsenal juridique est venu régir l'activité de ces salles et exige de leurs propriétaires de répondre à plusieurs critères : celles de fixer la distance entre les salles et les zones protégées tels les hôpitaux, les lieux de culte, les cimetières, les établissement scolaires ainsi que les quartiers résidentiels. Il est exigé donc de respecter des normes architecturales et techniques relatives à la sécurité des lieux publics. Concernant le bruit et autres nuisances sonores, l'ouverture d'un tel établissement est conditionnée à la mise en place des dispositifs d'isolation pour ne pas indisposer le voisinage en aucun cas, et limiter l'exploitation à 22 h. Justement, ces nouvelles dispositions n'ont pas été du goût des propriétaires de ces salles. D'ailleurs, ils dénoncent les mesures prises à leur encontre et qualifient les décisions de fermeture d' «arbitraire». «Ils nous ont fait perdre beaucoup de nos clients», s'indigne l'un d'eux. Il dit ne pas comprendre qu'on leur fasse une chose pareille sans leur donner un délai afin de pouvoir prendre leurs précautions avant la fermeture de leurs salles. Ces propriétaires se sont constitués en association et interpellent les pouvoirs publics pour annuler cette mesure prise par les autorités. Cependant, des commissions mixtes regroupant des représentants de la DRAG, de la DCP et de l'APC ont été mises sur pied pour veiller à l'application de ces nouvelles dispositions portant sur la tranquillité publiques, dont un meilleur contrôle de cette fonction, notamment en ce qui concerne le profil et les compétences de l'exploitant ainsi que le respect des normes, clairement définies à cet effet dans le cahier des charges. «On encourage les exploitants à se mettre en conformité avec la loi. En cas de négligence de leur part, la commission mixte prend des mesures coercitives à leur encontre : fermeture temporaire en cas de négligence minime et retrait définitif de l'autorisation d'exploitation en cas de manquement grave, de bagarre ou d'atteinte à la sérénité publique», affirme un agent de la DCP.
Après une régression notable durant la dernière décennie, la tendance s'est inversée ces dernières années avec plus de 250.000 unions célébrées en 2004. La cause ? En gros, paix et perspectives retrouvées, emplois et pouvoir d'achat en augmentation, crédits à la consommation et AADL. Cet été et durant toute l'année , vu que les conditions socioculturelles ont changé dans la société algérienne, les milliers (réduites en centaines) de salles des fêtes du pays tournent à plein régime, il faut réserver des mois à l'avance pour avoir une place, comme pour trouver un billet d'avion ou un plombier de quartier. L'été ? Pour plusieurs jeunes ou futurs mariés, la question est évidente : «Pourquoi se marier en été alors qu'il fait 40° dans les salles et 50° à l'intérieur des corps des futurs époux ?» C'est traditionnellement la période des congés et des fêtes. «On travaille tout l'été mais aussi les autres saisons maintenant, les Algériens se marient tout le temps», explique Mohamed, gérant d'une salle des fêtes à Dély Ibrahim. Avec un pic au mois d'août de 52.000 mariages, c'est le mois du mariage par excellence, suivi de septembre et des autres mois d'automne, Alger détient le record avec près de 30.000 unions par an, le reste du pays talonne la capitale. Depuis 2004, le nombre de mariages a connu une augmentation de 11% par rapport à l'année 2003 et près de 40% depuis l'année 2000, après une longue déprime qui a coïncidé avec les années du terrorisme. «Il n'y a peut-être aucun lien», explique M. Lefki, sociologue et professeur à l'université de Blida. «Il y a simplement plus de monde en âge de procréer, il ne faut pas oublier que nous sommes 35 millions».
Pourquoi se marie-t-on de plus en plus ?
Pour plusieurs raisons, dont celle-ci, toute bête ; «J'en ai marre de faire la cuisine, le ménage et de laver mon linge», avoueront les quadragénaires. «J'ai 30 ans et je veux des enfants», expliqueront plusieurs Algériennes qui ont atteint la trentaine et ont peur de finir seul ou de rester sans mariage soit «Bayra» dans un langage populaire.
Après la saison estivale, connue en Algérie par les célébrations des noces, beaucoup d'Algériens attendent leur tour pour avoir une de ces salles des fêtes qui se font très rares ces deux dernières années dans la capitale mais aussi dans tout le territoire national. Des réservations de plus de cinq mois d'avance pour cette année qui avec l'arrivée du mois de ramadhan en plein mois d'août où le nombre des mariages atteint un pic, surtout à Alger qui comptabilise plus de 30.000 mariages pour ce seul mois, et les Algériens ont été privés d'une dizaine de jours de ce mois donc plusieurs familles ont été contraintes de reporter leurs mariages pour après la fête de l'Aïd soit à partir de cette semaine. Les plus chanceux restent ceux qui ont réservé à l'avance. «Vu que cette saison estivale a été plus au moins courte cette année par rapport aux années précédente et vu l'arrivée du mois de ramadhan la fin du mois d'août, le mois préféré des Algériens pour célébrer leurs fêtes notamment les mariages, très nombreux sont les personnes qui sont venues demander une réservation pour la fin septembre et les deux mois d'octobre et novembre», nous affirmera Mohamed, le gérant de l'une des salles des fêtes les plus demandées à Alger.
80% des salles dans la capitale fermées
Les Algérois ont eu beaucoup de peine à trouver un lieu pour celébrer leurs fêtes cet été. Sur plus des 300 salles existant au niveau de la capitale, 10% sont fermées et 80% ne disposent pas d'agrément. Donc seules moins de 10% des salles sont déclarées conformes à la dernière loi et aux exigences du dernier arrêté du wali d'Alger. Seules 24 salles sont conformes à la loi et une bonne partie d'entre elles trouvent des difficultés pour renouveler leur agrément. Cette situation n'est pas nouvelle. Durant les deux dernières années, le manque de ces espaces était tel que des citoyens pris de court parlaient de «crise». Pour prétendre disposer d'une salle des fêtes au moment voulu, il fallait réserver plusieurs semaines, voire mois à l'avance. Une réalité que nous confirment des habitants qui se disent pénalisés par cette situation. Du côté des professionnels, ce «manque était prévisible» et «les autorités publiques sont les seules responsables de ce problème». Selon Hadj Ahmed, président de l'Union nationale des gérants des salles des fêtes : «La wilaya d'Alger aurait dû temporiser et discuter avec les propriétaires afin d'éviter cette situation dont les premières victimes sont les citoyens». En fait, selon l'orateur, outre le manque enregistré en ces espaces, il y a aussi l'augmentation des tarifs de location. D'un prix moyen de 30.000 DA, la location d'une salle des fêtes simple revient, actuellement, à 70.000 DA, voire plus… Les daïras les plus touchées par la décision d'interdiction sont notamment les circonscriptions de Bouzaréah, Bir Mourad Raïs et Chéraga. Dans d'autres communes, explique-t-il, la décision du wali «n'a pas été respectée», des salles des fêtes fermées au début ont été rouvertes.
Dans le cas d'application stricte de la loi, 90% des salles disparaîtront
L'Union des gérants des salles des fêtes s'exprimant sur la nouvelle loi, dira qu'il s'agit «bel et bien d'une politique des deux poids, deux mesures». «Il est inconcevable de rouvrir des salles situées à l'intérieur des agglomérations et de fermer celles se trouvant sur les grandes voies». Pourtant, ajoute-t-on : «Le premier reproche retenu est celui du bruit et des nuisances envers le voisinage». l'Union affirme que la solution existe et demande au wali d'Alger d'octroyer un peu plus de temps aux propriétaires pour se mettre en conformité avec la loi. «Une revendication susceptible d'éviter aux citoyens des désagréments inutiles», estime l'orateur. D'ailleurs, pour bien le dire, il est difficile d'appliquer la loi dans les conditions actuelles. En fait, pour pouvoir répondre à la demande, «il faudrait construire entre 100 et 150 nouvelles salles de fêtes». Faute de quoi, les citoyens, résignés, auront recours à des salles des fêtes enclavées, des espaces non adaptés ou carrément à des hangars et garages pour célébrer leurs fêtes. Un scénario à craindre.
Multiples raisons pour un même résultat
Après la fermeture d'une trentaine d'hôtels durant ces deux dernières années à Alger, pour de multiples raisons, tels l'absence d'hygiène ou la non conformité à la loi régissant ce secteur, c'est au tour des salles des fêtes. En effet, plus de 300 salles des fêtes dans la Capitale ont cessé leurs activités. Les défaillances constatées sur le terrain, ces derniers temps, ont fait que la législation régissant l'exploitation des salles des fêtes se fait de plus en plus pointue et stricte. De nouveaux décrets ont été promulgués pour remédier à cette situation. En effet, les services de la wilaya d'Alger ont constaté chez un grand nombre de propriétaires la non conformité des locaux et l'absence d'autorisation d'exercer. De plus, les autorités ont reçu d'innombrables plaintes. Des pétitions, en nombre incalculable, ont été envoyées aux responsables, à tous les niveaux de l'administration, par des citoyens qui n'ont eu de cesse de réclamer leur droit légitime à la tranquillité. Nos villes ont connu, ces dernières années, une prolifération sans précédent de salles des fêtes. Elles ont pris de plus en plus d'ampleur dans les quartiers populaires, voire à l'intérieur même des immeubles d'habitation. Elles ont poussé anarchiquement sans que leurs gérants ne disposent des compétences requises. Les pétitionnaires dénoncent essentiellement le bruit engendré par la musique, les klaxons intempestifs, l'encombrement de la voie publique par les cortèges nuptiaux et les atteintes multiples à l'hygiène publique. Des citoyens de plusieurs agglomérations de la capitale sont révoltés et sont arrivé jusqu'à déposer plainte contre leur voisin indésirable qui, selon eux, «a dépassé les bornes, et ne respecte plus le voisinage», tel est le cas des habitants d'un quartier de Birkhadem et un autre à Aïn Bénian. Les raisons qui ont mis ces citoyens hors d'eux sont diverses. «Depuis l'ouverture de certaines salles, notre vie est devenue infernale. Tous les voisins se plaignent. Ils trouvent beaucoup de difficultés à faire sortir leurs voitures pour aller au travail ou pour un besoin urgent, du fait que les propriétaires de ces salles ne possèdent pas de parking et que la route est très étroite. De plus, la musique s'entend de très loin, et parfois les fêtes s'étalent jusqu'à 4h du matin. On ne trouvait plus le sommeil tout au long de la semaine», ont déclaré des citoyens auprès des autorités locales. Ils ajoutent que leurs quartiers se sont transformés en «un véritable lieu de rencontre pour soûlards». «Le local dans lequel ces propriétaires ont érigé leurs salles des fêtes n'est pas adéquat. Pour le cas de Birkhadem, Il est trop petit ; ce qui fait que la plupart des invités qui viennent à la fête restent dehors et consomment des boissons alcoolisées, très tard dans la nuit, en échangeant des vulgarités», ajoute un autre voisin. Ce qui a mené les citoyens à protester contre cette informalité et non-conformité de ces endroit pourtant, ô combien importants dans la tradition algérienne qui exige tout un rituel pour les fêtes de mariage.
Les incontournables «profiteurs d'occasion» !!
Les fermetures de salles des fêtes signalés dans plusieurs wilayas du pays n'ont fait qu'encourager la concurrence déloyale, du fait que plusieurs personnes tirent profit de telles occasions. Des terrasses de maisons, des rez-de-chaussées de villas ou autres sont louées à des prix exhorbitants loin de tout contrôle. En plus du chômage forcé pour le personnel employé, les propriétaires de salles évoquent le problème du fisc, car ces clandestins ne s'aquittent pas de l'impôt. L'exemple de la wilaya de Tlemcen où quinze salles des fêtes, desservant toute la région ont été fermées, illustre bien les conséquences de ce texte de loi. Le coordinateur régional précise que les propriétaires ont des autorisations permanentes mais aucun délai ne leur a été accordé pour se conformer au nouveau texte, sauf que la décision de fermeture leur a été prononcée.
Des salles inscrites dans l'Andi et l'Ansej sont également fermées
«20% des salles inscrites dans le cadre de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) et l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) ont fermé alors qu'elles ne posaient aucun problème!», affirme Hadj Ahmed, représentant de l'Union à la presse. Dans ce tourbillon de problèmes qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas, l'orateur a expliqué que les faits remontent à l'adoption du décret 05-207 du 4 juin 2005. Ce décret classe les salles des fêtes au même rang que les salles de spectacles, entre autres, théâtre, cinéma, discothèque, cabaret, cirque, boîte de nuit. Seulement, les salles de cinéma ainsi que les théâtres sont gérés par un statut particulier, selon les témoignages de l'interlocuteur qui a ajouté: «Pourquoi exclure les salles des fêtes de cette réglementation particulière alors qu'elles font partie de la culture algérienne et de ses traditions?». «Ce qu'on reproche à ce décret, c'est son article 4 qui classe les salles des fêtes, activité féminine, familiale et honorable avec des activités tels les cabarets, les boîtes de nuit et les discothèques», soutient-il. «Il y a également l'article 6 qui interdit à une jeune fille de moins de 25 ans d'être employée pour servir dans ce milieu féminin et familial. C'est contraire à l'article 40 du Code civil et du Code du travail permettant le travail à partir de 18 ans. Le même décret interdit également à un gérant âgé de moins de 30 ans de gérer une salle des fêtes. C'est une infraction à l'article 40 du Code civil», atteste-t-il. Hadj Ahmed poursuit que «dans l'article 8 de ce décret, un agrément de 2 ans est accordé au gérant de la salle, ce qui va à l'encontre du Code des impôts qui accorde, pour tout investisseur, 20 ans d'amortissement de son investissement». L'orateur souligne, au passage «que les articles 11 et 18 de ce décret stipulent la délivrance d'agrément nominatif au nom du gérant au lieu de les délivrer au nom de la salle. Supposons que le gérant décède. Quel sera le sort des personnes qui ont réservé et qui va les rembourser ?». Et de poursuivre: «C'est un abus de pouvoir allant à l'encontre de l'article 2 du code civil et l'article 31 de la Constitution. Et de conclure : «En vertu de la loi du 20 juillet 2008 accordant par son article 94 un délai de 5 années de mise en conformité de leur construction, pourquoi les 1.800 salles des fêtes, à l'échelle nationale, en sont exclues ?»
Des espaces créateurs d'emplois
Sur le plan social, la fermeture de ces salles des fêtes a généré plusieurs suppressions d'emplois, ainsi que des pertes sèches pour le Trésor public en matière de rentrées fiscales. En dehors des dispositifs Ansej ou autres générosités du système pour créer des emplois afin d'inciter les jeunes à oublier l'émeute, les mariages sont de véritables usines à travail. Entre les «tabakhates», femmes qui sont payées pour préparer la cuisine lors des mariages, dans les salles des fêtes et qui sont des «options de plus qui différent d'une salle à une autre et qui fera elle aussi la différence dans le prix de la salle. On y trouve également toute une catégorie de professionnels qui gravitent autour de la cérémonie. Les joueurs de «zernadjia» en Mazda bâchée qui accompagne les mariés dans le cortége, les loueurs de costumes et de robes de mariée, les coiffeuses, les pâtissiers, les serveurs, le D-J, le groupe ou le chanteur qui animera la fête de mariage, le photographe jusqu'au plus haut niveau professionnel tels les organisateurs de Salon du mariage : à Alger ou à Blida, ce dernier vient de fêter sa cinquième édition avec 5.000 visiteurs annoncés.
Arsenal juridique pour réglementer l'activité
Il est à noter qu'un récent arsenal juridique est venu régir l'activité de ces salles et exige de leurs propriétaires de répondre à plusieurs critères : celles de fixer la distance entre les salles et les zones protégées tels les hôpitaux, les lieux de culte, les cimetières, les établissement scolaires ainsi que les quartiers résidentiels. Il est exigé donc de respecter des normes architecturales et techniques relatives à la sécurité des lieux publics. Concernant le bruit et autres nuisances sonores, l'ouverture d'un tel établissement est conditionnée à la mise en place des dispositifs d'isolation pour ne pas indisposer le voisinage en aucun cas, et limiter l'exploitation à 22 h. Justement, ces nouvelles dispositions n'ont pas été du goût des propriétaires de ces salles. D'ailleurs, ils dénoncent les mesures prises à leur encontre et qualifient les décisions de fermeture d' «arbitraire». «Ils nous ont fait perdre beaucoup de nos clients», s'indigne l'un d'eux. Il dit ne pas comprendre qu'on leur fasse une chose pareille sans leur donner un délai afin de pouvoir prendre leurs précautions avant la fermeture de leurs salles. Ces propriétaires se sont constitués en association et interpellent les pouvoirs publics pour annuler cette mesure prise par les autorités. Cependant, des commissions mixtes regroupant des représentants de la DRAG, de la DCP et de l'APC ont été mises sur pied pour veiller à l'application de ces nouvelles dispositions portant sur la tranquillité publiques, dont un meilleur contrôle de cette fonction, notamment en ce qui concerne le profil et les compétences de l'exploitant ainsi que le respect des normes, clairement définies à cet effet dans le cahier des charges. «On encourage les exploitants à se mettre en conformité avec la loi. En cas de négligence de leur part, la commission mixte prend des mesures coercitives à leur encontre : fermeture temporaire en cas de négligence minime et retrait définitif de l'autorisation d'exploitation en cas de manquement grave, de bagarre ou d'atteinte à la sérénité publique», affirme un agent de la DCP.


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