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ENSEIGNANTS CONTRACTUELS, EXPROPRIES ET MILITAIRES RADIES Ils mangent et dorment devant la Présidence
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 30 - 03 - 2011

Des pères et mères de famille n'ont pas vu leurs enfants depuis 10 jours.
«Je suis mariée et mère d'un enfant que j'ai laissé chez ma mère», révèle Hassina Charef, enseignante contractuelle dans un collège d'enseignement moyen (CEM) à Alger. Hassina est en colère. Elle enseigne depuis 7 ans. Seulement, elle ne bénéficie pas encore du statut de stagiaire. Sa colère s'est muée en révolte. Cette même révolte que portent plus d'un millier de ses confrères et consoeurs. Ils sont au pied de la Présidence de la République. Des pères et mères de famille n'ont pas vu leurs enfants depuis 10 jours. Ils passent leurs nuits à la belle étoile et à même le sol. Ils bravent le froid, l'obscurité et la proximité de la police antiémeute, présente sur les lieux. Rien ne semble les dissuader, ils ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur sit-in ouvert. Les enseignants contractuels résistent. Leur résistance retentit comme un écho de la lutte de la crème de la société pour ses droits, sur les hauteurs de la capitale.
La manifestation de ces enseignants suscite la solidarité des habitants du quartier El Mouradia. «Ils (les habitants) nous ramènent de la nourriture et nous donnent des couvertures pour passer la nuit», témoigne Bachir Bey, enseignant venu de Mostaganem.
Il rend un hommage particulier aux commerçants du coin. Les habitants, de leur côté, affichent leur solidarité avec les protestataires. «Ces enseignants sont en train de se battre pour leurs droits. Je continuerai à les soutenir, leur donner de quoi tenir et de quoi se couvrir la nuit. Je suis fière de participer ainsi à leur combat», déclare une dame, la tête couverte d'un foulard blanc. Elle pose un regard tendre sur Ali, un enseignant venu de Bordj Bou Arreridj.
Il est assis sur un ballot de vêtements, son pied gauche allongé. Ali a le tibia bandé. Il ne peut pas se tenir debout. «J'ai été bastonné, hier (lundi), par la police», accuse-t-il. Les jours et les nuits passent, et les enseignants sont toujours sur place. «Je vis difficilement cette situation», avoue Lila Akli, enseignante à Boumerdès, nouvellement mariée. Elle bénéficie du soutien de son mari, de celui de sa famille et de sa belle-famille.
Les chemins du combat pour ses droits sont parsemés d'embûches. «Durant la nuit, nous n'arrivons pas à dormir à cause de la lumière de l'éclairage public du bruit des véhicules qui passent et du froid», déplore Nabil Zaghi, père de deux enfants qu'il n'a pas vus depuis le début du sit-in.
Il est contractuel depuis 10 ans. Des mécanismes d'entr'aide se sont développés entre les contestataires. «Nous cotisons chaque jours pour acheter de quoi nourrir l'ensemble des présents», assure Nabil.
Les contractuels ne décolèrent pas. «Dites à ma mère de ne pas pleurer nous ne sommes pas des clochards», scandent-ils en reprenant le refrain de la chanson célèbre El Menfi du maître Akli Yahiaten, en hommage aux prisonniers de la Révolution. La référence à la Révolution n'est pas fortuite. Elle rappelle la lutte sans relâche des moudjahidine dans les maquis pour l'indépendance du pays.
Leurs fusils ont changé d'épaule après l'indépendance. Ils ont été portés par des militaires, dont plus de 3000 ont été radiés, selon des témoignages.
Certains d'entre eux observent un rassemblement devant la Présidence depuis quatre jours. «Nous sommes ici, jour et nuit, affaiblis par la faim, la soif et le froid. Mais nous poursuivons notre action jusqu'à notre réintégration dans les rangs de l'Armée», tranche Farid Djeddi, porte-parole de ces anciens militaires. Père de deux enfants, Farid a été radié des rangs de l'ANP en 2004.
«Depuis, je n'arrive pas à trouver du travail dans une société publique. Pourtant, j'ai tant donné à mon pays. J'ai risqué ma vie pour préserver sa sécurité durant les années 1990», dénonce-t-il.
Ces militaires protestent en silence. Tout près de leur groupe, une famille de 22 membres observe, également, un sit-in. Ils sont originaires de la région de Talkhemt, dans la wilaya de Batna «Nous avons été, injustement, expropriés de nos terres depuis trois ans», explique un membre de cette famille.
Après avoir épuisé toutes les voies de recours, ils sont venus crier leur colère devant le siège de la présidence du pays. Leurs cris de détresse, et ceux des enseignants contractuels et des militaires radiés seront-ils entendus? En attendant une réponse de la Présidence, les jours et les nuits passent, et leur contestation continue…
Mohamed Sadek LOUCIF
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