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Adeni, de Amar Boulifa à Ahcène Ahrès
Tadharthiw
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 12 - 2009

Pour rejoindre la Haute Kabylie, Aïn El Hammam et autres, il faut emprunter la route qui frôle le village d'Adeni qui s'agrippe au flanc de la montagne, comme si l'Ancêtre voulait à tout prix dominer l'azaghar, la plaine. Car il faut le dire, le Kabyle a tourné le dos à la mer, mais en plus, il a déserté les basses terres pour contrecarrer les avatars de l'histoire.
Pour rejoindre la Haute Kabylie, Aïn El Hammam et autres, il faut emprunter la route qui frôle le village d'Adeni qui s'agrippe au flanc de la montagne, comme si l'Ancêtre voulait à tout prix dominer l'azaghar, la plaine. Car il faut le dire, le Kabyle a tourné le dos à la mer, mais en plus, il a déserté les basses terres pour contrecarrer les avatars de l'histoire.
Ainsi, l'homme a trouvé le moyen d'aplanir —en linéaire— un flanc de montagne. Là où le pas humain et celui, principalement, du moyen de transport de l'époque —l'âne— ont pu s'accrocher sans tenter le vide, un bouquet de hameaux a vu le jour pour former le village d'Adeni. Six petits villages forment cet aire où l'homme défriche, s'accroche, bâtit, plante, capte les sources pour se projeter vers l'avenir. Les voici : Mestiga, Ldjemâa, Taghanimt, Agadir, Ighil N'Souk et Bechaâchaâ ! Il faut donc grimper pour atteindre Adeni dont la bouche du village s'ouvre maintenant goulûment sur cette route qui ne cesse de proposer des cols et des cols, des lacets et des virages, des vues à couper le souffle jusqu'à pratiquement toucher de l'œil l'inénarrable Djurdjura, le Mont Ferratus. Aujourd'hui, ce village se vide d'année en année. La tentation des villes est imparable. Mais ceux qui sont enracinés et font palpiter le cœur battant de Adeni persistent à rejoindre leur foyer dès la nuit tombée. Pour le visiteur qui se rend à Adeni, Sidi Yacoub et sa taqobett (le mausolée) l'accueillent avec la bienveillance et la baraka des ancêtres. En face, un abri-bus quelconque, à la limite de la laideur architecturale, propose un billet pour la plaine et la ville de Tizi-Ouzou, soit une escalade vers Larbaâ Nath Irathen. Empruntons la route, pénétrons dans le village. Toutes ces maisons s'accrochent, comme pour une lutte de survie, au flanc montagneux et défient le vertige. Les Adeniens sont accueillants, souriants et dotés d'une culture générale très vaste. Boulifa de Axxam Si Muhend Ou Amar en est le digne représentant. En effet, ce professeur, jaloux de son algérianté, a sauvegardé un pan entier du patrimoine immatériel de la Kabylie, comme il a engagé une polémique avec Hanoteau, un officier français du temps de la colonisation, sur le statut de la femme dans cette région. D'autres têtes ont fait œuvre de penseurs, même si leur savoir est empirique. De nos jours, Ahcène Ahrès perpétue le rêve de la génération passée et berce l'actuelle avec une voix douce, une musique palpable et des poèmes azuréens qui rappellent ce village, Adeni. «Tabrat n wul» (lettre du cœur) reprend, au grand bonheur de l'écoute, le thème central de la présence/absence quand l'élue a pris un autre chemin et qui, des années après, revient dans un regret monumental prendre langue avec son amoureux. Nos villages, Ahcène Ahrès le sait très bien, ont abrité des amours déchirées à la limite du suicide. Adeni reste stoïque face au temps qui passe. Les tempes blanchissent. Mais de jeunes têtes, blondes ou brunes, peu importe, reforment les maillons de la chaîne de la vie. Et si Fetta Nat Chaâllal me revenait en rêve !
Ainsi, l'homme a trouvé le moyen d'aplanir —en linéaire— un flanc de montagne. Là où le pas humain et celui, principalement, du moyen de transport de l'époque —l'âne— ont pu s'accrocher sans tenter le vide, un bouquet de hameaux a vu le jour pour former le village d'Adeni. Six petits villages forment cet aire où l'homme défriche, s'accroche, bâtit, plante, capte les sources pour se projeter vers l'avenir. Les voici : Mestiga, Ldjemâa, Taghanimt, Agadir, Ighil N'Souk et Bechaâchaâ ! Il faut donc grimper pour atteindre Adeni dont la bouche du village s'ouvre maintenant goulûment sur cette route qui ne cesse de proposer des cols et des cols, des lacets et des virages, des vues à couper le souffle jusqu'à pratiquement toucher de l'œil l'inénarrable Djurdjura, le Mont Ferratus. Aujourd'hui, ce village se vide d'année en année. La tentation des villes est imparable. Mais ceux qui sont enracinés et font palpiter le cœur battant de Adeni persistent à rejoindre leur foyer dès la nuit tombée. Pour le visiteur qui se rend à Adeni, Sidi Yacoub et sa taqobett (le mausolée) l'accueillent avec la bienveillance et la baraka des ancêtres. En face, un abri-bus quelconque, à la limite de la laideur architecturale, propose un billet pour la plaine et la ville de Tizi-Ouzou, soit une escalade vers Larbaâ Nath Irathen. Empruntons la route, pénétrons dans le village. Toutes ces maisons s'accrochent, comme pour une lutte de survie, au flanc montagneux et défient le vertige. Les Adeniens sont accueillants, souriants et dotés d'une culture générale très vaste. Boulifa de Axxam Si Muhend Ou Amar en est le digne représentant. En effet, ce professeur, jaloux de son algérianté, a sauvegardé un pan entier du patrimoine immatériel de la Kabylie, comme il a engagé une polémique avec Hanoteau, un officier français du temps de la colonisation, sur le statut de la femme dans cette région. D'autres têtes ont fait œuvre de penseurs, même si leur savoir est empirique. De nos jours, Ahcène Ahrès perpétue le rêve de la génération passée et berce l'actuelle avec une voix douce, une musique palpable et des poèmes azuréens qui rappellent ce village, Adeni. «Tabrat n wul» (lettre du cœur) reprend, au grand bonheur de l'écoute, le thème central de la présence/absence quand l'élue a pris un autre chemin et qui, des années après, revient dans un regret monumental prendre langue avec son amoureux. Nos villages, Ahcène Ahrès le sait très bien, ont abrité des amours déchirées à la limite du suicide. Adeni reste stoïque face au temps qui passe. Les tempes blanchissent. Mais de jeunes têtes, blondes ou brunes, peu importe, reforment les maillons de la chaîne de la vie. Et si Fetta Nat Chaâllal me revenait en rêve !


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