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BHL : L'Ami intime des généraux putschistes et des éradicateurs « démocrates » algériens !!
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 06 - 2010

Au sujet de Bernard-Henry Lévy : La misère de la philosophie au service
de Netanyahu
El Watan, 9 juin 2010
Loin de moi l'idée de figurer le philosophe par sa caricature : un homme
enfermé dans sa tour d'ivoire, indifférent aux prosaïques tumultes
terrestres. Mais comme cette image est belle et émouvante comparée à
celle de Bernard-Henry Lévy, assujettissant la pensée aux intérêts
politiques de l'Etat d'Israël. En juin 1967, sa nationalité française
n'a pas empêché Lévy de demander à l'ambassade israélienne à Paris de
l'inscrire comme volontaire dans les rangs d'une des plus agressives «
armées de défense » de l'Histoire. Malheureusement pour lui, la « guerre
des Six jours » n'a duré que six jours, et il n'a pas pu contribuer à la
libération des « territoires occupés » du Grand-Israël, le Sinaï, le
Golan et autre Judée-Samarie.
Depuis ce volontariat avorté, il est si habité par l'amour de l'armée
israélienne que lors de l'opération « Plomb durci », il s'est «
incorporé » dans une de ses unités pour « témoigner » de son œuvre
humaniste depuis Gaza. Et, dans ce territoire assiégé, pilonné, rien ne
l'a choqué, sinon les mines antichars du Hamas (les soldats israéliens
avaient, eux, « un dégoût profond de la guerre »). Quant à la « rumeur
du blocus humanitaire », tout « embedded » qu'il fût, il a pu en «
vérifier le caractère infondé ». Pendant ce pèlerinage en Israël, pour
deux personnalités palestiniennes de Ramallah (« la capitale des
Palestiniens modérés », sic !), Lévy a pu rencontrer le directeur du
Shin Bet, le ministre israélien de la Défense et nombre d'officiers de
haut rang. Il en a tiré un récit indécent, au titre faussement
journalistique, Carnets de guerre(1).
Fin mai dernier, c'est un poème d'amour pour l'Etat hébreu qui a fait
écho à cet hymne à la gloire des agresseurs israéliens. Intervenant dans
un forum sur « la démocratie et ses nouveaux défis » à Tel Aviv, le «
nouveau philosophe » n'a pas hésité à affirmer, que lui qui a « couvert
beaucoup de conflits », il n'a « jamais vu d'armée se posant autant de
problèmes éthiques que l'armée israélienne ». En Israël, on a toujours
témoigné à Lévy une infinie gratitude pour son soutien
quasi-inconditionnel à l'Etat hébreu, mais pas plus qu'en France, on ne
l'y considère comme un immense penseur. Il suffit, pour le constater, de
lire l'entretien qu'il a accordé à Haaretz, le 27 mai 2010 ; toutes les
questions qui lui ont été posées portaient sur la politique israélienne,
la solution du « conflit arabo-israélien » et d'autres sujets peu abstraits.
Aucune ne se rapportait à l'époustouflante révolution qu'avec la coterie
des philosophes médiatiques, il aurait opéré dans le domaine de la
pensée universelle. Et bien que dans le Haaretz, il se soit, encore une
fois, comparé à Jean-Paul Sartre, un juste parmi les justes, Lévy ne
semblait pas triste d'être perçu moins comme un esprit libre que comme
l'intellectuel organique de la gauche française pro-sioniste. Ce qui
l'intéressait, c'était d'enchaîner les interviews et, bien entendu, de
démontrer à ses interlocuteurs sa connaissance des affaires
israéliennes, qu'il aborde toujours avec une familiarité digne d'un
membre de Kadima, du Likoud ou du Parti travailliste.
Ainsi, lorsque le journaliste du Haaretz lui a rappelé qu'il avait
qualifié Benyamin Netanyahu de « catastrophe », il a répondu que l'homme
« avait mûri », avant de le comparer à Menahem Begin, « qui a évacué le
Sinaï », et Ariel Sharon, « qui s'est retiré de Ghaza », espérant de lui
une aussi « belle surprise ». Et comme pour prouver à son nouvel ami
qu'il est le digne héritier de ces deux pères spirituels, quatre jours
plus tard, le 31 mai, Netanyahou a ordonné aux forces spéciales
israéliennes de prendre d'assaut des navires constituant une petite
flotte acheminant des aides humanitaires à Ghaza. « Philosophie » étant
synonyme, depuis qu'il en a fait son métier, de défense du prestige
d'Israël, le « plus célèbre penseur français » (Haaretz) n'a pas
condamné l'agression, se contentant de la qualifier de « stupide », car
« (ses) images sont plus dévastatrices pour ce pays qu'une défaite
militaire ».
Connaissant les capacités de l'armée israélienne bien qu'il n'eût jamais
l'honneur de participer à ses exploits, il a estimé qu'« elle avait
certainement d'autres moyens d'arraisonner les bateaux et d'empêcher une
provocation ». Ce n'est pas le bilan sanglant de cette ignominieuse
piraterie qui a meurtri le cœur de Lévy, mais son caractère « stupide »,
car même dans les eaux internationales, Israël a le droit d'obliger les
navires du monde entier à jeter l'ancre à Ashdod. Ce qui l'a révolté, ce
n'est pas la mort d'une dizaine d'innocents, ce sont les dommages que ce
raid occasionnerait à l'image du soldat israélien au sens moral, comme
chacun sait, « irréprochable ».
Cette incroyable insensibilité à la détresse de la population
palestinienne est caractéristique de la pensée politique de Lévy, devenu
à lui seul une « think tank » dédiée à la réflexion sur les intérêts de
Etat hébreu. Lorsqu'avec les signataires de l'Appel à la raison(2), il
reconnaît aux Palestiniens quelques menus droits, ce n'est pas que son
instinct de justice se soit réveillé. C'est plutôt qu'Israël risque
d'être « bientôt confronté à une alternative désastreuse : soit devenir
un Etat où les juifs seraient minoritaires dans leur propre pays », soit
« mettre en place un régime qui (le) transformerait en une arène de
guerre civile ». De même, comme il l'a déclaré le 31 mai à Tel Aviv, il
ne fonde par le droit des Palestiniens à une patrie sur le principe
d'autodétermination, mais sur la nécessité pour les Israéliens de « se
libérer » de l'encombrante Cisjordanie !
En 1847, Karl Marx a publié La Misère de la philosophie, une invitation
aux penseurs de son temps à observer le monde sous un nouvel angle,
celui de sa nécessaire transformation. Il ne répondait pas, dans cet
ouvrage, à un défenseur des intérêts des classes dominantes ; il
répondait à Pierre-Joseph Proudhon, un théoricien anarchiste aussi
engagé que lui. Qu'aurait-il préconisé aux philosophies s'il avait pu
entendre Lévy célébrer la maturité de Netanyahu ? Il aurait probablement
préféré qu'ils restent dans leur tour d'ivoire, indifférents à la
politique, et que la philosophie demeure cette antique « science de la
sagesse », plutôt que de devenir un nouvel art de l'absurde. Y. T.
Notes de renvoi :
- 1- Carnets de guerre, le 18 janvier 2009.
- 2- Le texte intitulé Appel à la raison (http://www.jcall.eu) a été
signé en mai 2010 par de nombreux juifs européens. Il invite Israël à
accepter, pour sa propre survie en tant qu'entité juive, la « solution
des deux Etats ». Comme le relève l'Union juive française pour la paix
(UJPF), une organisation antisioniste, « il apparaît essentiellement
comme un appel à sauver Israël d'une politique israélienne qui le
conduit, selon les auteurs de l'appel, au naufrage ».


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