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Avril 80, toutes les leçons ont-elles été tirées ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 04 - 2010

Comment sommes-nous arrivés au 20 avril 1980 ? Répondre à cette question est naturellement une entreprise pleine d'enjeux, mais en situant dans l'histoire la question identitaire qui constitue le cheval de bataille de nombre de démocrates de la nouvelle génération, entendu la génération post-indépendance, les choses vont de plus en plus s'éclaircissant. En effet, la « crise berbériste » qui a secoué le PPA en 1949, plus qu'un simple « incident » survenu suite aux déclarations du jeune étudiant Ali Yahia devant les militants de la fédération de France du PPA, constitue un véritable problème identitaire qui concerne toutes les couches, lettrées et illettrées, de la société algérienne et ce, depuis notamment l'arrivée des Français en Algérie qui ont œuvré sans répit pour le renforcement du clivage Kabyle/Arabe en mettant en place des instrument de propagande au service de l'idéologie coloniale (Voir à ce sujet l'ouvrage de Christiane Chaulet-Achour Abécédaire en devenir). La stratégie coloniale consistant à diviser pour régner a donc, pour ainsi dire, donné ses fruits. Cependant, l'élan révolutionnaire qu'a connu l'Algérie au lendemain de la proclamation du Premier Novembre 1954 va mettre, pour quelques temps, fin à ce type de division et réussir à créer un « front » de libération nationale.
Prise ainsi dans l'engrenage de l'activisme, la société algérienne, la vraie, l'historique, a laissé de coté ses divisions, mais son élite, victime dans sa grande majorité de son aliénation ( Voir à ce sujet les écrits de Frantz fanon, particulièrement Les Damnés de la terre), n'a malheureusement pas cessé de s'entredéchirer dans des guéguerres de leadership et les complots, les assassinats, les cooptations et les conspirations qui ont marqué l'histoire de l'Algérie, avant et après l'indépendance, en témoignent magistralement. Beaucoup d'intellectuels de grande carrure, à l'image de Hocine Ait Ahmed, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri et bien d'autres, ont proposé une troisième voie, celle de la réconciliation des Algériennes et des Algériens entres eux et avec leur histoire dans le respect des différences culturelles, cultuelles, religieuses et idéologiques. Mais sans grands succés.
Avril 80 a donc été à cheval sur deux tendances. La tendance berberiste-activiste qui constitue la majorité et la tendance nationaliste qui s'inscrit dans la continuité par rapport au mouvement national algérien. La première, se nourrissant de l'hostilité du pouvoir à l'égard des Kabyles, hostilité en définitive très rentable politiquement pour ce dernier, va céder à la tentation extrémiste et se fait enfermer dans le carcan de la revendication identitaire, s'éloignant ainsi aussi bien de la réalité régionale kabyle que des préoccupations et des aspirations démocratiques et citoyennes du peuple algérien dans ses différentes composantes. Le deuxième, étant la cible privilégiée aussi bien des activistes-berbèristes qui, par leur culture de l'extrémisme, brouillent les pistes et indisposent les plus sincères des militants étant données qu'ils constituent la majorité et qu'ils sont indirectement soutenue par le pouvoir qui s'en sert pour assurer sa pérennité, que du pouvoir lui-même qui, ne la reconnaissant ni comme interlocuteur, ni en tant que tendance représentative d'une réalité authentique de la société algérienne, l'accusant de manigancer tantôt avec les « terroristes », tantôt avec les étrangers, et usant de tous les moyens (intimidations, menaces, paupérisation, chantage, assassinat) pour la neutraliser, peine à mobiliser tant elle est dénuée de moyens d'expression et frappé à chaque bout de champ du sceau de l'illégalité.
Le 20 avril 80 est, pour ainsi dire, l'aboutissement de deux processus enclenchés suite à la crise dite « berbériste » de 1949. Le premier est un processus de repliement sur soi et il constitue la tendance extrémiste qui s'affirme aujourd'hui, sur le plan socioculturel, par des attitudes de rejet de tout ce qui n'est pas « berbère » et dans des comportements évocateurs d'un grand « malaise identitaire », et, sur le plan politique, dans des projets fort peu crédibles en raison de leur non-sens historique et de leur précarité socio-psychologique comme, par exemple, l'affaire des « poseurs de bombes » durant les années 1980 et, aujourd'hui, celui plus concret portant sur « l'autonomie de la Kabylie ». Le deuxième processus est un processus révolutionnaire qui se caractérise par son orientation fédératrice et son ouverture à toutes les tendances politiques, intellectuelles, culturelles, et religieuses. Fort de sa cohérence et de sa cohésion historique, elle n'arrive néanmoins toujours pas à prendre le dessus de la scène politique nationale.
Tout ceci pour dire que si avril 80 constitue, pour quelques uns, la naissance de la revendication démocratique dans l'Algérie post-indépendance et que le combat identitaire a été et est toujours à l'avant-garde de la lutte pour la démocratie, il n'en demeure pas moins que, d'un point de vue pratique, la majorité des mouvements qui en sont issus, hostiles à toute forme de pédagogie politique et de rigueur citoyenne, enfermés qu'ils sont dans le carcan de la revendication identitaire, ne font qu'accentuer les clivages existant déjà entre les vraies démocrates ainsi que tous ceux qui aspirent à une Algérie souveraine, respectueuse des différences et unie dans la mêmeté de la chose révolutionnaire.
Pour conclure, j'aimerais dire que, certes l'Algérie a des problèmes d'ordre identitaire qui remonte même à la période précoloniale et que ceux-ci se sont considérablement intensifiés avec l'avènement du colonialisme. On est alors devant un grand dilemme : surmonter ces problèmes à travers des débats et des dialogues sérieux, sincères et sereins, ou les laisser se multiplier et s'accentuer et accepter alors tout ce qui en résulte quitte à ce que l'Algérie se divise en deux sans exclure la possibilité qu'elle soit séparée par un fleuve de sang. Aujourd'hui, par ailleurs, le problème principal dans notre société est, à mon avis, d'ordre intellectuel, relatif à la démission des Algériens face à leur destin. Pour ce, j'aimerais dire à toutes les Algériennes et à tous les Algériens, qu'il ne suffit pas, lorsque l'on veut aller vers une révolution, d'être sincère et d'avoir, s'agissant des structure politiques, une ligne d'action cohérente, mais aussi faut-il agir et que notre démarche politique soit, dans ses rapports avec les impératifs extérieurs inhérents au contexte socioculturel, politique et intellectuel national et international, non pas une simple somme d'attitudes, négatives ou positives, mais une sérieuse entreprise d'accélération de notre processus révolutionnaire. Enfin, même si nous autres les jeunes d'aujourd'hui ne partageons pas avec les anciennes générations leurs échecs, il n'en demeure pas moins que les gloires de celles-ci constituent pour nous un puissant moteur sociopsychologique. L'espoir est toujours là. S'il n'est pas le leur, il est assurément le notre.


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