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De la Libye au Bahreïn : Entre les révoltes bénies et celles bannies
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 03 - 2011

Quelle différence à priori entre un dictateur qui dispose de son peuple à vie et une monarchie qui asservit ses sujets depuis deux siècles ?
Les révoltes des peuples arabes obéiraient elles à une cartographie dont nous ignorons à ce point la topologie ?
Notre quête de dignité et nos cris de colère auraient il été récupérés à ce point par les protecteurs et les véritables maîtres de nos geôliers de dirigeants ?
Ce qui se passe en Libye, au Bahreïn et autour est loin, trop loin des espoirs soulevés par les Bouazizi et les milliers d'anonymes de la Place Tahrir, alors que s'est-il passé entre temps et de tout temps ?
Nous savions à satiété qu'un dictateur qui veut durer est un dictateur discipliné avec ses maîtres mais inflexible avec sa population, une équation qui a fait tourner la machine pendant plusieurs décennies dans les pays arabes où tout de même, depuis l'avènement de ces chaînes satellitaires calquées sur CNN, nous commencions tous et malgré tout à croire que la liberté d'expression et donc la liberté tout court frappait enfin à nos sinistres portes.
Le monde allait-il changer de visage et nous entraîner avec lui, ou bien est ce que les décideurs avaient depuis longtemps programmé de remplacer leurs cerbères infréquentables par du sang neuf et des vassaux aux apparences démocratiques et aux mains « propres » ?
Depuis Nuremberg et la défaite au Vietnam, nous savions que la guerre médiatique est devenue inséparable de toute guerre, mais nous doutions-nous un seul instant que les sérénades des chaînes comme El Jazeera qui nous ont si bien accompagnés lorsque les révoltes voulaient à tout prix sentir le Jasmin, allaient à ce point se moquer de nos sensibilités, de nos douleurs et de nos espoirs en occultant les massacres perpétrés par l'armée saoudienne fraîchement équipée par les USA, contre des civils du Bahreïn, des civils dont le seul tort est d'avoir cru aux appels de la place Tahrir.
Pour la première fois dans l'histoire, un pays sous-traite aussi vulgairement la gestion de ses révoltes.
La France avait bien failli le faire en Tunisie en proposant son aide aux forces de Benali, mais l'Arabie saoudite n'a pas attendu de Fetwa, elle a volé au secours de la monarchie voisine soit disant menacée par des manifestants chiites et s'est vengée de la pire manière, sans doute comme elle aurait toujours rêvé de le faire à la Mecque contre ces musulmans de tout bord qui menacent son règne inique et frelaté.
Une répression féroce s'abat actuellement sur la population de ce royaume de la honte où l'on tire à bout portant sur les civils, on viole et on massacre loin des feux des projecteurs, des analyses d'experts et surtout loin de nos consciences.
Il apparaît clairement que nos révoltes sont prises au piège entre des fiefs enturbannés et « sionisés » où toute idée de changement est proscrite, et des zones ou pays où changer de suzerain, mais pas de système est toléré voire encouragé.
La seule contrainte étant de sécuriser les routes du pétrole et de ne jamais remettre en cause la colonisation israélienne, l'existence d'Israël et bien sûr l'allégeance irréversible et définitive de la dynastie saoudienne à ce corpus.
Ainsi, on ne joue plus quand on est aux portes de l'Iran, le seul pays au fond où les Western auraient aimé que les émeutes éclatent ne serait ce que pour une demi heure.
Malheureusement pour eux et pour leurs cabots, dans ce pays et en ce printemps noir que nous pensions irisé pour les peuples arabes, les Iraniens ont joyeusement fêté leur Naourouz (jour de l'an perse) après avoir dignement célébré leur révolution en Février.
Et alors que tout était censé se dérouler dans nos rues occupées par les régimes illégitimes et leur police politique, nous assistons, depuis peu à une image radicalement opposée à cette notion de CHANGEMENT PACIFIQUE par les peuples opprimés.
En effet des images de guerre et de porte avions que l'on croyait révolues s'imposent à nos révoltes sous prétexte de protéger des peuples livrés aux chiens pendant plus de quarante ans.
Une frénésie scandaleuse dans laquelle le coq français par exemple, humilié et démasqué lors de la révolte tunisienne, reprend fièrement et soudainement du service ainsi que les complices de tous les dictateurs de la région qui se retrouvent paradoxalement réhabilités et replacés sur l'échiquier.
Avec leurs chasseurs bombardiers, ils volent au secours des droits de l'homme et des civils massacrés, titrant fièrement leurs prouesses par des :
«La France ouvre le feu en Lybie»[1] , « La France frappe la première en Libye »[2], ou encore « La France ouvre le feu contre Kadafi »[3]
Comment ont-ils pu contrôler ces ardeurs et ces fougues humanitaires, lorsqu'en Algérie les généraux sanguinaires égorgeaient femmes et bébés, lorsque les missiles israéliens déchiquetaient les enfants de Ghaza, lorsque Kadafi en moins d'une heure fusillait par milliers, lorsque le Makhzen de leur ami le roi enterrait vivants à Tazmamart ses opposants, lorsqu'on en Côte d'ivoire et ailleurs d'autres dictateurs diamantaires affamaient et mutilaient leurs peuples, lorsque dans tout le Maghreb et en Egypte on tirait sur des manifestants qui ne demandaient que du pain ?
Par une interprétation approximative et hasardeuse des textes de l'ONU, la France prend pour une fois la tête du peloton des soupirants de l'oncle Sam, se rachète et mène la danse des fanatiques des droits de l'homme, par un « remake » déplorable de la tempête du désert, faisant une fixation hollywoodienne sur Kadafi pour nous détourner de la principale revendication populaire : celle d´en découdre avec le système.
Est-ce bien utile de rappeler que le Qatar qui héberge El Jazeera (la chaîne la plus écoutée par les populations arabes) en même temps d'ailleurs que les missiles américains sur son sol participe à ces opérations militaires censées sauver les vies innocentes, mais ne souffle pas un traître mot sur les civils décimés à huis clos par l'armée saoudienne new look.
Des civils dont les experts de tout bord ne ratent pas une seule occasion pour rappeler à notre vigilance qu'ils ne sont pas Sunnites comme leur probe et docte roi, mais Chiites.
Quelle honteuse manœuvre et quelle minable dérobade pour massacrer son peuple et mieux s'agenouiller devant les maîtres !
Kadafi a beau avoir livré des Islamistes et des Palestiniens hostiles au plan d'Oslo, il a beau faire des courbettes á un Occident arrogant, il restera toujours un bédouin et un indigène à leurs yeux, car trop instable pour qu´il puisse bénéficier de leur confiance, surtout que des repreneurs « sages », il y en a treize à la douzaine dans ce pays, chose beaucoup moins sûre dans le Bahrein, qui au demeurant est LE SEUL pays à remettre en cause une monarchie, ce qui est inacceptable dans ce pays où les Chiites sont majoritaires, et par conséquent, échappent sûrement à la chapelle obscurantiste et impopulaire des wahabites au pouvoir dans le Saoud-land.
Avis à nos frères Marocains !
Entre temps, chez nous et dans toutes les dictatures-land du monde arabe on se frotte les mains, car le message semble limpide, c'est l'Arabie Saoudite qui est chargée de bénir ou de maudire le changement.
« Khadem El Haramein », officiellement investi d´une nouvelle mission par l´oncle Sam, protège qui il veut et disgracie ceux qui s´écartent de la nouvelle feuille de route du GMO (Grand Moyen Orient) cher à George Bush et à l´administration néo-cons, dont les affinités avec le sionisme ne sont plus à démontrer. C´est sous cet angle qu´il faut considérer la stratégie des deux poids et deux mesures des nouveaux maitres du monde : la répression pour les insurgés bahreinis et l´invitation à l´Elysée des chefs de l´opposition libyenne accompagnés non pas du ministre des affaires étrangères, mais de…. BHL.
Exception faite pour la Syrie Alaouite dont les capacités de nuisance vis-à-vis de l´entité sioniste sont quasi nulles, elle bénéficie de la mansuétude, si ce n´est d'un quitus pour massacrer ses révoltés comme l'ont toujours fait les dictatures voisines.
Grâce à sa collaboration avec l´axe du bien lors de la deuxième guerre du Golfe (Janvier 1991) et son aptitude à négocier les équilibres, El Assad est conscient de l´impunité dont il jouit dans un contexte pareil, sachant pertinemment que personne ne volera au secours de son peuple trop proche des Libanais et du combat Palestinien.
Nous savons enfin que la seule insurrection qui ne sera pas tolérée dans la région est celle qui menacera Israël ou tentera de se rapprocher de l'Iran.
Les autres pays peuvent changer de vitrine, chasser un dictateur suranné, ou entreprendre quelques réformettes destinées à calmer la colère des populations en mal de liberté, mais à condition d´assurer la continuité et la pérennité des systèmes d'aliénations et de subordinations, de maintenir des rapports de vassalité et de préserver les intérêts des Occidentaux.
La population du Bahreïn est en train de subir le pire pour avoir osé braver cette règle et franchi la ligne rouge.
Les Libyens sont est en train de payer la double facture pour avoir osé appeler au changement du système dans une Libye utile, trop utile pour qu'on laisse le peuple se révolter à sa manière.
Quant aux Algériens, et à mon grand regret, nous sommes toujours à espérer que le son devienne farine et que le DRS devienne légaliste.
Le DRS transgénique n'étant pas encore né, et tenant compte des gesticulations d´une opposition déchirée, lorsqu´elle n´est pas mise en coupe réglée sous la tutelle du pouvoir, notre marche vers la liberté semble obéir à ce tandem ou à ce dilemme :
Un pas vers la rue et deux pas vers le DRS.
Zineb Azouz
Constantine, le 26 Mars 2011
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[1] Voir Le républicain Lorrain du 20 Mars 2011
[2] Voir Le populaire du centre du 20 Mars 2011
[3] Voir La voix du nord du 20 Mars 2011
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