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La vaine contre-révolution des reliques de Carthage
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 05 - 2011

Le prestige de l'Etat (Témoignage du massacre du 06/05/11)
07/05/2011
Aujourd'hui, je suis allé manger une crêpe sur l'avenue Bourguiba. Je viens d'arriver à Tunis après un mois d'absence. Je suis content d'être en Tunisie, pays nouvellement libéré de la peur, de la censure et de la violence arbitraire. Je suis avec un ami et on se balade…
On arrive devant le théâtre et on trouve un attroupement de jeunes et de moins jeunes, une cinquantaine de personne, qui scande des slogans anti-gouvernementaux, une manifestation populaire tout ce qu'il y a de plus bon enfant. Les slogans, ni violents, ni obscènes, ni agressifs, ni insultants, sont entrecoupés de moments où tous chantent Humat el Hima, notre hymne nationale dont nous sommes aujourd'hui plus que jamais si fier.
Les slogans expriment un mécontentement que je partage, c'est ainsi que nous restons aux environs du groupe, qui se déplace vers le terre plein central de l'avenue. La marche s'arrête devant un barrage des BOP, au niveau du métro. Les chants et les slogans continuent un petit moment, tranquillement, des gens se dispersent, il reste une vingtaine de personnes et puis tout à coup une voix dit quelque chose d'inaudible au travers d'un mégaphone, ensuite ?
Le chaos se déchaine… l'enfer se produit, un mouvement de foule m'emporte, je me retrouve saisi par des gens qui manquent de tomber, j'aide une personne à se relever, on me pousse vers l'avant, on me fait avancer plus que je n'avance, j'ai l'impression désagréable d'être porté par la foule. Tout à coup l'air devient irrespirable, de notre flanc gauche surgissent des formes sombres qui fondent sur des gens, des tonfas aux poings ils assènent très violemment des coups, je me met à courir, un BOP me prend en chasse, sur ma droite un compagnon d'infortune est également poursuivi, nous nous entrecroisons, repartons dans un sens diffèrent, ce qui fait trébucher mon poursuivant et perdre le nord au sien, je cours un peu plus vite, et là une grenade lacrymogène tombe à cinquante centimètre de moi, je ne vois plus rien, j'ai mal aux yeux, au nez, aux poumons, mais je sens bien que mon salut est dans la course, nous sommes nombreux à partir dans le même sens.
Arrivé dans la rue Atia, je m'apperçois que j'ai perdu mon ami. On s'appelle et je décide de retourner vers l'avenue pour le retrouver. De loin cela semble s'être calmé.
J'arrive sur l'avenue juste pour voir débouler des grosses motos sur lesquels sont juchés deux policiers en civils, les passagers sont armés de gourdins et cherchent à taper les gens qui ne les ont pas vu venir et qui les fuient.
Je finis par réussir à avancer sur l'avenue et j'arrive au niveau du café l'Univers au même moment qu'un autre homme. Face à nous arrivent des policiers cagoulés qui poursuivaient des filles en les tapant avec leurs pieds. L'homme qui était à mes côté lance un « Tahan » à l'encontre du policier qui tapait la fille, puis se faufille sous la grille du Café, espérant trouver un refuge. Je me jette dans l'immeuble qui jouxte le Café où se trouve mon ami et arrive à voir à travers la porte grillagée ce qui se passe à côté.
Le flic insulté essaye d'arracher la grille du Café, son comparse appelle des renforts en disant : « Il a traité ****** (nom du policier) de Tahan » Il force le serveur du café à ouvrir la grille (il me semble que le serveur s'est pris un coup puisqu'il refusait, mais je ne l'ai pas vu vraiment bien, par la suite il se tenait le nez avec un mouchoir). Là ils saisissent l'homme qui a insulté et le démolissent. Ils ne le tapent pas, non, ils ne le battent pas, non, ils sont cinq, surentrainés, contre un, ils ont des bâtons, des tonfas, des gourdins, et ils le démolissent, sous les regards impuissants de plein de gens…
Et nous n'avons rien fait, nous ne pouvions rien faire, nous étions paralysés, terrifiés à l'idée que ce soit nous. Et ils cognaient, cognaient, en l'insultant…
Ce fut un long moment, un moment tragiquement long… un moment horrible où l'impuissance est totale. Un moment où l'on se dit que rien n'a de sens… que ceux qui sont censé nous protégés sont en fait les voyous qui nous menacent. Et puis nous nous sommes réfugiés dans un appartement dans l'immeuble. De là nous sommes sorti sur le balcon et nous avons vu une grosse flaque de sang et l'homme étendu par terre inconscient et immobile.
Les Policiers cagoulés s'en sont allés comme ça, sans même un regard en arrière…satisfait et content…
Et là, les gens se sont regroupés autours du corps. Et j'ai vu ce qu'à été Tunis après l'attaque des milices, ce qu'est Tunis et la Tunisie quand la pourriture qui l'oppresse n'est pas là, un peuple bon et gentil, profondément pacifique, qui ne comprend pas la violence… un peuple qui est impuissant face à un déchainement de violence incompréhensible et gratuit… un peuple qui essaye de réagir, toujours dignement, toujours attentif à l'autre… j'ai vu une fille qui était rester enfermé à regarder la scène qui a failli se jeter sur les brutes, alors que moi j'étais là haut sur mon balcon à me terrer et à me demander qu'est ce que c'était que ce pays libéré de la peur, de la censure de l'oppression… voilà ce que j'ai vu… ils essayaient d'interpeler les policiers qui passaient pour leur demander de l'aider, aucun ne s'est arrêté, au bout d'un long moment ils sont allé sur la route et ont arrêté une voiture suppliant le chauffeur d'emmener la victime à l'hopital. Une fois la victime mise dans la voiture les flics en motos ont essayé de récupérer le corps, je ne sais pas ce qui s'est passé la voiture à fui avec le corps…
Et maintenant je lis que ce type est en fait un flic en civil qui a été attaqué par des manifestants, je lis ça sur le site d'une radio nationale… je lis un communiqué ministériel qui est un mensonge éhonté et une insulte à tout ce qui est humain… et maintenant je suis chez moi et j'ai peur à nouveau… j'ai peur et je pleure sur ma Tunisie qui est la propriété d'une mafia qui se prétend un Etat et qui nous considère tous comme du bétail… car ce qu'ils ont fait aujourd'hui c'est nous traiter comme du bétail récalcitrant… rien d'autre.
Tunis le 06 05 2011
Shiran Ben Abderrazak
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