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« IMAZIGHEN A-SSA »
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 17 - 04 - 2010

L'Algérie est riche de sa diversité ; elle doit sauvegarder et perpétuer son patrimoine, car notre histoire ne date pas du 1er novembre 1954 ou de juillet 1830. Elle remonte à si loin dans le temps.
Les séquelles des différentes colonisations qui se sont succédées à travers les siècles, le manque d'éducation politique de nos dirigeants et la falsification de l'histoire pour des raisons aussi stupides que les auteurs qui l'ont orchestrée, ont d'une manière ou d'une autre contribué a occulter une dimension essentielle de notre personnalité. L'amazighité, au même titre que l'islamité et l'arabité, fait partie intégrante de l'héritage qui façonne désormais notre algériannité.
Autant nos ancêtres sont tombés sans faire de résistance dans les bras de l'Islam, autant l'Islam n'a jamais été un frein à l'épanouissement et à la promotion de tamazighit ddi lakkul.La revendication identitaire en dépit de son caractère légitime, est perçue par le pouvoir militaire comme une remise en cause de son autorité. Le régime qui a succédé à la colonisation sait s'il cède à la revendication identitaire, il ne pourra plus désormais faire marche arrière devant la revendication démocratique et citoyenne du peuple algérien. Pour cela , le pouvoir ne cesse d'instrumentaliser l'Islam, la revendication identitaire et de manipuler les groupes extrémistes des deux bords en jouant sur la cupidité et l'ignorance des uns et des autres.
Que peut-on dire du vingt avril après trente ans ? Peut-on le célébrer de la même manière ? A-t-il toujours la même signification et la même « saveur »? … Mais avant tout, quelle est la place de ce mouvement dans l'histoire contemporaine algérienne ? Autrement dit, quelles sont les raisons directes et indirectes qui ont conduit à cette épisode dramatique qu'a connu la Kabylie et par ricochée, quelques régions de notre cher pays ? Autant de questionnements pour tenter de comprendre le processus historique des événements du « printemps berbère ».
De prime a bord, il y a lieu de signaler, qu'à notre sens, le mouvement d'avril quatre vingt, est le couronnement de toutes les formes de luttes et de revendications pour la reconnaissance de l'identité amazigh de notre pays. Ainsi, pour l'historien ou le chercheur qui s'intéresseraient à une telle problématique, devraient remonter inéluctablement au début du siècle dernier, voire, plus loin encore. Au risque d'oublier d'autres contributions dans ce domaine, nous commencerons par Boulifa qui a consacré quelques ouvrages à la question de la dimension amazigh de la partie nord africaine. Parallèlement à cela, plusieurs auteurs ont consacré des écrits à cette question. Parmi eux, on trouve des interprètes, des militaires, des orientalistes, des linguistes, des missionnaires, des instituteurs… Pour s'en convaincre, il faudrait consulter en guise d'exemple, « La Revue Africaine » (bulletin de la Société Historique Algérienne qui a paru pendant près d'un siècle et demi). Bien sur, ceci n'enlève en rien aux témoignages historiques de toutes les contributions de cette dernière. La plupart des écrits de ses auteurs étaient dominés, pour une raison ou une autre, par une vision ethnographique. D'ailleurs, d'après les spécialistes du domaine, l'Algérie n'a pas été étudiée d'un point de vue sociologique.
Par ailleurs, il faudrait rappeler un épisode quand- bien même crucial dans le processus historique de la revendication identitaire amazigh. A ce sujet, des différents ont opposé le PPA au MTLD, plus particulièrement entre les Messalistes et les Centralistes, ce qui a donné naissance entre autres, à « La crise berbériste » de 1949. Ce que d'aucuns ont qualifié de véritable tournant historique dans la quête de l'identité de notre pays, étant donné qu'il allait peser de tout son poids sur le mouvement de libération nationale et même après l'indépendance.
Une année après le recouvrement de notre indépendance, la Kabylie entre de plein fouet dans une nébuleuse qui a coûté la vie à quelques 300 victimes. Une conséquence directe de la quête de la démocratie, mais encore une fois, la « Particularité Kabyle », rentre en action comme toile de fond.
Puis, il fallait attendre « L'affaire du journal El-Moudjahed », pour que le mouvement identitaire reprenne de nouveau du « poil de la bête ». En effet, les poseurs des bombes ont été traduits devant la cours de sûreté de l'Etat, avant d'être envoyés au bagne.
Ce sont là les principales étapes de l'histoire de la revendication identitaire amazigh. Néanmoins, d'autres moyens de cette revendication étaient toujours à l'avant-garde, tels que la chanson, les effets vestimentaires, le port de bijoux particuliers à l'effigie de la lettre « z » en amazigh, les cheveux longs et bouclés avec une barbe à la Massinissa… En gros tout était mobilisé pour affirmer une certaine appartenance à l'amazighité, sans rien renier de l'islamité et de l'arabité de l'Algérie.
Mais le point culminant du processus de revendication amazigh, était sans conteste, le printemps quatre vingt. Des événements qui ont secoué la Kabylie et quelques régions du pays pendant près de 6 mois à la suite de l'arrestation de l'écrivain et chercheur Mouloud Mammeri qui devait animer au cours du mois de mars 1980 une conférence à l'université de Tizi-ouzou . Avec cette fois-ci, une nouveauté : la dimension culturelle et démocratique viennent se greffer et se conjuguer une fois pour toute, à la dimension identitaire, jusqu'à inspirer par la suite quelques programmes de partis politiques. Comme conséquences directes du mouvement, au regard du grand tribut chèrement payé au prix du sang et de la torture, le discours officiel change de ton et de méthodes. C'est dire que dorénavant, en politique, il n'y a plus de place au sacré. C'est ce qui a d'ailleurs facilité les choses au mouvement du 5 octobre 1988, aux événements liés à l'assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub, et aux événements du « Printemps noirs ». D'autres événements non moins tragiques, continuent telles des secousses telluriques a secouer à ce jour l'Algérie indépendante.
Aujourd'hui, trente ans après quatre vingt, que reste-t-il de ce mouvement ? Que sont devenus ses principaux auteurs ? Quels sont les acquis identitaires et culturels ? Sait-on toujours ce que l'on veut ? sait-on où l'on va ? Fait-on la part des choses entre la politique politicienne et le culturel tout court ? S'inquiète-on pour l'enseignement de Tamazight ? Ecrivons-nous correctement Tamazight ? Publions-nous assez en Tamazight ? Pratiquons-nous assez Tamazight ? Rêvons-nous en Tamazight ? A défaut, il nous est permis de dire sans sourciller : « un certain quatre vingt, tant d'espoir mais en vain ».


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